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1. Pourquoi évaluer avec un serious game ? Par moi même. | 1. Pourquoi évaluer avec un serious game ? Par moi même. | ||
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3. Que peut-on évaluer avec un serious game ? Par [[Utilisateur:Lorain Freléchoux|Lorain Freléchoux]] | 3. Que peut-on évaluer avec un serious game ? Par [[Utilisateur:Lorain Freléchoux|Lorain Freléchoux]] | ||
== Problématique et questions de recherches == | == Problématique et questions de recherches == | ||
=== Problématique=== | === Problématique=== | ||
Les serious games utilisent les mêmes médias que les jeux développés à des fins récréatives (Klemke et al., 2015). Ils peuvent également être compris comme des jeux virtuels qui permettent de simuler des situations critiques ou pratiques, assurant la formation professionnelle, la sensibilisation des enfants, des jeunes et des adultes ou même l'assistance dans les situations de la vie quotidienne (Rodrigues et al., 2014). | |||
Actuellement, il existe une préoccupation importante concernant l'apprentissage significatif et agréable afin de faire la vie scolaire une période marquée par des réalisations et de grandes expériences. Dans l'environnement scolaire, en particulier à l'école primaire, les enfants sont confrontés à diverses situations stressantes, à des pressions, à des critiques et à des comparaisons. Au fil des ans, cela influence la perception que l'enfant a de lui-même en termes de compétences scolaires. | |||
Selon Vitaro | Selon Vitaro & Gagnon (2000), un niveau élevé d’anxiété face à une situation jugée stressante (p. ex., tâche difficile, évaluation) et la difficulté à la gérer peuvent engendrer des problèmes de comportement ou d’apprentissage. Sachant que l’anxiété peut être à l’origine de ces difficultés scolaires, lesquelles sont associées au décrochage scolaire (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport [MELS], 2009) il s’avère important de s’y attarder afin de favoriser la réussite éducative des élèves. | ||
Cherchant à étudier et à comprendre si le serious game est bénéfique en tant que matériel d'enseignement et d’apprentissage, et son potentiel comme méthode d'évaluation, et en considérant l'articulation de ce thème avec le champ d'application du cours BASES, c'est-à-dire l'évaluation dans les systèmes de formation, nous avons formulé la question suivante: '''Pourquoi améliorer l'expérience d'apprentissage des élèves de l'école primaire en utilisant les serious games comme outil d'évaluation ?''' | |||
=== Questions de recherche === | === Questions de recherche === | ||
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|Psychologie | |Psychologie | ||
|- | |- | ||
| | |Est-ce que les serious game permettent d'améliorer de manière ludique et collaborative l'évaluation des connaissances des élèves de l'école primaire? | ||
|Les enfants sont naturellement prédisposés à apprendre par le jeu, pourtant il nous a paru important de discuter de stratégies efficaces pour évaluer les élèves de façon ludique et collaborative. | |Les enfants sont naturellement prédisposés à apprendre par le jeu, pourtant il nous a paru important de discuter de stratégies efficaces pour évaluer les élèves de façon ludique et collaborative. | ||
|Pédagogie | |Pédagogie | ||
|- | |- | ||
| | |Est-ce que l’usage des serious games pour évaluer les connaissances des élèves de l'école primaire est possible? | ||
|L'enfant d'aujourd'hui | |L'enfant d'aujourd'hui utilise de plus en plus les outils technologiques pour s'informer, jouer et par conséquent apprendre. Nous avons trouvé pertinent d'étudier la possibilité de l'utilisation du serious game pour évaluer l'apprentissage. | ||
|Technologie | |Technologie | ||
|} | |} | ||
== Réponses aux questions de recherche== | == Réponses aux questions de recherche== | ||
==== Quels sont les effets de l'évaluation réalisée par le biais du serious game sur le niveau d'engagement des élèves de l'école primaire ? ==== | |||
