« Psychologie différentielle » : différence entre les versions
mAucun résumé des modifications |
mAucun résumé des modifications |
||
Ligne 8 : | Ligne 8 : | ||
|difficulté=intermédiaire | |difficulté=intermédiaire | ||
}} | }} | ||
{{production}} | |||
{{Progress_reporting_bases_tetris}} | {{Progress_reporting_bases_tetris}} | ||
La psychologie différentielle a pour but de quantifier les différences inter-individuelles sur différentes dimensions psychologiques, telles que l'intelligence, la personnalité, l'impulsivité, ou autres. Elle se base sur des tests psychométriques destinés à mesurer ces dimensions psychologiques et à classer les individus selon les résultats obtenus. Les tests sont de nature différentes. Il s'agit soit de tests destinés à mesurer une performance tels que le QI, soit de tests dans lesquels il est demandés aux répondants d'évaluer ou encore de s'auto-évaluer. | La psychologie différentielle a pour but de quantifier les différences inter-individuelles sur différentes dimensions psychologiques, telles que l'intelligence, la personnalité, l'impulsivité, ou autres. Elle se base sur des tests psychométriques destinés à mesurer ces dimensions psychologiques et à classer les individus selon les résultats obtenus. Les tests sont de nature différentes. Il s'agit soit de tests destinés à mesurer une performance tels que le QI, soit de tests dans lesquels il est demandés aux répondants d'évaluer ou encore de s'auto-évaluer. |
Version du 3 novembre 2014 à 18:11
Bases psychopédagogiques des technologies éducatives | |
---|---|
Module: Introduction aux théories psychologiques | |
▲ | |
◀▬▬▶ | |
⚐ à finaliser | ☸ intermédiaire |
⚒ 2014/11/03 | |
Sous-pages et productions: |
La psychologie différentielle a pour but de quantifier les différences inter-individuelles sur différentes dimensions psychologiques, telles que l'intelligence, la personnalité, l'impulsivité, ou autres. Elle se base sur des tests psychométriques destinés à mesurer ces dimensions psychologiques et à classer les individus selon les résultats obtenus. Les tests sont de nature différentes. Il s'agit soit de tests destinés à mesurer une performance tels que le QI, soit de tests dans lesquels il est demandés aux répondants d'évaluer ou encore de s'auto-évaluer.
Quotient intellectuel
Le quotient intellectuel ou QI est le résultat d'un test psychométrique qui, lorsqu'il est corrélé avec les autres éléments d'un examen psychologique, entend fournir une indication quantitative standardisée liée à l'intelligence abstraite. Le résultat fournit un indice sur la vivacité intellectuelle de l'enfant ou de l'adulte, que les parents ou éducateurs sont libres d'utiliser ou non. En effet, la construction des tests de QI est empirique : aucune théorie complète ne la sous-tend. Des psychologues ne fondant leurs consultations que sur la mesure du QI feraient preuve de désinvolture, ce facteur ne constituant qu'un élément de la personnalité.
On distingue :
- le QI classique (ou « en âge mental »). C'est le rapport entre l'âge « mental » que donne le résultat du test sur l'âge réel, multiplié par 100. Ainsi un enfant de 10 ans montrant les mêmes résultats que la moyenne des enfants de 12 ans a « douze ans d'âge mental » et un QI de 120 = (12 / 10) ⅹ 100. Conçu pour détecter et aider les enfants en difficulté, il n'a plus vraiment d'utilité pour un adulte
- le QI par rang ou QI standard qui correspond au rang auquel se situe une personne relativement à une population représentée par une loi normale (Courbe de Gauss). Il ne s'agit pourtant que d'une approximation. Tous les tests fixent la moyenne à 100. L'écart-type est le plus souvent fixé à 15 (on parle alors de QI Standard), parfois à 16 ou même à 24.
