« Écriture collaborative » : différence entre les versions
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{{Commentaire | Cet article est crée dans le cadre des [[Semactu_2009-2010|séminaires Actualité de la recherche 2009-2010]]}} | |||
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|'''Resumé - Abstract''' | |'''Resumé - Abstract''' | ||
Cet article tente de mettre en évidence comment est décrite dans les recherches actuelles le concept d'écriture collaborative et quelle manière elle peut être observée ou analysée par le formateur d'adulte dans les organisations et les entreprises. | |||
mots clé : [[écriture collaborative]], Co-élaborative, [[wiki]], [[écrire pour apprendre]], [[en:collective writing]] | This article attempts to highlight what is described in current research under the concept of collaborative writing and how it can be observed or tested by the trainer in adult organizations and businesses. | ||
mots clé : [[écriture collaborative]], Co-élaborative, colaborative writing, [[wiki]], [[écrire pour apprendre]], [[en:collective writing]] | |||
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==Historique et contexte== | ==Historique et contexte== | ||
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=== Introduction === | === Introduction === | ||
Au milieu du tourbillon des nouvelles technologies en réseaux et des possibilités | Au milieu du tourbillon des nouvelles technologies en réseaux et des possibilités qu'offrent les nouveaux outils communautaires en ligne ( [[communauté d'apprentissage]] ), [[forum]], [[chat]], espace [[e-learning]]. Le rapport à l'écriture individuelle et collective est profondément impacté. Tous les auteurs sont d'accord sur ce point. Pourtant au sein de ce courant très enthousiasmant, des difficultés importantes et des échecs plus ou moins retentissants posent la question de l'écriture collective. L'illusion qui apparaît dans certains articles ou ouvrages semble être croire que la connaissance sur internet se génère toute seule, sans effort de structuration. L'illusion que cette structuration se fait d'elle- même ou peut - être simplement que ce travail peut-être dévolu aux programmes ou aux interfaces logicielle génère beaucoup d'incompréhension de la part des participants. Je ne partage pas du tout cette impression, ma conviction et mon expérience m'ont convaincu de la nécessité d'apprendre à structurer à co-élaborer le savoir en utilisant les instruments des nouvelles technologies. Collaboration, Co-élaborer nécessite le travail ( En latin laboro : travailler, se fatiguer, s'efforcer de, être en peine.) En plus de la dimension de "labor", de peine, de difficulté. Il existe une dimension temporelle, qu'on ne peut négliger. Co-élaborer un savoir sur internet ou intranet nécessite du temps, beaucoup de temps. | ||
Cet article est la suite d'une série de trois articles qui consistaient à mettre en évidence les avantages et les inconvénients des outils de partage et d'échange en ligne ([[Facteurs de réussite d'un forum]], [[Analyse économique des dispositifs en ligne]], [[Écriture collaborative]. La thématique centrale de ce travail s'est concentrée sur l'utilisation des forums. Aujourd'hui après une année de réflexion, je | |||
===== But ===== | |||
Le but de cet article est donc de chercher à mettre en évidence ce que nous savons, aujourd'hui de l'écriture collaborative dans les organisations. En effet, le formateur d'adulte pourra trouver dans cette compétence, un des fondements de l'émergence des savoirs collaboratifs en entreprise. | |||
Cet article est la suite d'une série de trois articles qui consistaient à mettre en évidence les avantages et les inconvénients des outils de partage et d'échange en ligne ([[Facteurs de réussite d'un forum]], [[Analyse économique des dispositifs en ligne]], [[Écriture collaborative]])dans les formations pour adulte. La thématique centrale de ce travail s'est concentrée sur '''l'utilisation des forums'''. Aujourd'hui après une année de réflexion, je peux dire que ce travail se termine par un intérêt marqué pour la mobilisation de l'outil wiki comme outil de mobilisation et d'apprentissage d'une écriture collaborative. | |||
==Définition et enjeux== | ==Définition et enjeux== | ||
L'écriture dans le cadre du modèle théorique Vygotskien est considérée comme un instrument psychologique de développement de l'individu. Ce développement exige une transformation de l'utilisation du langage qui passe d'une communication située et dirigée vers un interlocuteur présent, vers un travail de rationalisation qui a pour adressage une ou des personnes qui ne se trouve pas dans l'environnement immédiat de l'auteur du message. Vygotski parle d'algèbre du langage... (1985, p.260), il voit dans le langage l'instrument qui permet à l'enfant d'accéder au plan abstrait le plus élevé du langage, réorganisant même le système psychique du langage oral. Pour Vygotski le langage écrit est par conséquent "un discours monologue" avec un interlocuteur imaginaire ou seulement figuré. Vygotski s'est aussi intéressé aux étapes du processus d'écriture individuel qui passe par la rédaction de brouillon. Ces brouillons permettent progressivement la construction d'un écrit définitif. L'écriture est donc clairement pour Vygotski un outil qui permet le développement de l'intelligence de l'individu par un processus de réorganisation de ses compétences. C'est Schneuwly ( 2008) qui souligne l'importance de l'écriture en tant qu'instrument de développement de l'intelligence faisant appel à deux types ensembles: Les outils techniques et les outils semiotiques. Les outils sémiotiques ayant pour but, non pas de changer l'environnement, mais pour objet de d'agir sur autrui et sur soi. | |||
Balpe, J-P. et Christin, A-M. définissent l'apparition de cette nouvelle forme d'écriture collective dans leur article sur universalis 2010 en ces termes: | |||
"'' Si l'informatique bouleverse la pratique quotidienne et commune de l'écriture, son action est plus profonde encore en ce qui concerne l'écriture littéraire. Certains écrivains n'ont pas tardé à se rendre compte des possibilités nouvelles que cet outil permettait, des effets qu'ils pouvaient en obtenir dans leur domaine. Beaucoup d'entre eux se sont bien entendu servis des particularités de l'hypertexte pour concevoir des récits non linéaires. Sont ainsi apparus des textes interactifs, dans lesquels un lecteur agit sur ses parcours de lecture en induisant, par ses réponses aux propositions de l'ordinateur, des variations textuelles diverses ou en modifiant le déroulement des textes qu'il lit, parfois même leur contenu. Dans un texte interactif, il est tout à fait concevable qu'un lecteur ne rencontre jamais deux fois les mêmes séquences de textes. Ceux-ci deviennent les produits d'une lecture réellement active induite par les comportements du lecteur. Un texte interactif ne prend sens qu'au travers de la lecture. Plus que n'importe où ailleurs, la signification passe ici par l'élaboration du sens au travers de réseaux d'indices. Le texte est nécessairement à faire, porteur de potentialités latentes que la participation du lecteur accepte – ou non – de révéler.La délocalisation du signal, elle, ouvre sur les « réseaux d'écriture » – écriture collective d'écrivains sur les mêmes textes qui n'appartiennent plus à un seul d'entre eux, mais à l'ensemble. Plusieurs écrivains ont aussi réalisé des œuvres exploitant la mobilité comme composante majeure de la lecture, avec toutes ses conséquences : irruption de la temporalité comme modalité de transformation du texte, partie intégrante de la constitution d'un sens. Le lecteur est confronté à une écriture en modification perpétuelle qui, sans être dénaturée, ne peut être imprimée au sens classique du terme. La mobilité du signal permet la typographie dynamique''." (2010) | |||
Dans le développement des outils de co-élaboration des savoirs au sein des organisations et des entreprises. Une nouvelle modalité de travail est apparue progressivement. C'est la co-élaboration écrite de projet au sein d'unité, d'un secteur ou d'une organisation. Cette fonction de co-élaboration des savoirs collectifs nécessite l'apprentissage de nouvelles compétences et l'usage de nouveaux instruments. Le wiki est la forme de dispositif qui fait le plus appel à cette dimension de l'écriture collective. Cette pratique de co-élaboration des savoirs par l'écriture collective est un des enjeux majeurs de l'apprentissage de ces nouvelles formes de travail en commun. Cette co-élaboration de sens commun passe par la construction progressive de connaissance sous forme écrite et leur diffusion à un groupe plus ou moins élargi de lecteur. | Dans le développement des outils de co-élaboration des savoirs au sein des organisations et des entreprises. Une nouvelle modalité de travail est apparue progressivement. C'est la co-élaboration écrite de projet au sein d'unité, d'un secteur ou d'une organisation. Cette fonction de co-élaboration des savoirs collectifs nécessite l'apprentissage de nouvelles compétences et l'usage de nouveaux instruments. Le wiki est la forme de dispositif qui fait le plus appel à cette dimension de l'écriture collective. Cette pratique de co-élaboration des savoirs par l'écriture collective est un des enjeux majeurs de l'apprentissage de ces nouvelles formes de travail en commun. Cette co-élaboration de sens commun passe par la construction progressive de connaissance sous forme écrite et leur diffusion à un groupe plus ou moins élargi de lecteur. | ||
Cette démarche d'écriture co-élaborative ou collaborative nécessite de prendre en compte | Cette démarche d'écriture co-élaborative ou collaborative nécessite de prendre en compte différentes dimensions de la rédaction publique. Tel que le contexte de réalisation, le destinataire de l'écrit, ainsi que l'influence souvent transparente du concepteur du logiciel mobilisé. Une dimension difficile à cerner et pourtant cruciale est l'influence des cotextes, des textes qui ont précédé ou qui servent d'exemple dans le groupe ou l'organisation oú a lieu cette rédaction. Une citation de J-P Bronkhart ( 2004) permettra au lecteur d'être attentif à la dimension architextuelle de la rédaction, l'article ne pourra pas aller plus loin dans l'exposition de ce concept et j'invite le lecteur donc à ce référent à cet article si il cherche à approfondir cette thématique. | ||
" ''Un deuxième résultat a consisté en la conceptualisation des conditions de mise en oeuvre des textes par un ou plusieurs actants. Notre approche pose d'abord la préexistence de genres de textes élaborés par les générations précédentes, et organisés en un répertoire de modèles que nous qualifions d'architexte ( en italique dans le texte) d'une communauté langagière. Ces modèles de genres ont certes des caractéristiques sémiotiques plus ou moins clairement identifiables, mais ils sont aussi porteurs d'indexations sociales: dans la mesure oú chaque genre a nécessairement fait l'objet d'évaluations sociales, il se trouve réputé mobilisable, dans telle ou telle situation d'interaction ou encore affecté d'une certaine valeur esthétiques''." (2004, p.82) Exposer son écrit, sa réflexion est un exercice délicat et générateur de tension et stress pour le rédacteur néophyte qui n'est pas habitué à exposer son écrit au regard d'autrui. Ainsi les personnes qui doivent intervenir dans l'interligne d'une écriture individuelle et mettre leurs marques ou leurs traces dans les empreintes laissées par d'autres écrivains sont confrontés à un exercice difficile qui demande à être apprivoisé. Le gain d'une telle démarche d'écriture au sein d'un collectif en terme de sécurité individuelle, plus particulièrement sur le plan psychologique est très important. Dans un environnement en perpétuel changement, la possibilité d'écrire en commun permet '''de poser des structures et des balises utiles à l'action collective.''' Dépasser le prescrit, tout en générant un cadre sécurisant pour l'activité dans le réel trouve dans les démarches d'écriture co-élaborative un instrument intéressant et qu'il est possible de mobiliser à moindres frais, quand la phase d'apprentissage est dépassée. Cet article conclut une série de trois articles ... les premiers ont abordé la question des forums et du coût des formations en ligne. Il termine une démarche de formation annuelle autour des recherches en technologie de l'éducation et vient conclure aussi une démarche de mémoire dont la thématique était l'émergence du savoir collaboratif en entreprise et dans les organisations en général. | |||
* Apprendre à écrire ensemble | * Apprendre à écrire ensemble | ||
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=== Agir pour s'entendre et s'entendre pour Agir === | === Agir pour s'entendre et s'entendre pour Agir === | ||
L'article de Jean-Paul Bronckart " S'entendre pour agir et agir pour s'entendre" tend une toile de fond théorique dans laquelle se | L'article de Jean-Paul Bronckart " S'entendre pour agir et agir pour s'entendre" '''(2001)''' tend une toile de fond théorique dans laquelle se déploient les recherches et les enseignements des sciences de l'éducation à l'université de Genève. C'est le paradigme Vygotskien de l'interactionnisme socio-discursif qui nourrit aussi cet article. Le regard que l'on porte sur l'importance de l'écriture co-élaborative nécessite la prise en compte de la dimension chronologique diachronique et non pas simplement synchronique. Les outils tel que le wiki offre la possibilité à un collectif de faire évoluer les savoirs au travers du temps et surtout à travailler la montée en généralité des savoirs pratiques et quotidiens. Deux écoles s'affrontent dans le domaine de la formation sur l'émergence et la transmission des savoirs tel que le décrit Jean-Paul Bronckart (2001): | ||
" ''Pour certains, la discipline devrait se contenter de cette tâche, et accepter dès lors que son statut rebelle de l'ingénérie didactique. Une telle position s'adosse en réalité à l'idéologie selon laquelle l'éducation-formation constituerait une démarche non problématique de transmission de savoirs non discutables, et c'est bien cette idéologie qui oriente la logique applicationniste préconisée par Piaget aussi bien que par Skinner. Mais si l'on considère que les savoirs, même savants, sont toujours discutables, que les processus de transmission sont complexes et problématiques, et que leurs enjeux sont en permanence à repenser à la lumières des évolution réelles des sociétés, alors il y a place pour une science véritable dont l'objet est constitué par les processus de médiation formative, tels que sont conçus , gérés et mis en place par les sociétés humaines''. " (p.138) | |||
Ainsi le savoir et son élaboration est impliquée dans une processus itératif qui impose au formateur d'accompagner les apprenants dans une processus d'élaboration sur le long terme des savoirs collectifs. Ceux-ci étant toujours soumis à l'évolution de leur environnement. C'est inspiré par la théorie d'Habermas sur l'agir communicationnel'''le''' et sa fonction d'organisation des groupes sociaux et de leurs activités que Jean-Paul Bronckart (2001) pense les instruments de communication et les échanges permettant à un collectif d'agir sur une base commune. | |||
" '' | " ''Si la pratique des signes est ainsi constitutive, simultanément, des entités collectives que constituent les textes et les mondes formels de connaissances, et des entités individuelles que constituent la pensée des personnes, il est essentiel d'ajouter que ces constitutions ne sont jamais définitives. C'est qu'en effet, par le fait même qu'elle est un produit des négociations sociales, la valeur déclarative des signes ne peut être considérée comme stable que momentanément, synchroniquement, dans un contexte social, historique et linguistique déterminé. Le propos de cet article et de ce numéro montre, par exemple, à quel point la valeur de mots comme "activité", "action", " intention", etc., est en permanence à rediscuter et il en va de même de la valeur de tout signe, comme ne atteste l'inéluctable évolution des langues naturelles ( Saussure, op,cit.). Dés lors, le développement des connaissances humaines se présente comme un processus permanent de mise en interface et de négociation entre la valeur attribuée à un signe par une personne individuelle et les valeurs attribuées à ce même signe dans les différents pré-construits collectifs. C'est pour cette qu'il n'y a de vérité des signes que dans l'interaction, que la rationalité de nos connaissances n'est en ce sens qu'un produit d'un processus d'entente qui se renouvellent perpétuellement, et qui porte notamment sur la définition des conditions de validation de ces connaissances par confrontation aux empires du monde réel. Et c'est pour cette raison que si le processus d'entente langagière rend possible l'agir collectif, la connaissance du statu de cet agir, et notamment la connaissance du statut et des actions et des agents, est perpétuellement à ré-élaborer, et se trouve inéluctablement codifiée de manière différenciée dans les divers lieux d'inscription évoqués précédemment''." (p. 148) | ||
==Sélection d'articles et recherches sur le sujet == | |||
'''une articulation entre ces deux parties serait utile dper''' | |||
=== Conditions de fonctionnement des communautés dans des espaces numériques === | |||