Ici, les serious games seront considérés dans le contexte des jeux numériques. Les jeux numériques constituent aujourd'hui une part importante de la vie de loisirs de la plupart des enfants et deviendront la forme prédominante d'interaction insérée dans la culture populaire de notre société (Gee, 2004). Des études actualisées ont montré que même les enfants de moins de 8 ans sont des utilisateurs fréquents de jeux et d'applications numériques (Orfanakis & Papadakis, 2014 ; Papadakis et al., 2016a, 2016b). | |||
Un aspect à prendre en compte en ce qui concerne le serious game est la mesure dans laquelle l'apprenant est capable de s'engager dans le jeu en tant qu'activité guidée à des fins éducatives. Mais qu'est-ce que l'engagement ? Il existe de nombreuses définitions, mais la plus appropriée au contexte éducatif est peut-être de la comprendre comme un moyen de préparer et de stimuler les élèves à comprendre et à s'engager dans les questions abordées dans l'environnement scolaire, afin qu'ils puissent reconnaître un certain phénomène et se sentir capables d'y jouer un rôle (Lebatteux & Legardez, 2011). | |||
De nombreux éducateurs considèrent les jeux numériques comme des environnements numériques puissamment motivants (Papadakis et al, 2014) en raison de leur capacité à accroître l'engagement et la motivation des élèves dans l'apprentissage, ainsi que comme un moyen efficace de créer des situations socialement interactives et des environnements d'apprentissage constructivistes (Papadakis & Kalogiannakis, 2017). Selon Gee (2007), ces jeux engagent les participants dans des formes d'apprentissage puissantes, qui peuvent être transférées à tous les environnements dans lesquels on souhaite engager pédagogiquement un public particulier. Il y aurait au moins trois facteurs qui rendraient les serious games intrinsèquement éducatifs : la motivation, la cognition et le socioculturel (Chan et al., 2017). | |||
Ainsi, les serious games peuvent être utilisés pour engager les étudiants et, en les impliquant dans l'activité, supprimer la pression normalement présente dans les moments évaluatifs, constituant une approche alternative qui suscite l'intérêt, la concentration et réduit la tension/anxiété qui accompagne les moments évaluatifs traditionnels (Olombel et al., 2021). Selon Salen & Zimmerman (2004), pour que les jeux soient acceptés par les élèves et ne déclenchent pas de tensions, il est essentiel qu'ils aient un objectif et un ensemble de règles qui permettent au joueur d'évoluer dans son environnement et le guident tout au long de son apprentissage. | |||
Pour que les objectifs d'apprentissage soient atteints et qu'une forme "naturelle" d'évaluation soit réalisée, des facteurs tels que le contexte narratif, les règles, les objectifs, les récompenses, les aspects multisensoriels et interactifs doivent être clairement présents. Il s'agit de trouver le bon équilibre entre le plaisir, la mécanique du jeu, les objectifs d'apprentissage et le processus d'évaluation envisagé dans l'activité de divertissement éducatif (Dondlinger 2007). | |||
==== Est-ce que les serious game permettent d'améliorer de manière ludique et collaborative l'évaluation des connaissances des élèves de l'école primaire? ==== | |||
L'apprentissage collaboratif est un moyen efficace pour les étudiants d’apprendre de manière significative. Les étudiants s'impliquent, c'est-à-dire qu'ils participent activement au processus d'enseignement et d'apprentissage. La méthodologie permet de développer des équipes de travail visant à résoudre un problème réel, en valorisant les connaissances que les étudiants ont déjà à ce sujet et en partageant également les connaissances acquises individuellement ou en groupe, ainsi qu'en développant le respect mutuel et l'empathie, en travaillant avec la liberté d'expression (Cohard, 2015). Aussi, le travail d’équipe et la collaboration peuvent être encouragés par les serious games à travers de la création d’une dynamique de groupe autour du jeu numérique (Allal-Cherif & Bajard, 2011). | |||
L’usage des serious games améliore l’apprentissage et la compétence des personnels dans le domaine sur lequel porte la formation; cela pourrait s’expliquer par le fait que ce type d’outils apporte une amélioration du contrôle par les apprenants de leurs propres apprentissages. Les serious games permettent de réduire ou de supprimer les contraintes du présentiel mais également de proposer un apprentissage ludique, particulièrement orientée vers les natifs numériques des jeux vidéo (Bell et al., 2008). | |||