Conception
La moyenne du QI standard est fixée à 100 pour des raisons historiques. L'écart-type à 15 est arbitraire, mais il correspond à un écart probable de 10, ce qui veut dire qu'entre un QI de 90 et de 110, il y a 50 % de la population. Pour les psychologues américains "un individu sur deux est normal", donc entre 90 et 110".
Le test dépend d'une plus ou moins grande familiarité préalable avec les notions utilisées par le test; c'est pourquoi il est bon lorsqu'on échoue à un test de le retenter quelques mois après.
Dans la pratique, si le QI constitue un indicateur, un repère valable de quelque chose, il lui manque certaines caractéristiques qui définissent un instrument de mesure scientifique. Cela ne supprime pas pour autant l'intérêt de ce type de tests, mais rappelle qu'ils n'ont pas dans leur état actuel le caractère précis de la mesure d'une température ou d'une longueur.
Les tests de QI ne font pas appel à des questions spécifiquement culturelles (comme des connaissances en histoire ou en géographie), mais il restent orientés culturellement dans la mesure où ils font appel à des connaissances en arithmétique, et parfois même de vocabulaire.
Mises en cause du QI
Que mesure réellement le QI ? « Je nomme intelligence ce que mesurent mes tests », auraient répondu, dit-on, ironiquement peut-être, Alfred Binet, puis, dubitatif, Jean Piaget. Il n’y a pas actuellement consensus autour de la définition même de l'intelligence.
Selon une autre définition, l'intelligence est l'ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d'aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l'intuition). Elle se perçoit dans l'aptitude à comprendre et à s'adapter facilement à des situations nouvelles. L’intelligence peut ainsi être conçue comme la faculté d'adaptation. Le QI mesure peut-être partiellement les facultés d'adaptation d'une personne, mais il est néanmoins difficile de considérer le QI exclusivement comme une mesure de cette capacité.
Les tests de QI ne prétendent donner une image approximative que d'une partie de ce qu'on entend communément par « intelligence », partie qui serait plutôt une capacité d'utiliser certains codes de raisonnement logique simples ou complexes. Des aptitudes plus difficiles à apprécier telles que la résolution rapide d’un problème logique donné, parfois déterminantes — comme l'opiniâtreté — dans la vie réelle, ne sont pas prises en compte dans ces tests, puisque chaque question doit être résolue en trente secondes en moyenne.
La validité : Le QI mesure-t-il l'intelligence ?
Un test est dit valide lorsqu’il mesure bien ce qu'il prétend mesurer. Dans le cas de l’intelligence, pour qu’un test soit valide, il sera nécessaire (sans être suffisant) de démontrer que celui-ci ne mesure qu’une seule et unique dimension (l'intelligence).
À supposer que l'intelligence soit définie de façon consensuelle et scientifique, il reste à savoir comment un test peut entendre la mesurer. C'est pourquoi les psychologues préfèrent utiliser des batteries de tests, faisant appel à des techniques de tempérance, comme des évaluations du niveau de langage.
Des individus particulièrement doués, voire géniaux, dans la discipline qui les passionne peuvent être très démunis dans d'autres domaines : vie courante, formalités administratives... Ils peuvent même obtenir de mauvais résultats au test de QI.
Enfin, les résultats permettent de calculer les capacités du cerveau confronté à une expérience de réflexion le jour où cette expérience a été menée. Il existe une certaine variabilité intra-individuelle dans les résultats à un test de QI.
Un rôle pragmatique
Le quotient intellectuel constitue ainsi surtout un classement (d'adaptation à des types de raisonnements logiques, voire de cognition, prédéfinis) d’un individu par rapport à une population donnée, et ne renseigne que sur son écart par rapport à la norme. Il ne s'ensuit pas pour autant que cette information soit dénuée d'utilité.
En d'autre termes, la question réside moins dans le fait de savoir quel nom donner à ce que le QI mesure que de savoir à quelles capacités de réalisation sa valeur est corrélée.