Laferrière, Th. et Nizet, I. (2006) Conditions de fonctionnement des communautés dans des espaces numériques. In Daele, A. et Charlier, B. (Ed.) ''Comprendre les communautés virtuelles d'enseignants'' (pp.157-175). Paris: L'harmattan | Laferrière, Th. et Nizet, I. (2006) Conditions de fonctionnement des communautés dans des espaces numériques. In Daele, A. et Charlier, B. (Ed.) ''Comprendre les communautés virtuelles d'enseignants'' (pp.157-175). Paris: L'harmattan | ||
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Cette dynamique est une condition clé du processus d'écriture collaborative, en effet celle-ci exige un engagement important des participants. Cette dynamique se traduit pour les auteurs par trois axes: les interactions qui manifestent que les participants établissent diverses connexions entre eux, les interactions qui manifestent que les participants génèrent des controverses et les transactions qui manifestent une appropriation des outils tant conceptuels que techniques en jeu durant les interactions. | Cette dynamique est une condition clé du processus d'écriture collaborative, en effet celle-ci exige un engagement important des participants. Cette dynamique se traduit pour les auteurs par trois axes: les interactions qui manifestent que les participants établissent diverses connexions entre eux, les interactions qui manifestent que les participants génèrent des controverses et les transactions qui manifestent une appropriation des outils tant conceptuels que techniques en jeu durant les interactions. | ||
" ''Nous en dégageons qu'un premier aspect à observer en matière de co-construction de connaissances est l'élaboration d'une structure de communication dans laquelle les interactions visent le développement d'une connexion de base entre les participants. Ce sont les contributions à caractère socioaffectif au sein du du forum électronique. Un deuxième aspect est la démarche | " ''Nous en dégageons qu'un premier aspect à observer en matière de co-construction de connaissances est l'élaboration d'une structure de communication dans laquelle les interactions visent le développement d'une connexion de base entre les participants. Ce sont les contributions à caractère socioaffectif au sein du du forum électronique. Un deuxième aspect est la démarche socio-cognitive par laquelle les participants " déposent " dans l'espace numérique leurs croyances et connaissances et prennent connaissance des propos des autres ( extension ). Un troisième aspect est la négociation du sens incluant l'actualisation des convergences et des divergences et la manifestation des effets résultant des interventions entre des pairs au plan de la cognition individuelle ou distribuée ( appropriation ). Ces derniers ne sont pas toujours explicites.'' " (p.163). | ||
Les auteurs concluent l'article en soulignant que la condition fondamentale de l'élaboration collective de savoir sur les espaces virtuels nécessite une motivation forte de la part des participants. Ils définissent trois conditions de réussite de ses espaces: | Les auteurs concluent l'article en soulignant que la condition fondamentale de l'élaboration collective de savoir sur les espaces virtuels nécessite une motivation forte de la part des participants. Ils définissent trois conditions de réussite de ses espaces: | ||
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Les auteurs soulignent aussi que la co-élaboration de savoir collectif peut-être considéré comme finalité et comme élément de mobilisation du collectif lui-même. | Les auteurs soulignent aussi que la co-élaboration de savoir collectif peut-être considéré comme finalité et comme élément de mobilisation du collectif lui-même. | ||
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=== New Work Modes for Collaborative Writing === | |||
Skaf-Molli, H., Ignat, C-L., Rahhal, C., Molli, P. ''New Work Modes for Collaborative Writing'' Author manuscript, published in " International Conference on Entreprise Information Systems and Web Technologies, EISWT-07, USA: Orlando. consulté le 10 avril 2010 sur le site: http://hal.inria.fr/inria-00129222/en/ | |||
====Introduction CW = Collaborative writing==== | |||
CW collaborative writing est un phénomène en plein développement pour les auteurs, sous diverses formes, modalités, outils et technologies et cela dans des communautés de plus en plus diverses. Pour les auteurs ils existent de multiples définitions du terme collaborative writing. Une définition serait : "''CW is the process of two or more people working together to create a complex document''" (p.1). Les avantages de l'écriture collaborative sont : réduire le temps de finalisation d'un document, réduire le nombre d'erreur, intégrer une multitude de compétences, ainsi que le fait d'obtenir un texte plus précis et plus clair. | |||
====Les axes habituels de distinction des modes d'écriture collaborative==== | |||
Les auteurs soulignent qu'en général, deux axes sont pris en compte: La proximité géographique et la proximité temporelle. Ensuite bien sûrs plusieurs types de modalités peuvent être définis par ce type de distinction. Travail parallèle sur le même document, ou sur des documents distincts qui peuvent être fusionné à la fin de la rédaction. Il s'agit aussi de distinguer les communautés de travail, qui peuvent être diverses, les auteurs sont-ils membre d'une même communauté ou de plusieurs communautés distinctes, ou est-ce des auteurs indépendants les uns des autres lié uniquement par ce travail de rédaction. Qui organise et structure l'activité d'écriture, un collectif, une organisation, les participants eux-mêmes. | |||
Extrait du tableau présenté par les auteurs comme la vision habituelle du croisement des deux axes la localisation et la dimension temporelle de l'écriture collaborative: | |||
{| border="1" cellpadding="20" | |||
|Time / Geographics | |||
|Synchrone | |||
|Asynchrone | |||
|- | |||
|Same Place | |||
|Face to Face interactions | |||
Decision room, single display, groupware | |||
|Continuous task | |||
Tea rooms, large public display, project, management, ... | |||
|- | |||
|Different Place | |||
|Remote interactions | |||
Skype - Chats - vidéo conferencing - instant messaging - shared screens | |||
|Communication + Coordination | |||
Wikis - email - bulletin - boards - blogs - calendars - workflow | |||
|} | |||
====Proposition des auteurs pour un tri sur le croisement Sending/ Reception / Integration ==== | |||
A la suite de cette présentation de la manière habituelle de distinguer les outils d'écriture collaborative. Les auteurs font remarquer que la différence entre écriture synchrone et asynchrone est souvent une distinction parfois difficile à déterminer de manière claire. Dans ce sens il souligne la possibilité offerte par google doc de travailler de manière synchrone sur le même document. Car le système distingue des espaces de travail sur une page. google docs est donc considéré comme un outil qui permet de travailler en synchrone et en asynchrone, ce qui démontre la flexibilité de cet outil. | |||
Les auteurs proposent donc une nouvelle manière de décrire les différentes modalités d'écriture collaborative basée sur le modèle du SRI. C'est-à-dire de distinguer non plus simplement sur un croisement des axes temps . lieu. Mais en distinguant: Sending/Envoi, Reception/la réception et finalement Integration / l'intégration des données. | |||
{| border="1" cellpadding="20" | |||
|New Modes | |||
|Sending | |||
|Reception | |||
|Integration | |||
|Pour | |||
|Contre | |||
|- | |||
|Single Users editors | |||
Mail | |||
|User | |||
|User | |||
|No Unsupported | |||
|Easy to use | |||
Insulation | |||
Offline Mode | |||
|Preplanning required | |||
No integration support | |||
|- | |||
|Real-time editor | |||
|Immediate | |||
|Immediate | |||
|Immediate | |||
|Reactive writing | |||
No preplanning | |||
No sending pre-condition | |||
|No insulation | |||
No offline Mode | |||
Small size group | |||
|- | |||
|Google Docs | |||
|System / User triggered | |||
|System / User triggered | |||
|Immediate | |||
|Online editing | |||
Reactive writing | |||
No preplanning | |||
Nos sending pre-condition | |||
|No insulation | |||
No offline mode | |||
Low responsiveness | |||
|- | |||
|Wiki | |||
|User ( if up-to-date) | |||
|User | |||
|Manual | |||
|Online editor for web pages | |||
Insulation | |||
|Sending pre-condition | |||
Blind modifications | |||
No offline mode | |||
Poor integration support | |||
|- | |||
|} | |||
L'intérêt de cette manière de distinguer les différentes modalités d'écriture collaborative est de se concentrer sur les aspects techniques de la communication. On voit bien en lisant ce tableau, l'importance de la dimension structurelle du logiciel d'écriture collaborative sur l'apprentissage et l'utilisation de cette compétence d'écriture collective. Ce tableau est donc bien concentré sur l'interaction des données elle-même. Les auteurs soulignent que malgré le développement de nouveaux outils depuis plus de trente ans, les utilisateurs continuent à privilégier la diffusion de document entier, papier ou par email et le travail isolé sur un document de base qui sera ensuite renvoyé à l'expéditeur. L'autre utilisation habituelle est la segmentation du document en multiple partie qui est ensuite travaillée de manière individuelle. Cette manière de faire obligeant le groupe à planifier avec précision sa manière de travailler. A l'opposé, il y a on le voit des éditeurs de texte ( Real time editors) qui se base sur un document de référence en ligne que chacun peut modifier et dont les modifications sont automatiquement intégrée au document de base et ainsi redistribuée directement vers l'ensemble des participants en ligne. Le travail dans ces conditions n'est jamais isolé, il est toujours visible pour l'ensemble des participants. Cette démarche fonctionne bien avec de petit groupe. Google docs permet une intégration automatique ou différée, Google document offre donc la possibilité pour les participants de choisir quelle manière de faire leur convient le mieux pour avancer dans leur travail. Pour les auteurs Google docs offre de meilleures fonctionnalités que les éditeurs en "real time". | |||
Quant au wiki, le travail est plus structuré. Le Wiki permet un travail isolé et les utilisateurs peuvent décider du moment de l'édition du travail en ligne. Le wiki permet donc le travail offline, par contre cette manière de travailler comporte des risques de se retrouver avec des conflits de données entre utilisateurs. | |||
====Nouveaux modes d'écriture collaborative en lien avec l'évolution des réseaux internet et intranet==== | |||
De manière plus générique les auteurs proposent deux nouveaux modes de SRI, qui prennent en compte le fait qu'aujourd'hui, être en ligne régulièrement commence à devenir la règle pour chacun ( Mobile, Facebook, Iphone, Twitter,): | |||
{| border="1" cellpadding="20" | |||
|New Modes | |||
|Sending | |||
|Reception | |||
|Integration | |||
|Pros (Pour) | |||
|Cons (Contre) | |||
|- | |||
|UIU Mode | |||
|User | |||
|Immediately | |||
|User | |||
|Insulation | |||
|Blind modification | |||
Preserve Privacy | |||
|- | |||
|IIU Mode | |||
|Immediate | |||
|Immediate | |||
|User | |||
|No blind modifications | |||
Insulation | |||
|No Privacy | |||
Intermediate results | |||
|} | |||
---- | |||
=== A Taxonomy of Collaborative Writing to Improve Empirical Research, Writing Practice, and Tool Development === | |||
Lowry,P.B., Curtis, A.,& Lowry, M.R., (2004) A Taxonomy of Collaborative Writing to Improve Empirical Research, Writing Practice, and Tool Development In Journal of Business Communication (JBC), Vol. 41, No. 1, pp. 66-99, 2004 consulté le 11.04.2010: http://job.sagepub.com/cgi/reprint/41/1/66.pdf | |||
Les auteurs dans cet article ont pour but de clarifier la terminologie employée autour de la notion d'écriture collaborative. Leur contribution est de mettre en évidence que derrière le concept d'écriture collaborative se trouve de nombreux aspects qu'il s'agit de bien distinguer si le but est d'utiliser cette compétence collective. Il est clair pour les auteurs que l'écriture collaborative nécessite de faire des choix dans la conception des dispositifs d'accompagnement à ce type d'écriture. Pour faire ces choix, il faut distinguer précisément chaque modalités ou aspects de cette activité sociale. | |||
Pour les auteurs la difficulté de mettre en place une terminologie claire de l'écriture collaborative vient du fait qu'elle est mobilisée dans des disciplines et des approches théoriques distinctes. L'écriture collaborative assistée par ordinateur fait référence aux sciences technologiques, sciences humaines et sociales. Ces paradigmes épistémologiques sont peu compatible, ce qui explique aussi la difficulté à clarifier la terminologie employée autour de cette modalité collective. | |||
Le processus d'écriture individuelle pour les auteurs se basent sur trois étapes principales: ''' la planification, la traduction, la révision.''' La présence de multiples auteurs complexifie bien sur cette démarche. L'importance de la coordination des différents avis rend plus difficile la réalisation de l'activité. Trois niveaux de complexité apparaissent: '''Intellectuelle, Sociale et Procédurale'''. | |||
Pour les auteurs, l'écriture collective est un processus itératif et social complexe. Ce processus implique une équipe axée sur un objectif commun. L'équipe doit négocier, coordonné et communiqué de manière itérative durant la création du document. L'écriture collective ne se limite pas à joindre l'apport de différents auteurs, ou simplement à l'étape de rédaction. L'écriture collaborative inclut une planification et une finalisation commune. L'écriture collective nécessite donc des tâches pré et post rédaction, tel que l'organisation de l'équipe de travail et la planification de l'activité. En outre, basée sur la tâche d'écriture désirée, l'écriture collective inclut la possibilité de nombreuses stratégies d'écritures différentes, les activités, de documents, de modalités d'évaluation, de multiples rôles dans l'équipe, et donc de modalités de travail. | |||
'''Les termes explicités par les auteurs dans l'article sont:''' | |||
===== Les activités d'écriture collaborative ===== | |||
Les activités ou modalités d'écriture collaborative sélectionnées par les auteurs sont: | |||
* Brainstorming: Développer de nouvelles idées | |||
* Converging on brainstorming: Décider quoi faire avec les nouvelles idées produites par le brainstorming | |||
* Rédaction: Rédiger | |||
* Révision: Réviser | |||
* Outlining: Construire le plan du document final | |||
* Reviewing: Annoter le style, la grammaire, le style, les sections etc... | |||
* drafting: Faire un brouillon, les pré-textes | |||
* Copyediting: Finaliser le document, l'organiser, le rendre homogène. | |||
=====Le contrôle du document tout au long de son élaboration===== | |||
*Contrôle centralisé: Une personne assure l'évaluation et le contrôle du document | |||
*Contrôle en relais: Chacun contrôle une étape | |||
*Contrôle indépendant: Chacun contrôle une partie du document | |||
*Contrôle partagé: Chacun contrôle à tout moment l'ensemble du travail. | |||
=====Les rôles et la gestion du pouvoir tout au long de l'activité===== | |||
*Ecrivain: la rédaction | |||
*Consultant: L'expert | |||
*Editeur: Celui qui rend le résultat en assure l'homogénéité | |||
*Correcteur: Les corrections | |||
*Team leader: Un leader dans l'équipe de travail | |||
*Superviseur: Supervise le processus sans intervenir sur le contenu | |||
=====Les stratégies misent place pour coordonner le groupe===== | |||
*La rédaction individuelle qui conduit à un consensus simple ( PV de réunion) | |||
*La rédaction séquentielle: Chacun travaille à son tour sur le document à des moments distincts | |||
*La rédaction en parallèle horizontale: Chacun travaille sur une partie du document durant la même période et ensuite on relie les différentes partie du document. | |||
*La rédaction parallèle stratifiée: Chacun travaille au même moment mais sur un axe différent, suivant ces compétences. Un planifie, l'autre rédige et un dernier corrige par exemple. | |||
*La rédaction réactive: C'est une rédaction commune sur un document unique ou chacun intervient sur l'ensemble du document et sans distinction de rôle. | |||
=====Les modalités de travail en commun===== | |||
Pour les modalités les auteurs reprennent la tableau à deux axes: | |||
Proximité et Synchronicité | |||
{| border="1" cellpadding="20" | |||
|Synchronicité / Proximité | |||
|Synchrone - Same Time | |||
|Asynchrone - Different Time | |||
|- | |||
|Same Location | |||
|Face to Face interactions | |||
|Asynchronous - same - place | |||
|- | |||
|Different Location | |||
|Synchronous Distributed | |||
|Asynchronous Distribuded | |||
|} | |||
=====Le software employé===== | |||
Pour le software les auteurs font référence aux différents outils informatiques permettant l'écriture collaborative. | |||
De plus ils soulignent l'importance vue la complexité de la tâche que le logiciel permettent d'avoir connaissance du fonctionnement du groupe. Cette connaissances portent sur la localisation géographique des participants, la structure formelle et informelle du groupe, le niveau émotionnel ou l'engagement des autres participants dans le projet et l'activité en temps réel des participants. | |||
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=== Assister l'écriture collective === | |||