Selon Djaouti (2016) les avantages et limites du serious game pour l’éducation varient sensiblement selon le jeu choisi et son contexte d’utilisation. Mais on peut remonter les principaux avantages pédagogiques de cette approche: l’impact positif sur la motivation des élèves; l’apprentissage par essais et erreurs, dans lequel des élèves sont invité à exercer ses capacités à réfléchir; la prise en compte des différences de rythmes d’apprentissage; et la stimulation des interactions pédagogiques entre les élèves (Pivec & Pivec, 2008). | |||
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La collaboration est un moyen de sortir des méthodes d'enseignement conventionnelles, de sorte que l'étudiant lui-même cherche à l'élargir grâce à l'outil auquel il est déjà habitué. Les caractéristiques qui rendent les jeux numériques attrayants sont l'existence d'une structure cadre, l'environnement agréable, la jouabilité optimale et les graphismes, le son et la musique, les objectifs didactiques qui sont présentés comme des problèmes à résoudre et, enfin, un sens du jeu qui attire l'attention de l'enfant (Musset & Tibert, 2009). | |||
==== Est-ce que l’usage des serious games pour évaluer les connaissances des élèves de l'école primaire est possible? ==== | |||
L'adéquation, ou le choix, du "meilleur" serious game, comme cela se produit pour d'autres technologies appliquées à l'environnement scolaire, ne dépend pas seulement de la valeur monétaire du jeu, mais aussi des besoins, des caractéristiques et des limites de l'environnement concerné, ainsi que des enseignants et des élèves qui l'utiliseront. Un point central de l'insertion des serious games comme méthode d'évaluation dans les classes est de fournir aux éducateurs les connaissances et les ressources nécessaires pour surmonter ces obstacles potentiels (Groff et al., 2015). | |||
Ainsi, pour que les serious games aient de la valeur et du poids dans le processus d'évaluation pédagogique, il faut maintenir les caractéristiques qui les rendent uniques, comme l'interaction, la collaboration et le réalisme, mais surtout la capacité et l'équilibre pour engager l'étudiant dans le monde virtuel, en lui donnant du plaisir et de la satisfaction, mais aussi l'envie de revenir. Les serious games doivent avoir un équilibre entre l'élément ludique et les propositions didactiques/éducatives, en gardant en vue la connaissance comme objectif final (Giessen, 2015). | |||
L'utilisation d'un jeu sérieux pour évaluer les élèves de l'école primaire comporte aussi un défi majeur : d'une part, trouver le jeu adéquat pour l'objectif d'apprentissage proposé, et d'autre part, il y a des restrictions sur les produits en langue française. La raison à cette situation est tout simplement économique : la création d’un Serious Game par une entreprise spécialisée coûte en moyenne 150000 € (Alvarez et al, 2012). | |||
Si le marché ne remplit pas cette lacune et dispose de produits adaptés aux différents niveaux scolaires et également aux différents besoins thématiques, l'enseignant ne peut compter que sur : | |||
* Tester les quelques ''Serious Games'' existants pour l’éducation francophone afin d’identifier les jeux pertinents pour ses élèves. | |||
* Recourir aux ''Serious Games'' existants pour l’éducation anglophone, pour peu que ses étudiants aient quelques notions d’anglais de base, ou bien choisir des jeux utilisant peu ou pas de texte. | |||
* Utiliser des ''Serious Games'' initialement destinés à d’autres secteurs (médias, humanitaire, écologie, formation professionnelle, etc.), qui peuvent parfois s’avérer pertinents pour l’éducation. | |||
* Recourir à des jeux vidéo du divertissement, qui ne sont pas a priori conçus pour un usage pédagogique, et les détourner pour qu’ils s’intègrent au cours. Cette approche s’appelle le ''Serious Gaming'', pour la différencier de l’utilisation de ''Serious Games'' classiques (Djaouti, 2012). | |||
== Discussion == | |||