Applications et précautions
Le QI doit être mesuré par un psychologue professionnel dans le cadre d'un examen psychologique qui comporte une réflexion et des analyses qui vont au-delà de simples chiffres. L'analyse clinique d'un test de Wechsler est un élément primordial, notamment pour apprécier les dysharmonies cognitives. On n'utilise pas ou rarement qu'un seul test comme celui du QI, on y adjoint d'autres tests qui, mis en concordance avec le QI, donnent une appréciation plus complète et globale de la personnalité de l'enfant, de l'adolescent ou de l'adulte. Bien utilisé et travaillé, c'est un instrument précieux. Hors contexte, il perd de sa pertinence et devient un banal test comme on en consulte particulièrement en été, dans les magazines lus pendant les vacances. Les conditions du test sont extrêmement importantes, les tests effectués sur des personnes trop stressées (si ce n'est pas leur état habituel), dépressives, traumatisées ou ayant une hygiène de vie trop mauvaise ne sont pas nécessairement représentatifs de leur potentiel intellectuel réel. Ainsi, pour les enfants, vaut-il mieux préparer le test par quelques séances préalables de prise de contact et de mise en confiance.
Big five
La psychologie différentielle s'intéresse également à la mesure de la personnalité.
Le modèle dominant dans l'approche de la psychologie de la personnalité est le modèle des cinq grands facteurs indépendants de la personnalité, le "big five". Les inventaires de la personnalité les plus utilisés aujourd'hui se servent de ce modèle comme cadre de référence. Les cinq facteurs de la personnalité (avec quelques variations selon les modèles) sont les suivants : névrosisme, extraversion, ouverture à l'expérience, agréabilité (longtemps traduit comme facteur d'altruisme) et "consciencieusité". Il existe un moyen mnémotechnique simple pour se rappeler ces facteurs qui consiste à prendre la première lettre de chaque facteur pour former les mots OCEAN ou CANOE
Dans le cadre de cette approche, décrire la personnalité d'un individu, c'est décrire la position d'un individu sur chacun des ces cinq facteurs indépendants (donc non corrélés entre eux).
Chaque facteur est composé de six éléments appelés "facettes" qui elles ont une corrélation (voir plus bas).
Description du modèle
Le «big Five» est le modèle dominant depuis les années 1990. Il est devenu incontournable pour les chercheurs travaillant dans le cadre de l'approche différentielle de la personnalité. Ils utilisent ainsi les questionnaires issus de cette perspective théorique, tel que le Neo PI-R (décrit plus loin dans cet article). Les autres modèles (ceux de Cattell et Eysenck, par exemple) sont utilisés beaucoup plus rarement. Ce modèle est devenu incontournable parce que presque tous les questionnaires et inventaires de personnalité utilisés aboutissent à des modèles en cinq facteurs.
Le modèle du big five vient de l'approche lexicale de la personnalité. Il s'agit d'une approche qui considère que la personnalité peut être entièrement décrite à l'aide des mots présents dans le dictionnaire. En réalisant des regroupements par analyse statistique des mots présents dans le dictionnaire décrivant la personnalité, les créateurs de ce modèle ont abouti à un modèle en cinq facteurs. Cette approche est, à notre sens, loin d'atteindre les critères de la scientificité.
Ce modèle s'inscrit dans une perspective nomothétique, c'est-à-dire qu'il vise expliquer les lois à l'origine des différences individuelles. Le but n'est pas de comprendre la particularité d'un individu, mais d'organiser les différences interindividuelles selon des lois.
Universalité des cinq facteurs
D'après ce modèle, les cinq facteurs sont nécessairement présents chez tous les individus.
La perspective des cinq facteurs est dimensionnelle et non typologique. Les sujets ne sont pas introvertis ou extravertis, mais s'inscrivent sur une dimension continue, à savoir qu'ils présentent un certain degré d'extraversion. Ainsi, l'objectif est de situer l'individu par rapport à une distribution normale de la population. À la suite d'un test, il sera dit au sujet pour chacune des cinq dimensions : «telle est votre position par rapport à la distribution normale de l'ensemble de la population ».
L'idée qui sous-tend ce modèle est que les cinq grands facteurs de la personnalité représenteraient une structure universelle. Ils seraient présent chez tous les individus de la planète. Ces facteurs reposeraient sur des bases biologiques (c'est ce qui expliquerait qu'ils soient présents chez tout le monde).
La structure de la personnalité en cinq facteurs serait valable aussi bien pour les hommes que pour les femmes, bien qu'il existe des différences entre ces deux groupes. La différence la plus typique entre les hommes et les femmes se situe sur le facteur "névrosisme" (instabilité émotionnelle). La conséquence en est que, lorsque l'on fait passer des questionnaires, les barèmes seront différents entre hommes et femmes. Cette différence de barème serait impensable pour un test d'intelligence.
Il existe des différences ethniques, mais, quelle que soit la culture, il semble que l'on retrouve à chaque fois la structure de la personnalité en cinq facteurs.
Questionnaires tirés du big five
Il existe un certain nombre d'instruments pour mesurer les cinq dimensions de la personnalité, dont notamment le NEO-PI-R. Il s'agit d'un questionnaire contenant 240 questions. Il en existe une version française. Elle a été élaborée en 1998.
Les réponses sont données sous forme d'échelle allant de «Fortement en désaccord» à «Fortement en accord». Pour l'analyse, les réponses sont transformées en points (forme numérique) de 1 à 5. Les résultats sont transformés en «notes T» ayant une moyenne de 50 et un écart-type de 10.
Utilisation des tests
Ce qui explique l'utilisation des inventaires de personnalité dans les procédures de sélection, pour l'élaboration d'un diagnostic ou d'un pronostic, est le fait que, à l'instar des tests d'intelligence, les résultats des tests de personnalités basés sur les cinq facteurs ont une corrélation avec certaines activités telles que la réussite scolaire ou professionnelle. Les données montrent qu'il est possible de faire des prédictions à relativement long terme sur la base des résultats des inventaires de personnalité.
En outre, il existe de plus en plus de preuves de la corrélation entre les cinq grands facteurs et les troubles de la personnalité. On montre grâce à ces tests que la pathologie ne représente que la partie extrême de la normalité. Cette vision s'oppose à une vision plus ancienne qui considérait que normalité et pathologie étaient deux choses différentes qui ne pouvaient être mélangées.
Les cinq facteurs et leurs facettes
Névrosisme
Exemple de questions du NEO-PI-R :
- Je me sens souvent inférieur aux autres
- Lorsque je vis une période intense de stress, j’ai parfois l’impression que je vais m’effondrer
- Je me sens souvent tendu(e) et agité(e)
- Trop souvent, lorsque les choses vont mal, je me décourage et j’ai envie de tout laisser tomber
Scores élevés: hypervigilance, hypersensibilité, cognitions négatives sur soi, vulnérabilité au stress, perception de la menace
Extraversion
Exemples de questions:
- J’aime être entouré(e) de beaucoup de gens
- Je suis une personne enjouée, pleine d’entrain
- Je ris facilement
- Je suis une personne très active
Comportement d’approche, hypersensibilité et réactivité aux stimuli agréables, éprouver des émotions positives, sensibilité à la récompense «affective»
Ouverture à l'expérience
Exemples de questions :
- Je suis intrigué(e) par les formes que je trouve dans l’art et la nature
- Je goûte souvent des mets nouveaux ou étrangers
- Je démontre une très grande curiosité intellectuelle
Intérêts ouverts, larges, rechercher et vivre des expériences nouvelles, curiosité, réactions à la nouveauté
Agréabilité
Exemple de questions :
- J’essaie d’être courtois(e) envers tous ceux que je rencontre
- Je préfère coopérer avec les gens plutôt que de rivaliser avec eux
- La plupart des gens que je connais m’aiment bien
- En général, j’essaie d’être attentionné(e) et respectueux(se)
Échanges interpersonnels, relation avec autrui, altruisme, empathie, coopération (vs. personne indifférente ou insensible à autrui)
Caractère consciencieux, "consciencieusité"
Exemple de questions :
- Je garde propres et en ordre mes effets personnels
- Je suis capable de me discipliner afin de m’acquitter de mes tâches à temps
- Je vise la perfection dans tout ce que j’entreprends
Motivation, inhiber les impulsions ; organisation et persévérance dans les conduites dirigées vers un but lointain ; contrôle, planification, persévérance
Style cognitifs
Les styles cognitifs constituent un cas un peu à part en psychologie différentielle. En effet, parce qu'ils décrivent la façon de traiter l'information des individus, les styles cognitifs sont liés à la psychologie cognitive. Néanmoins, le fait que la définition de ces styles soit plus empirique que théorique, et que l'on évalue le style cognitif d'une personne à l'aide de tests psychométriques, inclut les styles cognitifs dans la psychologie différentielle.
