Investigation de l’expression de l’impulsivité selon le profil procrastinateur et pistes de remédiation

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Page de suivi du Projet de Mémoire réalisé par Nicolas Hervy sous la direction de Gaëlle Molinari


Présentation du Mémoire

Titre : Investigation de l’expression de l’impulsivité selon le profil procrastinateur et pistes de remédiation.

Sous-titre : Interventions cognitivo-comportementales contre l’impulsivité à l’égard des procrastinateurs actifs et passifs.

Ce projet de mémoire tente de mettre en lien différents modèles théoriques et hypothèses de fonctionnements de certains mécanismes de fonctionnement de la procrastination. Le défi relevé ici est de mettre en lien ces trois éléments :


1

La modélisation de la procrastination d'après la Temporal Motivation Theory (Piers Steel et Cornelius J. König, 2006).
2

La différenciation en deux types de procrastination : active et passive Choi et Moran (2009).
3

La procrastination comme manifestation de l'impulsivité (Steel et König, 2006; Steel, 2007;Ferrari, 1996)
Multiple Baseline Design

Tout en postulant que l'utilisation de stratégies de remédiations à l'impulsivité facilite la diminution des comportements procrastinateurs à destination d'étudiants en formations supérieures à distance.


Une étude en deux phases

  1. Etude des corrélations entre les deux types de procrastinations et les différentes dimensions de l'impulsivité auprès d'environ 70 étudiants universitaires en utilisant les échelles de mesures suivantes : Active Procrastination Scale (procrastination active), Pure Procrastination Scale (procrastination passive) et UPPS-P (impulsivité).
  2. Etude expérimentale visant à proposer l'utilisation de stratégies cognitivo-comportementales contre l'impulsivité à l'égard des procrastinateurs actifs et passifs afin d'accélérer la vitesse de complétion d'une tâche.

Pages connectées


Procrastination minia


Procrastination
Revue non exhaustive de la littérature scientifique au sujet de la procrastination, ses origines, ses causes et ses conséquences.

Impulsivité minia


Impulsivité
Présentation du modèle de l'impulsivité selon l'échelle UPPS-P, de ses liens avec la procrastination et ses impacts sur les émotions.

TMT minia


TMT
Présentation sommaire de la Temporal Motivation Theory selon une approche dialogique et ses implications en liens avec la procrastination.

Introduction

La procrastination peut être définit comme la tendance d’un individu à remettre une activité à plus tard en ayant conscience des conséquences négatives associées à ce délais. La procrastination, encore aujourd’hui, n’est pas entièrement comprise et nécessite encore de nombreux éclaircissements (Steel, 2007), notamment sur les raisons (internes) et les conditions (environnementales) qui poussent un individu à retarder la réalisation d’une tâche en âme et conscience des effets pervers que cela provoque.

Bien que la procrastination puisse généralement être considérée comme un échec à l’auto-régulation (Rozental et Calbring, 2014), elle peut aussi être comprise comme une réponse adaptative d’un individu à des stimuli évalués comme aversifs : faire face à une situation risquée, aux conséquence négatives ou en observant une préférence à l’égard d’une récompense immédiate plutôt que retardée (Steel et König, 2006).

Pour différentes raisons les individus procrastinateurs sont plus enclins que ceux considérés comme non procrastinateurs à mettre du délais entre le moment où la tâche leur a été assignée et le moment où elle doit être réalisée. Un certain nombre de modèles, d’échelles de mesures tentent d’apporter un éclairage différents quant aux raisons et conditions propices au développement et la mise en place de ce genre de comportements susceptibles d’être problématiques.

Popoola (2005) considère la procrastination comme un trait dispositionnel qui a des composantes cognitives, comportementales et émotionnelles (Akinsola, 2007 : 364). Milgram (1991) propose que la procrastination est principalement : 1) une séquence comportementale d'ajournement ; 2) résultant en un produit comportemental inférieur aux normes ; 3) impliquant une tâche perçue par le procrastinateur comme étant importante à accomplir ; et 4) entraînant un état de bouleversement émotionnel.