Même si les discussions sur ce sujet sont encore en cours, il est indéniable que l'utilisation du serious game pour aider le processus d'enseignement et d'apprentissage est une excellente alternative pour rationaliser les activités, en les rendant plus interactives, établissant une relation positive entre l'apprentissage actif et la performance des étudiants (Papadakis, 2018). | |||
Certains auteurs soulignent que les défis de l'insertion des jeux sérieux dans l'éducation formelle sont liés à leur capacité à démontrer la complexité et l'interconnexion des problèmes. Ces défis peuvent être contournés à partir de l'identification des objectifs d'apprentissage, de l'amélioration de l'enseignement et de l'évaluation des jeux. | |||
Le plus grand obstacle à l'intégration des serious games dans le curriculum serait le " mismatch " entre les compétences et les connaissances développées dans les jeux et celles validées au sein du système scolaire (Papadakis, 2018). Un autre aspect consiste à créer le jeu dans un but d'apprentissage spécifique: pour l'étude de l'algèbre ou en chimie, pour l'enseignement des éléments chimiques ou même pour développer les compétences linguistiques, dans l'enseignement des langues. C'est fondamental: le jeu doit avoir un but pratique, afin que l'évaluation se fasse dans ce sens (Berry, 2011). | |||
L'application des jeux comme matériel de soutien aux activités de formation peut certainement être une bonne alternative pour enseigner et évaluer plus spécifiquement l'élève de l'école primaire, afin qu'il en vienne à développer les compétences nécessaires à leur formation académique et professionnelle. En bref, il ne s'agit pas de considérer le développement d'un jeu vidéo éducatif comme une solution à des problèmes éducatifs complexes, et encore moins de concevoir une idée futuriste selon laquelle le serious game sauvera l'éducation, comme une formule magique d'une nouvelle méthode d'enseignement et d'apprentissage (Berry, 2011). | |||
== Références == | |||
Allal-Cherif, O., & Bajard, A. (2011). Serious games as a basis for human resource management: examples from the banking sector. ''MCIS'' ''2011 Proceedings'', (53), 1-13. | |||
Alvarez, J., Alvarez, V., Djaouti, D & Michaud, L. (2012). ''Serious Games : Enjeux, offre et marché. Enseignement - Formation - Santé - Intormation et Communication - Défense''. IDATE. | |||
Bell, B., Kanar, A., & Kozlowski, S. (2008). Current issues and future directions in simulation-based training in North America. ''The International Journal of Human Resource Management'', 19 (8), 1416-1434. | |||
Berry, V. (2011). Jouer pour apprendre : Est-ce bien sérieux ? Réflexions théoriques sur les relations entre jeu (vidéo) et apprentissage. ''Canadian Journal of Learning and Technology'', ''37''(2), pp. 2-14. | |||
Chan, K.Y.G., Tan, S.L., Hew, K.F.T., Koh, B.G., Lim, L.S. & Yong, J.C. (2017). Knowledge for games, games for knowledge: designing a digital roll-and-move board game for a law of torts class. ''Research and Practice in Technology Enhanced Learning'', 12(7) pp. 1-20. | |||
Cohard, P. (2015). L’apprentissage dans les serious games : proposition d’une typologie. ''@GRH'', 16, 11-40. | |||
Djaouti, D. (2012). ''Définir le Serious Gaming''. Argos, (49). | |||
Dondlinger, M.J. (2007). Educational Video Game Design: A Review of the Literature. ''Journal of Applied Educational Technology''. 4(1), pp. 21-21 | |||
Gee, J.P. (2004). Learning by design: games as learning machines. ''Digital Education Review'', 2(1): 5–16. | |||
Gee, J.P. (2007) ''What Video Games have to Teach us About Learning and Literacy''. Palgrave Macmillian, New York. | |||
Giessen, H. W. (2015). Serious Games Effects: An Overview. ''Procedia – Social and Behavioral Sciences'', 174, 2240–2244 | |||
Groff, J., McCall, J., Darvasi, P. & Gilbert, Z. (2016). Using games in the classroom. In: Schoenfield, K. (Ed.): ''Learning, Education and Games'': ''Vol 2, Bringing Games into Educational Contexts'' (pp.19-41), IGI Global Harrisburg, PA. | |||
Klemke, R., Van Rosmalen, P., Ternier, S., & Westera, W. (2015). Keep it simple: Lowering the Barrier for Authoring Serious Games. ''Simulation & Gaming'', 46(1), 40-67. | |||
