Utiliser le numérique pour réduire la charge cognitive dans les apprentissages

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Introduction

Durant ce premier semestre, ADID 1, il nous a été possible de découvrir de nombreuses notions et concepts à travers plusieurs lectures. Parmi ces dernières, il y a la théorie de la charge cognitive évoquée dans le texte de Tricot (2017): “Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter des situations d'apprentissage”. Cette théorie, que j’ai découverte grâce à ce texte, m’a particulièrement marqué, d’autant plus dans le cadre de la différenciation, car elle m’a permis de prolonger des réflexions que j’ai eues par le passé lors de mon activité d’enseignant remplaçant. En effet, comment le numérique pourrait aider à réduire la charge cognitive dans les apprentissages.

Développement

Lors de mon expérience en tant qu'enseignant remplaçant, j’ai été confronté à des élèves qui à devoir enseigner des notions à des élèves en difficulté et lors de la création d’exercice ou l’application d’exercice fournit par les moyens d’enseignements, je me rendais compte que de nombreuses difficultés n’étaient pas lié à “quoi” il fallait apprendre mais plutôt à comment. Ainsi, je me demandais comment je pouvais rendre plus facile l’apprentissage et que les élèves n’aient pas à fournir autant d’efforts inutiles. Bien souvent, c’est vers le numérique que je regardais afin, d’une part, de susciter la motivation des élèves, mais surtout, trouver des solutions. Toutefois, mon manque de connaissances sur les effets découlant de la charge cognitive me limitait.

Avec la théorie de la charge cognitive évoquée dans le texte de Tricot (2017), j’ai eu une profonde réflexion sur les différents obstacles qui pouvaient se dresser sur le chemin de l’apprentissage. Sur le côté pratique, j’ai eu l’impression de mieux pouvoir cibler ce qui exige beaucoup d’effort cognitif à un élève ou à un apprenant en général. Cela m’a poussé à révolutionner mon approche en tant qu’enseignant. En effet, j’essaye de systématiquement identifier les charges intrinsèques, extrinsèques ainsi que les charges essentielles (Tricot, 2017).

Ainsi, j’ai désormais le souci constant de veiller à ce que les contenus que je pourrai proposer aux élèves ou bien ce que je conçois durant ce master soit de nature à faciliter l’apprentissage et à ne pas rajouter d’efforts. Dans ce sens, je pense que le numérique peut être d’une grande utilité s’il est utilisé correctement. En effet, il serait contre-productif d’utiliser un outil numérique si cela augmentait l’effort qu’un apprenant doit faire pour apprendre. C’est bien l’effet contraire qui est désiré. Par ailleurs, l’idée que le numérique pourrait rendre l’apprentissage moins contraignant n’est pas nouvelle (Tricot, 2021).

Tricot identifie d’ailleurs quatre contraintes communes qui pourraient être réduites grâce à l’utilisation du numérique. Il mentionne la contrainte de temps, la contrainte de lieu, la contrainte des savoirs à apprendre et la contrainte de la manière d'apprendre (Tricot, 2021). C’est autant de pistes d’exploration possibles pour que le numérique puisse réduire l’effort des apprenants. Tricot mentionne également les activités de prise de note, d’écoute d’un cours ou de visionnage de vidéo, la lecture d’un texte, la résolution d’un problème, etc.. Ces activités peuvent demander un effort conséquent alors que la finalité est l’apprentissage. Par exemple, dans la prise de note, il est facile de constater que l’on est capable de prendre bien plus de notes avec un ordinateur qu’avec un papier et un crayon. Avec le correcteur automatique, nous pouvons quelque peu oublier l’orthographe et nous concentrer sur le contenu.

Toutefois, utiliser le numérique n’est pas une garantie en soi que l’on peut réduire la charge cognitive. Dans l’exemple de la prise de note, on pourrait également relever que la correction automatique pourrait être contre-productive dans le cas d'abréviation ou encore le soulignement du texte en rouge ou bleu pour les erreurs pourraient nous distraire. Ainsi, on voit que c’est surtout l’utilisation que l’on fait du numérique qui va être déterminant.

Enfin, dans le prolongement de mes réflexions, les apprenants sont aujourd’hui inondés d’informations, d’outils, de programmes, et d'applications numériques qui recherchent sans cesse leur attention. Augmenter le numérique dans les apprentissages serait une manière d’être dans l’air du temps et pourquoi pas susciter la motivation, comme dit plus haut. Toutefois, la question de la saturation se pose également. En effet, l’apprentissage est mis en concurrence avec des nouvelles normes (par exemple, les vidéos très courtes) et produire une vidéo de 10 minutes à des fins d’apprentissage serait jugé très long et pourrait également être source d’effort cognitif intense. Je me pose donc la question sur une sorte de réduction de tolérance aux efforts contraignants que demandent l’apprentissage et le rôle du numérique dans tout cela.

Conclusion

Le numérique a clairement un rôle dans la réduction de la charge cognitive dans les apprentissages. Il y a de nombreuses utilisations possibles où l’on pourrait utiliser le numérique afin de réduire les contraintes liées à l’apprentissage. Toutefois, cela demande une réflexion en amont afin d’obtenir l’effet escompté. Enfin, le numérique provoque de nombreux changements comportementaux, dont il faut tenir compte pour utiliser le numérique dans les apprentissages.

Bibliographie

Tricot, A. (2021). Le numérique permet-il des apprentissages scolaires moins contraints? Une revue de la littérature. Éducation et sociétés, 45(1), 37-56.

Tricot, A., (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelles pistes concrètes proposer pour adapter les situations d'apprentissage. Conférence de consensus "Différenciation pédagogique : comment adapter l'enseignement pour la réussite de tous les élèves ?"