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'''1. les questionnaires ne sont pas toujours scientifiquement fondés'''
'''1. Les questionnaires ne sont pas toujours scientifiquement fondés'''


Tous les questionnaires ont été établis empiriquement sans avoir de modèle théorique qui les soutient complètement.  
Tous les questionnaires ont été établis empiriquement sans avoir de modèle théorique qui les soutient complètement.  

Version du 31 janvier 2020 à 20:15

Bases psychopédagogiques des technologies éducatives
Module: Introduction aux théories psychologiques
◀▬▬▶
à finaliser intermédiaire
2020/01/31
Sous-pages et productions:


Amélioré par Didier Dorsaz


La psychologie différentielle a pour but de quantifier les différences inter-individuelles sur différentes dimensions psychologiques, telles que l'intelligence, la personnalité, l'impulsivité, ou autres. Elle se base sur des tests psychométriques destinés à mesurer ces dimensions psychologiques et à classer les individus selon les résultats obtenus. Les tests sont de natures différentes. Il s'agit soit de tests destinés à mesurer une performance tels que le QI, soit de tests dans lesquels il est demandé aux répondants d'évaluer ou encore de s'auto-évaluer.


Introduction : les tests psychométriques

Les tests psychométriques sont des instruments de mesure standardisés destinés à mieux comprendre les capacités cognitives d’une personne, sa personnalité ou ses tendances comportementales. Ils constituent actuellement un panel d’environs 2000 tests. Ils peuvent servir à mesurer la variabilité intra-individuelle, inter-individuelle, ou inter-groupe. Ils permettent donc de classer un individu par rapport à une population donnée. Cette vidéographie explique des éléments théoriques et pratiques liés aux tests psychométriques

Vidéographie à propos des tests psychométriques


Que mesurent ces tests ?

Capacités cognitives

C’est ce qu’on appelle souvent les tests de quotient intellectuel. Ils ont pour but de tester l’intelligence d’un individu par rapport à une population donnée.

Les « tests d’intelligence » les plus connus sont les tests de Wechsler (le Wechsler Adult Intelligence Scale (ou WAIS) pour les adultes, et le Wechsler Intelligence Scale for Children (ou WISC) pour les enfants).

Styles cognitifs

Le style cognitif correspond à la manière dont l’individu traite l’information. Ces tests peuvent être unidimensionnels (qui mesurent un seul style cognitif) ou multidimensionnels.

Deux tests unidimensionnels connus sont le Group Embedded Figures Tests (ou GEFT) et le Embedded Figure Test (EFT) et servent à mesurer la capacité d’un individu à distinguer des figures simples parmi des figures complexes.

Deux tests multidimensionnels connus sont le Cognitive Style Analysis (CSA) et le Myers-Briggs Type Indicator (MBTI). Le CSA mesure des styles cognitifs répartis sur les deux axes « verbal-image » et « holistique-analytiques ». Le MBTI mesure la fonction cognitive dominante et auxiliaire d’une personne. La pertinence du MBTI est aujourd’hui remise en question.

Traits de personnalité

Le modèle dominant à ce propos est le modèle du big five (basé sur les composantes Ouverture à l’expérience, Caractère consciencieux, Extraversion, Agréabilité, Névrosisme). Le Revised Neuroticism-Extraversion-Openness Personnality Inventory (ou NEO PI-R) est le test de personnalité le plus connu dans le domaine.

Applications

Evaluation différentielle

Les psychologues scolaires et d’orientation utilisent les tests d’intelligence pour repérer un retard ou une précocité chez un individu afin de l’orienter au mieux.

Les tests sont aussi utilisés dans le monde de la recherche.

Ils sont aussi utilisés dans le monde professionnel. Par exemple, malgré la controverse autour de ce test, le MBTI est très souvent utilisé en entreprise pour évaluer la capacité d’un individu à travailler en groupe.

Evaluation clinique

Les tests peuvent être utilisés par les psychologues et les neuropsychologues pour évaluer des fonctions cérébrales et/ou poser des diagnostiques.