*Noël, S. & Robert, J-M. (2001) Assister l'écriture collective Actes de conférence JIM 2001: Interaction Homme-Machine et Assistance, Metz, France, pp. 63-70. Consulté sur internet le 10.04.2010 sur la page[ http://charlie.res.crc.ca/~sylvie/Articles/JIM2001.pdf http://charlie.res.crc.ca/~sylvie/Articles/JIM2001.pdf] | |||
Cette section est une synthèse de deux articles de Noël et Robert dont les références sont citées ci-dessus. Ils rappellent dans leur article que l'écriture collaborative a fait son apparition en 1970 sous le terme de '''collaborative writing group ware'''. que l'écriture collaborative est une activité très fréquente puisque l'on estime à 85 % les documents produits dans les bureaux et les universités de manière collaborative. L'écriture est une activité complexe dont le résultat peut-être une variété infinie de versions valides pour un même sujet. Une des questions des auteurs est l'utilité réelle des outils informatique de soutien à l'écriture collaborative. | |||
==== Voici en résumé quelques-unes des fonctionnalités et des propriétés qu'un collecticiel dédié à l'écriture collaborative devrait offrir à ses utilisateurs: ==== | |||
*Collecticiel multi-plateforme | |||
*Fonctions de traitement de texte | |||
*Accès aux documents de façon synchrone et asynchrone | |||
*Support aux quatre stratégies d'écriture | |||
*Support à la planification et au flot de production | |||
*Possibilité d'assigner à un participant la responsabilité de la gestion du document et de le modifier | |||
*Archivage des copies du document | |||
*Possibilité d'inclure des commentaires | |||
*Affichage des modifications récentes | |||
*Promotion de la conscience des autres | |||
*Possibilité de voir et de modifier facilement la liste des membres | |||
*Accès aux activités présentes et/ou passées d'autres participants | |||
*Système de communication | |||
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===Empirical Study on Collaborative Writing: What to do Co-authors Do, Use, and Like ? === | |||
*Noël, S. & Robert, J-M.( 2004) Empirical Study on Collaborative Writing: What Do Co-authors Do, Use, and Like? In Computer Supported Cooperative Work 13: 63–89, consulté le 11.04. 2010 sur internet à l'adresse: http://www.springerlink.com/content/p0867n5746730504/fulltext.pdf | |||
Cet article permet de faire la synthèse de multiples recherches dans le domaine de l'écriture collaborative jusqu'en 2004, principalement en anglais. Ce qui ressort dans un premier temps en 2002, c'est l'arrivée du web comme outil d'écriture collaborative sur l'internet et sur l'intranet. La question de cette recherche est quels logiciels sont employés pour l'écriture collaborative et vérifier si les logiciels dédiés à cette activité sont mobilisé ou si d'autres technologies sont mobilisées pour cette activité d'écriture collective. | |||
*83 % des participants mentionnent Microsoft Word tm comme technologie mobilisée pour l'écriture collective. | |||
*50 % des interviewés apprécient prioritairement le fait de pouvoir suivre les changements effectués et d'en avoir un historique. | |||
*Les avantages principaux de l'écriture collaborative sont l'obtention d'un meilleur résultat final et le fait d'être aidé dans la réalisation de la tâche. | |||
*Les désavantages principaux sont la complexification de la tâche et la difficulté à manager l'équipe de travail sur le plan émotionnel et dans les situations de conflits. | |||
*Le conseil principal que les participants donneraient à une équipe qui commence une telle tâche concerne principalement la méthode de travail et le choix des participants au groupe. | |||
*Les moyens de communication qui sont privilégiés par les participants de l'étude sont: l'email et les rencontres face à face, puis le téléphone et le chat loin derrière. | |||
*Dans 85% des cas un plan de travail a été réalisé | |||
*Les stratégies d'écritures les plus mobilisées sont l'écriture parallèle et l'écriture individuel. | |||
==== Concurrence entre emailing versus meeting ==== | |||
Une des questions intéressantes de l'étude est de savoir si les emails remplacent progressivement les contacts directs. L'importance de la mobilisation de l'email comme outil d'accompagnement de l'écriture collaborative est très nette dans cette recherche. Globalement les auteurs arrivent à la conclusion que les participants utilisent principalement des stratégies asynchrone pour travailler sur un texte. Les participants trouvent difficile de coordonner une écriture synchrone. De plus il apparaît que l'organisation de la tâche d'écriture commence souvent par la désignation d'une personne responsable du travail de rédaction. | |||
====Conclusion de la recherche==== | |||
'''Les conclusions tirées par les auteurs de leur recherche sont que l'effort que demande l'apprentissage de l'utilisation d'un logiciel d'écriture collaboratif s'avère toujours trop élevé en comparaison aux bénéfices obtenus par les participants.''' Il apparaît donc clairement pour les auteurs que le plus simple en terme de soutien à l'écriture collaborative est d'offrir cette activité au travers des traitements de texte habituel mobilisé par les participants et de trouver les moyens d'offrir un soutien et une formation dans leur utilisation commune. Un des problèmes majeurs à résoudre est le conflit de version, pour cela il faudrait transférer le travail sur un serveur général qui permette de vérifier et de valider les versions mobilisées. On passe d'une technologie pear to pear, à une version de travail client/serveur comme sur SharePoint. La solution pour les auteurs serait de pouvoir intégrer une dimension synchrone au logiciel de traitement de texte individuel. | |||
"''It may be, however, that the simplest way to support collaborative writing would be to offer a tutorial system that explains the different ways that people can collaborate, teaches how to use the collaborative features of their word processors, warns writers about some of the pitfalls and dangers of group writing, and shows them tricks in order to avoid those pitfalls.''" (p.84) | |||
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===Pour une conception des technologies centrée sur l'activité du sujet le cas de l'écriture de groupe avec collecticiel=== | |||
Cerratto Pargman, T. (2009) Pour une conception des technologies centrée sur l'activité du sujet. Le cas de l'écriture de groupe avec collecticiel. In Rabardel, P. & Pastré, P. (Ed.), ''Modèles du sujet pour la conception Dialectiques activités développement'' (pp.157-188). Toulouses: Octarès | |||
Cet article que nous reprendrons dans la conclusion est basée sur une recherche qui nécessite de prendre en compte la dimension sociale, interactive et située de l'écriture collective. | |||
''Nous pensons à une conception de la collaboration en tant qu'activité située dans un contexte culturel, source de socialisation, de réalisation et de cognition est nécessaire'' L'auteur met en évidence l'importance de la dimension groupale et de la dynamique du collectif comme élément précieux à prendre en compte dans l'évaluation de l'activité d'écriture collective. Dans l'approche instrumentale telle que choisie par les auteurs, la dimension individuelle n'est pas noyée dans le collectif, au contraire la prise en compte de la dimension individuelle est aussi un élément qui entre en considération dans ce cadre théorique. | |||
''D'après cette conceptualisation, l'artefact en usage joue un rôle de médiateur instrumental entre les sujets, leurs objets et leurs produits. Il devient alors instrument collaboratif, dès lors que l'instrumentation de l'activité collaborative passe par la réalisation d'une fonction collaborative, qui permet une médiation entre l'action propre et les autres avec qui on agit pour la production d'un contenu sémantique.'' (2009, p. 166) | |||
L'étude met en évidence comme de nombreuses recherches précédentes qu'il y a un fort écart entre les fonctionnalités collaboratives de l'artefact et celles mobilisées en réalité par les utilisateurs. Cet écart est particulièrement marqué dans trois domaines spécifiques: | |||
* Le modèle de communication prévu et finalement mobilisé | |||
* Le modèle d'écriture collaborative envisagé par les concepteurs et celui mobilisé par les utilisateurs | |||
* La temporalité anticipée par les créateurs de logiciel et la réalité des rythmes d'écriture et de collaboration des coauteurs. | |||
''Le vrai problème dans l'utilisation des technologies d'aide à la collaboration est devenu non pas celui de la recherche de performances techniques mais celui de la prise en compte des spécificités humaines dans les interfaces personne-machine. '' 2009, p.183). | |||
L'essentiel pour les auteurs, c'est d'orienter la conception des systèmes informatiques vers les objets de l'activité des sujets réels. | |||
L'article se termine sur une série de conseil pour la conception de dispositif d'écriture collaborative en faisant appel au collectif et à la dynamique de groupe fécondée par la prise en compte des besoins et de l'affirmation individuelle. C'est donc la mise en place d'outils "détournables". C'est à dire que les outils informatiques de soutien à l'écriture collaborative doivent pouvoir prendre en compte simplement les évolutions de l'usage par les écrivains du collectif. | |||
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===Strategies for collaborative writing and phases of knowledge construction in CSCL environments=== | |||
Onrubia,J. & Engel, A. (2009) Strategies for collaborative writing and phases of knowledge construction in CSCL environments. 'Computers & Education'', 53, 1256 - 1265.'' | |||
Cette recherche a pour objet l'identification et l'analyse des stratégies mobilisées par six groupes d'étudiants universitaires confrontés à des tâches d'écriture collaborative. Le but de l'étude de mettre en parallèle les phases d'élaboration d'un savoir collaboratif dans le groupe et les stratégies d'écriture co-élaborative mobilisées. | |||
L'approche théorique fait appel aux concepts du modèle socio-constructiviste. Ce modèle considère que l'apparition des controverses au sein des groupes d'apprenant, par le partage de position et de conception différentes permet une complexification et une élaboration plus approfondie des connaissances d'un groupe par ce processus de confrontation. On parle de conflit socio-cognitif. Dans le cadre de cette étude l'émergence des savoirs collaboratifs nécessite un haut niveau d'interaction réciproque entre les participants et cela de manière continuelle. Donc plus la communication et les échanges sont fréquents et fluides dans le temps, plus le modèle de l'étude tend à déterminer un haut niveau d'élaboration de connaissances collectives. L'étude reconnaît que l'impact de l'environnement sur les processus d'élaboration de savoirs collectifs est fondamental, mais ce n'est pas l'objet spécifique de la recherche. L'écriture collaborative impose le travail collectif, par un objectif commun: la production d'un texte. Cette activité permet de mieux centrer et coordonner l'activité du groupe une le focalisant sur une tâche spécifique. l'étude s'est porté tans sur la rédaction du document que sur les échanges en parallèle sur un forum. | |||
L'étude à mis en évidence 5 stratégies principales de rédaction: | |||
*Parallel construction- " Cut and Paste" | |||
*Parallel construction- "Puzzle" Chaque membre du groupe contribue avec un document qui complète partiellement ou complètement la tâche. Le document final est construit par la juxtaposition de petits éléments extrait de chacun des documents de départ. | |||
*Sequential summative construction: Un membre propose un document de départ et chaque participant de manière successive ajoute son apport, sans corriger quoi que ce soit à l'apport des autres. | |||
*Sequential integrating construction Un membre propose un document de départ et chaque participant de manière successive ajoute son apport. Par contre au précédent une discussion s'ouvre sur les corrections et différences à apporter au document pour arriver à un agrément commun sur le document final. | |||
*Integrating construction La rédaction est synchrone, elle est basée sur un échange au travers d'un chat. Chacun participe, corrige, change en temps réel le document. | |||
C'est donc sous l'angle de l'analyse des stratégies tel que définies ici que les auteurs ont mené leur analyse des processus d'élaboration de connaissances collectives par l'écriture collaborative. | |||
Les stratégies et observations manifestent durant cette recherche rejoignent les conclusions des travaux de Lowry et al. (2004). Les groupes utilisent un large éventail de stratégie de rédaction. Ces stratégies sont mobilisées en lien avec différentes activités présente dans le processus d'écriture collaborative tel que la révision, validation de modification, consensus sur la version finale. En général, le travail des étudiants est individuel et le document final est composé d'une juxtaposition de document individuel, avec plus ou moins la supervision d'un ou de plusieurs membre du groupe. | |||
La phase de construction collaborative de connaissance observée durant cette recherche est particulièrement évidente en analysant les échanges sur le forum. Les indicateurs des différentes phases de réalisation de document ne sont pas tant distincte dans le discours sur le document que sur les indicateurs manifestant la manière d'échanger les documents entre les participants. La manière dont le document central circulé donne d'excellentes indications sur les stratégies et les phases d'élaboration dans lesquels se situent le groupe d'apprenants. | |||
L'étude met aussi en évidence que durant la phase d'exploration les groupes mobilisent plus souvent les stratégies parallèle construction puzzle et sequential summative construction. Par contre durant les phases de co-élaboration de connaissance, les groupes mobilisent préférentiellement les stratégies sequential integrating construction et integrated construction strategies. Il apparaît aussi clairement que les groupes testent en phase de démarrage différents types de stratégies de travail, puis progressivement les groupes choisissent leur stratégie préférée d'écriture collaborative. | |||
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===Building intersubjectivity at a distance during the collaborative writing of fairytales=== | |||
Ligorio, B., Talamo, A. & Pontecorvo, C. (2005) Building intersubjectivity at a distance during the collaborative writing of fairytales. ''Computer & Education 45'' 357-374 | |||
Les auteurs introduisent et cherchent à éclairer l'impact de l'écriture collaborative sur l'apprentissage de stratégie méta-cognitive en lien avec l'intersubjectivité. L'intersubjectivité telle qu'elle a été décrite entre autres par Merleau Ponty, cette capacité de l'individu à se décentrer et à percevoir le point de vue d'autrui. En effet, l'écrit fait référence à des mots dont l'épaisseur est constituée par le sens donné par l'auteur, la personne à qui s'adresse le message et l'influence du contexte du discours. Au travers de l'écriture l'intersubjectivité devient de l'intertextualité. C'est donc finalement référence au modèle socio-constructiviste et à Vygotski que les auteurs se réfèrent. Ils considèrent que l'émergence du savoir se nourrit d'un processus social de co-élaboration par la collaboration et les conflits socio-cognitifs. | |||
La recherche est basée sur une démarche de rédaction de contes de fées à distance dans le cadre d'un cours de philosophie. Le travail est réalisé entre différentes classes internationales. | |||
Les auteurs de cette recherche se montrent assez enthousiastes sur l'impact obtenu par la démarche de rédaction d'un conte de fée à distance. Ils considèrent qu'une telle démarche permet des apprentissages significatifs en termes de compétences méta-cognitives. | |||
" ''The pupils we observed were forced to make their perception of their partners explicit, to make deductions about their partners interpretation of what they had written as well as about the partners hidden intentions and expectations concerning the text they wrote''." (2005, p.371) | |||
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===Collaborative writing: Bridging the gap between the textbook and the workplace=== | |||
Bremner, S. (2010) Collaborative writing: Bridging the gap between the textbook and the workplace. ''English for Specific Purposes'', 29, 121-132 | |||
L'article aborde, comme son titre l'indique une recherche sur la différence existant entre la culture de la salle de classe et la réalité en entreprise. Cette différence résulte de plusieurs facteurs comme les relations hiérarchiques, le pouvoir, l'hétérogénéité des expériences et des niveaux de connaissances, ainsi que la motivation à collaborer. Ces différences entre le contexte d'étude et le contexte de l'entreprise sont rarement abordées. la recherche a porté sur l'analyse de 8 textes représentatifs de démarche de formation à l'écriture collaborative ou à la collaboration en vue de vérifier si la différence entre le milieu professionnel et universitaire ou scolaire y était abordée. | |||
L'article souligne comme les précédents que l'écriture en entreprise est fondamentalement une écriture collaborative. Elle est instrumentalisée en vue de la réalisation de la tâche de l'organisation. Les textes produit ont pour objet une lecture large et un public très élargi. L'auteur souligne aussi le fait qu'en entreprise l'écriture collaborative peut prendre appui sur d'autres textes présents dans l'organisation et que cette écriture collective s'appuie souvent sur d'autres textes présent dans l'organisation. | |||
