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Les travaux de Piaget ont permis de comprendre le fonctionnement des enfants dans une institution comme l’École : leur conception du temps, de l’espace, leur relation aux autres. Cela a permis d’ouvrir la voie à des recherches supplémentaire sur la question de la perception de l’École par les enfants. Cependant, la critique qui peut être faite de l’approche piagétienne est d’avoir relégué au second plan l’importance des interactions sociales. Le courant qui approfondit l'impact de ces interactions est le [[socio-constructivisme]]. | Les travaux de Piaget ont permis de comprendre le fonctionnement des enfants dans une institution comme l’École : leur conception du temps, de l’espace, leur relation aux autres. Cela a permis d’ouvrir la voie à des recherches supplémentaire sur la question de la perception de l’École par les enfants. Cependant, la critique qui peut être faite de l’approche piagétienne est d’avoir relégué au second plan l’importance des interactions sociales. Le courant qui approfondit l'impact de ces interactions est le [[socio-constructivisme]]. | ||
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Version du 31 janvier 2024 à 18:24
Définition
Le constructivisme est une théorie de l'apprentissage fondée sur l'idée que la connaissance est construite par l'apprenant sur la base d'une activité mentale. Les apprenants sont considérés comme des êtres actifs cherchant à donner du sens et des significations à ce qu'ils perçoivent à partir de leurs expériences. Le constructivisme part de l'hypothèse que, en nous basant sur nos expériences, nous construisons nos propres « règles » et « modèles mentaux », déterminant notre vision du monde. Apprendre est donc un processus d'ajustement de nos modèles mentaux au fur et à mesure de nos nouvelles expériences. Au départ, nos modèles mentaux peuvent n'entretenir que peu de rapport avec la réalité (comme dans les théories naïves des enfants), mais ils deviennent progressivement de plus en plus fins, complexes, différenciés et réalistes.
D’un point de vue épistémologique, le constructivisme soutient que chaque individu à une vision singulière de la réalité et du monde qui l’entoure. Chacun possède sa propre vérité. Sous le prisme de la psychologie, le constructivisme considère de manière plus nuancée que, si chaque individu possède effectivement sa conception du monde, cela est dû à l’apprentissage social et au développement cognitif qu’il a connus jusqu’à maintenant.
Fondements
Piaget, fondateur de la psychologie du développement cognitif chez l’enfant et l’adolescent, a réalisé des travaux à la source du courant constructiviste. Sa théorie émane de l’observation de structures psychiques communes chez des enfants d'un même âge, ayant donné naissance au concept de schème opératoire. La théorie de Piaget est la suivante : l’enfant construit sa capacité cognitive progressivement au fil des âges et par le biais de différents apprentissages sociaux qu’on peut définir par une « imprégnation » grâce à 3 types de schèmes : « l’appropriation », « l’accommodation » et « l’équilibration ». Dans cette théorie du développement, l’individu apporte une réponse à chaque situation d’apprentissage, lui permettant à la fois de se socialiser, de comprendre son environnement et d’augmenter ses capacités cognitives de façon générale. Cette construction se manifeste par des crises qui viennent marquer des paliers d’apprentissage. La « crise d’adolescence » est l’un de ces paliers les plus importants car elle se caractérise par une construction identitaire. L’apprentissage, ou la « sophistication » des schèmes opératoires, se fait à travers deux processus complémentaires :
- L’assimilation qui est une incorporation des informations de l’environnement au sein de la structure cognitive de l’individu;
- L’accommodation qui se produit lorsqu'intervient une résistance avec un objet ou une situation de l'environnement de l'individu. À la différence de l'assimilation, ce processus modifie la structure cognitive de l’individu afin d’y incorporer les nouveaux éléments issus de l’expérience.
Pour que le mécanisme d’accommodation opère, il faut, dans un premier temps, qu’une tentative d’assimilation ait lieu afin que les structures cognitives soient déjà mobilisées. L’assimilation crée une perturbation au sein des structures cognitives que Piaget nomme « conflit cognitif », lui-même régulé afin d’arriver à une nouvelle forme d’équilibre. Il est considéré à ce niveau qu’il y a eu une progression au sein des stades ou des sous-stades de développement.