Carte conceptuelle utilisée dans la vidéo ci-dessus

Quotient intellectuel

Le quotient intellectuel ou QI est le résultat d'un test psychométrique qui, lorsqu'il est corrélé avec les autres éléments d'un examen psychologique, entend fournir une indication quantitative standardisée liée à l'intelligence abstraite. Le résultat fournit un indice sur la vivacité intellectuelle de l'enfant ou de l'adulte, que les parents ou éducateurs sont libres d'utiliser ou non. En effet, la construction des tests de QI est empirique : aucune théorie complète ne la sous-tend. Des psychologues ne fondant leurs consultations que sur la mesure du QI feraient preuve de désinvolture, ce facteur ne constituant qu'un élément de la personnalité.

On distingue :

  • le QI classique (ou « en âge mental »). C'est le rapport entre l'âge « mental » que donne le résultat du test sur l'âge réel, multiplié par 100. Ainsi un enfant de 10 ans montrant les mêmes résultats que la moyenne des enfants de 12 ans a « douze ans d'âge mental » et un QI de 120 = (12 / 10) ⅹ 100. Conçu pour détecter et aider les enfants en difficulté, il n'a plus vraiment d'utilité pour un adulte
  • le QI par rang ou QI standard qui correspond au rang auquel se situe une personne relativement à une population représentée par une loi normale (Courbe de Gauss). Il ne s'agit pourtant que d'une approximation. Tous les tests fixent la moyenne à 100. L'écart-type est le plus souvent fixé à 15 (on parle alors de QI Standard), parfois à 16 ou même à 24.

Histoire des tests d'intelligence et des tests de QI

La vidéo ci-dessous résume l'histoire des tests de QI.

Histoire des tests de QI

Au XIXe siècle

Carte conceptuelle utilisée dans la vidéo

Tout commence en 1888, James Cattel, un eugéniste (i.e. qui pense que l’intelligence est héréditaire), développe ce qu’il appelle des « tests mentaux ». Il y mesure les capacités sensorielles (temps de réaction à un stimulus donné) et motrices (force du poignet) des individus.

Au début du XXe siècle

Ces tests mentaux serviront de base en 1904 à Charles Spearman (lui aussi eugéniste). Il aura pour but de trouver un lien entre les résultats scolaires des enfants et leurs capacités sensorielles. Avec la méthode statistique, il cherchera à démontrer qu’il existe un facteur général (le facteur G) commun entre ces deux éléments et indépendant des capacités testées. Il a aussi mis en évidence des facteurs spécifiques à certaines capacités testées (les facteurs S)

Parallèlement, en 1905, Alfred Binet (qui pense que l’intelligence dépend de l’environnement) développe un test pour voir le niveau de développement mental d’un enfant par rapport à des enfants de divers ages. Il prend différents problèmes de la vie quotidienne de difficulté croissante qu’il fait passer à des enfants d’âges différents. Il suppose que si plus de 75 % des enfants d’un certain âge réussit une tâche donnée, alors elle est accessible à cette classe d’âge. Il en dégage un quotient mental.

Le terme d’âge mental vient des travaux de William Stern en 1912. Il définit l’âge mental comme l’âge qui correspond aux problèmes les plus difficiles que l’enfant est capable de résoudre. Il propose aussi de diviser l’âge mental par l’âge réel afin d’obtenir un quotient intellectuel.

En 1916, Lewis Terman de l’université de Standford va compléter les travaux de Binet en ajoutant d’autres problèmes. Ceci aboutira sur la création de l’échelle Standford-Binet, une échelle encore utilisée actuellement (dans le SAT, un test d’entrée pour les universités Etat-Uniennes par exemple). Le défaut de ce concept de « quotient intellectuel » est qu’il n’a aucune pertinence lorsque l’on est adulte, puisque notre développement est terminé.