" workplace writing is resonnant with the discourse of colleagues and the ongoing conversation of the institution" | |||
Cette présence de co-texte est souvent absente des démarches d'apprentissage en milieu scolaire. Finalement le rôle des conflits est vécu différemment en entreprise ou en milieu scolaire. La recherche se termine en mettant en évidence que dans les démarches d'apprentissages scolaire autour de l'écriture collaborative, les formateurs parlent peu de la différence existant entre les procédures d'apprentissage de l'écriture collaborative en classe et celles qui existe en entreprise. Les conditions exactes d'écriture en organisation ne peuvent pas être répliquées à l'identique dans le milieu scolaire. La différence primordiale pour l'auteur est l'hétérogénéité des groupes en entreprises. Ils soulignent aussi qu'en entreprise les voies de communication mobilisée pour l'écriture collaborative sont beaucoup diversifiées que celles offerte dans le cadre scolaire. Il lui semble important que les formateurs rappellent ces différences et les enseignent en parallèle avec les apprentissages en lien avec l'écriture collaborative. | |||
==Synthèse des articles précédents== | |||
L'importance de l'écriture collaborative comme outil de construction du savoir collectif est clairement démontré ou soutenu par l'ensemble des recherches et il est surprenant que l'on ne trouve pas plus d'article en français sur cette thématique. | |||
Pour synthétiser l'apport des articles précédents, il faut souligner la fréquence élevée d'écriture collaborative en entreprise plus de 85 % des documents sont issus d'une travail collaboratif. L'écriture collaborative est une tâche qui impose une charge de travail supplémentaire non négligeable, de plus elle peut générer des conflits socio-affectifs difficile à réguler par le fait de la distance des interlocuteurs. Elle permet d'obtenir un meilleur résultat en terme de document final. | |||
La distinction entre écriture collaborative en formation et l'écriture collaborative en entreprise est vraiment un élément important qui n'est souvent pas pris en compte. Les différences sont principalement les enjeux de pouvoir et la plus grande hétérogénéité des niveaux de formation et de l'origine professionnelle des participants à ces processus d'écriture. L'influence de l'environnement sur l'écriture collaborative ou la comparaison entre plusieurs milieux de travail est un facteur important à prendre en compte dans la compréhension des processus d'écriture collaborative. | |||
La dimension d'intertextualité est un aspect important relevé par les différents auteurs. La capacité des collaborateurs à se mobiliser en vue de collaborer et de réguler les conflits sociaux-cognitifs générés par les controverses est un vrai facteur de construction de connaissance collective. La notion de compétence métaco-gnitive ou réfléxivité collective mobilisée ou générée par ce type de démarche est soulignée par plusieurs auteurs. | |||
====Les caractéristiques de l'écriture collaborative==== | |||
*'''Les caractéristiques du logiciel mobilisé''' et la tension flux d'information et structure des connaissances. Une recherche a souligné une manière de décrire le fonctionnement du logiciel en mettant en évidence trois fonctions principales qui sont l'envoi de données, la réception des données et leur intégration au document central. En soulignant le caractère volontaire ou automatique de ces trois fonctions. Cette manière de décrire le fonctionnement spécifique et les options du logiciel d'écriture permettent de souligner l'importance aussi de celui-ci dans la pratique de l'écriture collaborative. | |||
*'''La caractéristique temporelle:''' Synchrone et Asynchrone | |||
*'''La caractéristique géographique:''' Proximité - Eloignement | |||
====Les activités ou modalités mobilisées==== | |||
* Brainstorming: Développer de nouvelles idées | |||
* Converging on brainstorming: Décider quoi faire avec les nouvelles idées produites par le brainstorming | |||
* Rédaction: Rédiger | |||
* Révision: Réviser | |||
* Outlining: Construire le plan du document final | |||
* Reviewing: Annoter le style, la grammaire, le style, les sections etc... | |||
* drafting: Faire un brouillon, les pré-textes | |||
* Copyediting: Finaliser le document, l'organiser, le rendre homogène. | |||
=====Le contrôle du document tout au long de son élaboration===== | |||
*Contrôle centralisé: Une personne assure l'évaluation et le contrôle du document | |||
*Contrôle en relais: Chacun contrôle une étape | |||
*Contrôle indépendant: Chacun contrôle une partie du document | |||
*Contrôle partagé: Chacun contrôle à tout moment l'ensemble du travail. | |||
=====Les rôles et la gestion du pouvoir tout au long de l'activité===== | |||
*Écrivain: la rédaction | |||
*Consultant: L'expert | |||
*Éditeur: Celui qui rend le résultat en assure l'homogénéité | |||
*Correcteur: Les corrections | |||
*Team leader: Un leader dans l'équipe de travail | |||
*Superviseur: Supervise le processus sans intervenir sur le contenu | |||
=====Les stratégies misent place pour coordonner le groupe===== | |||
*La rédaction individuelle qui conduit à un consensus simple ( PV de réunion) | |||
*La rédaction séquentielle: Chacun travaille à son tour sur le document à des moments distincts | |||
*La rédaction en parallèle horizontale: Chacun travaille sur une partie du document durant la même période et ensuite on relie les différentes partie du document. | |||
*La rédaction parallèle stratifiée: Chacun travaille au même moment mais sur un axe différent, suivant ces compétences. Un planifie, l'autre rédige et un dernier corrige par exemple. | |||
*La rédaction réactive: C'est une rédaction commune sur un document unique ou chacun intervient sur l'ensemble du document et sans distinction de rôle. | |||
* La construction parallèle "Copier - Coller" : Les auteurs copient sur un document final leurs apports individuels les un derrière les autres. | |||
* La construction parallèle "Puzzle" Chacun participe en copiant-collant des éléments de son propre document et en les éparpillant dans le document final. | |||
* La construction séquentielle sommative: Un participant propose un document de départ et chacun y ajoute son apport sans interaction entre les participants. Un peu comme dans une chaîne de montage. | |||
* La construction séquentielle Intégrée: La démarche est la même que lors de la démarche précédente, mais par contre une discussion s'ouvre sur les corrections et les différences d'apport au document de départ. Le but est d'arriver à un consensus sur le document final. | |||
*La construction intégrée: La rédaction est synchrone, elle est basée sur un échange au travers d'un chat. Chacun participe, corrige, change en temps réel le document. | |||
les stratégies asynchrones sont généralement les plus mobilisée par les participants aux différentes recherches. De plus les participants font de préférence appel à des logiciel déjà maîtrisé tel que word. | |||
Un indicateur clé susceptible de rendre compte de la manière dont les collaborateurs se mobilisent sur un projet d'écriture collaborative est la façon dont ils échangent les documents. | |||
'''Quelques questions en suspend ?''' | |||
La notion temporelle Synchrone et Asynchrone demeure une notion un peu délicate à définir exactement, car certain dispositif asynchrone sont utilisé en en mode synchrone et certain dispositif synchrone sont utilisé en mode asynchrone. Donc la dimension de l'usage est fondamentale dans la mobilisation des outils technologiques. C'est peut-être d'ailleurs une des lacunes des recherches que j'ai présenté, celle de ne pas prendre suffisamment en compte la notion d'usage tel que la définit Rabardel. Voir à ce sujet l'article de Cerratto (2009, p.166) et bien sur l'article de Rabardel (2009, p.16.) dans lequel il souligne l'effet de l'usage sur les fonctionnalités mobilisées de l'artefact: ''le second mouvement d'instrumentalisation, est celui par lequel un sujet met en forme, on pourrait dire conforme à sa personne, ce qui lui est donné de l'extérieur pour en faire son propre instrument. La conformation à soi-même suppose, d'une part, une insertion du sujet dans les formes des artefacts telles qu'elles lui sont données ou proposées, d'autre par une subversion de ces formes ou de leur sens. Ce second aspect peut se traduire par des changements de fonctions, le développement de fonctions nouvelles ou au contraire l'abandon de fonctions prévues. Cela peut passer aussi par la transformation de la structure, voire du comportement de l'outil ou du système technique, etc.'' | |||
''Texte italique'' | |||
==L'avis d'un chercheur== | ==L'avis d'un chercheur== | ||
==Conclusion== | ==Conclusion== | ||
En conclusion, l'écriture collaborative nécessite pour les concepteurs de formation en entreprise de rester le plus près possible des compétences et des logiciels déjà mobilisés par les collaborateurs. En effet, la complexité de la rédaction collective imposent pour les participants de tels efforts d'adaptation déjà simplement en vue de réaliser un document commun qu'il faut semble t'il limiter au maximum les apprentissages complémentaires en vue de s'adapter au logiciel. | |||
On peut regretter que les auteurs ne donnent pas plus d'importance à l'analyse de l'impact de l'utilisation de l'email sur l'écriture collaborative. En effet, l'email est une manière de communiquer fondamentale en entreprise et sa mobilisation a certainement un effet important sur l'écriture collective en entreprise. Dans les organisations la multiplicité des voies de communication repérée par certaine auteurs mériteraient aussi que l'on s'y attarde pour mieux analyser de quelle manière la communication tout simplement s'organise. Ce sont des liées aussi à cette dimension du contexte de l'écriture collaborative. | |||
L'aspect définition du lexique ou du vocabulaire n'a pas été étudié dans les recherches consultées. Pourtant les caractéristiques linguistique pourraient tout à fait faire l'objet d'une analyse fine dans ce type de démarche d'apprentissage. | |||
Je considère à la fin de la rédaction de cet article que l'écriture collaborative est une entrée fondamentale de l'approche des dispositifs voué à l'émergence ou aux stockage de savoirs collectifs. je ne peux donc qu'encourager le lecteur à compléter ou à apporter ces commentaires sur cet articles directement sur l'espace discussion de cette page. | |||
====Grille de Synthèse de caractéristiques de l'écriture collaborative et l'activité collective.==== | |||
Cette grille est inspirée des questions de Theureau sur l'activité collective et j'ai tenté de synthétisé les éléments clés à observer dans une activité d'écriture co-élaborative. Cette grille est une synthèse qui permet de lister de manière distincte les différentes questions que l'on peut se poser en observant ou en décrivant une activité d'écriture collaborative. Cette liste est une synthèse entre les éléments de l'article et l'apport de Theureau sur l'analyse de l'activité collective (Theureau, 2004, p.64) | |||
'''Les caractéristiques de l'écriture collaborative''' | |||
* '''Comment les acteurs collaborent-ils, face à face, au téléphone, etc.?''' | |||
'''Les activités ou modalités mobilisées''' | |||
* Brainstorming: Développer de nouvelles idées | |||
* Converging on brainstorming: Décider quoi faire avec les nouvelles idées produites par le brainstorming | |||
* Rédaction: Rédiger | |||
* Révision: Réviser | |||
* Outlining: Construire le plan du document final | |||
* Reviewing: Annoter le style, la grammaire, le style, les sections etc... | |||
* drafting: Faire un brouillon, les pré-textes | |||
* Copyediting: Finaliser le document, l'organiser, le rendre homogène. | |||
'''Comment s'articulent les phases individuelles et collectives de travail ?''' | |||
'<nowiki/>'''Les stratégies misent place pour coordonner le groupe'''' | |||
* La rédaction individuelle qui conduit à un consensus simple ( PV de réunion) | |||
* La rédaction séquentielle: Chacun travaille à son tour sur le document à des moments distincts | |||
* La rédaction en parallèle horizontale: Chacun travaille sur une partie du document durant la même période et ensuite on relie les différentes partie du document. | |||
* La rédaction parallèle stratifiée: Chacun travaille au même moment mais sur un axe différent, suivant ces compétences. Un planifie, l'autre rédige et un dernier corrige par exemple. | |||
* La rédaction réactive: C'est une rédaction commune sur un document unique ou chacun intervient sur l'ensemble du document et sans distinction de rôle. | |||
* La construction parallèle "Copier - Coller" : Les auteurs copient sur un document final leurs apports individuels les un derrière les autres. | |||
* La construction parallèle "Puzzle" Chacun participe en copiant collant des éléments de son propre document et en les éparpillant dans le document final. | |||
* La construction séquentielle sommative: Un participant propose un document de départ et chacun y ajoute son apport sans interaction entre les participants. Un peu comme dans une chaîne de montage. | |||
* La construction séquentielle Intégrée: La démarche est la même que lors de la démarche précédente, mais par contre une discussion s'ouvre sur les corrections et les différences d'apport au document de départ. Le but est d'arriver à un consensus sur le document final. | |||
* La construction intégrée: La rédaction est synchrone, elle est basée sur un échange au travers d'un chat. Chacun participe, corrige, change en temps réel le document. | |||
* '''Comment les communications participent t'elles aux actions ?''' | |||
* '''Jusqu'à quel point et comment les acteurs se comprennent-ils ?''' | |||
'''Les acteurs ont-ils des rôles différents, est si oui lesquels ?''' | |||
'<nowiki/>'''Les rôles et la gestion du pouvoir tout au long de l'activité'''' | |||
* Écrivain: la rédaction | |||
* Consultant: L'expert | |||
* Éditeur: Celui qui rend le résultat en assure l'homogénéité | |||
* Correcteur: Les corrections | |||
* Team leader: Un leader dans l'équipe de travail | |||
* Superviseur: Supervise le processus sans intervenir sur le contenu | |||
'''Quels sont les facteurs, dans l'environnement matériel et social, dans les ma-chi-nes, dans les caractéristiques ou l'état instantané des acteurs, qui contraignent le déroulement du travail collectif ''' | |||
'''Le contrôle du document tout au long de son élaboration''' | |||
* Contrôle centralisé: Une personne assure l'évaluation et le contrôle du document | |||
* Contrôle en relais: Chacun contrôle une étape | |||
* Contrôle indépendant: Chacun contrôle une partie du document | |||
* Contrôle partagé: Chacun contrôle à tout moment l'ensemble du travail. | |||
'''Comment la différence de savoir entre les acteurs se traduit-elle ?''' | |||
'''Comment les acteurs apprennent - ils les uns des autres ?''' | |||
'''Jusqu'à quel point le travail collectif est-il efficace, source de satisfaction pour les acteurs ?''' | |||
'''Quels sont les facteurs, dans l'environnement matériel et social, dans les ma-chi-nes, dans les caractéristiques ou l'état instantané des acteurs, qui contraignent le déroulement du travail collectif ?''' | |||
'''Les caractéristiques du logiciel mobilisé ''' | |||
* La caractéristique temporelle: Synchrone et Asynchrone | |||
* La caractéristique géographique: Proximité – Éloignement | |||
* Les Caractéristiques Réception – Envoi – Intégration. | |||
'''Dans le cas de relations de service, comme celles du travail infirmier, du travail de guichet ou d'accueil et d'assistance téléphoniques,en quoi et comment les "clients" participent t'ils au travail collectif ?''' | |||
'''Comment le travail collectif participe-t'il à la genèse d'accidents ?''' | |||
Theureau, J. ( 2004) Méthode élémentaire le cours d’action Toulouse : Octares | |||
== Bibliographie == | == Bibliographie == | ||
*Charlier, B., et Daele, A. (2006). Pourquoi les communautes d’enseignants aujourd’hui ? in | *Balpe, J-P. & Christin, A-M. (2010) Ecriture In Encyclopedia Universalis 2010 version DVD-ROM | ||
*Bremner, S. (2010) Collaborative writing: Bridging the gap between the textbook and the workplace. ''English for Specific Purposes'', 29, 121-132 | |||
*Bronckart, J.- P., (2001), S’entendre pour agir et agir pour s’entendre, in Baudoin & Friedrich (Eds).'' Théories de l’action en éducation.'' Bruxelles : Editions De Boeck Université,(pp. 133 – 154). | |||
*Bronckart, J-P., (2004) Pourquoi et comment analyser l'agir verbal et non verbal en situation de travail in Bronckart, J-P. (Ed).'' Agir et discours en situation de travail'' ( Cahiers de la section des sciences de l'éducation N. 103). Genève: Université de Genève | |||
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*Charlier, B & Peraya D. (2007) Transformation des regards sur la recherche en technologie de l'éducation. Bruxelles: Deboeck | *Charlier, B & Peraya D. (2007) Transformation des regards sur la recherche en technologie de l'éducation. Bruxelles: Deboeck | ||