Procrastination et variabilité temporelle

La procrastination peut également être observée sous l'angle de la Temporal Motivation Theory (TMT), une théorie développée par Piers Steel et Cornelius J. König en 2006, qui décrit la relation entre la motivation et le temps. La TMT postule que la motivation d'une personne à réaliser une tâche dépend de trois facteurs : la valeur qu'elle accorde à la tâche, l'attente de réussite et l'impulsivité (la tendance à céder aux distractions) et le délais impartis pour réaliser la tâche. Cette théorie permet d'apporter une grille de lecture supplémentaire pour comprendre les mécanismes sous-jacents à la procrastination et les raisons pour lesquelles certains étudiants sont plus enclins à procrastiner que d'autres.

Le temps est ici placé au centre de l’attention de ce modèle et vient jouer le rôle de perturbateur au sein des stratégies motivationnelles des individus. Ces échecs à l’auto-régulation (self-regulatory failure) menant invariablement, dans le meilleur des cas, à la procrastination, si ce n’est à l’abandon pur et simple de la tâche initiale.

Entre Procrastination et Impulsivité

D'autres part, la procrastination serait positivement corrélé à l’impulsivité (Steel et König, 2006; Steel, 2007;Ferrari, 1996). Les individus impulsifs sont davantage motivés par la proximité et donc par le fait d'avoir des objectifs plus fréquents mais plus petits. À l'inverse, ceux qui ont un besoin de réussite plus élevé seront plus susceptibles de s'occuper de la difficulté des objectifs. Leur motivation doit être maximisée par des objectifs moins fréquents mais plus difficiles.

La procrastination et l’impulsivité partageraient également des variabilités génétiques communes (Gustavson et al., 2015), variabilité expliquée en grande partie par la capacité des individus à déployer des stratégies efficaces en gestion des buts.

Les deux faces d'une même pièce : procrastination active et passive

Contrebalançant la vision négative qui a dominé ce domaine de recherche, Choi et Moran (2009) ont développé le concept de « procrastination active ». Ce dernier décrit la caractéristique comportementale qui comprend la préférence d'un individu pour la pression du temps, la décision consciente et volontaire de procrastiner, la capacité à respecter les délais et la capacité à obtenir des résultats satisfaisants. De ce point de vue, la procrastination active (vs. « procrastination passive » qui désigne l'aspect indésirable de la procrastination) est un retard fonctionnel par lequel un individu reporte intentionnellement son action et en tire profit (Howell et Watson, 2007).

La procrastination active est une forme de délai délibéré dans laquelle une personne préfère travailler sous pression, reporte les tâches moins importantes et est capable de respecter les délais malgré le report. En revanche, la procrastination passive est une forme de délai involontaire dans laquelle une personne reporte les tâches importantes à plus tard, ne peut pas respecter les délais, et évite souvent les tâches difficiles et désagréables.

Critiques et limites

La définition de la procrastination active présentée par Chu et Choi (2005) a été critiquée pour avoir confondu le report délibéré et intentionnel avec la procrastination. Selon la typologie développée par Haghbin et Pychyl (2015), la procrastination active peut être comprise comme une combinaison de report intentionnel et de report dû à une stimulation extérieure, et non comme de la procrastination au sens propre. En réalité, les personnes qui marquent haut sur la mesure de la procrastination active ressemblent davantage à des personnes qui choisissent activement de retarder leurs tâches en les réévaluant quand nécessaire pour atteindre les objectifs prévus dans les délais impartis, plutôt qu'à des procrastinateurs.