Lebatteux, N. & Legardez, A. (2011). Rapport aux savoirs sur le développement durable en contexte scolaire: obstacles à la mise en œuvre d’un Agenda 21 en France. ''Revue HEP, Éducation au développement durable, École et formation des enseignants : enjeux, stratégies et piste''s, 13, 179-199. | |||
Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. (2009). À la même école! — Les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage : évolution des effectifs et cheminement scolaire à l’école publique. Québec, Canada : Gouvernement du Québec. | |||
Musset, M., Tibert, R. (2009). Quelles relations entre jeu et apprentissages à l’école? Une question renouvelée. ''Dossier d’actualité de la VS'', 48, pp. 1-15. | |||
Olombel, G., Vianez, P. & Djaouti, D.. (2021). Évaluation de l'efficacité pédagogique d'un jeu d’évasion au lycée, ''Sciences du jeu'', 16, pp. 1-26. | |||
Orfanakis, V. & Papadakis, St. (2014). A new programming environment for teaching programming. A first acquaintance with enchanting. ''The 2nd International Virtual Scientific Conference – Scieconf, EDIS'' (pp.268–273) University of Zilina, Slovakia | |||
Papadakis, St., Kalogiannakis, M., Orfanakis, V., & Zaranis, N. (2014). ‘Novice programming environments’. In Fardoun, H.M. and Gallud, J.A. (Eds.): ''Scratch and App Inventor: A First Comparison, Proceedings of the 2014 Workshop on Interaction Design in Educational Environments'', (pp.1–7) ACM, New York. | |||
Papadakis, S., Kalogiannakis, M. & Zaranis, N. (2016a). Comparing tablets and PCs in teaching mathematics: an attempt to improve mathematics competence in early childhood education. ''Preschool and Primary Education'', 4(2), pp.241–253. | |||
Papadakis, St., Kalogiannakis, M., & Zaranis, N. (2016b). Developing fundamental programming concepts and computational thinking with scratch jr in preschool education, a case study. ''International Journal of Mobile Learning and Organisation'', 10(3), pp.187–202 | |||
Papadakis, St.& Kalogiannakis, M. (2017). Mobile educational applications for children: what educators and parents need to know. ''International Journal of Mobile Learning and Organisation'', 11(3), pp.256–277. | |||
Papadakis, S. (2018). The use of computer games in classroom environment. ''International Journal of Teaching and Case Studies''. 9(1): 1-25. | |||
Pivec, M., & Pivec, P. (2008). ''Literature related to the Games in School Study''. European Schoolnet | |||
Rodrigues, H. F., Machado, L. S., Valença, A. M. G. (2014). Applying Haptic Systems in Serious Games: A Game for Adult’s Oral Hygiene Education. ''Journal on Interactive Systems'', 5(1): 16-25. | |||
Salen, K., & Zimmerman, E. (2004). ''Rules of play: Game design fundamentals''. Cambridge, MA: MIT Press. | |||
Vitaro, F., & Gagnon, C. (Eds.). (2000). ''Prévention des Problèmes d'Adaptation Chez les Enfants et les Adolescents-Tome 2: Les Problèmes Externalisés'' (Vol. 2). PUQ. | Vitaro, F., & Gagnon, C. (Eds.). (2000). ''Prévention des Problèmes d'Adaptation Chez les Enfants et les Adolescents-Tome 2: Les Problèmes Externalisés'' (Vol. 2). PUQ. |
Dernière version du 11 avril 2022 à 14:00
Auteure : Kelly Weibel
Mon groupe de travail
Notre groupe PEYTON est composé de Florent Dupertuis, Kelly Weibel et Lorian Freléchoux. Dans le cadre du cours Bases 2021-22 nous sommes intéressés à l'utilisation du serious game éducatif comme outil d'évaluation des connaissances des élèves de l'école primaire. Notre question de recherche est : Quel rôle le serious game éducatif peut-il prendre dans le processus évaluatif ? Et sera analysée selon les sous-thèmes suivants :
1. Pourquoi évaluer avec un serious game ? Par moi même.
2. Comment évalue-t-on avec un serious game ? Par Florent Dupertuis
3. Que peut-on évaluer avec un serious game ? Par Lorain Freléchoux
Problématique et questions de recherches
Problématique
Les serious games utilisent les mêmes médias que les jeux développés à des fins récréatives (Klemke et al., 2015). Ils peuvent également être compris comme des jeux virtuels qui permettent de simuler des situations critiques ou pratiques, assurant la formation professionnelle, la sensibilisation des enfants, des jeunes et des adultes ou même l'assistance dans les situations de la vie quotidienne (Rodrigues et al., 2014).