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*Dillenbourg, P., Poirier, C., et Carles, L. (2003). Communautes virtuelles d’apprentissage : ejargon ou nouveau paradigme ? In Taurisson, A., | *Dillenbourg, P., Poirier, C., et Carles, L. (2003). Communautes virtuelles d’apprentissage : ejargon ou nouveau paradigme ? In Taurisson, A., & Sentini, A. « Pédagogiques.Net. L’essor des communautés virtuelles d’apprentissage. » Montreal, Presses. (p. 9-47) [http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/staf11/textes/Dillenbourg03.pdf Communautés virtuelles d'apprentissage] | ||
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*Habermas, J. ( 1981 -1987) Théorie de l'agir communicationnel Tome 2 Pour une critique de la raison fonctionnaliste. Paris: Fayard | *Habermas, J. ( 1981 -1987) Théorie de l'agir communicationnel Tome 2 Pour une critique de la raison fonctionnaliste. Paris: Fayard | ||
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*Henri, F. et Lundgren-Cayrol, K. (2001). Apprentissage collaboratif à distance. PUQ. | *Henri, F. et Lundgren-Cayrol, K. (2001). Apprentissage collaboratif à distance. PUQ. | ||
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===Education permanente France=== | ===Education permanente France=== | ||
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==Ressources web== | ==Ressources web== | ||
=== Spécifique écriture collaborative === | |||
*[http://hal.inria.fr/docs/00/12/92/22/PDF/eiswt142.pdf New work Modes for Collaborative writing] | |||
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Collaborative_writing Collaborating writing sur Wikipedia.org] | |||
*[http://www.francoisguite.com/2007/06/lecriture-collaborative-en-classe/ Ecriture collaborative en classe] | |||
*[http://pbworks.com/ Online Team collaboration] | |||
*[http://www.kolabora.com/news/2007/03/01/collaborative_writing_tools_and_technology.htm Writing tools and technology Kolabora.com] | |||
*[http://edutechwiki.unige.ch/en/Writing-to-learn Writing-to-learn sur Edutechwiki en anglais] | |||
*[http://woinville.loria.fr/sams/html/Publications/index.html Sams synchronous Asynchronous Multi-synchronous Environnements] | |||
=== Divers === | |||
*[http://eprints-scd-ulp.u-strasbg.fr:8080/685/01/th%C3%A8sedefnovembre2006.pdf Forum virtuels : source de création et de diffusion des connaissances et nouvelle organisation productive ?] | *[http://eprints-scd-ulp.u-strasbg.fr:8080/685/01/th%C3%A8sedefnovembre2006.pdf Forum virtuels : source de création et de diffusion des connaissances et nouvelle organisation productive ?] | ||
*[http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/41/75/23/PDF/TYNE_ASDIFLE.pdf Distance communicative] | *[http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/41/75/23/PDF/TYNE_ASDIFLE.pdf Distance communicative] | ||
*[http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/henri_charlier.htm Henri, F. & Charlier, B. (2005)L'analyse des forums de discussion Pour sortir de l'impasse Site http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/henri_charlier.htm consultation 26.11.2009] | *[http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/henri_charlier.htm Henri, F. & Charlier, B. (2005)L'analyse des forums de discussion Pour sortir de l'impasse Site http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/henri_charlier.htm consultation 26.11.2009] | ||
*[http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/olivier_caviale.htm Caviale, O. (2005) Les traces d'échanges en ligne sur une liste de diffusion disciplinaire: un reflet pratiques ? Site http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/olivier_caviale.htm consultation 26.11.2009] | *[http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/olivier_caviale.htm Caviale, O. (2005) Les traces d'échanges en ligne sur une liste de diffusion disciplinaire: un reflet pratiques ? Site http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/olivier_caviale.htm consultation 26.11.2009] | ||
*[http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/bhkb.htm Huynh-Kim-Bang, B. (2005) Les outils d'analyse des forums d'apprentissage Site: http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/bhkb.htm consultation 26.11.2009] | *[http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/bhkb.htm Huynh-Kim-Bang, B. (2005) Les outils d'analyse des forums d'apprentissage Site: http://www.dep.u-picardie.fr/sidir/articles/bhkb.htm consultation 26.11.2009] | ||
*[http://www.archipress.org/levy/cyberculture/cybercult.htm Cyberculture, rapport au Conseil de l'Europe de Pierre Lévy. Paris, Odile Jacob, 1998. ] | *[http://www.archipress.org/levy/cyberculture/cybercult.htm Cyberculture, rapport au Conseil de l'Europe de Pierre Lévy. Paris, Odile Jacob, 1998.] | ||
*[http://lidil.revues.org./index2333.html Echanges exolingues via internet et appropriation des langues-cultures http://lidil.revues.org./index2333.html consulté le 14.11.2009] | *[http://lidil.revues.org./index2333.html Echanges exolingues via internet et appropriation des langues-cultures http://lidil.revues.org./index2333.html consulté le 14.11.2009] | ||
* [http://w3.u-grenoble3.fr/espace_pedagogique/Chap6-defis.pdf Analyse sémio-pragmatique des forums pédagogiques sur internet http://w3.u-grenoble3.fr/espace_pedagogique/Chap6-defis.pdf consulté le 14.11.2009] | * [http://w3.u-grenoble3.fr/espace_pedagogique/Chap6-defis.pdf Analyse sémio-pragmatique des forums pédagogiques sur internet http://w3.u-grenoble3.fr/espace_pedagogique/Chap6-defis.pdf consulté le 14.11.2009] | ||
* [http://alsic.revues.org/index154.html#tocto2n8 Quintin, J-J. & Masperi M. (2006) Analyse d'une formation plurilingue à distance: actions et interactions consulté 23.11.09 http://alsic.revues.org/index154.html#tocto2n8] | * [http://alsic.revues.org/index154.html#tocto2n8 Quintin, J-J. & Masperi M. (2006) Analyse d'une formation plurilingue à distance: actions et interactions consulté 23.11.09 http://alsic.revues.org/index154.html#tocto2n8] | ||
* [http://www.activites.org/v1n2/salembier.pdf Salembier, P. & Zouinar, M. (2004) Intelligibilité mutuelle et contexte partagé @ctivités, volume 1, numéro 2] | |||
[[Catégorie:Collaboration ou apprentissage collaboratif]] | [[Catégorie:Collaboration ou apprentissage collaboratif]] | ||
[[Catégorie:Socio-économique et organisation]] | [[Catégorie:Socio-économique et organisation]] | ||
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=== Lien Wiki en anglais === | === Lien Wiki en anglais === | ||
[http://edutechwiki.unige.ch/en/collective_writing Ecriture collective Edutechwiki en anglais] | *[http://edutechwiki.unige.ch/en/collective_writing Ecriture collective Edutechwiki en anglais] | ||
*[http://edutechwiki.unige.ch/en/Collective_intelligence Intelligence collective Edutechwiki en anglais] | |||
==Références== | |||
[http:// | [http://www.cnrtl.fr/definition/forum Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales] | ||
[http://www. | == Outils en ligne pour l'écriture collaborative == | ||
*[http://www.mediawiki.org/wiki/MediaWiki/fr MediaWiki] | |||
*[http://docs.google.com/ Google document] | |||
*[http://wave.google.com/ Google wave] | |||
*[http://writer.zoho.com/home?serviceurl=/index.do Writer Zoho] | |||
*[http://writeboard.com/ Writeboard] | |||
*[http://www.macupdate.com/info.php/id/11321 SubEtaEdit 3.5.2] |
Dernière version du 19 mars 2020 à 00:04
Resumé - Abstract
Cet article tente de mettre en évidence comment est décrite dans les recherches actuelles le concept d'écriture collaborative et quelle manière elle peut être observée ou analysée par le formateur d'adulte dans les organisations et les entreprises. This article attempts to highlight what is described in current research under the concept of collaborative writing and how it can be observed or tested by the trainer in adult organizations and businesses. mots clé : écriture collaborative, Co-élaborative, colaborative writing, wiki, écrire pour apprendre, |
Historique et contexte
Introduction
Au milieu du tourbillon des nouvelles technologies en réseaux et des possibilités qu'offrent les nouveaux outils communautaires en ligne ( communauté d'apprentissage ), forum, chat, espace e-learning. Le rapport à l'écriture individuelle et collective est profondément impacté. Tous les auteurs sont d'accord sur ce point. Pourtant au sein de ce courant très enthousiasmant, des difficultés importantes et des échecs plus ou moins retentissants posent la question de l'écriture collective. L'illusion qui apparaît dans certains articles ou ouvrages semble être croire que la connaissance sur internet se génère toute seule, sans effort de structuration. L'illusion que cette structuration se fait d'elle- même ou peut - être simplement que ce travail peut-être dévolu aux programmes ou aux interfaces logicielle génère beaucoup d'incompréhension de la part des participants. Je ne partage pas du tout cette impression, ma conviction et mon expérience m'ont convaincu de la nécessité d'apprendre à structurer à co-élaborer le savoir en utilisant les instruments des nouvelles technologies. Collaboration, Co-élaborer nécessite le travail ( En latin laboro : travailler, se fatiguer, s'efforcer de, être en peine.) En plus de la dimension de "labor", de peine, de difficulté. Il existe une dimension temporelle, qu'on ne peut négliger. Co-élaborer un savoir sur internet ou intranet nécessite du temps, beaucoup de temps.
But
Le but de cet article est donc de chercher à mettre en évidence ce que nous savons, aujourd'hui de l'écriture collaborative dans les organisations. En effet, le formateur d'adulte pourra trouver dans cette compétence, un des fondements de l'émergence des savoirs collaboratifs en entreprise. Cet article est la suite d'une série de trois articles qui consistaient à mettre en évidence les avantages et les inconvénients des outils de partage et d'échange en ligne (Facteurs de réussite d'un forum, Analyse économique des dispositifs en ligne, Écriture collaborative)dans les formations pour adulte. La thématique centrale de ce travail s'est concentrée sur l'utilisation des forums. Aujourd'hui après une année de réflexion, je peux dire que ce travail se termine par un intérêt marqué pour la mobilisation de l'outil wiki comme outil de mobilisation et d'apprentissage d'une écriture collaborative.
Définition et enjeux
L'écriture dans le cadre du modèle théorique Vygotskien est considérée comme un instrument psychologique de développement de l'individu. Ce développement exige une transformation de l'utilisation du langage qui passe d'une communication située et dirigée vers un interlocuteur présent, vers un travail de rationalisation qui a pour adressage une ou des personnes qui ne se trouve pas dans l'environnement immédiat de l'auteur du message. Vygotski parle d'algèbre du langage... (1985, p.260), il voit dans le langage l'instrument qui permet à l'enfant d'accéder au plan abstrait le plus élevé du langage, réorganisant même le système psychique du langage oral. Pour Vygotski le langage écrit est par conséquent "un discours monologue" avec un interlocuteur imaginaire ou seulement figuré. Vygotski s'est aussi intéressé aux étapes du processus d'écriture individuel qui passe par la rédaction de brouillon. Ces brouillons permettent progressivement la construction d'un écrit définitif. L'écriture est donc clairement pour Vygotski un outil qui permet le développement de l'intelligence de l'individu par un processus de réorganisation de ses compétences. C'est Schneuwly ( 2008) qui souligne l'importance de l'écriture en tant qu'instrument de développement de l'intelligence faisant appel à deux types ensembles: Les outils techniques et les outils semiotiques. Les outils sémiotiques ayant pour but, non pas de changer l'environnement, mais pour objet de d'agir sur autrui et sur soi.
Balpe, J-P. et Christin, A-M. définissent l'apparition de cette nouvelle forme d'écriture collective dans leur article sur universalis 2010 en ces termes:
" Si l'informatique bouleverse la pratique quotidienne et commune de l'écriture, son action est plus profonde encore en ce qui concerne l'écriture littéraire. Certains écrivains n'ont pas tardé à se rendre compte des possibilités nouvelles que cet outil permettait, des effets qu'ils pouvaient en obtenir dans leur domaine. Beaucoup d'entre eux se sont bien entendu servis des particularités de l'hypertexte pour concevoir des récits non linéaires. Sont ainsi apparus des textes interactifs, dans lesquels un lecteur agit sur ses parcours de lecture en induisant, par ses réponses aux propositions de l'ordinateur, des variations textuelles diverses ou en modifiant le déroulement des textes qu'il lit, parfois même leur contenu. Dans un texte interactif, il est tout à fait concevable qu'un lecteur ne rencontre jamais deux fois les mêmes séquences de textes. Ceux-ci deviennent les produits d'une lecture réellement active induite par les comportements du lecteur. Un texte interactif ne prend sens qu'au travers de la lecture. Plus que n'importe où ailleurs, la signification passe ici par l'élaboration du sens au travers de réseaux d'indices. Le texte est nécessairement à faire, porteur de potentialités latentes que la participation du lecteur accepte – ou non – de révéler.La délocalisation du signal, elle, ouvre sur les « réseaux d'écriture » – écriture collective d'écrivains sur les mêmes textes qui n'appartiennent plus à un seul d'entre eux, mais à l'ensemble. Plusieurs écrivains ont aussi réalisé des œuvres exploitant la mobilité comme composante majeure de la lecture, avec toutes ses conséquences : irruption de la temporalité comme modalité de transformation du texte, partie intégrante de la constitution d'un sens. Le lecteur est confronté à une écriture en modification perpétuelle qui, sans être dénaturée, ne peut être imprimée au sens classique du terme. La mobilité du signal permet la typographie dynamique." (2010)
Dans le développement des outils de co-élaboration des savoirs au sein des organisations et des entreprises. Une nouvelle modalité de travail est apparue progressivement. C'est la co-élaboration écrite de projet au sein d'unité, d'un secteur ou d'une organisation. Cette fonction de co-élaboration des savoirs collectifs nécessite l'apprentissage de nouvelles compétences et l'usage de nouveaux instruments. Le wiki est la forme de dispositif qui fait le plus appel à cette dimension de l'écriture collective. Cette pratique de co-élaboration des savoirs par l'écriture collective est un des enjeux majeurs de l'apprentissage de ces nouvelles formes de travail en commun. Cette co-élaboration de sens commun passe par la construction progressive de connaissance sous forme écrite et leur diffusion à un groupe plus ou moins élargi de lecteur.
Cette démarche d'écriture co-élaborative ou collaborative nécessite de prendre en compte différentes dimensions de la rédaction publique. Tel que le contexte de réalisation, le destinataire de l'écrit, ainsi que l'influence souvent transparente du concepteur du logiciel mobilisé. Une dimension difficile à cerner et pourtant cruciale est l'influence des cotextes, des textes qui ont précédé ou qui servent d'exemple dans le groupe ou l'organisation oú a lieu cette rédaction. Une citation de J-P Bronkhart ( 2004) permettra au lecteur d'être attentif à la dimension architextuelle de la rédaction, l'article ne pourra pas aller plus loin dans l'exposition de ce concept et j'invite le lecteur donc à ce référent à cet article si il cherche à approfondir cette thématique. " Un deuxième résultat a consisté en la conceptualisation des conditions de mise en oeuvre des textes par un ou plusieurs actants. Notre approche pose d'abord la préexistence de genres de textes élaborés par les générations précédentes, et organisés en un répertoire de modèles que nous qualifions d'architexte ( en italique dans le texte) d'une communauté langagière. Ces modèles de genres ont certes des caractéristiques sémiotiques plus ou moins clairement identifiables, mais ils sont aussi porteurs d'indexations sociales: dans la mesure oú chaque genre a nécessairement fait l'objet d'évaluations sociales, il se trouve réputé mobilisable, dans telle ou telle situation d'interaction ou encore affecté d'une certaine valeur esthétiques." (2004, p.82) Exposer son écrit, sa réflexion est un exercice délicat et générateur de tension et stress pour le rédacteur néophyte qui n'est pas habitué à exposer son écrit au regard d'autrui. Ainsi les personnes qui doivent intervenir dans l'interligne d'une écriture individuelle et mettre leurs marques ou leurs traces dans les empreintes laissées par d'autres écrivains sont confrontés à un exercice difficile qui demande à être apprivoisé. Le gain d'une telle démarche d'écriture au sein d'un collectif en terme de sécurité individuelle, plus particulièrement sur le plan psychologique est très important. Dans un environnement en perpétuel changement, la possibilité d'écrire en commun permet de poser des structures et des balises utiles à l'action collective. Dépasser le prescrit, tout en générant un cadre sécurisant pour l'activité dans le réel trouve dans les démarches d'écriture co-élaborative un instrument intéressant et qu'il est possible de mobiliser à moindres frais, quand la phase d'apprentissage est dépassée. Cet article conclut une série de trois articles ... les premiers ont abordé la question des forums et du coût des formations en ligne. Il termine une démarche de formation annuelle autour des recherches en technologie de l'éducation et vient conclure aussi une démarche de mémoire dont la thématique était l'émergence du savoir collaboratif en entreprise et dans les organisations en général.
