« Sharable Content Object Reference Model » : différence entre les versions

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Version du 20 avril 2006 à 16:54

Historique et définition

L'origine des standards SCORM provient du Département de la défense (DoD) et du White House Office of Science and Technology Policy (OSTP) qui en novembre 1997, ont lancé le projet ADL (Advanced Distributed Learning). Le but de ce projet était de fournir l'accès à un enseignement de grande qualité, qui en plus pourrait être personnalisé en fonction des besoins de chacun mais qui par-dessous tout serait rentable. L’un des moyens de faire en sorte qu'une formation soit rentable est de la rendre ré-utilisable. En partant de ce principe, ADL développa le modèle SCORM ("Shareable Content Object Reference Model" ) qui a pour objectif de favoriser la création de contenus d'apprentissage réutilisables et cela en y appliquant un ensemble de lignes directrices, de spécifications et de normes fondées sur le travail de plusieurs organisations différentes liées à l'apprentissage en ligne (AICC, ARIADNE, LTSC de l’EEE et IMS).


Organisation

Les spécifications et normes au sein du SCORM ont été rassemblés sous forme de documents "techniques" indépendants et ont été catégorisés sous différents groupes:

  • l'aperçu: ce document aborde l'historique et les objectifs du projet ADL et SCORM et décrit les liens entre les différents documents SCORM.
  • le « modèle d'agrégation du contenu (MAC) » ou « content packaging» :ce document décrit entre autres: les composants utilisés à l'intérieur d'une expérience d'apprentissage (notamment les exigences pour l'établissement des agrégations de contenu) et comment conditionner ces composants pour pouvoir par la suite faire des échanges d'un système à un autre, comment décrire ces composants pour une meilleure recherche et repérage, et comment déterminer les règles de séquencement des composants. Le conditionnement du contenu (représentant soit un cours, une leçon, un module ou juste une série d'objets de contenu liés entre eux) se fait à travers le regroupement des objets de contenu avec une organisation de contenu décrite dans un manifeste. Ce manifeste au sein de SCORM est un fichier XML appelé « imsmanifest.xml ». Pour résumer, le MAC ou « content packaging» se présente sous la forme d'un fichier zip, comprenant les documents de cours mentionnés plus haut et le fichier « imsmanifest.xml ».
  • l'« environnement d'exécution (EE) » ou « runtime communications»:ce document décrit principalement les exigences du système de gestion de l'apprentissage (SGA) indispensables pourla gestion de l'environnement d'exécution (plus précisément en ce qui concerne le processus de lancement du contenu, la communication entre le contenu et les systèmes de gestion de l'apprentissage et les éléments de données utilisés pour transmettre des renseignements sur l'apprenant). L'environnement d'exécution permet ainsi l'interopérabilité entre les contenus d'apprentissage axés sur les objets de contenu partageable (OCP) et les systèmes de gestion de l'apprentissage. Globalement, l'« environnement d'exécution (EE) » comprend deux éléments: (1) des éxecutions de commande pour communiquer l'information sur les étudiants vers et du LMS et (2) des metadata sur les étudiants pour sauvegarder des informations de manière individuelle.
  • « séquencement et navigation (SN) »: ce document décrit comment le contenu SCORM peut être organisé selon des évènements de navigation lancés par l'apprenant ou par le système. Ce document est donc particulièrement important car il décrit comment un SGA conforme au SCORM interprète les règles de séquencement construit par exemple au cours du scénario pédagogique et de ce fait, comment appliquer une théorie pédagogique (dans le cadre de ce travail, il s'agira de la "theory of instruction" de Robert Gagné) en utilisant l'ordre de séquencement.


Pourquoi utiliser les standards SCORM?

L'une des capacités les plus importantes qu'offrait la standardisation SCORM était la réutilisation de contenu. Cette capacité de produire du contenu réutilisable permet entre autres d'intégrer des composants d'enseignement dans des contextes et des applications multiples. Par ailleurs, SCORM permet aussi d'établir du contenu:

  • Abordable: le temps et les coûts nécessaires pour dispenser des formations peuvent être réduits et amener à une augmentation de l'efficience et de la productivité.
  • Accessible: l'accès et la distribution de composants d'enseignement peuvent se faire à beaucoup de sites différents.
  • Adaptable: les formations peuvent être personnalisées en fonction des besoins des personnes et des organisations.
  • Durable: des processus coûteux tels la conception, la configuration et le codage peuvent être évités même si la technologie change et évolue.
  • Interopérable: des composants d'enseignement développés dans un site avec un certain ensemble d'outils ou sur une certaine plate forme peuvent être utilisés ailleurs une autre plate-forme ou avec un autre ensemble d'outils.

En plus de ces avantages, ADL, part aussi de l'"hypothèse sur le web" qui stipule que le web est l'outil qui permet une maximisation de l'accès aux contenus d'apprentisage mais aussi de la ré-utilisation de ces contenus et cela pour plusieurs raisons. La première raison touche à l'infrastructure et aux technologies du web qui sont en ce moment en pleine croissance. Une autre raison est qu'il n'existe pour le moment pas encore de normes universelles quant aux technologies d'apprentissage sur le web ce qui et finalement les contenus se trouvant sur le web peuvent être présentés sous une multitude de supports (par exemple, CD-ROM, système autonome, etc.).


Limites du SCORM

  • Bien que le SCORM présente beaucoup d'avantages, il ne faut néanmoins pas négliger ses limites. Une des premières limites du SCORM concerne ce qu'un auteur peut faire avec une leçon (ou SCO - "sharable content object": qui correspond à la plus petite unité dans un cours). L'auteur ou l'"instructional designer" ne peut par exemple pas placer des liens à l'intérieur d'un SCO (d'une leçon) vers un autre SCO. Les liens internes entre les SCOs rendent l'extraction d'un SCO et sa ré-utilisation impossible sans incorporer les autres SCOs. De même, un SCO ne pourra pas directement transmettre des données à un autre SCO. Ces limitations impliquent donc que la structure du cours ait bien été construite pour éviter de se rendre compte trop tard que certaines choses ne peuvent pas être faites avec SCORM.
  • Une autre limite du SCORM touche au coût de production. Ecrire des métadonnées pour un SCORM implique dans certains cas, remplir plus de 80 descriptions et prend donc un temps considérable à faire. Cet aspect en vaut la peine uniquemment si le contenu est par la suite réutilisée ou échangée. L'attitude de la plupart des entreprises aujourd'hui en ce qui concerne le matériel e-elearning est de construire à chaque fois de nouveaux programmes et matériels. Pour que le SCORM soit reellement rentable, il faudrait donc que leur attitude face au contenu re-utilisable change pour que cette norme ou ce type de norme devienne universelle.


Références

Advanced Distributed Learning (ADL). The SCORM 2004 2nd edition Overview, Modèle de référence SCORM.

Jones, E. R. (2002) Implications of SCORM and Emerging E-learning Standards on Engineering Education - Publication in the Proceedings of the 2002 ASEE Gulf-Southwest Annual Conference, March 20-22, 2002.

Malevergne, E. (2003) Expression des intentions didactiques et réutilisation des ressources pédagogiques - Rapport de DEA