En 1938, Louis Thurstone remet en question les travaux de Spearman et va même douter de l’existence du facteur g. En se basant sur une batterie de tests composée de 56 sous-tests qu’il fait passer à 1000 sujets, il met en évidence qu’en réalité, il existe un facteur g, mais qui est secondaire. Il trouve aussi 7 facteurs principaux qu’il qualifie d’ « aptitudes mentales primaires »

Wechsler et les tests de QI modernes

En 1939, Wechsler se base sur les travaux de Stern et Thurstone pour proposer le WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale, ou échelle d’intelligence de Wechsler), un test d’intelligence pour adultes. Il est constitué de 5 sous-tests verbaux et de 6 sous-tests non-verbaux qui vont donner un quotient intellectuel verbal et non-verbal. Ces deux QI vont constituer le QI global. De plus, au lieu de comparer différentes classes d’âges, il compare les résultats d’un sujet à une population de référence. Pour lui, la moyenne d’une population correspond à l’intelligence normale. Plus un individu s’éloigne de cette moyenne, plus son intelligence est différente. Cette distance à la moyenne s’appelle un écart-type. En général, on définit la moyenne d’une population à 100 et l’écart-type à la moyenne à 15. Aux Etats-Unis, l’écart-type peut être à 16 ou 24. Pour une moyenne de 100 et un écart-type de 15, alors une personne ayant 130 de QI est donc deux écart-types au dessus de la moyenne. Par définition, on considère que 50 % de la population se situe entre 85 et 115.

Wechsler a aussi créé un test spécifique aux enfants, le WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children).

De nos jours

Nous en sommes actuellement à la version 4 du WAIS, mais une version 5 va arriver en 2020. C’est le test le plus utilisé de nos jours dans le monde entier. Le WAIS-4 est étalonné sur 2200 personnes par tranches d’âge de 5 ans (10 ans à partir de 70 ans). Ce test comporte 15 sous-tests répartis en 4 sous-tests verbaux et 11 sous-tests non verbaux (5 de raisonnement perceptif, 3 de mémoire de travail et 3 de vitesse de traitement). La combinaison des 4 indices donnent un indice général, le « QI total ». Un indice supplémentaire, IAG (l’indice d’aptitude général) qui ne prend en compte que la compréhension verbale et le raisonnement perceptif est aussi utilisé.

Attention, il faut que les résultats aux sous-tests ne soient pas trop différents (homogènes), sinon les indices généraux sont difficilement utilisables.

Conception

La moyenne du QI standard est fixée à 100 pour des raisons historiques. L'écart-type à 15 est arbitraire, mais il correspond à un écart probable de 10, ce qui veut dire qu'entre un QI de 90 et de 110, il y a 50 % de la population. Pour les psychologues américains "un individu sur deux est normal", donc entre 90 et 110".

Le test dépend d'une plus ou moins grande familiarité préalable avec les notions utilisées par le test; c'est pourquoi il est bon lorsqu'on échoue à un test de le retenter quelques mois après.

Dans la pratique, si le QI constitue un indicateur, un repère valable de quelque chose, il lui manque certaines caractéristiques qui définissent un instrument de mesure scientifique. Cela ne supprime pas pour autant l'intérêt de ce type de tests, mais rappelle qu'ils n'ont pas dans leur état actuel le caractère précis de la mesure d'une température ou d'une longueur.

Les tests de QI ne font pas appel à des questions spécifiquement culturelles (comme des connaissances en histoire ou en géographie), mais ils restent orientés culturellement dans la mesure où ils font appel à des connaissances en arithmétique, et parfois même de vocabulaire.

Mises en cause du QI

Que mesure réellement le QI ? « Je nomme intelligence ce que mesurent mes tests », auraient répondu, dit-on, ironiquement peut-être, Alfred Binet, puis, dubitatif, Jean Piaget. Il n’y a pas actuellement consensus autour de la définition même de l'intelligence.

Selon une autre définition, l'intelligence est l'ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d'aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l'intuition). Elle se perçoit dans l'aptitude à comprendre et à s'adapter facilement à des situations nouvelles. L’intelligence peut ainsi être conçue comme la faculté d'adaptation. Le QI mesure peut-être partiellement les facultés d'adaptation d'une personne, mais il est néanmoins difficile de considérer le QI exclusivement comme une mesure de cette capacité.