- Apprendre à écrire ensemble
Agir pour s'entendre et s'entendre pour Agir
L'article de Jean-Paul Bronckart " S'entendre pour agir et agir pour s'entendre" (2001) tend une toile de fond théorique dans laquelle se déploient les recherches et les enseignements des sciences de l'éducation à l'université de Genève. C'est le paradigme Vygotskien de l'interactionnisme socio-discursif qui nourrit aussi cet article. Le regard que l'on porte sur l'importance de l'écriture co-élaborative nécessite la prise en compte de la dimension chronologique diachronique et non pas simplement synchronique. Les outils tel que le wiki offre la possibilité à un collectif de faire évoluer les savoirs au travers du temps et surtout à travailler la montée en généralité des savoirs pratiques et quotidiens. Deux écoles s'affrontent dans le domaine de la formation sur l'émergence et la transmission des savoirs tel que le décrit Jean-Paul Bronckart (2001):
" Pour certains, la discipline devrait se contenter de cette tâche, et accepter dès lors que son statut rebelle de l'ingénérie didactique. Une telle position s'adosse en réalité à l'idéologie selon laquelle l'éducation-formation constituerait une démarche non problématique de transmission de savoirs non discutables, et c'est bien cette idéologie qui oriente la logique applicationniste préconisée par Piaget aussi bien que par Skinner. Mais si l'on considère que les savoirs, même savants, sont toujours discutables, que les processus de transmission sont complexes et problématiques, et que leurs enjeux sont en permanence à repenser à la lumières des évolution réelles des sociétés, alors il y a place pour une science véritable dont l'objet est constitué par les processus de médiation formative, tels que sont conçus , gérés et mis en place par les sociétés humaines. " (p.138)
Ainsi le savoir et son élaboration est impliquée dans une processus itératif qui impose au formateur d'accompagner les apprenants dans une processus d'élaboration sur le long terme des savoirs collectifs. Ceux-ci étant toujours soumis à l'évolution de leur environnement. C'est inspiré par la théorie d'Habermas sur l'agir communicationnelle et sa fonction d'organisation des groupes sociaux et de leurs activités que Jean-Paul Bronckart (2001) pense les instruments de communication et les échanges permettant à un collectif d'agir sur une base commune.
" Si la pratique des signes est ainsi constitutive, simultanément, des entités collectives que constituent les textes et les mondes formels de connaissances, et des entités individuelles que constituent la pensée des personnes, il est essentiel d'ajouter que ces constitutions ne sont jamais définitives. C'est qu'en effet, par le fait même qu'elle est un produit des négociations sociales, la valeur déclarative des signes ne peut être considérée comme stable que momentanément, synchroniquement, dans un contexte social, historique et linguistique déterminé. Le propos de cet article et de ce numéro montre, par exemple, à quel point la valeur de mots comme "activité", "action", " intention", etc., est en permanence à rediscuter et il en va de même de la valeur de tout signe, comme ne atteste l'inéluctable évolution des langues naturelles ( Saussure, op,cit.). Dés lors, le développement des connaissances humaines se présente comme un processus permanent de mise en interface et de négociation entre la valeur attribuée à un signe par une personne individuelle et les valeurs attribuées à ce même signe dans les différents pré-construits collectifs. C'est pour cette qu'il n'y a de vérité des signes que dans l'interaction, que la rationalité de nos connaissances n'est en ce sens qu'un produit d'un processus d'entente qui se renouvellent perpétuellement, et qui porte notamment sur la définition des conditions de validation de ces connaissances par confrontation aux empires du monde réel. Et c'est pour cette raison que si le processus d'entente langagière rend possible l'agir collectif, la connaissance du statu de cet agir, et notamment la connaissance du statut et des actions et des agents, est perpétuellement à ré-élaborer, et se trouve inéluctablement codifiée de manière différenciée dans les divers lieux d'inscription évoqués précédemment." (p. 148)
Sélection d'articles et recherches sur le sujet
une articulation entre ces deux parties serait utile dper
Conditions de fonctionnement des communautés dans des espaces numériques
Laferrière, Th. et Nizet, I. (2006) Conditions de fonctionnement des communautés dans des espaces numériques. In Daele, A. et Charlier, B. (Ed.) Comprendre les communautés virtuelles d'enseignants (pp.157-175). Paris: L'harmattan
Les auteurs soulignent les conditions d'ordre conversationnel qui génère une co-élaboration de savoir dans des processus écrits en ligne forum ou autres.
" Il faut pousser l'analyse au niveau des échanges pour mieux comprendre les conditions ( niveau micro) qui font en sorte qu'un participant (agent) médiatise culturellement, à l'aide du langage écrit et du forum électronique (outils), son expérience et ses connaissances relatives à une question ou un problème donné (objet) pour poser et résoudre ce problème et ainsi faire avancer sa compréhension d'un activité donnée ainsi que celle de ses pairs ou collègues (Engeström, 1987; Lewis, 1997 ). Dans un tel contexte organisationnel, l'intensité de l'interaction ne tient pas seulement à la fréquence des échanges mais aussi à leur capacité à influencer le cheminement conceptuel du ou des paris ou collègues ( effet structurant et tranformateur de l'information et de l'interprétation)...Que ce soit dans une communauté de pratique, une communauté d'apprentissage, voire une communauté d'élaboration de connaissances, nous avançons que la co-construction de connaissances est la condition incontournable au niveau conversationnel pour un fonctionnement efficace. C'est une condition dynamique et à travers de laquelle se manifeste, à un niveau fin , la participation de l'individu. Elle se produit à travers le partage de connaissance déjà acquises, le développement d'interactions génératrices de connaissances et une distribution du savoir entre les participants." (p. 162).
Cette dynamique est une condition clé du processus d'écriture collaborative, en effet celle-ci exige un engagement important des participants. Cette dynamique se traduit pour les auteurs par trois axes: les interactions qui manifestent que les participants établissent diverses connexions entre eux, les interactions qui manifestent que les participants génèrent des controverses et les transactions qui manifestent une appropriation des outils tant conceptuels que techniques en jeu durant les interactions.
" Nous en dégageons qu'un premier aspect à observer en matière de co-construction de connaissances est l'élaboration d'une structure de communication dans laquelle les interactions visent le développement d'une connexion de base entre les participants. Ce sont les contributions à caractère socioaffectif au sein du du forum électronique. Un deuxième aspect est la démarche socio-cognitive par laquelle les participants " déposent " dans l'espace numérique leurs croyances et connaissances et prennent connaissance des propos des autres ( extension ). Un troisième aspect est la négociation du sens incluant l'actualisation des convergences et des divergences et la manifestation des effets résultant des interventions entre des pairs au plan de la cognition individuelle ou distribuée ( appropriation ). Ces derniers ne sont pas toujours explicites. " (p.163).
Les auteurs concluent l'article en soulignant que la condition fondamentale de l'élaboration collective de savoir sur les espaces virtuels nécessite une motivation forte de la part des participants. Ils définissent trois conditions de réussite de ses espaces:
- Engagement mutuel
- Entreprise conjointe
- Répertoires partagés de ressources
Les auteurs soulignent aussi que la co-élaboration de savoir collectif peut-être considéré comme finalité et comme élément de mobilisation du collectif lui-même.
New Work Modes for Collaborative Writing
Skaf-Molli, H., Ignat, C-L., Rahhal, C., Molli, P. New Work Modes for Collaborative Writing Author manuscript, published in " International Conference on Entreprise Information Systems and Web Technologies, EISWT-07, USA: Orlando. consulté le 10 avril 2010 sur le site: http://hal.inria.fr/inria-00129222/en/
Introduction CW = Collaborative writing
CW collaborative writing est un phénomène en plein développement pour les auteurs, sous diverses formes, modalités, outils et technologies et cela dans des communautés de plus en plus diverses. Pour les auteurs ils existent de multiples définitions du terme collaborative writing. Une définition serait : "CW is the process of two or more people working together to create a complex document" (p.1). Les avantages de l'écriture collaborative sont : réduire le temps de finalisation d'un document, réduire le nombre d'erreur, intégrer une multitude de compétences, ainsi que le fait d'obtenir un texte plus précis et plus clair.
Les axes habituels de distinction des modes d'écriture collaborative
Les auteurs soulignent qu'en général, deux axes sont pris en compte: La proximité géographique et la proximité temporelle. Ensuite bien sûrs plusieurs types de modalités peuvent être définis par ce type de distinction. Travail parallèle sur le même document, ou sur des documents distincts qui peuvent être fusionné à la fin de la rédaction. Il s'agit aussi de distinguer les communautés de travail, qui peuvent être diverses, les auteurs sont-ils membre d'une même communauté ou de plusieurs communautés distinctes, ou est-ce des auteurs indépendants les uns des autres lié uniquement par ce travail de rédaction. Qui organise et structure l'activité d'écriture, un collectif, une organisation, les participants eux-mêmes.
Extrait du tableau présenté par les auteurs comme la vision habituelle du croisement des deux axes la localisation et la dimension temporelle de l'écriture collaborative:
Time / Geographics | Synchrone | Asynchrone |
Same Place | Face to Face interactions
Decision room, single display, groupware |
Continuous task
Tea rooms, large public display, project, management, ... |
Different Place | Remote interactions
Skype - Chats - vidéo conferencing - instant messaging - shared screens |
Communication + Coordination
Wikis - email - bulletin - boards - blogs - calendars - workflow |
Proposition des auteurs pour un tri sur le croisement Sending/ Reception / Integration
A la suite de cette présentation de la manière habituelle de distinguer les outils d'écriture collaborative. Les auteurs font remarquer que la différence entre écriture synchrone et asynchrone est souvent une distinction parfois difficile à déterminer de manière claire. Dans ce sens il souligne la possibilité offerte par google doc de travailler de manière synchrone sur le même document. Car le système distingue des espaces de travail sur une page. google docs est donc considéré comme un outil qui permet de travailler en synchrone et en asynchrone, ce qui démontre la flexibilité de cet outil.
Les auteurs proposent donc une nouvelle manière de décrire les différentes modalités d'écriture collaborative basée sur le modèle du SRI. C'est-à-dire de distinguer non plus simplement sur un croisement des axes temps . lieu. Mais en distinguant: Sending/Envoi, Reception/la réception et finalement Integration / l'intégration des données.
New Modes | Sending | Reception | Integration | Pour | Contre |
Single Users editors
|
User | User | No Unsupported | Easy to use
Insulation Offline Mode |
Preplanning required
No integration support |
Real-time editor | Immediate | Immediate | Immediate | Reactive writing
No preplanning No sending pre-condition |
No insulation
No offline Mode Small size group |
Google Docs | System / User triggered | System / User triggered | Immediate | Online editing
Reactive writing No preplanning Nos sending pre-condition |
No insulation
No offline mode Low responsiveness |
Wiki | User ( if up-to-date) | User | Manual | Online editor for web pages
Insulation |
Sending pre-condition
Blind modifications No offline mode Poor integration support |
L'intérêt de cette manière de distinguer les différentes modalités d'écriture collaborative est de se concentrer sur les aspects techniques de la communication. On voit bien en lisant ce tableau, l'importance de la dimension structurelle du logiciel d'écriture collaborative sur l'apprentissage et l'utilisation de cette compétence d'écriture collective. Ce tableau est donc bien concentré sur l'interaction des données elle-même. Les auteurs soulignent que malgré le développement de nouveaux outils depuis plus de trente ans, les utilisateurs continuent à privilégier la diffusion de document entier, papier ou par email et le travail isolé sur un document de base qui sera ensuite renvoyé à l'expéditeur. L'autre utilisation habituelle est la segmentation du document en multiple partie qui est ensuite travaillée de manière individuelle. Cette manière de faire obligeant le groupe à planifier avec précision sa manière de travailler. A l'opposé, il y a on le voit des éditeurs de texte ( Real time editors) qui se base sur un document de référence en ligne que chacun peut modifier et dont les modifications sont automatiquement intégrée au document de base et ainsi redistribuée directement vers l'ensemble des participants en ligne. Le travail dans ces conditions n'est jamais isolé, il est toujours visible pour l'ensemble des participants. Cette démarche fonctionne bien avec de petit groupe. Google docs permet une intégration automatique ou différée, Google document offre donc la possibilité pour les participants de choisir quelle manière de faire leur convient le mieux pour avancer dans leur travail. Pour les auteurs Google docs offre de meilleures fonctionnalités que les éditeurs en "real time".
Quant au wiki, le travail est plus structuré. Le Wiki permet un travail isolé et les utilisateurs peuvent décider du moment de l'édition du travail en ligne. Le wiki permet donc le travail offline, par contre cette manière de travailler comporte des risques de se retrouver avec des conflits de données entre utilisateurs.
Nouveaux modes d'écriture collaborative en lien avec l'évolution des réseaux internet et intranet
De manière plus générique les auteurs proposent deux nouveaux modes de SRI, qui prennent en compte le fait qu'aujourd'hui, être en ligne régulièrement commence à devenir la règle pour chacun ( Mobile, Facebook, Iphone, Twitter,):
New Modes | Sending | Reception | Integration | Pros (Pour) | Cons (Contre) |
UIU Mode | User | Immediately | User | Insulation | Blind modification
Preserve Privacy |
IIU Mode | Immediate | Immediate | User | No blind modifications
Insulation |
No Privacy
Intermediate results |
A Taxonomy of Collaborative Writing to Improve Empirical Research, Writing Practice, and Tool Development
Lowry,P.B., Curtis, A.,& Lowry, M.R., (2004) A Taxonomy of Collaborative Writing to Improve Empirical Research, Writing Practice, and Tool Development In Journal of Business Communication (JBC), Vol. 41, No. 1, pp. 66-99, 2004 consulté le 11.04.2010: http://job.sagepub.com/cgi/reprint/41/1/66.pdf
Les auteurs dans cet article ont pour but de clarifier la terminologie employée autour de la notion d'écriture collaborative. Leur contribution est de mettre en évidence que derrière le concept d'écriture collaborative se trouve de nombreux aspects qu'il s'agit de bien distinguer si le but est d'utiliser cette compétence collective. Il est clair pour les auteurs que l'écriture collaborative nécessite de faire des choix dans la conception des dispositifs d'accompagnement à ce type d'écriture. Pour faire ces choix, il faut distinguer précisément chaque modalités ou aspects de cette activité sociale.
Pour les auteurs la difficulté de mettre en place une terminologie claire de l'écriture collaborative vient du fait qu'elle est mobilisée dans des disciplines et des approches théoriques distinctes. L'écriture collaborative assistée par ordinateur fait référence aux sciences technologiques, sciences humaines et sociales. Ces paradigmes épistémologiques sont peu compatible, ce qui explique aussi la difficulté à clarifier la terminologie employée autour de cette modalité collective.
Le processus d'écriture individuelle pour les auteurs se basent sur trois étapes principales: la planification, la traduction, la révision. La présence de multiples auteurs complexifie bien sur cette démarche. L'importance de la coordination des différents avis rend plus difficile la réalisation de l'activité. Trois niveaux de complexité apparaissent: Intellectuelle, Sociale et Procédurale.