La notion de procrastination active soulève un débat sémantique quant à la possibilité de "procrastiner activement". Étant donné que l'une des caractéristiques définissantes de la procrastination est un échec de la régulation de soi (par exemple, Tice et Bratslavsky, 2000), nous pourrions remplacer cette expression par "échec actif de la régulation de soi" dans la définition proposée. Ainsi formulée, il devient évident que la procrastination active pourrait être considérée comme un oxymore. En effet, Chu et Choi (2005) ont confondu la procrastination active avec le report stratégique utilisé par les non-procrastinateurs, comme le souligne l'argument de Pychyl (2013) selon lequel "toute procrastination est un report, mais tout report n'est pas de la procrastination", qui a été ignoré dans les recherches sur la procrastination active.

Perspectives de recherche

Modèle de la procrastination active / passive sous l'angle de l'impulsivité
Modèle de la procrastination active / passive sous l'angle de l'impulsivité

Malgré les limites relevées en ce qui concerne la distinction entre procrastination active et passive (Haghbin & Pychyl, 2015)(Chowdhury & Pychyl, 2018), il peut être supposé que la procrastination active soit réellement une forme de procrastination en ce sens que l'impulsivité soit explicative des deux types de procrastination. Est supposé dans cette présente étude que :

  • Les procrastinateurs passifs manifestent de l'impuslvité au travers d'un manque de persévérance (lack of perserverance), d'une absence de préméditation (lack of premeditation) et d'une urgence face aux émotions négatives (urgency) (3 des 4 facteurs de l'impulsivité selon l'échelle UPPS-P)
  • Les procrastinateurs actifs manifestent, eux, de l'impulsivité au travers d'une recherche de sensations (sensation seeking) et d'une urgence face aux émotions positives (urgency) (2 des 4 facteurs de l'impulsivité selon l'échelle UPPS-P).
🔖 En considérant ainsi l'impulsivité comme aux racines de la manifestation des comportements procrastinateurs, la procrastination active serait, elle aussi, est un échec de la régulation de soi.

Procrastination active & passive et Impulsivité

Dans ce contexte, cette étude vise à explorer la relation entre les deux facettes de la procrastination (active et passive), identifiées par Choi et Moran (2009), à l'aide des deux échelles de mesure de la procrastination que sont l’Active Procrastination Scale (procrastination active) et la Pure Procrastination Scale (procrastination passive) chez les étudiants universitaires, et les différentes dimensions de l'impulsivité, selon l'échelle UPPS-P, ainsi que de proposer des stratégies de remédiation pour ces deux types de procrastination.

En effet, comprendre les dimensions de l'impulsivité associées à la procrastination active et passive permettrait de mieux comprendre ces comportements et de développer des stratégies de remédiation plus ciblées.

Sur la base de cette revue de la littérature, les hypothèses suivantes ont été formulées :

  1. La procrastination active est corrélée à de la recherche de sensation, car elle implique l’adoption de comportements visant la recherche du défi et la préférence pour le travail sous pression.
  2. La procrastination active est corrélée à une urgence face aux émotions positives, car la recherche de sensation qu’elle implique est liée au fait de reporter intentionnellement son action pour en tirer profit.
  3. La procrastination passive est corrélée à de l’absence de préméditation et de persévérance, car elle implique d’être paralysé par l’indécision à agir et l’impossibilité de terminer une tâche à temps.
  4. La procrastination passive est corrélée à une urgence face aux émotions négatives, car la paralysie due à l’indécision et l’absence de persévérance qu’elle implique provoque de l’anxiété à mesure que la date limite approche.

Ces hypothèses seront testées lors de la phase 1 de cette étude.

Les causes de la procrastination

Au-delà de l'étude du construit psychologique de la procrastination sur la base d'échelles de mesure, nombreuses sont les manifestations comportementales et les causes à l'origine du déclenchement de la procrastination. Ces différents facteurs peuvent servir de point d'appui afin de fournir un ensemble de stratégies fonctionnelles aurpès des étudiants selon les catégories décrites ci-dessous :

Catégorie Causes
Causes émotionnelles

(Pychyl et al., 2016)

 Peur de l'échec ou du succès, perfectionnisme, anxiété, dépression, manque de motivation, sentiment d'imposteur,

 baisse de l'estime de soi.