Les travaux de Piaget ont permis de comprendre le fonctionnement des enfants dans une institution comme l’École : leur conception du temps, de l’espace, leur relation aux autres. Cela a permis d’ouvrir la voie à des recherches supplémentaire sur la question de la perception de l’École par les enfants. Cependant, la critique qui peut être faite de l’approche piagétienne est d’avoir relégué au second plan l’importance des interactions sociales. Le courant qui approfondit l'impact de ces interactions est le socio-constructivisme.
Schéma
Principes de base
- Apprendre est une recherche de sens. Par conséquent, apprendre doit commencer par les questions autour desquelles les étudiants essaient activement de construire le sens.
- Comprendre le sens exige de comprendre le tout comme ses parties. Parties qui doivent être comprises dans le contexte du tout. Par conséquent, l'apprentissage se concentre sur des concepts primaires, non sur des faits isolés.
- Pour enseigner correctement, il faut comprendre les modèles mentaux que les étudiants utilisent pour percevoir le monde et les hypothèses qu'ils font pour soutenir ces modèles.
- Le but de l'apprentissage est, pour un individu, de construire sa propre signification, et pas simplement d'apprendre par coeur les « bonnes » réponses pour recracher le sens à d'autres. Depuis que l'éducation est en soi interdisciplinaire, la seule manière valable de mesurer l'apprentissage est d'en faire l'évaluation, fournissant ainsi aux étudiants de l'information sur la qualité de leur apprentissage.
Effet sur l'apprentissage
L'enseignement constructiviste est fondé sur la croyance que les étudiants apprennent mieux quand ils s'approprient la connaissance par l'exploration et l'apprentissage actif. Les mises en pratiques remplacent les manuels, et les étudiants sont encouragés à penser et à expliquer leur raisonnement au lieu d'apprendre par coeur et d'exposer des faits. L'éducation est centrée sur des thèmes, des concepts et leurs liens, plutôt que sur l'information isolée.
Instruction : A partir de la théorie constructiviste, les enseignants se concentrent sur l'établissement de rapports entre les faits et favorisent les nouvelles compréhensions des étudiants. Ils adaptent leur enseignement aux réponses des étudiants et les encouragent à analyser, interpréter et prévoir l'information. Les professeurs s'appuient également fortement sur des questions ouvertes et favorisent le dialogue entre les étudiants.
Evaluation : Le constructivisme tend à l'élimination des catégories et des tests standardisés. Au lieu de cela, l'évaluation devient partie prenante de l'apprentissage de sorte que les étudiants jouent un plus grand rôle en jugeant leurs propres progrès.
"Visages" du Constructivisme
Dougiamas (1998) décrit les principaux « visages de constructivisme ». Chacun de ces types de constructivisme représente des « points de vue », des perspectives librement traduites d'après un ensemble de travaux présentant des cas particuliers. Voici les différents aspects du constructivisme en usage dans la littérature.
Constructivisme trivial
La racine de toutes les autres nuances de constructivisme décrites ci-dessous, est le constructivisme trivial (von Glasersfeld, 1990), ou constructivisme personnel . Dans cette perspective, la connaissance est activement construite par l'étudiant, et non passivement reçue de l'environnement. (Plus de détails...)
Constructivisme radical
Le constructivisme radical ajoute un seconde principe au constructivisme trivial (von Glasersfeld, 1990) :Apprendre est un processus d'adaptation dynamique vers des interprétations d'expérience plausibles . L'apprenant ne construit pas nécessairement la connaissance à partir d'un « vrai » monde . (Plus de détails...)
Socio-constructivisme
Le monde social d'un apprenant inclut les gens qui affectent directement cette personne, y compris les professeurs, amis, étudiants, administrateurs, et les participants à toutes formes d'activité . Il faut donc tenir compte de la nature sociale des processus locaux dans l'apprentissage collaboratif et dans la discussion d'une collaboration sociale plus large pour un sujet donné, par exemple la science. (Plus de détails...)
Constructivisme culturel
Au-delà de l'environnement social immédiat d'une situation d'étude on trouve le contexte plus large des influences culturelles, y compris la coutume, la religion, la biologie, les outils et la langue . Par exemple, le format des livres peut affecter l'apprentissage, en favorisant des idées sur l'organisation, l'accessibilité et le statut de l'information qu'ils contiennent. (Plus de détails...)