Pour les auteurs, l'écriture collective est un processus itératif et social complexe. Ce processus implique une équipe axée sur un objectif commun. L'équipe doit négocier, coordonné et communiqué de manière itérative durant la création du document. L'écriture collective ne se limite pas à joindre l'apport de différents auteurs, ou simplement à l'étape de rédaction. L'écriture collaborative inclut une planification et une finalisation commune. L'écriture collective nécessite donc des tâches pré et post rédaction, tel que l'organisation de l'équipe de travail et la planification de l'activité. En outre, basée sur la tâche d'écriture désirée, l'écriture collective inclut la possibilité de nombreuses stratégies d'écritures différentes, les activités, de documents, de modalités d'évaluation, de multiples rôles dans l'équipe, et donc de modalités de travail.
Les termes explicités par les auteurs dans l'article sont:
Les activités d'écriture collaborative
Les activités ou modalités d'écriture collaborative sélectionnées par les auteurs sont:
- Brainstorming: Développer de nouvelles idées
- Converging on brainstorming: Décider quoi faire avec les nouvelles idées produites par le brainstorming
- Rédaction: Rédiger
- Révision: Réviser
- Outlining: Construire le plan du document final
- Reviewing: Annoter le style, la grammaire, le style, les sections etc...
- drafting: Faire un brouillon, les pré-textes
- Copyediting: Finaliser le document, l'organiser, le rendre homogène.
Le contrôle du document tout au long de son élaboration
- Contrôle centralisé: Une personne assure l'évaluation et le contrôle du document
- Contrôle en relais: Chacun contrôle une étape
- Contrôle indépendant: Chacun contrôle une partie du document
- Contrôle partagé: Chacun contrôle à tout moment l'ensemble du travail.
Les rôles et la gestion du pouvoir tout au long de l'activité
- Ecrivain: la rédaction
- Consultant: L'expert
- Editeur: Celui qui rend le résultat en assure l'homogénéité
- Correcteur: Les corrections
- Team leader: Un leader dans l'équipe de travail
- Superviseur: Supervise le processus sans intervenir sur le contenu
Les stratégies misent place pour coordonner le groupe
- La rédaction individuelle qui conduit à un consensus simple ( PV de réunion)
- La rédaction séquentielle: Chacun travaille à son tour sur le document à des moments distincts
- La rédaction en parallèle horizontale: Chacun travaille sur une partie du document durant la même période et ensuite on relie les différentes partie du document.
- La rédaction parallèle stratifiée: Chacun travaille au même moment mais sur un axe différent, suivant ces compétences. Un planifie, l'autre rédige et un dernier corrige par exemple.
- La rédaction réactive: C'est une rédaction commune sur un document unique ou chacun intervient sur l'ensemble du document et sans distinction de rôle.
Les modalités de travail en commun
Pour les modalités les auteurs reprennent la tableau à deux axes:
Proximité et Synchronicité
Synchronicité / Proximité | Synchrone - Same Time | Asynchrone - Different Time |
Same Location | Face to Face interactions | Asynchronous - same - place |
Different Location | Synchronous Distributed | Asynchronous Distribuded |
Le software employé
Pour le software les auteurs font référence aux différents outils informatiques permettant l'écriture collaborative.
De plus ils soulignent l'importance vue la complexité de la tâche que le logiciel permettent d'avoir connaissance du fonctionnement du groupe. Cette connaissances portent sur la localisation géographique des participants, la structure formelle et informelle du groupe, le niveau émotionnel ou l'engagement des autres participants dans le projet et l'activité en temps réel des participants.
Assister l'écriture collective
- Noël, S. & Robert, J-M. (2001) Assister l'écriture collective Actes de conférence JIM 2001: Interaction Homme-Machine et Assistance, Metz, France, pp. 63-70. Consulté sur internet le 10.04.2010 sur la page[ http://charlie.res.crc.ca/~sylvie/Articles/JIM2001.pdf http://charlie.res.crc.ca/~sylvie/Articles/JIM2001.pdf]
Cette section est une synthèse de deux articles de Noël et Robert dont les références sont citées ci-dessus. Ils rappellent dans leur article que l'écriture collaborative a fait son apparition en 1970 sous le terme de collaborative writing group ware. que l'écriture collaborative est une activité très fréquente puisque l'on estime à 85 % les documents produits dans les bureaux et les universités de manière collaborative. L'écriture est une activité complexe dont le résultat peut-être une variété infinie de versions valides pour un même sujet. Une des questions des auteurs est l'utilité réelle des outils informatique de soutien à l'écriture collaborative.
Voici en résumé quelques-unes des fonctionnalités et des propriétés qu'un collecticiel dédié à l'écriture collaborative devrait offrir à ses utilisateurs:
- Collecticiel multi-plateforme
- Fonctions de traitement de texte
- Accès aux documents de façon synchrone et asynchrone
- Support aux quatre stratégies d'écriture
- Support à la planification et au flot de production
- Possibilité d'assigner à un participant la responsabilité de la gestion du document et de le modifier
- Archivage des copies du document
- Possibilité d'inclure des commentaires
- Affichage des modifications récentes
- Promotion de la conscience des autres
- Possibilité de voir et de modifier facilement la liste des membres
- Accès aux activités présentes et/ou passées d'autres participants
- Système de communication
Empirical Study on Collaborative Writing: What to do Co-authors Do, Use, and Like ?
- Noël, S. & Robert, J-M.( 2004) Empirical Study on Collaborative Writing: What Do Co-authors Do, Use, and Like? In Computer Supported Cooperative Work 13: 63–89, consulté le 11.04. 2010 sur internet à l'adresse: http://www.springerlink.com/content/p0867n5746730504/fulltext.pdf
Cet article permet de faire la synthèse de multiples recherches dans le domaine de l'écriture collaborative jusqu'en 2004, principalement en anglais. Ce qui ressort dans un premier temps en 2002, c'est l'arrivée du web comme outil d'écriture collaborative sur l'internet et sur l'intranet. La question de cette recherche est quels logiciels sont employés pour l'écriture collaborative et vérifier si les logiciels dédiés à cette activité sont mobilisé ou si d'autres technologies sont mobilisées pour cette activité d'écriture collective.
- 83 % des participants mentionnent Microsoft Word tm comme technologie mobilisée pour l'écriture collective.
- 50 % des interviewés apprécient prioritairement le fait de pouvoir suivre les changements effectués et d'en avoir un historique.
- Les avantages principaux de l'écriture collaborative sont l'obtention d'un meilleur résultat final et le fait d'être aidé dans la réalisation de la tâche.
- Les désavantages principaux sont la complexification de la tâche et la difficulté à manager l'équipe de travail sur le plan émotionnel et dans les situations de conflits.
- Le conseil principal que les participants donneraient à une équipe qui commence une telle tâche concerne principalement la méthode de travail et le choix des participants au groupe.
- Les moyens de communication qui sont privilégiés par les participants de l'étude sont: l'email et les rencontres face à face, puis le téléphone et le chat loin derrière.
- Dans 85% des cas un plan de travail a été réalisé
- Les stratégies d'écritures les plus mobilisées sont l'écriture parallèle et l'écriture individuel.
Concurrence entre emailing versus meeting
Une des questions intéressantes de l'étude est de savoir si les emails remplacent progressivement les contacts directs. L'importance de la mobilisation de l'email comme outil d'accompagnement de l'écriture collaborative est très nette dans cette recherche. Globalement les auteurs arrivent à la conclusion que les participants utilisent principalement des stratégies asynchrone pour travailler sur un texte. Les participants trouvent difficile de coordonner une écriture synchrone. De plus il apparaît que l'organisation de la tâche d'écriture commence souvent par la désignation d'une personne responsable du travail de rédaction.
Conclusion de la recherche
Les conclusions tirées par les auteurs de leur recherche sont que l'effort que demande l'apprentissage de l'utilisation d'un logiciel d'écriture collaboratif s'avère toujours trop élevé en comparaison aux bénéfices obtenus par les participants. Il apparaît donc clairement pour les auteurs que le plus simple en terme de soutien à l'écriture collaborative est d'offrir cette activité au travers des traitements de texte habituel mobilisé par les participants et de trouver les moyens d'offrir un soutien et une formation dans leur utilisation commune. Un des problèmes majeurs à résoudre est le conflit de version, pour cela il faudrait transférer le travail sur un serveur général qui permette de vérifier et de valider les versions mobilisées. On passe d'une technologie pear to pear, à une version de travail client/serveur comme sur SharePoint. La solution pour les auteurs serait de pouvoir intégrer une dimension synchrone au logiciel de traitement de texte individuel.
"It may be, however, that the simplest way to support collaborative writing would be to offer a tutorial system that explains the different ways that people can collaborate, teaches how to use the collaborative features of their word processors, warns writers about some of the pitfalls and dangers of group writing, and shows them tricks in order to avoid those pitfalls." (p.84)
Pour une conception des technologies centrée sur l'activité du sujet le cas de l'écriture de groupe avec collecticiel
Cerratto Pargman, T. (2009) Pour une conception des technologies centrée sur l'activité du sujet. Le cas de l'écriture de groupe avec collecticiel. In Rabardel, P. & Pastré, P. (Ed.), Modèles du sujet pour la conception Dialectiques activités développement (pp.157-188). Toulouses: Octarès
Cet article que nous reprendrons dans la conclusion est basée sur une recherche qui nécessite de prendre en compte la dimension sociale, interactive et située de l'écriture collective. Nous pensons à une conception de la collaboration en tant qu'activité située dans un contexte culturel, source de socialisation, de réalisation et de cognition est nécessaire L'auteur met en évidence l'importance de la dimension groupale et de la dynamique du collectif comme élément précieux à prendre en compte dans l'évaluation de l'activité d'écriture collective. Dans l'approche instrumentale telle que choisie par les auteurs, la dimension individuelle n'est pas noyée dans le collectif, au contraire la prise en compte de la dimension individuelle est aussi un élément qui entre en considération dans ce cadre théorique. D'après cette conceptualisation, l'artefact en usage joue un rôle de médiateur instrumental entre les sujets, leurs objets et leurs produits. Il devient alors instrument collaboratif, dès lors que l'instrumentation de l'activité collaborative passe par la réalisation d'une fonction collaborative, qui permet une médiation entre l'action propre et les autres avec qui on agit pour la production d'un contenu sémantique. (2009, p. 166) L'étude met en évidence comme de nombreuses recherches précédentes qu'il y a un fort écart entre les fonctionnalités collaboratives de l'artefact et celles mobilisées en réalité par les utilisateurs. Cet écart est particulièrement marqué dans trois domaines spécifiques:
- Le modèle de communication prévu et finalement mobilisé
- Le modèle d'écriture collaborative envisagé par les concepteurs et celui mobilisé par les utilisateurs
- La temporalité anticipée par les créateurs de logiciel et la réalité des rythmes d'écriture et de collaboration des coauteurs.
Le vrai problème dans l'utilisation des technologies d'aide à la collaboration est devenu non pas celui de la recherche de performances techniques mais celui de la prise en compte des spécificités humaines dans les interfaces personne-machine. 2009, p.183). L'essentiel pour les auteurs, c'est d'orienter la conception des systèmes informatiques vers les objets de l'activité des sujets réels.
L'article se termine sur une série de conseil pour la conception de dispositif d'écriture collaborative en faisant appel au collectif et à la dynamique de groupe fécondée par la prise en compte des besoins et de l'affirmation individuelle. C'est donc la mise en place d'outils "détournables". C'est à dire que les outils informatiques de soutien à l'écriture collaborative doivent pouvoir prendre en compte simplement les évolutions de l'usage par les écrivains du collectif.
Strategies for collaborative writing and phases of knowledge construction in CSCL environments
Onrubia,J. & Engel, A. (2009) Strategies for collaborative writing and phases of knowledge construction in CSCL environments. 'Computers & Education, 53, 1256 - 1265.
Cette recherche a pour objet l'identification et l'analyse des stratégies mobilisées par six groupes d'étudiants universitaires confrontés à des tâches d'écriture collaborative. Le but de l'étude de mettre en parallèle les phases d'élaboration d'un savoir collaboratif dans le groupe et les stratégies d'écriture co-élaborative mobilisées.
L'approche théorique fait appel aux concepts du modèle socio-constructiviste. Ce modèle considère que l'apparition des controverses au sein des groupes d'apprenant, par le partage de position et de conception différentes permet une complexification et une élaboration plus approfondie des connaissances d'un groupe par ce processus de confrontation. On parle de conflit socio-cognitif. Dans le cadre de cette étude l'émergence des savoirs collaboratifs nécessite un haut niveau d'interaction réciproque entre les participants et cela de manière continuelle. Donc plus la communication et les échanges sont fréquents et fluides dans le temps, plus le modèle de l'étude tend à déterminer un haut niveau d'élaboration de connaissances collectives. L'étude reconnaît que l'impact de l'environnement sur les processus d'élaboration de savoirs collectifs est fondamental, mais ce n'est pas l'objet spécifique de la recherche. L'écriture collaborative impose le travail collectif, par un objectif commun: la production d'un texte. Cette activité permet de mieux centrer et coordonner l'activité du groupe une le focalisant sur une tâche spécifique. l'étude s'est porté tans sur la rédaction du document que sur les échanges en parallèle sur un forum.
L'étude à mis en évidence 5 stratégies principales de rédaction:
- Parallel construction- " Cut and Paste"
- Parallel construction- "Puzzle" Chaque membre du groupe contribue avec un document qui complète partiellement ou complètement la tâche. Le document final est construit par la juxtaposition de petits éléments extrait de chacun des documents de départ.
- Sequential summative construction: Un membre propose un document de départ et chaque participant de manière successive ajoute son apport, sans corriger quoi que ce soit à l'apport des autres.
- Sequential integrating construction Un membre propose un document de départ et chaque participant de manière successive ajoute son apport. Par contre au précédent une discussion s'ouvre sur les corrections et différences à apporter au document pour arriver à un agrément commun sur le document final.
- Integrating construction La rédaction est synchrone, elle est basée sur un échange au travers d'un chat. Chacun participe, corrige, change en temps réel le document.
C'est donc sous l'angle de l'analyse des stratégies tel que définies ici que les auteurs ont mené leur analyse des processus d'élaboration de connaissances collectives par l'écriture collaborative.
Les stratégies et observations manifestent durant cette recherche rejoignent les conclusions des travaux de Lowry et al. (2004). Les groupes utilisent un large éventail de stratégie de rédaction. Ces stratégies sont mobilisées en lien avec différentes activités présente dans le processus d'écriture collaborative tel que la révision, validation de modification, consensus sur la version finale. En général, le travail des étudiants est individuel et le document final est composé d'une juxtaposition de document individuel, avec plus ou moins la supervision d'un ou de plusieurs membre du groupe.
La phase de construction collaborative de connaissance observée durant cette recherche est particulièrement évidente en analysant les échanges sur le forum. Les indicateurs des différentes phases de réalisation de document ne sont pas tant distincte dans le discours sur le document que sur les indicateurs manifestant la manière d'échanger les documents entre les participants. La manière dont le document central circulé donne d'excellentes indications sur les stratégies et les phases d'élaboration dans lesquels se situent le groupe d'apprenants.
L'étude met aussi en évidence que durant la phase d'exploration les groupes mobilisent plus souvent les stratégies parallèle construction puzzle et sequential summative construction. Par contre durant les phases de co-élaboration de connaissance, les groupes mobilisent préférentiellement les stratégies sequential integrating construction et integrated construction strategies. Il apparaît aussi clairement que les groupes testent en phase de démarrage différents types de stratégies de travail, puis progressivement les groupes choisissent leur stratégie préférée d'écriture collaborative.