Actuellement, il existe une préoccupation importante concernant l'apprentissage significatif et agréable afin de faire la vie scolaire une période marquée par des réalisations et de grandes expériences. Dans l'environnement scolaire, en particulier à l'école primaire, les enfants sont confrontés à diverses situations stressantes, à des pressions, à des critiques et à des comparaisons. Au fil des ans, cela influence la perception que l'enfant a de lui-même en termes de compétences scolaires.
Selon Vitaro & Gagnon (2000), un niveau élevé d’anxiété face à une situation jugée stressante (p. ex., tâche difficile, évaluation) et la difficulté à la gérer peuvent engendrer des problèmes de comportement ou d’apprentissage. Sachant que l’anxiété peut être à l’origine de ces difficultés scolaires, lesquelles sont associées au décrochage scolaire (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport [MELS], 2009) il s’avère important de s’y attarder afin de favoriser la réussite éducative des élèves.
Cherchant à étudier et à comprendre si le serious game est bénéfique en tant que matériel d'enseignement et d’apprentissage, et son potentiel comme méthode d'évaluation, et en considérant l'articulation de ce thème avec le champ d'application du cours BASES, c'est-à-dire l'évaluation dans les systèmes de formation, nous avons formulé la question suivante: Pourquoi améliorer l'expérience d'apprentissage des élèves de l'école primaire en utilisant les serious games comme outil d'évaluation ?
Questions de recherche
Questions de recherche | Description du contenu recherché | Dimensions relatives aux technologies éducatives |
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Quels sont les effets de l'évaluation réalisée par le biais du serious game sur le niveau d'engagement des élèves de l'école primaire ? | Les étudiants deviennent généralement anxieux au moment d'une évaluation, ce qui diminue leur niveau d'engagement. Il nous semble donc intéressant de rechercher les facteurs qui peuvent avoir un impact positif sur l'engagement de l'élève afin de rendre le moment de l'évaluation agréable. | Psychologie |
Est-ce que les serious game permettent d'améliorer de manière ludique et collaborative l'évaluation des connaissances des élèves de l'école primaire? | Les enfants sont naturellement prédisposés à apprendre par le jeu, pourtant il nous a paru important de discuter de stratégies efficaces pour évaluer les élèves de façon ludique et collaborative. | Pédagogie |
Est-ce que l’usage des serious games pour évaluer les connaissances des élèves de l'école primaire est possible? | L'enfant d'aujourd'hui utilise de plus en plus les outils technologiques pour s'informer, jouer et par conséquent apprendre. Nous avons trouvé pertinent d'étudier la possibilité de l'utilisation du serious game pour évaluer l'apprentissage. | Technologie |
Réponses aux questions de recherche
Quels sont les effets de l'évaluation réalisée par le biais du serious game sur le niveau d'engagement des élèves de l'école primaire ?
Ici, les serious games seront considérés dans le contexte des jeux numériques. Les jeux numériques constituent aujourd'hui une part importante de la vie de loisirs de la plupart des enfants et deviendront la forme prédominante d'interaction insérée dans la culture populaire de notre société (Gee, 2004). Des études actualisées ont montré que même les enfants de moins de 8 ans sont des utilisateurs fréquents de jeux et d'applications numériques (Orfanakis & Papadakis, 2014 ; Papadakis et al., 2016a, 2016b).
Un aspect à prendre en compte en ce qui concerne le serious game est la mesure dans laquelle l'apprenant est capable de s'engager dans le jeu en tant qu'activité guidée à des fins éducatives. Mais qu'est-ce que l'engagement ? Il existe de nombreuses définitions, mais la plus appropriée au contexte éducatif est peut-être de la comprendre comme un moyen de préparer et de stimuler les élèves à comprendre et à s'engager dans les questions abordées dans l'environnement scolaire, afin qu'ils puissent reconnaître un certain phénomène et se sentir capables d'y jouer un rôle (Lebatteux & Legardez, 2011).
