Les EIAH et les relations informatiques et humaines

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Lylia/Yong Xin LAM – Volée Aegir

Résumé

L’utilisation des EIAH révèlent l’existence de relations complexes entre les différents acteurs humains à travers la technologie. Ce court travail a pour objectif de faire un retour sur la définition des EIAH et d’examiner la manière dont les dynamiques informatiques et humaines changent et évoluent dans le cadre de ces systèmes. Il met notamment en lien trois vidéos et diverses lectures proposées dans le cadre durant la 2ème période du cours ADID.

Introduction

En dépit de son acronyme mystérieux, les EIAH, Environnements informatiques pour l’apprentissage humain, désignent des systèmes communément présents dans notre quotidien. Que ce soit à l’école, sur internet, ou en entreprise, toute situation contenant un scénario d’apprentissage est susceptible d’avoir été en contact avec un type d’EIAH. Ils désignent selon Tchounikine et Tricot « un programme destiné à être utilisé par les apprenants impliqués dans une situation d’enseignement à accompagner ou susciter leur apprentissage », mais également le champ d’étude scientifique de ce domaine. L’usage d’un EIAH influence alors non seulement le contenu enseigné, mais également les acteurs impliqués. Qui ? Quoi ? De quelle manière ? Ces questions formeront la base de ma réflexion.

Développement

Les EIAH

L’implémentation des EIAH dans différents contextes, qui implique une étape de réalisation de ces dernières, s’inscrit dans un questionnement de longue date : comment créer un cadre idéal dans lequel l’acquisition des connaissances et la réalisation des tâches d’apprentissage sont facilitées pour ses acteurs, les enseignants et les apprenants ? La conception des EIAH s’inscrit dans une problématique similaire ; celle de concevoir un système informatique qui soutient ou éveille l’apprentissage de façon optimale. La recherche scientifique associée vise donc à la fois l’étude de champs informatiques, psychologiques et pédagogiques. Tchounikine et Tricot soulignent ainsi la pluridisciplinarité des EIAH. Ceux-ci peuvent se présenter sous diverses formes, certaines plus appropriées que d’autres selon le contexte dans lequel elles sont utilisées. Un système classique des EIAH consiste en un tuteur intelligent, qui est proche du principe d’intelligence artificielle dans le sens où on s’attend à ce qu’il offre et corrige les tâches d’apprentissage, et modélise par la même occasion les connaissances de l’élève. Par ailleurs, les formations actuelles utilisant des outils informatiques, soit des EIAH, reposent énormément sur les hypermédias, qui servent à présenter des informations de manière visuelle ou auditive. De plus, l’avènement technologique voit une tentative grandissante d’intégration de la réalité virtuelle, ou d’autres environnements de simulation que sont les micromondes. En outre, de multiples types d’EIAH sont en constante développement en parallèle à l’évolution technologique croissante.

Les acteurs humains

Un EIAH existe au service de ses utilisateurs. Il entraîne alors irrémédiablement un facteur humain de sa conception à son utilisation et réévaluation. Une classification simple de ces acteurs humains seraient les enseignants et les apprenants, et ce, notamment dans un contexte scolaire. Outre cette vision cependant, on peut aussi citer les différents acteurs tels que énoncés par Eric Sanchez. Dans sa vidéo, il rappelle que les enseignants, ne se limitent pas à être des utilisateurs. Dans l’utilisation d’un dispositif informatique en classe, ils peuvent aussi se poser en tant que concepteurs et créateurs par le simple fait d’interagir avec le dispositif selon leur propre scénario pédagogique. Sanchez note également la relation entre chercheurs et praticiens, et l’importance de l’ingénieur pédagogique en tant que médiateur entre les deux. Une conception d’EIAH centrée utilisateur laisse une part d’interactions actives plus élevée que jamais pour les praticiens, qui peuvent être professeurs voire élèves, au contraire d’un enseignement dit « classique » dont les rôles sont généralement clairement divisés. Il paraît tentant de résumer la recherche sur les EIAH en tant que défi continu d’améliorer les technologies en faveur de l’apprentissage. Cependant, cela serait une affirmation trompeuse ; un système informatique, aussi performant et innovant qu’il puisse être, ne remplit finalement pas son rôle s’il n’est pas adapté, adaptable et adaptatif. Tel qu’expliqué par Christine Michel, un tel système devrait dans l’idéal correspondre aux besoins des utilisateurs et s’adapter à l’évolution de ces derniers. L’utilisateur doit également pouvoir adapter le programme à ses besoins. La complétion de ces critères signifie que l’utilisateur s’est approprié le système concerné.