Building intersubjectivity at a distance during the collaborative writing of fairytales
Ligorio, B., Talamo, A. & Pontecorvo, C. (2005) Building intersubjectivity at a distance during the collaborative writing of fairytales. Computer & Education 45 357-374
Les auteurs introduisent et cherchent à éclairer l'impact de l'écriture collaborative sur l'apprentissage de stratégie méta-cognitive en lien avec l'intersubjectivité. L'intersubjectivité telle qu'elle a été décrite entre autres par Merleau Ponty, cette capacité de l'individu à se décentrer et à percevoir le point de vue d'autrui. En effet, l'écrit fait référence à des mots dont l'épaisseur est constituée par le sens donné par l'auteur, la personne à qui s'adresse le message et l'influence du contexte du discours. Au travers de l'écriture l'intersubjectivité devient de l'intertextualité. C'est donc finalement référence au modèle socio-constructiviste et à Vygotski que les auteurs se réfèrent. Ils considèrent que l'émergence du savoir se nourrit d'un processus social de co-élaboration par la collaboration et les conflits socio-cognitifs. La recherche est basée sur une démarche de rédaction de contes de fées à distance dans le cadre d'un cours de philosophie. Le travail est réalisé entre différentes classes internationales. Les auteurs de cette recherche se montrent assez enthousiastes sur l'impact obtenu par la démarche de rédaction d'un conte de fée à distance. Ils considèrent qu'une telle démarche permet des apprentissages significatifs en termes de compétences méta-cognitives.
" The pupils we observed were forced to make their perception of their partners explicit, to make deductions about their partners interpretation of what they had written as well as about the partners hidden intentions and expectations concerning the text they wrote." (2005, p.371)
Collaborative writing: Bridging the gap between the textbook and the workplace
Bremner, S. (2010) Collaborative writing: Bridging the gap between the textbook and the workplace. English for Specific Purposes, 29, 121-132
L'article aborde, comme son titre l'indique une recherche sur la différence existant entre la culture de la salle de classe et la réalité en entreprise. Cette différence résulte de plusieurs facteurs comme les relations hiérarchiques, le pouvoir, l'hétérogénéité des expériences et des niveaux de connaissances, ainsi que la motivation à collaborer. Ces différences entre le contexte d'étude et le contexte de l'entreprise sont rarement abordées. la recherche a porté sur l'analyse de 8 textes représentatifs de démarche de formation à l'écriture collaborative ou à la collaboration en vue de vérifier si la différence entre le milieu professionnel et universitaire ou scolaire y était abordée.
L'article souligne comme les précédents que l'écriture en entreprise est fondamentalement une écriture collaborative. Elle est instrumentalisée en vue de la réalisation de la tâche de l'organisation. Les textes produit ont pour objet une lecture large et un public très élargi. L'auteur souligne aussi le fait qu'en entreprise l'écriture collaborative peut prendre appui sur d'autres textes présents dans l'organisation et que cette écriture collective s'appuie souvent sur d'autres textes présent dans l'organisation.
" workplace writing is resonnant with the discourse of colleagues and the ongoing conversation of the institution"
Cette présence de co-texte est souvent absente des démarches d'apprentissage en milieu scolaire. Finalement le rôle des conflits est vécu différemment en entreprise ou en milieu scolaire. La recherche se termine en mettant en évidence que dans les démarches d'apprentissages scolaire autour de l'écriture collaborative, les formateurs parlent peu de la différence existant entre les procédures d'apprentissage de l'écriture collaborative en classe et celles qui existe en entreprise. Les conditions exactes d'écriture en organisation ne peuvent pas être répliquées à l'identique dans le milieu scolaire. La différence primordiale pour l'auteur est l'hétérogénéité des groupes en entreprises. Ils soulignent aussi qu'en entreprise les voies de communication mobilisée pour l'écriture collaborative sont beaucoup diversifiées que celles offerte dans le cadre scolaire. Il lui semble important que les formateurs rappellent ces différences et les enseignent en parallèle avec les apprentissages en lien avec l'écriture collaborative.
Synthèse des articles précédents
L'importance de l'écriture collaborative comme outil de construction du savoir collectif est clairement démontré ou soutenu par l'ensemble des recherches et il est surprenant que l'on ne trouve pas plus d'article en français sur cette thématique. Pour synthétiser l'apport des articles précédents, il faut souligner la fréquence élevée d'écriture collaborative en entreprise plus de 85 % des documents sont issus d'une travail collaboratif. L'écriture collaborative est une tâche qui impose une charge de travail supplémentaire non négligeable, de plus elle peut générer des conflits socio-affectifs difficile à réguler par le fait de la distance des interlocuteurs. Elle permet d'obtenir un meilleur résultat en terme de document final.
La distinction entre écriture collaborative en formation et l'écriture collaborative en entreprise est vraiment un élément important qui n'est souvent pas pris en compte. Les différences sont principalement les enjeux de pouvoir et la plus grande hétérogénéité des niveaux de formation et de l'origine professionnelle des participants à ces processus d'écriture. L'influence de l'environnement sur l'écriture collaborative ou la comparaison entre plusieurs milieux de travail est un facteur important à prendre en compte dans la compréhension des processus d'écriture collaborative.
La dimension d'intertextualité est un aspect important relevé par les différents auteurs. La capacité des collaborateurs à se mobiliser en vue de collaborer et de réguler les conflits sociaux-cognitifs générés par les controverses est un vrai facteur de construction de connaissance collective. La notion de compétence métaco-gnitive ou réfléxivité collective mobilisée ou générée par ce type de démarche est soulignée par plusieurs auteurs.
Les caractéristiques de l'écriture collaborative
- Les caractéristiques du logiciel mobilisé et la tension flux d'information et structure des connaissances. Une recherche a souligné une manière de décrire le fonctionnement du logiciel en mettant en évidence trois fonctions principales qui sont l'envoi de données, la réception des données et leur intégration au document central. En soulignant le caractère volontaire ou automatique de ces trois fonctions. Cette manière de décrire le fonctionnement spécifique et les options du logiciel d'écriture permettent de souligner l'importance aussi de celui-ci dans la pratique de l'écriture collaborative.
- La caractéristique temporelle: Synchrone et Asynchrone
- La caractéristique géographique: Proximité - Eloignement
Les activités ou modalités mobilisées
- Brainstorming: Développer de nouvelles idées
- Converging on brainstorming: Décider quoi faire avec les nouvelles idées produites par le brainstorming
- Rédaction: Rédiger
- Révision: Réviser
- Outlining: Construire le plan du document final
- Reviewing: Annoter le style, la grammaire, le style, les sections etc...
- drafting: Faire un brouillon, les pré-textes
- Copyediting: Finaliser le document, l'organiser, le rendre homogène.
Le contrôle du document tout au long de son élaboration
- Contrôle centralisé: Une personne assure l'évaluation et le contrôle du document
- Contrôle en relais: Chacun contrôle une étape
- Contrôle indépendant: Chacun contrôle une partie du document
- Contrôle partagé: Chacun contrôle à tout moment l'ensemble du travail.
Les rôles et la gestion du pouvoir tout au long de l'activité
- Écrivain: la rédaction
- Consultant: L'expert
- Éditeur: Celui qui rend le résultat en assure l'homogénéité
- Correcteur: Les corrections
- Team leader: Un leader dans l'équipe de travail
- Superviseur: Supervise le processus sans intervenir sur le contenu
Les stratégies misent place pour coordonner le groupe
- La rédaction individuelle qui conduit à un consensus simple ( PV de réunion)
- La rédaction séquentielle: Chacun travaille à son tour sur le document à des moments distincts
- La rédaction en parallèle horizontale: Chacun travaille sur une partie du document durant la même période et ensuite on relie les différentes partie du document.
- La rédaction parallèle stratifiée: Chacun travaille au même moment mais sur un axe différent, suivant ces compétences. Un planifie, l'autre rédige et un dernier corrige par exemple.
- La rédaction réactive: C'est une rédaction commune sur un document unique ou chacun intervient sur l'ensemble du document et sans distinction de rôle.
- La construction parallèle "Copier - Coller" : Les auteurs copient sur un document final leurs apports individuels les un derrière les autres.
- La construction parallèle "Puzzle" Chacun participe en copiant-collant des éléments de son propre document et en les éparpillant dans le document final.
- La construction séquentielle sommative: Un participant propose un document de départ et chacun y ajoute son apport sans interaction entre les participants. Un peu comme dans une chaîne de montage.
- La construction séquentielle Intégrée: La démarche est la même que lors de la démarche précédente, mais par contre une discussion s'ouvre sur les corrections et les différences d'apport au document de départ. Le but est d'arriver à un consensus sur le document final.
- La construction intégrée: La rédaction est synchrone, elle est basée sur un échange au travers d'un chat. Chacun participe, corrige, change en temps réel le document.
les stratégies asynchrones sont généralement les plus mobilisée par les participants aux différentes recherches. De plus les participants font de préférence appel à des logiciel déjà maîtrisé tel que word.
Un indicateur clé susceptible de rendre compte de la manière dont les collaborateurs se mobilisent sur un projet d'écriture collaborative est la façon dont ils échangent les documents.
Quelques questions en suspend ?
La notion temporelle Synchrone et Asynchrone demeure une notion un peu délicate à définir exactement, car certain dispositif asynchrone sont utilisé en en mode synchrone et certain dispositif synchrone sont utilisé en mode asynchrone. Donc la dimension de l'usage est fondamentale dans la mobilisation des outils technologiques. C'est peut-être d'ailleurs une des lacunes des recherches que j'ai présenté, celle de ne pas prendre suffisamment en compte la notion d'usage tel que la définit Rabardel. Voir à ce sujet l'article de Cerratto (2009, p.166) et bien sur l'article de Rabardel (2009, p.16.) dans lequel il souligne l'effet de l'usage sur les fonctionnalités mobilisées de l'artefact: le second mouvement d'instrumentalisation, est celui par lequel un sujet met en forme, on pourrait dire conforme à sa personne, ce qui lui est donné de l'extérieur pour en faire son propre instrument. La conformation à soi-même suppose, d'une part, une insertion du sujet dans les formes des artefacts telles qu'elles lui sont données ou proposées, d'autre par une subversion de ces formes ou de leur sens. Ce second aspect peut se traduire par des changements de fonctions, le développement de fonctions nouvelles ou au contraire l'abandon de fonctions prévues. Cela peut passer aussi par la transformation de la structure, voire du comportement de l'outil ou du système technique, etc. Texte italique
L'avis d'un chercheur
Conclusion
En conclusion, l'écriture collaborative nécessite pour les concepteurs de formation en entreprise de rester le plus près possible des compétences et des logiciels déjà mobilisés par les collaborateurs. En effet, la complexité de la rédaction collective imposent pour les participants de tels efforts d'adaptation déjà simplement en vue de réaliser un document commun qu'il faut semble t'il limiter au maximum les apprentissages complémentaires en vue de s'adapter au logiciel.
On peut regretter que les auteurs ne donnent pas plus d'importance à l'analyse de l'impact de l'utilisation de l'email sur l'écriture collaborative. En effet, l'email est une manière de communiquer fondamentale en entreprise et sa mobilisation a certainement un effet important sur l'écriture collective en entreprise. Dans les organisations la multiplicité des voies de communication repérée par certaine auteurs mériteraient aussi que l'on s'y attarde pour mieux analyser de quelle manière la communication tout simplement s'organise. Ce sont des liées aussi à cette dimension du contexte de l'écriture collaborative.
L'aspect définition du lexique ou du vocabulaire n'a pas été étudié dans les recherches consultées. Pourtant les caractéristiques linguistique pourraient tout à fait faire l'objet d'une analyse fine dans ce type de démarche d'apprentissage.
Je considère à la fin de la rédaction de cet article que l'écriture collaborative est une entrée fondamentale de l'approche des dispositifs voué à l'émergence ou aux stockage de savoirs collectifs. je ne peux donc qu'encourager le lecteur à compléter ou à apporter ces commentaires sur cet articles directement sur l'espace discussion de cette page.
Grille de Synthèse de caractéristiques de l'écriture collaborative et l'activité collective.
Cette grille est inspirée des questions de Theureau sur l'activité collective et j'ai tenté de synthétisé les éléments clés à observer dans une activité d'écriture co-élaborative. Cette grille est une synthèse qui permet de lister de manière distincte les différentes questions que l'on peut se poser en observant ou en décrivant une activité d'écriture collaborative. Cette liste est une synthèse entre les éléments de l'article et l'apport de Theureau sur l'analyse de l'activité collective (Theureau, 2004, p.64)
Les caractéristiques de l'écriture collaborative
- Comment les acteurs collaborent-ils, face à face, au téléphone, etc.?
Les activités ou modalités mobilisées
- Brainstorming: Développer de nouvelles idées
- Converging on brainstorming: Décider quoi faire avec les nouvelles idées produites par le brainstorming
- Rédaction: Rédiger
- Révision: Réviser
- Outlining: Construire le plan du document final
- Reviewing: Annoter le style, la grammaire, le style, les sections etc...
- drafting: Faire un brouillon, les pré-textes
- Copyediting: Finaliser le document, l'organiser, le rendre homogène.
Comment s'articulent les phases individuelles et collectives de travail ?
'Les stratégies misent place pour coordonner le groupe'
- La rédaction individuelle qui conduit à un consensus simple ( PV de réunion)
- La rédaction séquentielle: Chacun travaille à son tour sur le document à des moments distincts
- La rédaction en parallèle horizontale: Chacun travaille sur une partie du document durant la même période et ensuite on relie les différentes partie du document.
- La rédaction parallèle stratifiée: Chacun travaille au même moment mais sur un axe différent, suivant ces compétences. Un planifie, l'autre rédige et un dernier corrige par exemple.
- La rédaction réactive: C'est une rédaction commune sur un document unique ou chacun intervient sur l'ensemble du document et sans distinction de rôle.
- La construction parallèle "Copier - Coller" : Les auteurs copient sur un document final leurs apports individuels les un derrière les autres.
- La construction parallèle "Puzzle" Chacun participe en copiant collant des éléments de son propre document et en les éparpillant dans le document final.
- La construction séquentielle sommative: Un participant propose un document de départ et chacun y ajoute son apport sans interaction entre les participants. Un peu comme dans une chaîne de montage.
- La construction séquentielle Intégrée: La démarche est la même que lors de la démarche précédente, mais par contre une discussion s'ouvre sur les corrections et les différences d'apport au document de départ. Le but est d'arriver à un consensus sur le document final.
- La construction intégrée: La rédaction est synchrone, elle est basée sur un échange au travers d'un chat. Chacun participe, corrige, change en temps réel le document.
- Comment les communications participent t'elles aux actions ?
- Jusqu'à quel point et comment les acteurs se comprennent-ils ?
Les acteurs ont-ils des rôles différents, est si oui lesquels ?
'Les rôles et la gestion du pouvoir tout au long de l'activité'
- Écrivain: la rédaction
- Consultant: L'expert
- Éditeur: Celui qui rend le résultat en assure l'homogénéité
- Correcteur: Les corrections
- Team leader: Un leader dans l'équipe de travail
- Superviseur: Supervise le processus sans intervenir sur le contenu
Quels sont les facteurs, dans l'environnement matériel et social, dans les ma-chi-nes, dans les caractéristiques ou l'état instantané des acteurs, qui contraignent le déroulement du travail collectif
Le contrôle du document tout au long de son élaboration
- Contrôle centralisé: Une personne assure l'évaluation et le contrôle du document
- Contrôle en relais: Chacun contrôle une étape
- Contrôle indépendant: Chacun contrôle une partie du document
- Contrôle partagé: Chacun contrôle à tout moment l'ensemble du travail.
Comment la différence de savoir entre les acteurs se traduit-elle ?
Comment les acteurs apprennent - ils les uns des autres ?
Jusqu'à quel point le travail collectif est-il efficace, source de satisfaction pour les acteurs ?
Quels sont les facteurs, dans l'environnement matériel et social, dans les ma-chi-nes, dans les caractéristiques ou l'état instantané des acteurs, qui contraignent le déroulement du travail collectif ?
Les caractéristiques du logiciel mobilisé
- La caractéristique temporelle: Synchrone et Asynchrone
- La caractéristique géographique: Proximité – Éloignement
- Les Caractéristiques Réception – Envoi – Intégration.
Dans le cas de relations de service, comme celles du travail infirmier, du travail de guichet ou d'accueil et d'assistance téléphoniques,en quoi et comment les "clients" participent t'ils au travail collectif ?
Comment le travail collectif participe-t'il à la genèse d'accidents ?
Theureau, J. ( 2004) Méthode élémentaire le cours d’action Toulouse : Octares
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Lien Wiki en français
Lien Wiki en anglais
Références
Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales