Bases psychopédagogiques des technologies éducatives | |
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Module: Introduction aux théories psychologiques | |
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⚒ 2020/06/30 | |
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Amélioré par Sandra La Torre
Le flow, littéralement le flux en français, est l'état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement immergée dans ce qu'elle fait, dans un état maximal de concentration. Cette personne éprouve alors un sentiment d'engagement total et de réussite. Ce concept, élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, a été repris dans des domaines variés et nombreux, du sport à la spiritualité en passant par la séduction et l'éducation. Dans ce dernier domaine, la pédagogie par le jeu fait partie des mouvements essayant entre autre d'introduire un état de Flow dans l'apprentissge. Dans les versions françaises des textes de Csikszentmihalyi, on trouve indifféremment les termes de « flux », d’« expérience-flux », d’« expérience optimale » ou de « néguentropie psychique ».
“Revisitant l’autotélisme (une activité autotélique est une activité qui n'a d'autre but qu'elle-même), Csikszentmihalyi (2000) ainsi que Voelkl et Ellis (2002) ont présenté un nouveau modèle de compréhension du flow en identifiant plusieurs éléments associés qu’ils ont classés en deux catégories : les conditions d’apparition du flow et les caractéristiques du flow. Les conditions sont les circonstances qui conduisent à l'état de flow et les caractéristiques font référence conséquences et notamment aux perceptions liées à la nature empirique du phénomène lui-même.”
Les conditions sont :
Une fois l'état de flow déclenché, ses conséquences sur la conscience ont les caractéristiques suivantes :
La réunion de tous ces phénomènes n'est pas nécessaire pour conduire au flow. Les trois premiers décrivent des caractéristiques de l'activité propices au flow, les six derniers décrivent plutôt l'état de conscience modifié qu'implique le flow.
Selon Demontrond & Gaudreau (2008), cette distinction est importante pour la recherche car elle permet de différencier l’expérience subjective de flow et les antécédents psychosociaux pouvant faciliter son apparition chez les individus. Ainsi, en étudiant ces conditions et caractéristiques, Ellis (2003) montre que l’équilibre entre les compétences personnelles et le défi à relever est sans doute une condition moins importante pour atteindre le flow que ne le sont d’autres éléments (e.g., clarté des buts, feedback clairs).
La carte conceptuelle et sa vidéo donnent une explication plus détaillée de l'état de flow.
Les données récemment acquises sur les réseaux attentionnels renseignent sur l’activité d’un cerveau en état de flow, notamment celles s’intéressant à la notion surprenante d’attention « sans effort ».
Les distracteurs de l’attention sont évalués par plusieurs systèmes cérébraux qui déterminent à chaque instant l’intérêt et l’importance de ce qui stimule les sens ou les pensées. Des structures telles que l’amygdale et l’hippocampe traitent ces caractéristiques de façon « rigide », en fonction du passé : ce que l’on a l’habitude de trouver intéressant (lire un magazine, surfer sur Internet) ou désagréable, voire dangereux, et donc important (un visage ayant l’air menaçant). D’autres aires, situées surtout dans le cortex préfrontal, utilisent des critères plus flexibles dépendant des buts que l’on se fixe pour l’avenir, proche ou loin. Chaque système fixe en quelque sorte ses priorités, qui se contredisent souvent dans une lutte incessante pour le contrôle de l’attention ; cette lutte d’influence aboutit à ce que les psychologues nomment des « conflits motivationnels », c’est-à-dire des situations où le cerveau cherche à accomplir en même temps plusieurs objectifs contradictoires.
Sur le plan mental, on dit que deux processus cognitifs sont antagonistes lorsqu’ils mobilisent les mêmes régions cérébrales, en particulier le même réseau de l’attention. C’est pourquoi on ne peut pas réaliser (exactement) en même temps deux activités qui demandent d’être attentif. En conséquence, il n’est pas étonnant que l’état de flow, en tant qu’état d’attention sans effort, ni conflit ni stress, soit si recherché et valorisé.