De nombreux éducateurs considèrent les jeux numériques comme des environnements numériques puissamment motivants (Papadakis et al, 2014) en raison de leur capacité à accroître l'engagement et la motivation des élèves dans l'apprentissage, ainsi que comme un moyen efficace de créer des situations socialement interactives et des environnements d'apprentissage constructivistes (Papadakis & Kalogiannakis, 2017). Selon Gee (2007), ces jeux engagent les participants dans des formes d'apprentissage puissantes, qui peuvent être transférées à tous les environnements dans lesquels on souhaite engager pédagogiquement un public particulier. Il y aurait au moins trois facteurs qui rendraient les serious games intrinsèquement éducatifs : la motivation, la cognition et le socioculturel (Chan et al., 2017).
Ainsi, les serious games peuvent être utilisés pour engager les étudiants et, en les impliquant dans l'activité, supprimer la pression normalement présente dans les moments évaluatifs, constituant une approche alternative qui suscite l'intérêt, la concentration et réduit la tension/anxiété qui accompagne les moments évaluatifs traditionnels (Olombel et al., 2021). Selon Salen & Zimmerman (2004), pour que les jeux soient acceptés par les élèves et ne déclenchent pas de tensions, il est essentiel qu'ils aient un objectif et un ensemble de règles qui permettent au joueur d'évoluer dans son environnement et le guident tout au long de son apprentissage.
Pour que les objectifs d'apprentissage soient atteints et qu'une forme "naturelle" d'évaluation soit réalisée, des facteurs tels que le contexte narratif, les règles, les objectifs, les récompenses, les aspects multisensoriels et interactifs doivent être clairement présents. Il s'agit de trouver le bon équilibre entre le plaisir, la mécanique du jeu, les objectifs d'apprentissage et le processus d'évaluation envisagé dans l'activité de divertissement éducatif (Dondlinger 2007).
Est-ce que les serious game permettent d'améliorer de manière ludique et collaborative l'évaluation des connaissances des élèves de l'école primaire?
L'apprentissage collaboratif est un moyen efficace pour les étudiants d’apprendre de manière significative. Les étudiants s'impliquent, c'est-à-dire qu'ils participent activement au processus d'enseignement et d'apprentissage. La méthodologie permet de développer des équipes de travail visant à résoudre un problème réel, en valorisant les connaissances que les étudiants ont déjà à ce sujet et en partageant également les connaissances acquises individuellement ou en groupe, ainsi qu'en développant le respect mutuel et l'empathie, en travaillant avec la liberté d'expression (Cohard, 2015). Aussi, le travail d’équipe et la collaboration peuvent être encouragés par les serious games à travers de la création d’une dynamique de groupe autour du jeu numérique (Allal-Cherif & Bajard, 2011).
L’usage des serious games améliore l’apprentissage et la compétence des personnels dans le domaine sur lequel porte la formation; cela pourrait s’expliquer par le fait que ce type d’outils apporte une amélioration du contrôle par les apprenants de leurs propres apprentissages. Les serious games permettent de réduire ou de supprimer les contraintes du présentiel mais également de proposer un apprentissage ludique, particulièrement orientée vers les natifs numériques des jeux vidéo (Bell et al., 2008).
Selon Djaouti (2016) les avantages et limites du serious game pour l’éducation varient sensiblement selon le jeu choisi et son contexte d’utilisation. Mais on peut remonter les principaux avantages pédagogiques de cette approche: l’impact positif sur la motivation des élèves; l’apprentissage par essais et erreurs, dans lequel des élèves sont invité à exercer ses capacités à réfléchir; la prise en compte des différences de rythmes d’apprentissage; et la stimulation des interactions pédagogiques entre les élèves (Pivec & Pivec, 2008).
La collaboration est un moyen de sortir des méthodes d'enseignement conventionnelles, de sorte que l'étudiant lui-même cherche à l'élargir grâce à l'outil auquel il est déjà habitué. Les caractéristiques qui rendent les jeux numériques attrayants sont l'existence d'une structure cadre, l'environnement agréable, la jouabilité optimale et les graphismes, le son et la musique, les objectifs didactiques qui sont présentés comme des problèmes à résoudre et, enfin, un sens du jeu qui attire l'attention de l'enfant (Musset & Tibert, 2009).
Est-ce que l’usage des serious games pour évaluer les connaissances des élèves de l'école primaire est possible?