Le style cognitif ou "style de pensée" est un terme utilisé en psychologie pour décrire la façon dont les individus pensent, perçoivent, et se rappellent l'information. Le style cognitif est différent de la capacité cognitive, cette dernière étant mesurée par des tests d'intelligence. Il existe des controverses quant à la signification exacte des termes "style cognitif" et également quant à savoir si le style cognitif est une dimension simple ou multiple de la personnalité humaine. Néanmoins, c'est un concept-clé dans les domaines de l'éducation et du management. Si un élève a un style cognitif similaire à celui de son enseignant, la probabilité que cet élève apprenne de façon efficace augmente. De la même manière, les membres d'une équipe avec des styles cognitifs similaires ont plus de probabilités de se sentir bien à l'intérieur d'une équipe. Bien que des styles cognitifs similaires permettent aux participants de se sentir plus à l'aise quand ils travaillent ensemble, cela ne peut en aucun cas garantir le succès du résultat.
Modèles multidimensionnels et mesures
Un instrument largement utilisé pour la mesure des styles cognitifs est le "Myers-Briggs Type Indicator" ou MBTI. Riding (1991) a développé un instrument bidimensionnel de mesure des styles cognitifs, le "Cognitive Style Analysis" (CSA), un test compilé qui mesure des positions individuelles sur deux dimensions orthogonales. La première dimension est situe le style cognitif des sujets sur une échelle allant de synthétique à analytique et la seconde situe les sujets sur une échelle allant de visuel à verbal. La dimension synthétique-analytique reflète la manière des individus d’organiser et de structurer l’information. Des individus décrits comme analytiques, déconstruiront l’information dans ses composantes, tandis que les individus décrits comme synthétiques retiendront une vue englobant toute l’information. La dimension visuel-verbal décrit le mode de représentation de l’information dans la mémoire durant le processus de pensée. Les "verbaux" décrivent l’information par des mots ou des associations verbales, et les "imageurs" représentent l’information par des images mentales.
Le CSA est découpé en trois sous-tests qui sont tous les trois basés sur une comparaison entre les temps de réponse à différents types de stimuli. Quelques chercheurs pensent que cet instrument, qui en partie est basé sur la capacité des sujets de répondre à une certaine vitesse, mesure en réalité un mélange de styles cognitifs et de capacités cognitives. (Kirton, 2003). Ceci contribue au manque de fiabilité de l’instrument.