Les tests de QI ne prétendent donner une image approximative que d'une partie de ce qu'on entend communément par « intelligence », partie qui serait plutôt une capacité d'utiliser certains codes de raisonnement logique simples ou complexes. Des aptitudes plus difficiles à apprécier telles que la résolution rapide d’un problème logique donné, parfois déterminantes — comme l'opiniâtreté — dans la vie réelle, ne sont pas prises en compte dans ces tests, puisque chaque question doit être résolue en trente secondes en moyenne.

La validité : Le QI mesure-t-il l'intelligence ?

Un test est dit valide lorsqu’il mesure bien ce qu'il prétend mesurer. Dans le cas de l’intelligence, pour qu’un test soit valide, il sera nécessaire (sans être suffisant) de démontrer que celui-ci ne mesure qu’une seule et unique dimension (l'intelligence).

À supposer que l'intelligence soit définie de façon consensuelle et scientifique, il reste à savoir comment un test peut entendre la mesurer. C'est pourquoi les psychologues préfèrent utiliser des batteries de tests, faisant appel à des techniques de tempérance, comme des évaluations du niveau de langage.

Des individus particulièrement doués, voire géniaux, dans la discipline qui les passionne peuvent être très démunis dans d'autres domaines : vie courante, formalités administratives... Ils peuvent même obtenir de mauvais résultats au test de QI.

Enfin, les résultats permettent de calculer les capacités du cerveau confronté à une expérience de réflexion le jour où cette expérience a été menée. Il existe une certaine variabilité intra-individuelle dans les résultats à un test de QI.

Un rôle pragmatique

Le quotient intellectuel constitue ainsi surtout un classement (d'adaptation à des types de raisonnements logiques, voire de cognition, prédéfinis) d’un individu par rapport à une population donnée, et ne renseigne que sur son écart par rapport à la norme. Il ne s'ensuit pas pour autant que cette information soit dénuée d'utilité.

En d'autres termes, la question réside moins dans le fait de savoir quel nom donner à ce que le QI mesure que de savoir à quelles capacités de réalisation sa valeur est corrélée.


Big five

La psychologie différentielle s'intéresse également à la mesure de la personnalité.

Modèle en cinq facteurs. Chaque facteur comprend six facettes.

Le modèle dominant dans l'approche de la psychologie de la personnalité est le modèle des cinq grands facteurs indépendants de la personnalité, le "big five". Les inventaires de la personnalité les plus utilisés aujourd'hui se servent de ce modèle comme cadre de référence. Les cinq facteurs de la personnalité (avec quelques variations selon les modèles) sont les suivants : névrosisme, extraversion, ouverture à l'expérience, agréabilité (longtemps traduit comme facteur d'altruisme) et "consciencieusité". Il existe un moyen mnémotechnique simple pour se rappeler ces facteurs qui consiste à prendre la première lettre de chaque facteur pour former les mots OCEAN ou CANOE

Dans le cadre de cette approche, décrire la personnalité d'un individu, c'est décrire la position d'un individu sur chacun des ces cinq facteurs indépendants (donc non corrélés entre eux).

Chaque facteur est composé de six éléments appelés "facettes" qui elles ont une corrélation (voir plus bas).

Description du modèle

Le «big Five» est le modèle dominant depuis les années 1990. Il est devenu incontournable pour les chercheurs travaillant dans le cadre de l'approche différentielle de la personnalité. Ils utilisent ainsi les questionnaires issus de cette perspective théorique, tel que le Neo PI-R (décrit plus loin dans cet article). Les autres modèles (ceux de Cattell et Eysenck, par exemple) sont utilisés beaucoup plus rarement. Ce modèle est devenu incontournable parce que presque tous les questionnaires et inventaires de personnalité utilisés aboutissent à des modèles en cinq facteurs.

