Autosuggestion

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Description

L'autosuggestion est développée et popularisée par le pharmacien français Émile Coué au début du 20ème siècle. L'autosuggestion utilise la répétition de prophéties auto-réalisatrices. L'idée de la "méthode Coué" consiste à répéter une sorte de mantra positif régulièrement jusqu'à que celui-ci se réalise. L'autosuggestion est une activité qui peut se pratiquer seule. Son effet joue sur la transformation d'une croyance en réalité; il est similaire à l'effet placebo.
Dans son livre "Réflechissez et devenez riche" (années 30), Napoléon Hill mentionne l'autosuggestion comme un outil souvent utilisé par des personnes ayant réussi financièrement. L'autosuggestion leur permettrait de se concentrer sur leur objectif et de le réaliser. La méthode donnée par Napoléon Hill consiste à fixer son objectif, se donner une date, définir ce à quoi on est prêt à échanger pour obtenir son objectif et établir un plan qui permet d'atteindre l'objectif. Finalement, toutes ces étapes sont résumées et la personne qui souhaite atteindre ses objectifs doit les répéter plusieurs fois chaque matin et soir en s'imaginant avoir atteint son objectif. C'est une sorte de contrat personnel qui est répété jusqu'à la réalisation de celui-ci.

Les outils d'apprentissage

Les dispositifs de régulations intégrés dans les plateformes pédagogiques ou dans les jeux vidéos pédagogiques sont fréquemment des régulateurs externes. Il en va de même pour les outils de motivations qui sont généralement aussi externes. voici des exemples :

  • Possibilité de passer au cours suivant quand un cours est terminé
  • Passer un test de connaissance pour rediriger l'apprentissage
  • Mettre une barre de progression
  • Gagner des points lorsqu'on fait une activité
  • Être en compétition avec d'autres apprenants
  • Collectionner des badges/récompenses
  • etc.

Toutefois ces régulateurs et motivateurs externes ne semblent pas favoriser l'autorégulation et la motivation intrinsèque.
Un outil comme l'autosuggestion est différent de ceux présentés, car il encourage l'apprenant.e à faire ses propres et d'avoir un contrôle sur son comportement indépendamment de l'environnement d'apprentissage.

La théorie derrière l'autosuggestion

Dans la littérature, l'autosuggestion est généralement désignée par le terme d'auto-instruction verbale. On peut retrouver différentes procédures d'auto-instructions verbales ainsi que son utilisation dans différents contextes notamment pour les attitudes négatives liées aux troubles d'apprentissage (Zahra Eyni Mirkoohi, 2015). Les auto-instructions verbales sont liées aux théories présentées ci-dessous.

Un soutien à l'autorégulation

L'utilisation de l'autosuggestion dans l'apprentissage permettrait de favoriser l'autorégulation, l'autosuggestion aide l'apprenant à se fixer un contrat personnel pour atteindre un objectif et à mettre en place une stratégie pour le respecter. On retrouve la notion de stratégie comme un élément clé de l'autorégulation. Zimmerman (2013), qui a travaillé pendant plus de 20 ans sur l'autorégulation dans l'apprentissage, mentionne aussi l'utilisation d'auto-instructions verbales ou d'images mentales positives comme outils pour s'aider à contrôler son comportement.

L'utilisation de la motivation intrinsèque

Bien que le contexte soit ici différent, on retrouve dans la taxonomie réalisée par Malone et Lepper (1987) sur la motivation intrinsèque d'apprentissage en étudiant l'utilisations de jeux vidéos pédagogiques, plusieurs éléments présents dans l'autosuggestion. Par exemple la définition précise d'objectifs, souvent personnels, ou encore la notion de contrôle à travers la possibilité de faire des choix.

Le potentiel d'être autodéterminé

La théorie la plus proche de l'autosuggestion est probablement celle de l'autodétermination, présentée comme la capacité d'agir sur sa vie en fonction de ses propres choix, i.e. indépendants d'agents externes, par M.L. Wehmeyer (2010). On retrouve plusieurs éléments communs avec l'autosuggestion :

  • Le fait d'agir de manière autonome, i.e. agir selon sa volonté et non celle des autres;
  • La prise de décision;
  • L'auto-régulation au sens de définir un plan d'action pour atteindre ses objectifs;
  • Le renforcement psychologique, c'est à dire la croyance d'avoir un contrôle sur sa destinée, sur leur maîtrise de leurs compétences finalement sur la réalisation de leurs objectifs s'ils dévident d'appliquer leur compétence.

L'autosuggestion est donc un outil qui peut être utile si on souhaite s'autodéterminer.

Bibliographie

  • Malone, M. R., & Lepper, M. R. (1987). Making learning fun: A Taxonomy of Intrinsic Motivations for Learning. In R. E. Snow & M. J. Farr (Series Eds.), R. E. Snow & J. F. Marshall Vol. Eds.), Aptitude, learning, and instruction, vol. 4: Conative and affective process analyses (pp. 223–253). Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum Associates.
  • Wehmeyer, M. (n.d.). Self-Determination. In International Encyclopedia of Education (pp. 857-864).
  • Zimmerman, Barry. (2013) From Cognitive Modeling to Self-Regulation: A Social Cognitive Career Path, Educational Psychologist, 48:3, 135-147, DOI: 10.1080/00461520.2013.794676
  • Zahra Eyni Mirkoohi, Firoozeh Sajedi, Narges Adib Sereshki, & Pouria Reza Soltani. (2015). The Effectiveness of Verbal Self-Instruction Method on Pessimistic Attribution Style about Negative Events in Children with Dyslexia. Iranian Rehabilitation Journal, 13(4), 85-89.