Bipolaires, des modèles unidimensionnels et des mesures
Le modèle de dépendance - indépendance à l'égard du champ, inventé par Witkin, détermine le comportement perceptif d’un individu en demandant à ce dernier de distinguer des silhouettes d’objets de l'arrière-plan (le champ) dans lequel ils sont positionnés. Pour ce faire, deux instruments similaires ont été produits, le "Embedded Figures Test" (EFT)) et le "Group Embedded Figures Test" (GEFT)). Dans les deux cas, le champ qui contient l'image est un arrière-plan distrayant ou prêtant à confusion. Ces instruments sont conçus pour distinguer les types cognitifs indépendants des types dépendants; cette mesure se veut neutre, à savoir que le style indépendant n'est pas meilleur que le style dépendant. Des personnes indépendantes à l'égard du champ ont tendance à être plus autonomes quand il s’agit de développer des aptitudes de restructuration, c’est-à-dire les aptitudes requises pour des tâches techniques avec lesquelles la personne n’est pas forcément familière. Elles sont cependant moins autonomes dans le développement d'aptitudes interpersonnelles. Le EFT et le GEFT continuent à être utilisés en recherche et dans la pratique des psychologues. Ils sont cependant critiqués par des chercheurs en ce qu’ils mesurent également l’habilité et pourraient ainsi ne pas uniquement mesurer le seul style cognitif.
Conclusion
La psychologie différentielle, nous l'avons vu, réunit des dimensions très différentes de la psychologie humaine dans le but de les quantifier à l'aide de tests, puis de classer les individus selon leurs résultats à ces différents tests. S'il peut paraître pratique et aisé de réaliser de telles mesures, il faut néanmoins avoir à l'esprit les défauts de la psychologie différentielle. Tout d'abord, en ce qui concerne les tests de personnalité, il est plus que douteux qu'un individu soit capable de donner une évaluation objective et scientifique de son niveau de névrosisme, par exemple. En outre avant d'être évaluées les dimensions auraient besoin d'être définies scientifiquement, ce qui est loin d'être le cas dans les modèles actuels utilisés en psychologie.
Enfin, la volonté de réaliser des classements, si elle peut avoir parfois un intérêt scientifique, peut également mener à certains abus. En effet, on pourrait se servir de tests tels que le QI pour "prouver" que les hommes sont plus intelligents que les femmes. Une personne non avertie quant au manque de scientificité de ce test pourrait interpréter les résultats supérieurs des hommes comme la preuve de la plus grande intelligence de ces derniers, alors qu'en fait, ce n'est que la preuve du fait que les hommes répondent mieux au test de QI que les femmes. Ainsi, on en revient à la phrase de Binet : "L'intelligence est ce que mesurent mes tests."
Conclusion
La psychologie différentielle, nous l'avons vu, réunit des dimensions très différentes de la psychologie humaine dans le but de les quantifier à l'aide de tests, puis de classer les individus selon leurs résultats à ces différents tests. S'il peut paraître pratique et aisé de réaliser de telles mesures, il faut néanmoins avoir à l'esprit les défauts de la psychologie différentielle. Tout d'abord, en ce qui concerne les tests de personnalité, il est plus que douteux qu'un individu soit capable de donner une évaluation objective et scientifique de son niveau de névrosisme, par exemple. En outre avant d'être évaluées les dimensions auraient besoin d'être définies scientifiquement, ce qui est loin d'être le cas dans les modèles actuels utilisés en psychologie.
Enfin, la volonté de réaliser des classements, si elle peut avoir parfois un intérêt scientifique, peut également mener à certains abus. En effet, on pourrait se servir de tests tels que le QI pour "prouver" que les hommes sont plus intelligents que les femmes. Une personne non avertie quant au manque de scientificité de ce test pourrait interpréter les résultats supérieurs des hommes comme la preuve de la plus grande intelligence de ces derniers, alors qu'en fait, ce n'est que la preuve du fait que les hommes répondent mieux au test de QI que les femmes. Ainsi, on en revient à la phrase de Binet : "L'intelligence est ce que mesurent mes tests."
Pour aller plus loin
Pour des raisons de droits d'auteur, nous ne pouvons pas vous donner directement accès aux articles et chapitres de livres ci-dessous. Certains d'entre eux, en particulier les articles de revues, requièrent soit d'être connecté sur le réseau de l'unige, soit d'installer le VPN qui vous permet d'accéder au réseau de l'unige depuis votre machine. D'autres sont directement accessibles sans passer par le réseau de l'unige.
- Goldberg, L. R. (1990). An alternative description of personality : the big-five factor structure. Journal of personality and social psychology, 59(6), 1216.