Causes cognitives

(Pychyl et Flett, 2012; Zhang et al., 2019)

 Difficulté à prendre des décisions, mauvaise gestion du temps, objectifs flous ou peu clairs, croyances limitantes ou distorsions cognitives,

 manque de confiance en ses capacités, biais de projection, inertie ou habitudes néfastes.

Causes environnementales

(Nordby et al., 2017)

 Distractions ou environnement de travail peu propice à la concentration, manque d'organisation ou de planification,

 mauvaise communication ou manque de clarté dans les attentes de l'entourage professionnel ou personnel, manque de soutien social ou

 d'encouragement.

Causes physiques

(Sirois & Pychyl, 2016)

 Fatigue, manque de sommeil ou épuisement, problèmes de santé ou douleur chronique.
Causes comportementales

(Wypych et al., 2018)

 Désir de se rebeller ou de se venger, autosabotage ou comportements auto-destructeurs, besoin de contrôle ou de sensation de puissance,

 sensation seeking ou besoin de stimulation émotionnelle forte.

Causes de personnalité

(Kim et al., 2017)

 Impulsivité, distractibilité, faible capacité de self-control ou de discipline personnelle, prononcement à l'ennui, l'impatience,

 la paresse ou la faible persévérance.

Il est important de noter que ces causes sont souvent inter-reliées et peuvent agir en synergie pour provoquer ou maintenir la procrastination et c'est en identifiant ainsi les causes principales dans chaque catégorie, qu'il peut être possible d'élaborer un ensemble de stratégies sur mesure pour lutter contre la procrastination. Ces stratégies seront discutées plus en avant dans la partie méthodologie.

Une autre partie importante de cette étude est de proposer une première version des remédiations possibles contre la procrastination en usant de stratégies cognitivo-comportementales contre l'impulsivité à l'égard des procrastinateurs actifs et passifs afin d'accélérer la vitesse de complétion d'une tâche.

12 stratégies cognitivo-comportementales pour réguler la procrastination par le biais de l'impulsivité

Stratégie Objectif Exercice Consignes Dimensions de l'impulsivité supposément impactées Type de procrastination ciblé
Gestion des objectifs Clarifier les objectifs à court et long terme Brainstorming des objectifs Ecrire une liste des objectifs personnels à court et long terme et leur priorité. Manque de préméditation, urgence face aux émotions Actif & Passif
Gestion du temps Améliorer l'estimation du temps et de la durée des tâches à effectuer Journal du temps Tenir un journal du temps pour suivre le temps réel passé sur chaque tâche et comparer avec l'estimation initiale. Manque de persévérance, urgence face aux émotions, Urgence face aux émotions positives, recherche de sensations Actif & Passif
Gestion des pensées Modifier les pensées négatives qui renforcent la procrastination et l'impulsivité Analyse des pensées automatiques Identifier les pensées automatiques négatives qui renforcent la procrastination ou l'impulsivité, puis les remplacer par des pensées alternatives plus adaptatives. Urgence face aux émotions négatives Passif
Pleine conscience Augmenter la conscience de l'instant présent Méditation de pleine conscience Pratiquer la méditation de pleine conscience, en portant son attention sur le moment présent, en observant ses pensées et émotions sans les juger ni s'y attacher. Urgence face aux émotions, recherche de sensations, manque de persévérance Actif & Passif
Exposition graduelle Augmenter la tolérance à la frustration Exposition progressive aux situations frustrantes Identifier des situations frustrantes, puis s'y exposer graduellement en commençant par des situations peu frustrantes pour augmenter progressivement la tolérance à la frustration. Urgence face aux émotions négatives Passif
Stratégies d'auto-récompense Renforcer les comportements adaptatifs Planification des récompenses Etablir une liste de récompenses pour les comportements adaptatifs, puis planifier la récompense à la suite de la réalisation de la tâche. Manque de persévérance, manque de préméditation, urgence face aux émotions, recherche de sensation Actif & Passif
Résolution de problèmes Trouver des solutions adaptées pour surmonter les obstacles Analyse de problèmes Identifier les obstacles à la réalisation des tâches, puis générer des solutions possibles et évaluer leur efficacité. Manque de persévérance, manque de préméditation Passif
Auto-observation Augmenter la conscience de ses comportements Journal d'auto-observation Tenir un journal d'auto-observation pour suivre les comportements impulsifs et procrastinateurs, les facteurs déclencheurs et les émotions associées. Manque de persévérance, manque de préméditation, urgence face aux émotions, recherche de sensations Actif & Passif
Entraînement à la régulation émotionnelle Apprendre à réguler les émotions Techniques de régulation émotionnelle Apprendre et pratiquer des techniques de régulation émotionnelle telles que la relaxation, la respiration profonde, l'imagerie mentale positive ou le contrôle de la pensée. Urgence face aux émotions Actif & Passif
Entraînement à la résolution de conflits interpersonnels Résoudre les conflits interpersonnels de manière efficace Techniques de résolution de conflits Apprendre et pratiquer des techniques de résolution de conflits telles que l'écoute active, l'affirmation de soi, la négociation ou la recherche de compromis. Manque de persévérance, manque de préméditation, urgence face aux émotions, recherche de sensation Actif & Passif
Stratégies d'auto-compassion Développer la bienveillance envers soi-même Pratique de l'auto-compassion Pratiquer l'auto-compassion envers soi-même dans des moments difficiles Manque de persévérance, manque de préméditation, urgence face aux émotions négatives, recherche de sensation Passif
📘 Il est ainsi supposé dans le cadre de cette étude que certaines stratégies cognitivo-comportementales permettent de réduire ou d'aider à la gestion de certaines composantes de l'impulsivité manifestée par les procrastinateurs.

