Modèle ASPID

Définition

Modèle Aspid selon Karsenti (2018)

Le modèle ASPID (Karsenti, 2018) est un outil permettant de catégoriser l'utilité d'une technologie dans l'enseignement et l'apprentissage.

Il se compose de 5 pôles : Adoption, Substitution, Progrès, Innovation et Détérioration. L'acronyme de ces 5 mots anglais donne le nom ASPID.

Lorsqu'une technologie est utilisée dans le cadre d'un enseignement, elle se situe forcément dans l'un de ces pôles. Le modèle ASPID cherche à montrer que l'usage d'une technologie ne signifie pas forcément qu'elle apporte une plus-value. Les politiques actuelles et recherches en éducation insistent d'ailleurs sur ce critère fondamental de plus-value pour justifier l'adoption de nouvelles technologies en milieu scolaire. Si une technologie est au contraire pertinente et bien mobilisée, elle permet d'ouvrir un éventail de possibilités innovatives.

Fonctionnement

Lors de l'utilisation d'une technologie dans le cadre d'une enseignement, il faut se poser la question de sa pertinence et son utilité.
Pour cela, il est conseillé de la situer sur le modèle ASPID. La couleur associée aux pôles indique le type d'effet de la nouvelle technologie: neutre, négative ou positive.

style="color:white;background-color: ffffff;"| Adoption

style="background-color: E8E8E8;"| L'usage d'une technologie et son apprentissage peuvent être très chronophages. À ce stage, il n'y pas spécialement d'avantage ou de désavantage à utiliser la technologie en question.

style="color:white;background-color: ffffff;"| Substitution

style="background-color: E8E8E8;"| La technologie prend la place d'un élément d'enseignement et permet d'apporter quelque chose de nouveau. Il n'y a cependant toujours pas d'avantage ou d'inconvénient à utiliser cette technologie.

style="color:white;background-color: D82E3F;"| Détérioration

style="background-color: F5CBCF;"| L'usage d'une technologie est à double tranchant. Ce n'est parce qu'une technologie est utilisée qu'elle va forcément améliorer l'apprentissage. Dans le cas de la détérioration, la technologie empiète sur l'enseignement et détériore la qualité de l'apprentissage.

style="color:white;background-color: 26B52A;"| Progrès

style="background-color: C9ECCA;"| La technologie offre de nouvelles opportunités. Elle permet d'enseigner un contenu d'apprentissage de manière plus développée. C'est à ce stade qu'il est possible de constater une réelle plus-value à l'usage d'une technologie de l'éducation. Il est possible de citer l'application Plickers comme exemple de technologie de l'éducation se situant à ce niveau. En effet, cet outil permet à l'enseignant de réaliser un assessment nettement plus performant que l'évaluation traditionnelle.

style="color:white;background-color: 26B52A;"| Innovation

style="background-color: C9ECCA;"| Le summum de l'utilisation d'une technologie éducative: elle ouvre un nouveau paradigme dans le domaine de l'enseignement-apprentissage. Plus performante et pratique, la technologie comble un manque que l'enseignement traditionnel n'arrive pas à atteindre. Comme exemple de technologie se situant à ce niveau, on peut notamment citer l'utilisation des Wikimini en classe. En effet, ce wiki permet aux élèves de créer eux-mêmes du contenu issu de leurs apprentissages en classe.

Lien avec les MITIC

Le modèle ASPID est très fortement lié à l'utilisation des MITIC (Médias, Images et Technologies de l'Information et de la Communication) à l'école obligatoire. En effet, le questionnement de la pertinence d'utiliser un technologie en contexte scolaire est central pour les institutions scolaires et enseignants de demain.

Au vu de l'émergence de nouvelles technologies dans le domaine de l'éducation, il semble capital que le corps enseignant soit formé en la matière afin de pouvoir continuer à exercer un jugement professionnel éclairé quant aux ressources numériques et à leur réelle utilité dans les apprentissages.

Bibliographie

• Karsenti, T., et Bugmann, J. (2018). ASPID : un modèle systémique des usages du numérique en éducation. Dans S. Lacroix et Y. Tomaszower (Eds.), Le numérique (pp. 47-61). Paris, France: Editions EPS

Page modifiée et complétée par Alexandre Tsiklis le 2 octobre 2023 à 23:16 (CEST)