Le modèle du big five vient de l'approche lexicale de la personnalité. Il s'agit d'une approche qui considère que la personnalité peut être entièrement décrite à l'aide des mots présents dans le dictionnaire. En réalisant des regroupements par analyse statistique des mots présents dans le dictionnaire décrivant la personnalité, les créateurs de ce modèle ont abouti à un modèle en cinq facteurs. Cette approche est, à notre sens, loin d'atteindre les critères de la scientificité.

Ce modèle s'inscrit dans une perspective nomothétique, c'est-à-dire qu'il vise à expliquer les lois à l'origine des différences individuelles. Le but n'est pas de comprendre la particularité d'un individu, mais d'organiser les différences interindividuelles selon des lois.

Universalité des cinq facteurs

D'après ce modèle, les cinq facteurs sont nécessairement présents chez tous les individus.

La perspective des cinq facteurs est dimensionnelle et non typologique. Les sujets ne sont pas introvertis ou extravertis, mais s'inscrivent sur une dimension continue, à savoir qu'ils présentent un certain degré d'extraversion. Ainsi, l'objectif est de situer l'individu par rapport à une distribution normale de la population. À la suite d'un test, il sera dit au sujet pour chacune des cinq dimensions : «telle est votre position par rapport à la distribution normale de l'ensemble de la population ».

L'idée qui sous-tend ce modèle est que les cinq grands facteurs de la personnalité représenteraient une structure universelle. Ils seraient présents chez tous les individus de la planète. Ces facteurs reposeraient sur des bases biologiques (c'est ce qui expliquerait qu'ils soient présents chez tout le monde).

La structure de la personnalité en cinq facteurs serait valable aussi bien pour les hommes que pour les femmes, bien qu'il existe des différences entre ces deux groupes. La différence la plus typique entre les hommes et les femmes se situe sur le facteur "névrosisme" (instabilité émotionnelle). La conséquence en est que, lorsque l'on fait passer des questionnaires, les barèmes seront différents entre hommes et femmes. Cette différence de barème serait impensable pour un test d'intelligence.

Il existe des différences ethniques, mais, quelle que soit la culture, il semble que l'on retrouve à chaque fois la structure de la personnalité en cinq facteurs.

Questionnaires tirés du big five

Il existe un certain nombre d'instruments pour mesurer les cinq dimensions de la personnalité, dont notamment le NEO-PI-R. Il s'agit d'un questionnaire contenant 240 questions. Il en existe une version française. Elle a été élaborée en 1998.

Les réponses sont données sous forme d'échelle allant de «Fortement en désaccord» à «Fortement en accord». Pour l'analyse, les réponses sont transformées en points (forme numérique) de 1 à 5. Les résultats sont transformés en «notes T» ayant une moyenne de 50 et un écart-type de 10.

Utilisation des tests

Ce qui explique l'utilisation des inventaires de personnalité dans les procédures de sélection, pour l'élaboration d'un diagnostic ou d'un pronostic, est le fait que, à l'instar des tests d'intelligence, les résultats des tests de personnalités basés sur les cinq facteurs ont une corrélation avec certaines activités telles que la réussite scolaire ou professionnelle. Les données montrent qu'il est possible de faire des prédictions à relativement long terme sur la base des résultats des inventaires de personnalité.

En outre, il existe de plus en plus de preuves de la corrélation entre les cinq grands facteurs et les troubles de la personnalité. On montre grâce à ces tests que la pathologie ne représente que la partie extrême de la normalité. Cette vision s'oppose à une vision plus ancienne qui considérait que normalité et pathologie étaient deux choses différentes qui ne pouvaient être mélangées.

Les cinq facteurs et leurs facettes

Névrosisme

Scores élevés: hypervigilance, hypersensibilité, cognitions négatives sur soi, vulnérabilité au stress, perception de la menace

Exemple de questions du NEO-PI-R :

  • Je me sens souvent inférieur aux autres
  • Lorsque je vis une période intense de stress, j’ai parfois l’impression que je vais m’effondrer
  • Je me sens souvent tendu(e) et agité(e)
  • Trop souvent, lorsque les choses vont mal, je me décourage et j’ai envie de tout laisser tomber
Propension à faire l’expérience d’émotions négatives.