Certaines de ces stratégies seraient à-priori plus indiquées à l'égard des procrastinateurs passifs, d'autres à l'égards des procrastinateurs actifs, selon les dimensions que nous supposons que ces stratégies influencent.

L'objectif dans cette étude étant donc d'observer si l'utilisation de stratégies supposément adaptées aux procrastinateurs de leurs types respectifs, améliorent la vitesse de complétion d'une tâche.

Cette étude est donc pertinente pour les chercheurs, les éducateurs et les étudiants universitaires eux-mêmes, et pourrait avoir des implications significatives pour les politiques éducatives et les pratiques pédagogiques en matière de gestion du temps et de la motivation chez les étudiants.

Méthode

Participants :

L'étude sera menée auprès d'un échantillon de ~70 étudiants universitaires âgés de 18 à 35 ans, recrutés par l'intermédiaire d'annonces dans les médias sociaux et dans les universités locales. Les participants seront inclus s'ils remplissent les critères d'inclusion suivants : être inscrits dans un programme de cycle universitaire et avoir la capacité de comprendre les instructions et de remplir les questionnaires en français. Les participants volontaires donneront leur consentement éclairé par écrit avant de participer à l'étude.

Instruments de mesure :

Les participants rempliront trois échelles de mesure en ligne sur Qualtrics. La première échelle est l'UPPS-P Short (2014), qui évalue les différentes dimensions de l'impulsivité (urgency, perseverance, premeditation, sensation seeking) sur une échelle de Likert en cinq points. La seconde est l'Active Procrastination Scale (APS), qui mesure la procrastination active, c'est-à-dire la tendance à reporter intentionnellement les tâches afin de les réaliser sous pression, également sur une échelle de Likert en cinq points. La troisième échelle est la Pure Procrastination Scale (PPS), qui mesure la procrastination passive, à savoir l'incapacité à commencer ou à terminer une tâche, sur une échelle de Likert en cinq points. Les échelles APS et PPS sont disponibles en français et ont fait l'objet de traductions et de validations pour une utilisation auprès d'étudiants universitaires.