- Witkin, H. A., Moore, C. A., Goodenough, D. R., & Cox, P. W. (1977). Field-dependent and field-independent cognitive styles and their educational implications. Review of educational research, 47(1), 1-64. Article assez long.
Références
- Allinson, C.W., and Hayes, J. "The cognitive style index: a measure of intuition-analysis for organisational research", Journal of Management Studies (33:1), January 1996, pp 119–135.
- Atherton, J.S. "Learning and Teaching: Pask and Laurillard", 2003. Retrieved 28 June 2003, from http://www.dmu.ac.uk/~jamesa/learning/pask.htm#serialists.
- Beiri, J. "Complexity-simplicity as a personality variable in cognitive and preferential behaviour" Dorsey Press, Homewood, IL, 1961.
- Bobic, M., Davis, E., and Cunningham, R. "The Kirton adaptation-innovation inventory", Review of Public Personnel Administration (19:2), Spring 1999, pp 18–31.
- Carey, J.M. "The issue of cognitive style in MIS/DSS research", 1991.
- Cattell, R. B. (1957). Personality and motivation: Structure and measurement. New York: Harcourt, Brace & World. Journal of Personality Disorders, 19(1):53-67.
- Kirton, M. "Adaptors and innovators: a description and measure", Journal of Applied Psychology (61:5) 1976, pp 622–629.
- Kirton, M.J. "Field Dependence and Adaptation Innovation Theories", Perceptual and Motor Skills, 1978, 47, pp 1239 1245.
- Kirton, M.J. Adaptation and innovation in the context of diversity and change Routledge, London, 2003, p. 392
- McCrae, R. R. (1996). Social consequences of experiential openness. Psychological Bulletin, 120, 323-337.
- McCrae, R. R. & Costa, P. T. (1990). Personality in adulthood. New York: The Guildford Press.
- Mullany, M.J. "Using cognitive style measurements to forecast user resistance", 14th Annual conference of the National Advisory Committee on Computing Qualifications, Napier, New Zealand, 2001, pp. 95–100.
- Michel Huteau, Jacques Lautrey, Les Tests d’intelligence, éd. La Découverte, Paris, 1997
- Pask, G. "Styles and Strategies of Learning", British Journal of Educational Psychology (46:II) 1976, pp 128–148.
- Peterson, E.R., & Deary, I.J. (2006). Examining wholistic-analytic style using preferences in early information processing. Personality and Individual Differences, 41, 3-14.
- Jean Piaget, La Psychologie de l'intelligence Ed.: Armand Colin, 2006
- Riding, R.J., and Cheema, I. "Cognitive styles - An overview and integration", Educational Psychology (11:3/4) 1991, pp 193–215.
- Riding, R.J., and Sadler-Smith, E. "Type of instructional material, cognitive style and learning performance", Educational Studies (18:3) 1992, pp 323–340.
- Sternberg, R.J., & Zhang, L.F. (2001). "Perspectives on thinking, learning, and cognitive styles" (Edited). Mahwah, NJ: Lawrence Erlbaum.
- Michel Tort, Le Quotient intellectuel, éd. Maspéro, Paris, 1975
- Witkin, H.A., Moore, C.A., Goodenough, D.R., and Cox, P.W. "Field dependent and field independent cognitive styles and their educational implications", Review of Educational Research (47:1), Winter 1977, pp 1–64.
- Zhang, L.F., & Sternberg, R.J. (2006). "The nature of intellectual styles". Mahwah, NJ: Lawrence Erlbaum.
Droits d'auteur
- Les textes sont disponibles sous licence Creative Commons, paternité partage à l’identique 3.0, non transcrit (CC-BY-SA 3.0)
- Une partie de cet article est une synthèse d'articles provenant de Wikipédia. Articles originaux:
- Une partie de cet article est une synthèses d'articles disponibles sur http://deliriumstudens.org/wiki/index.php
- Une partie de cet article a été créée par les auteurs de cette page