Des relations complexes

Un des témoins des interactions humaines et informatiques transformées par les EIAH se trouve dans l’usage des traces dans ce cadre pédagogique. Les traces désignent les informations enregistrées des actions d’un utilisateur dans un système donné. Celles-ci peuvent servir à plusieurs buts ; observation, évaluation, statistiques…Thibaut Caron explique le besoin historique d’obtenir un retour sur une activité, et énonce quelques méthodes utilisées : l’observation in situ, les entretiens, ou les questionnaires. Il note néanmoins leurs défauts, qui se situent au niveau de la subjectivité, du coût et de l’inadaptation de ces méthodes. Sébastien George fait alors état de l’évolution de l’utilisation des traces dans les EIAH ; au fil de l’avancement technologique, l’exploitation des traces devient plus diverse. En passant de systèmes fermés à des environnements ouverts, l’une des caractéristiques de leur évolution est la participation de l’enseignant, qui devient désormais un rouage essentiel car il assure la scénarisation et le contrôle de l’environnement d’apprentissage. Certains types d’EIAH permettent une relation différente avec les traces tout en présentant leurs propres défauts. Ainsi, les micromondes offrent des traces plus riches, mais elles deviennent également complexes à analyser, et ne permettent pas un suivi de l’apprenant en dehors du programme. Des discussions mettent en l’avant la complexité des relations entre ordinateurs et humains, notamment en parlant de systèmes coaching, qui concernent le côté informatique, et systèmes miroirs, qui permettent par exemple à l’apprenant de prendre sur recul en ayant un retour sur ses propres activités. Il s’agit d’une forme d’auto-régulation unique amenée par l’usage des EIAH.

Conclusion

Les EIAH sont des systèmes informatiques qui ont pour objectif de soutenir l’apprentissage. Ils existent différents types de programmes qui s’inscrivent dans ce cadre, tels les tuteurs intelligents et les hypermédias, qui possèdent chacun leur caractéristiques et relations propres avec les utilisateurs, ce qui se pose comme un facteur à considérer lors de leur conception. En effet, l’influence double entre l’environnement informatique et les humains forme un des enjeux centraux des EIAH. En somme, ceux-ci doivent alors assister l’utilisateur au mieux dans la réalisation de ses tâches, mais également pouvoir lui permettre de s’auto-réguler selon les retours obtenus par exemple aux moyens de traces ; cela présente un défi en constante évolution pour les différents acteurs du milieu que sont les chercheurs et ingénieurs pédagogiques.

Bibliographie

  • ATIEF : Ressources sur les EIAH (14 décembre 2018) Méthodes de conception : Recherche orientée par la conception. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=iiN3Axy5a9c
  • ATIEF : Ressources sur les EIAH (18 décembre 2018). Analyse de traces : Objectifs de traçage. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=aQMnhcq4HBM
  • ATIEF : Ressources sur les EIAH (15 décembre 2018). Adaptation : Analyser l'appropriation pour analyser l'adaptation. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=9soVe48UClo
  • Tchounikine, P. & Tricot A. (2010). Environnements informatiques et apprentissages humains, 167-200
  • George, S., Michel, C., Ollagnier-Beldame, M. (2013). Usages réflexifs des traces dans les environnements informatiques pour l’apprentissage humain. Intellectica, 59(1), 1-36
  • Vaishnavi V. & Kuechler W. (2015). Design science research methods and patterns innovating information and communication technology. Boca Raton: CRC Press.