Plan expérimental :

Les participants seront répartis en deux groupes selon leur score aux échelles APS et PPS. Les participants dont le score est inférieur à la moyenne à l'APS seront considérés comme non procrastinateurs actifs, tandis que ceux dont le score est supérieur à la moyenne seront considérés comme procrastinateurs actifs. De même, les participants dont le score est inférieur à la moyenne à la PPS seront considérés comme non procrastinateurs passifs, tandis que ceux dont le score est supérieur à la moyenne seront considérés comme procrastinateurs passifs. Les participants seront invités à remplir les échelles de mesure en ligne à deux reprises, avec un intervalle d'une semaine entre les deux mesures.

Procédure de traitement des données :

Les données recueillies seront analysées à l'aide du logiciel Jamovi. Des analyses descriptives seront réalisées pour étudier les caractéristiques de l'échantillon. Les relations entre les différentes dimensions de l'impulsivité et les échelles de procrastination (APS et PPS) seront examinées à l'aide de corrélations de Pearson et de régressions multiples. Les tests de significativité seront réalisés à un niveau de confiance de 95 %. Enfin, une analyse de variance (ANOVA) sera réalisée pour évaluer l'effet des techniques de TCC sur la vitesse d'évolution du taux de progression autorapporté par les participants, en comparant les résultats entre les deux groupes (procrastinateurs actifs vs. procrastinateurs passifs). Les hypothèses seront testées à un niveau de signification de p < 0,05.

Plan d'analyse des données

Description des variables d'intérêt

Les variables d'intérêt pour cette étude sont les mesures de procrastination, d'impulsivité et de bien-être psychologique. La procrastination sera mesurée à l'aide de l'échelle de procrastination de Tuckman, l'impulsivité sera mesurée à l'aide de l'échelle UPPS-P et le bien-être psychologique sera mesuré à l'aide de l'échelle de satisfaction de vie de Diener. D'autres variables, telles que l'âge, le genre et le niveau d'éducation, seront également recueillies pour contrôler les effets potentiels de ces variables.

Hypothèses statistiques

Nous prévoyons que les scores de procrastination et d'impulsivité seront négativement corrélés avec le bien-être psychologique, ce qui signifie que plus les participants rapportent de procrastination et d'impulsivité, moins ils ont de bien-être psychologique. Nous prévoyons également que les scores de procrastination et d'impulsivité seront positivement corrélés entre eux, ce qui signifie que les participants qui ont des scores élevés de procrastination ont également des scores élevés d'impulsivité.

Analyses prévues

Nous prévoyons de réaliser des analyses descriptives pour décrire la distribution des scores pour chaque variable d'intérêt, ainsi que pour les variables de contrôle. Nous prévoyons également de réaliser des corrélations entre les scores de procrastination, d'impulsivité et de bien-être psychologique pour examiner les relations entre ces variables. Nous réaliserons ensuite une régression multiple pour examiner la contribution unique de la procrastination et de l'impulsivité sur le bien-être psychologique. Enfin, nous réaliserons des analyses de variance (ANOVA) pour examiner les différences entre les groupes de procrastinateurs actifs et passifs sur les mesures d'impulsivité et de bien-être psychologique.

Éthique

L'étude respectera les normes éthiques en matière de recherche en psychologie.

Les participants seront informés de manière complète et claire sur le but de l'étude, les procédures, les risques et bénéfices potentiels de leur participation et leur droit de se retirer à tout moment de l'étude sans conséquence.

Pour garantir la protection des participants, leurs données seront stockées de manière sécurisée et confidentielle. Les résultats de l'étude seront présentés de manière agrégée et anonyme pour protéger l'identité des participants.

Les données seront sécurisées en utilisant des identifiants numériques uniques pour chaque participant, en veillant à ce que les données soient stockées dans un emplacement protégé par un mot de passe. Les données seront également stockées sur un ordinateur protégé par un pare-feu et un logiciel antivirus.

Les données seront anonymisées en supprimant toutes les informations d'identification personnelles des participants dans les fichiers de données. Les données seront conservées pendant la durée de l'étude et seront détruites après l'analyse.