Constructivisme critique
Le constructivisme critique considère le constructivisme dans un environnement social et culturel, mais y ajoute une dimension critique qui a pour objectif de reformer ces environnements afin d'améliorer le succès du constructivisme appliqué comme référent . (Plus de détails...)
Constructionnisme
Le constructionnisme affirme que l'approche constructiviste est particulièrement efficace lorsque l'apprenants est engagé dans une construction matérielle, physique et visible destinée à d'autres. (Plus de détails...)
Conclusions
Le constructivisme est une manière de penser le savoir, une référence pour construire des modèles de l'enseignement, de l'apprentissage et des programmes d'études (Tobin et Tippin, 1993). Dans ce sens, c'est une philosophie.
Le constructivisme peut également être utilisé pour fonder une théorie de la communication. Quand vous envoyez un message en disant quelque chose ou en fournissant des informations, et que vous n'avez aucune connaissance du récepteur, alors vous n'avez aucune idée de la manière dont le message a été reçu, et vous ne pouvez pas clairement interpréter la réponse.
Dans cette perspective, l'enseignement devient l'établissement et le maintien d'une langue et de moyens de communication entre le professeur et les apprenants, aussi bien qu'entre les apprenants eux-mêmes. Présenter simplement le matériel, annoncer les problèmes et recevoir des réponses n'est pas un processus de communication assez raffiné pour un apprentissage efficace.
Certains principes du constructivisme en termes pédagogiques :
- Les étudiants viennent en classe avec une expérience du monde et un apprentissage antérieur long de plusieurs années.
- Même pendant qu'il évolue, un apprenant filtre toutes ses expériences à travers sa conception du monde et cela affecte l'interprétation de ses observations.
- Changer leur vision du monde exige des apprenants un travail important.
- Les étudiants apprennent les uns des autres aussi bien que de l'enseignant.
- Les étudiants apprennent mieux en faisant.
- Permettre et créer pour tous des occasions de se faire entendre favorise la construction de nouvelles idées.
Dans une perspective constructiviste, les étudiants sont actifs dans la recherche du sens. L'enseignement cherche ce que les étudiants peuvent analyser, étudier, et comment ils peuvent collaborer, partager, construire et générer du sens sur la base de ce qu'ils savent déjà, plutôt que quels faits, qualifications ou processus ils peuvent singer. Pour y parvenir efficacement, un enseignant doit être un étudiant et un chercheur. Il doit essayer d'obtenir une plus grande conscience des environnements et des participants dans une situation d'enseignement donnée. Ainsi, pour engager les étudiants dans l'apprentissage, il pourra s'ajuster continuellement à leurs actions et s'appuyer sur le constructivisme comme une référence.
Voir Également
socio-constructivisme, Apprentissage par découverte, WebQuest...
Références
College Of Education : http://www.usask.ca/education/coursework/802papers/Skaalid/definition.html
Costa, A. & Liebmann, R. (1995). Process is as important as content. Educational Leadership. 52(6), pp 23-24.
Dougiamas, M. (1998). A journey into Constructivism, http://dougiamas.com/writing/constructivism.html
Ellis, C. (1996). Evocative Autoethnography: Writing Emotionally about our lives. In: W.G. Tierney and Y.S. Lincoln (Eds) Reframing the Narrative Voice. Funderstanding : http://www.funderstanding.com/constructivism.cfm
McBrien, J.L. & Brandt, R.S.(1997). From The Language of Learning: A Guide to Education Terms. Alexandria, VA: Association for Supervision and Curriculum Development.http://www.ascd.org/portal/site/ascd/menuitem.d36b986168f3f8cddeb3ffdb62108a0c/
Piaget, J. (1964). Six Etudes de Psychologie. Genève: Editions Gonthier.>
Von Glasersfeld, E. (1990) An exposition of constructivism: Why some like it radical. In R.B. Davis, C.A. Maher and N. Noddings (Eds), Constructivist views on the teaching and learning of mathematics (pp 19-29). Reston, Virginia: National Council of Teachers of Mathematics.
Wood, T., Cobb, P. & Yackel, E. (1995). Reflections on learning and teaching mathematics in elementary school. In L. P. Steffe & J.Gale (Eds) Constructivism in education (pp 401-422). Hillsdale, New Jersey: Lawrence Erlbaum.