Plusieurs méthodes d’autodescription ont été créées afin d’étudier les éléments de nature instable et les phénomènes subjectifs liés au flow, tels que les entretiens qualitatifs, les questionnaires et la méthode d’échantillonnage des expériences (Experience Sampling Method - ESM).
La première méthode qui a été développée est le "Flow questionnaire" utilisé par Csikszentmihalyi au début de ses recherches. Ce questionnaire donne des définitions de l'état de flow et demande aux participants de décrire des situations dans lesquelles ils ont ressenti cet état. Ce questionnaire permet surtout d'évaluer la prévalence de l'état de flow, mais non son intensité. Grâce à ce premier questionnaire, le modèle de l'état de flow a été élaboré.
Par la suite, la méthode de l'Expérience Sampling Methode (ESM) qui consiste à répondre à un court questionnaire lorsque la sonnerie d’un télé-avertisseur retentit, a été développée. L'avantage de cette méthode est qu'elle fournit des informations sur l'activité qui procure un état de flow au participant au moment où elle est réalisée. Malgré tout son intérêt, cette méthode est à la longue relativement contraignante pour les sujets : le caractère intrusif et le temps nécessaire à l’usage de l’ESM présente l’inconvénient majeur de risquer d’interrompre le flow.
L'approche componentielle (qui décompose une unité en plusieurs unités minimales) est la dernière méthode expliquée dans la carte conceptuelle ci-dessous. Elle est mesurée à l'aide de deux échelles : la Flow State Scale-2 (FSS-2) qui mesure l'intensité de l'état de flow et la Dispositional Flow Scale-2 (DFS-2) qui mesure l'intensité du flow dans le contexte d'une activité. La FSS-2 évalue 9 critères qui reprennent les caractéristiques et les conditions nécessaires pour atteindre l'état de flow. Cette méthode est la plus complète et prédomine dans les recherches actuelles.
La carte conceptuelle et la vidéo qui l'accompagne expliquent plus précisément ces 3 méthodes de mesure de l'état de flow.
Csikszentmihalyi suggère plusieurs façons de travailler collectivement pour que chaque membre d'un groupe atteigne l'état de flow. Les caractéristiques de ce type de travail sont notamment :
“Si apprendre est rarement une partie de plaisir, comprendre (être compris/se faire comprendre) peut être totalement jubilatoire (Heutte, 2007): certains enseignants peuvent ainsi être en état de flow lorsqu'ils constatent qu'ils sont compris. C’est vraisemblablement ce qui fait du métier d’enseignant un des plus beaux métiers du monde, ou en tout cas, un des plus enthousiasmants pour ceux qui ont le bonheur de vivre régulièrement cette expérience optimale. Si les enseignants qui connaissent le flow sont souvent débordants d’activité, toujours prêts à innover ou s’impliquer dans un nouveau projet, c’est tout simplement parce qu’ils cherchent en permanence n’importe quelle occasion de recréer les conditions qui vont leur permettre de le ressentir à nouveau.”
Pour que le sentiment de flow apparaisse en situation d'apprentissage, il est essentiel de créer un cadre permettant de l'atteindre. Pour cela, il faut que l’ensemble des actions à réaliser pour comprendre, notamment celles qui réclament une attention particulièrement soutenue, semblent "couler de source", avec une telle fluidité qu’à aucun moment l’apprentissage ou la compréhension ne seront interrompus par une quelconque inquiétude concernant ce qu’il faut faire pour y parvenir ou ce que les autres pourraient en penser (Heutte, 2014).
Comprendre, se faire comprendre et/ou être compris permettent de développer un sentiment d'appartenance au groupe qui reconnaît l'apprenant comme une personne compétente et ayant un savoir. Ces sentiments d’appartenance et de reconnaissance sont le moteur principal de la persistance et de la motivation à vouloir faire partie d’un groupe d’apprenants en s’y impliquant et donc en progressant dans ses apprentissages.
La carte conceptuelle et sa vidéo décrivent les conditions nécessaires pour que l'état de flow puisse se déclencher, ses caractéristiques et trois conséquences qui favorisent les apprentissages.
Les trois conséquences décrites sont :
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