Extraversion

Comportement d’approche, hypersensibilité et réactivité aux stimuli agréables, éprouver des émotions positives, sensibilité à la récompense «affective»

Exemples de questions:

  • J’aime être entouré(e) de beaucoup de gens
  • Je suis une personne enjouée, pleine d’entrain
  • Je ris facilement
  • Je suis une personne très active
Approche énergique face au monde social et matériel.

Ouverture à l'expérience

Intérêts ouverts, larges, rechercher et vivre des expériences nouvelles, curiosité, réactions à la nouveauté

Exemples de questions :

  • Je suis intrigué(e) par les formes que je trouve dans l’art et la nature
  • Je goûte souvent des mets nouveaux ou étrangers
  • Je démontre une très grande curiosité intellectuelle
Étendue, profondeur, originalité et complexité de l’expérience et de la vie mentale.

Agréabilité

Échanges interpersonnels, relation avec autrui, altruisme, empathie, coopération (vs. personne indifférente ou insensible à autrui)

Exemple de questions :

  • J’essaie d’être courtois(e) envers tous ceux que je rencontre
  • Je préfère coopérer avec les gens plutôt que de rivaliser avec eux
  • La plupart des gens que je connais m’aiment bien
  • En général, j’essaie d’être attentionné(e) et respectueux(se)
Orientation sociale, tournée les autres.

Caractère consciencieux, "consciencieusité"

Motivation, inhiber les impulsions ; organisation et persévérance dans les conduites dirigées vers un but lointain ; contrôle, planification, persévérance

Exemple de questions :

  • Je garde propre et en ordre mes effets personnels
  • Je suis capable de me discipliner afin de m’acquitter de mes tâches à temps
  • Je vise la perfection dans tout ce que j’entreprends
Figure 17. Contrôle des impulsions socialement prescrites qui facilitent la tâche et le comportement dirigé vers un but.

Style cognitifs

Les styles cognitifs constituent un cas un peu à part en psychologie différentielle. En effet, parce qu'ils décrivent la façon de traiter l'information des individus, les styles cognitifs sont liés à la psychologie cognitive. Néanmoins, le fait que la définition de ces styles soit plus empirique que théorique, et que l'on évalue le style cognitif d'une personne à l'aide de tests psychométriques, inclut les styles cognitifs dans la psychologie différentielle.

Le style cognitif ou "style de pensée" est un terme utilisé en psychologie pour décrire la façon dont les individus pensent, perçoivent, et se rappellent l'information. Le style cognitif est différent de la capacité cognitive, cette dernière étant mesurée par des tests d'intelligence. Il existe des controverses quant à la signification exacte des termes "style cognitif" et également quant à savoir si le style cognitif est une dimension simple ou multiple de la personnalité humaine. Néanmoins, c'est un concept-clé dans les domaines de l'éducation et du management. Si un élève a un style cognitif similaire à celui de son enseignant, la probabilité que cet élève apprenne de façon efficace augmente. De la même manière, les membres d'une équipe avec des styles cognitifs similaires ont plus de probabilités de se sentir bien à l'intérieur d'une équipe. Bien que des styles cognitifs similaires permettent aux participants de se sentir plus à l'aise quand ils travaillent ensemble, cela ne peut en aucun cas garantir le succès du résultat.

Modèles multidimensionnels et mesures

Un instrument largement utilisé pour la mesure des styles cognitifs est le "Myers-Briggs Type Indicator" ou MBTI. Riding (1991) a développé un instrument bidimensionnel de mesure des styles cognitifs, le "Cognitive Style Analysis" (CSA), un test compilé qui mesure des positions individuelles sur deux dimensions orthogonales. La première dimension situe le style cognitif des sujets sur une échelle allant de synthétique à analytique et la seconde situe les sujets sur une échelle allant de visuel à verbal. La dimension synthétique-analytique reflète la manière des individus d’organiser et de structurer l’information. Des individus décrits comme analytiques déconstruiront l’information dans ses composantes, tandis que les individus décrits comme synthétiques retiendront une vue englobant toute l’information. La dimension visuel-verbal décrit le mode de représentation de l’information dans la mémoire durant le processus de pensée. Les "verbaux" décrivent l’information par des mots ou des associations verbales, et les "imageurs" représentent l’information par des images mentales.