L'adéquation, ou le choix, du "meilleur" serious game, comme cela se produit pour d'autres technologies appliquées à l'environnement scolaire, ne dépend pas seulement de la valeur monétaire du jeu, mais aussi des besoins, des caractéristiques et des limites de l'environnement concerné, ainsi que des enseignants et des élèves qui l'utiliseront. Un point central de l'insertion des serious games comme méthode d'évaluation dans les classes est de fournir aux éducateurs les connaissances et les ressources nécessaires pour surmonter ces obstacles potentiels (Groff et al., 2015).
Ainsi, pour que les serious games aient de la valeur et du poids dans le processus d'évaluation pédagogique, il faut maintenir les caractéristiques qui les rendent uniques, comme l'interaction, la collaboration et le réalisme, mais surtout la capacité et l'équilibre pour engager l'étudiant dans le monde virtuel, en lui donnant du plaisir et de la satisfaction, mais aussi l'envie de revenir. Les serious games doivent avoir un équilibre entre l'élément ludique et les propositions didactiques/éducatives, en gardant en vue la connaissance comme objectif final (Giessen, 2015).
L'utilisation d'un jeu sérieux pour évaluer les élèves de l'école primaire comporte aussi un défi majeur : d'une part, trouver le jeu adéquat pour l'objectif d'apprentissage proposé, et d'autre part, il y a des restrictions sur les produits en langue française. La raison à cette situation est tout simplement économique : la création d’un Serious Game par une entreprise spécialisée coûte en moyenne 150000 € (Alvarez et al, 2012).
Si le marché ne remplit pas cette lacune et dispose de produits adaptés aux différents niveaux scolaires et également aux différents besoins thématiques, l'enseignant ne peut compter que sur :
- Tester les quelques Serious Games existants pour l’éducation francophone afin d’identifier les jeux pertinents pour ses élèves.
- Recourir aux Serious Games existants pour l’éducation anglophone, pour peu que ses étudiants aient quelques notions d’anglais de base, ou bien choisir des jeux utilisant peu ou pas de texte.
- Utiliser des Serious Games initialement destinés à d’autres secteurs (médias, humanitaire, écologie, formation professionnelle, etc.), qui peuvent parfois s’avérer pertinents pour l’éducation.
- Recourir à des jeux vidéo du divertissement, qui ne sont pas a priori conçus pour un usage pédagogique, et les détourner pour qu’ils s’intègrent au cours. Cette approche s’appelle le Serious Gaming, pour la différencier de l’utilisation de Serious Games classiques (Djaouti, 2012).
Discussion
Même si les discussions sur ce sujet sont encore en cours, il est indéniable que l'utilisation du serious game pour aider le processus d'enseignement et d'apprentissage est une excellente alternative pour rationaliser les activités, en les rendant plus interactives, établissant une relation positive entre l'apprentissage actif et la performance des étudiants (Papadakis, 2018).
Certains auteurs soulignent que les défis de l'insertion des jeux sérieux dans l'éducation formelle sont liés à leur capacité à démontrer la complexité et l'interconnexion des problèmes. Ces défis peuvent être contournés à partir de l'identification des objectifs d'apprentissage, de l'amélioration de l'enseignement et de l'évaluation des jeux.
Le plus grand obstacle à l'intégration des serious games dans le curriculum serait le " mismatch " entre les compétences et les connaissances développées dans les jeux et celles validées au sein du système scolaire (Papadakis, 2018). Un autre aspect consiste à créer le jeu dans un but d'apprentissage spécifique: pour l'étude de l'algèbre ou en chimie, pour l'enseignement des éléments chimiques ou même pour développer les compétences linguistiques, dans l'enseignement des langues. C'est fondamental: le jeu doit avoir un but pratique, afin que l'évaluation se fasse dans ce sens (Berry, 2011).
L'application des jeux comme matériel de soutien aux activités de formation peut certainement être une bonne alternative pour enseigner et évaluer plus spécifiquement l'élève de l'école primaire, afin qu'il en vienne à développer les compétences nécessaires à leur formation académique et professionnelle. En bref, il ne s'agit pas de considérer le développement d'un jeu vidéo éducatif comme une solution à des problèmes éducatifs complexes, et encore moins de concevoir une idée futuriste selon laquelle le serious game sauvera l'éducation, comme une formule magique d'une nouvelle méthode d'enseignement et d'apprentissage (Berry, 2011).
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