Les risques potentiels pour les participants sont minimes. Les seuls risques possibles sont une fatigue ou une lassitude due à la durée de l'étude. Cependant, nous prendrons des mesures pour minimiser ces risques en permettant aux participants de prendre des pauses fréquentes et en leur fournissant des instructions claires pour effectuer les tâches.

Niveau de gravité des risques potentiels : faible.

Les risques pour les participants sont minimes. Les bénéfices potentiels de leur participation comprennent une meilleure compréhension de leur propre procrastination et impulsivité, ainsi que des stratégies pratiques pour mieux les gérer.

Avant de participer à l'étude, les participants seront informés des procédures, des risques et des bénéfices potentiels de leur participation. Ils devront donner leur consentement éclairé par écrit avant de participer à l'étude. Ils seront libres de se retirer de l'étude à tout moment sans aucune conséquence.

Résultats attendus

Sur la base des hypothèses formulées, nous prévoyons que les résultats de cette étude montreront une amélioration significative dans la vitesse de complétion d'une tâche en référence à celle indiquée par la Temporal Motivation Theory (courbe exponentielle du taux de complétion) induite par l'utilisation de stratégies adaptées au profil de chacun réduisant la manifestation des comportements impulsifs pendant la durée de l'étude.

Nous anticipons que, étant donné que le type de procrastination est continu plutôt que catégoriel, les stratégies conçues pour les procrastinateurs actifs aient un effet sur les procrastinateurs passifs, en raison des similarités dans les causes et les comportements associés à ces deux types de procrastination.

En revanche, nous ne prévoyons par une diminution, un ralentissement ni un stagnation de la vitesse de complétion de la tâche lors de la phase "Intervention".

Conclusion

La présente étude vise à examiner l'efficacité de diverses stratégies de gestion de l'impulsivité et de la procrastination chez des étudiants universitaires. Plus précisément, cette étude explore l'effet des stratégies adaptées pour les procrastinateurs actifs et passifs sur la réduction des comportements impulsifs et la régulation de la procrastination. Les résultats attendus de cette étude sont que les participants qui reçoivent des interventions adaptées à leur type de procrastination montreront une réduction significative des comportements impulsifs et une amélioration de la gestion de la procrastination.

Il convient de noter que cette étude comporte certaines limites. En raison de la nature auto-déclarée des comportements impulsifs et procrastinateurs, il est possible que les participants sous-estiment ou surestiment leurs comportements. En outre, la portée de cette étude se limite aux étudiants universitaires et ne peut être généralisée à d'autres populations.

Les perspectives futures pourraient inclure une étude longitudinale à plus grande échelle pour évaluer l'efficacité à long terme de ces stratégies et l'impact sur les résultats académiques. De plus, il pourrait être intéressant d'explorer les effets de ces stratégies sur d'autres domaines de la vie, tels que le travail ou les relations personnelles.

Les implications pour la recherche et la pratique sont que l'identification du type de procrastination et l'utilisation de stratégies adaptées peut aider à améliorer la gestion de l'impulsivité et de la procrastination chez les étudiants universitaires. Les résultats de cette étude pourraient contribuer à la mise en place de programmes de formation et d'interventions ciblant les étudiants pour améliorer leur réussite académique et leur bien-être psychologique.

En outre, cette étude vise également à développer une solution numérique, telle qu'une application mobile ou une application Web, pour aider les étudiants à gérer leur procrastination et leur impulsivité. Dans cette optique, un jeu plateau, conçu grâce à l'impression 3D, sera également envisagé afin de faciliter l'accès à cet outil pour les étudiants en environnements d'apprentissage hors ligne. En fournissant des stratégies pratiques et efficaces pour lutter contre la procrastination et l'impulsivité, cette étude peut contribuer à améliorer les performances académiques des étudiants et leur bien-être psychologique. Les limitations et les perspectives futures de cette étude seront également discutées, ainsi que les implications potentielles pour la recherche et la pratique.

Bibliographie

  • Liste des sources citées dans le protocole de recherche