Le CSA est découpé en trois sous-tests qui sont tous les trois basés sur une comparaison entre les temps de réponse à différents types de stimuli. Quelques chercheurs pensent que cet instrument, qui est basé en partie sur la capacité des sujets à répondre à une certaine vitesse, mesure en réalité un mélange de styles cognitifs et de capacités cognitives (Kirton, 2003). Ceci contribue au manque de fiabilité de l’instrument relevé par certains.

Bipolaires, des modèles unidimensionnels et des mesures

Le modèle de dépendance - indépendance à l'égard du champ, inventé par Witkin, détermine le comportement perceptif d’un individu en demandant à ce dernier de distinguer des silhouettes d’objets de l'arrière-plan (le champ) dans lequel ils sont positionnés. Pour ce faire, deux instruments similaires ont été produits, le "Embedded Figures Test" (EFT)) et le "Group Embedded Figures Test" (GEFT)). Dans les deux cas, le champ qui contient l'image est un arrière-plan distrayant ou prêtant à confusion. Ces instruments sont conçus pour distinguer les types cognitifs indépendants des types dépendants; cette mesure se veut neutre, à savoir que le style indépendant n'est pas meilleur que le style dépendant. Des personnes indépendantes à l'égard du champ ont tendance à être plus autonomes quand il s’agit de développer des aptitudes de restructuration, c’est-à-dire les aptitudes requises pour des tâches techniques avec lesquelles la personne n’est pas forcément familière. Elles sont cependant moins autonomes dans le développement d'aptitudes interpersonnelles. Le EFT et le GEFT continuent à être utilisés en recherche et dans la pratique des psychologues. Ils sont cependant critiqués par des chercheurs en ce qu’ils mesurent également l’habilité et pourraient ainsi ne pas uniquement mesurer le seul style cognitif.

Limites et précautions en psychologie différentielle

Limites principales de la psychologie différentielle

Vidéo résumant pourquoi la psychologie différentielle doit être utilisée avec précaution

Précautions d'usage en psychologie différentielle

Voici trois limites importantes de la psychologie différentielle:

Carte conceptuelle utilisée dans la vidéo

1. Les questionnaires ne sont pas toujours scientifiquement fondés

Tous les questionnaires ont été établis empiriquement sans avoir de modèle théorique qui les soutient complètement. Par exemple, le questionnaire du big five est constitué à travers une approche lexicale de la personnalité. Les auteurs ont pris les mots du dictionnaire et les ont catégorisés dans une des 5 dimensions du big five. L’idée des auteurs était que tous les aspects de la personnalité humaine étaient compris dans les mots présents dans le dictionnaire

2. Les questionnaires sont socialement connotés

Un individu venant d’une autre culture passant un test issu de la psychologie différentielle sera biaisé. Ses résultats risquent donc d’être différents comparativement à s’il connaissait ces codes culturels.

3. Les questionnaires sont dépendants de facteurs soit contextuels, soit personnels

Les individus qui passent un test peuvent être perturbés par l’environnement (s’il est bruyant par exemple) ou par des facteurs personnels (s’ils sont de mauvaise humeur par exemple). Ces perturbations peuvent avoir un impact « négatif » sur les performances.


Rappelons que les tests de QI ont pour vocation d’orienter les individus et ne devraient être interprétés que par des psychologues professionnels qui tiendront compte de ces limites. Ne pas tenir compte de ces limites peut générer des abus.

Abus

Le fait de parler de test d’intelligence quand on fait référence au Q.I. est erroné étant donné qu’il n’y a pas encore consensus dans la communauté scientifique en ce qui concerne la définition d’intelligence. On devrait plutôt parler de tests de raisonnement logique

Le test de QI est parfois utilisé pour sélectionner les gens. Certaines sociétés (comme la mensa) et certaines écoles ou certains travaux se basent sur ces tests pour choisir si un individu a le droit d’intégrer la structure. Or il est possible de s’entraîner pour améliorer son score.

Applications et précautions

Le QI doit être mesuré par un psychologue professionnel dans le cadre d'un examen psychologique qui comporte une réflexion et des analyses qui vont au-delà de simples chiffres. L'analyse clinique d'un test de Wechsler est un élément primordial, notamment pour apprécier les dysharmonies cognitives. On n'utilise pas ou rarement qu'un seul test comme celui du QI, on y adjoint d'autres tests qui, mis en concordance avec le QI, donnent une appréciation plus complète et globale de la personnalité de l'enfant, de l'adolescent ou de l'adulte. Bien utilisé et travaillé, c'est un instrument précieux. Hors contexte, il perd de sa pertinence et devient un banal test comme on en consulte particulièrement en été, dans les magazines lus pendant les vacances. Les conditions du test sont extrêmement importantes, les tests effectués sur des personnes trop stressées (si ce n'est pas leur état habituel), dépressives, traumatisées ou ayant une hygiène de vie trop mauvaise ne sont pas nécessairement représentatifs de leur potentiel intellectuel réel. Ainsi, pour les enfants, vaut-il mieux préparer le test par quelques séances préalables de prise de contact et de mise en confiance.

Conclusion

La psychologie différentielle, nous l'avons vu, réunit des dimensions très différentes de la psychologie humaine dans le but de les quantifier à l'aide de tests, puis de classer les individus selon leurs résultats à ces différents tests. S'il peut paraître pratique et aisé de réaliser de telles mesures, il faut néanmoins garder à l'esprit les défauts de la psychologie différentielle. Tout d'abord, en ce qui concerne les tests de personnalité, il est plus que douteux qu'un individu soit capable de donner une évaluation objective et scientifique de son niveau de névrosisme, par exemple. En outre, avant d'être évaluées, les dimensions auraient besoin d'être définies scientifiquement, ce qui est loin d'être le cas dans les modèles actuels utilisés en psychologie.

Enfin, la volonté de réaliser des classements, si elle peut avoir parfois un intérêt scientifique, peut également mener à certains abus. En effet, on pourrait se servir de tests tels que le QI pour "prouver" que les hommes sont plus intelligents que les femmes. Une personne non avertie quant au manque de scientificité de ce test pourrait interpréter les résultats supérieurs des hommes comme la preuve de la plus grande intelligence de ces derniers, alors qu'en fait, ce n'est que la preuve du fait que les hommes répondent mieux au test de QI que les femmes. Ainsi, on en revient à la phrase de Binet : "L'intelligence est ce que mesurent mes tests."

Pour aller plus loin

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Références

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  • Beiri, J. "Complexity-simplicity as a personality variable in cognitive and preferential behaviour" Dorsey Press, Homewood, IL, 1961.
  • Bobic, M., Davis, E., and Cunningham, R. "The Kirton adaptation-innovation inventory", Review of Public Personnel Administration (19:2), Spring 1999, pp 18–31.
  • Carey, J.M. "The issue of cognitive style in MIS/DSS research", 1991.
  • Cattell, R. B. (1957). Personality and motivation: Structure and measurement. New York: Harcourt, Brace & World. Journal of Personality Disorders, 19(1):53-67.
  • Kirton, M. "Adaptors and innovators: a description and measure", Journal of Applied Psychology (61:5) 1976, pp 622–629.
  • Kirton, M.J. "Field Dependence and Adaptation Innovation Theories", Perceptual and Motor Skills, 1978, 47, pp 1239 1245.
  • Kirton, M.J. Adaptation and innovation in the context of diversity and change Routledge, London, 2003, p. 392
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