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Considerations such as these have led Chomsky, Jerry Fodor, Eric Lenneberg and others to argue that the types of grammar the child needs to consider must be narrowly constrained by human biology (the nativist position).[22] These innate constraints are sometimes referred to as universal grammar, the human "language faculty", or the "language instinct".[23] | Considerations such as these have led Chomsky, Jerry Fodor, Eric Lenneberg and others to argue that the types of grammar the child needs to consider must be narrowly constrained by human biology (the nativist position).[22] These innate constraints are sometimes referred to as universal grammar, the human "language faculty", or the "language instinct".[23] | ||
L''''acquisition du langage''' est une étape importante du [[développement de l'enfant|développement]] de l'[[enfant]] qui se déroule généralement entre les [[âges de la vie|âges]] de un et trois ans. Même si l'[[apprentissage]] du [[langage humain|langage]] débute en réalité bien avant cet âge et se poursuit au-delà de la [[petite enfance]], c'est durant cette période que les transformations de la [[communication verbale]] [[Communication orale|orale]] sont les plus remarquables tant en [[Compréhension verbale|compréhension]] qu'en [[Production verbale|production]]. L'acquisition du langage oral par l'enfant se déroule en parallèle avec le développement de nombreuses autres aptitudes [[cognition|cognitives]] et notamment de l'[[intelligence]] [[symbolique]] mais ces évolutions sont parfois dissociées. C'est par exemple le cas chez les enfants atteints du [[syndrome de Williams]] qui présentent un langage oral relativement bon alors que leurs performances intellectuelles sont inférieures à la normale. | |||
== Les étapes de l'acquisition du langage == | |||
*Au cours du développement humain, le langage est précédé par des modes de communication non-verbaux (jeux d'imitations réciproques entre la mère et le bébé par exemple). En effet dès la naissance (c'est-à-dire à partir de quelques minutes après la naissance) le bébé détecte si les personnes qui l'entourent sont en train d'interagir avec lui ou non. Si c'est le cas, le bébé répond et est stimulé par cette interaction : il s'agit alors de communication préverbale. Par la suite, cette [[communication non-verbale]] reste présente lors de la communication verbale : par exemple on discute en se comprenant d'autant mieux qu'on se regarde l'un l'autre. | |||
*La possibilité de manipuler des [[signe linguistique|signes linguistiques]] n'apparaît pas brusquement mais est préparée par un travail qui commence très tôt. Ainsi, l'[[accent]] de la [[langue maternelle]] se fait entendre dès les premiers babillages de l'enfant avant qu'il ne sache parler véritablement ni même prononcer un [[Son musical|son]] ayant une quelconque [[signification]]. | |||
* L'acquisition du langage se fait par le biais des cinq [[Sens (physiologie)|sens]] : [[ouïe]], [[vue]], [[toucher]], [[odorat]], et [[goût]], qui aident à la structuration du [[cerveau]] afin de reconnaître les [[Stimulus|stimuli]] extérieurs. Les études en [[psycholinguistique]] et [[sociolinguistique]] mettent en évidence que le sens le plus utilisé est d'abord l'ouïe, très développé chez le nouveau né (et déjà utilisé par le fœtus qui distingue les intonations, les mélodies de la voix de sa mère) qui lui permet de réaliser une discrimination positive des sons du « mamanet » (le langage des mamans, appelé « {{Lang|en|texte=motherise}} » ou « {{Lang|en|texte=baby mother dance}} » chez les Anglo-saxons, consiste en un vocabulaire simplifié, un rythme plus lent, des répétitions fréquentes et une voix chantante plus aigüe), ce « langage bébé » lui facilitant l'apprentissage<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=J. Keith Houff|titre=Joyful, Yet Effective Parenting : Pray and Laugh Daily|éditeur=Xulon Press|date=2011|passage=29|isbn=|lire en ligne=http://books.google.fr/books/about/Joyful_Yet_Effective_Parenting.html?hl=fr&id=ur65P6tNbzEC}}</ref> | |||
== Les [[Cri (voix)|cris]] de l'enfant == | |||
Les crises du [[nouveau-né]] ne sont pas encore du [[Langage humain|langage]], il ne s'agit que d'[[Expression|expressions]] de malaise ou de [[souffrance]] sans intention de signification ou de [[communication]]. Mais s'ils n'ont pas de sens pour le [[bébé]], son entourage va leur en donner. Le bébé va établir un [[lien]] dans son cerveau entre ses cris et la vue des [[Adulte|adultes]], il va les utiliser comme des [[Signal|signaux]] adressés à son entourage pour qu'il agisse sur lui. | |||
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Vers trois mois l'enfant comprend des [[Mot|mots]] simples comme ''[[paternité|papa]]''. Il est important de signaler ici que l'un des facteurs fondamentaux permettant le développement de la communication [[linguistique]] est la [[communication non-verbale]] (imitation, [[communication affective]]). Pour que l'enfant parle il faut qu'il le [[Désir|désire]], il faut qu'il soit stimulé. | |||
Vers le quatrième mois on peut entendre les premiers gazouillis, ce qui correspond à un babillage plus [[Complexité|complexe]]. Le bébé produit d'abord des sons de façon accidentelle, c'est en général un fort stimulant pour les adultes en train d'interagir avec le bébé, qui commentent les sons, les répètent, y réagissent. C'est donc l'interaction adulte-bébé elle-même qui est stimulée et donc le bébé est fortement incité à persévérer. Le bébé reproduira alors certains sons de façon constante et répétée. | |||
Vers la fin de la première année, le babillage est plus clair et on constate la répétition intentionnelle de certaines [[Sonorité|sonorités]], l'enfant a alors la possibilité de prononcer le premier mot. | |||
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Il manifeste une intention de signification précise et correspond véritablement à l'accès au langage. Il n'y a pas de mot privilégié apparaissant plus systématiquement que d'autres (même si ''papa'' et ''[[Mère|maman]]'' sont les mots les plus fréquents) et l'âge d'apparition se situe entre neuf et douze mois. | |||
Ce premier mot a plus de signification pour l'enfant qu'il n'en a pour l'adulte, c'est pourquoi on le qualifie de mot-phrase car il ne renvoie pas seulement à un objet, mais à une [[action]] ou une [[situation]]. | |||
Exemple : « Maman » peut signifier « elle arrive », « cet objet lui appartient » ou « c'est sa voix que j'entends ». | |||
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* Dans un premier temps, la capacité d'articuler certains [[Phonème|phonèmes]] indépendamment de leur signification ; | |||
* Dans un deuxième temps, la capacité de leur donner un sens relativement à la [[langue]] parlée par l'entourage. | |||
Les sens utilisés pour signifier le mot ont beaucoup d'importance : Plus il y en a d'impliqués, plus grande sera la capacité de le définir. | |||
Exemple : Voir une femme peut signifier « maman » tandis que voir et entendre une femme peut signifier « maman » pour une personne en particulier. | |||
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Version du 8 octobre 2013 à 15:58
Chapitre 10: le langage
Définitions
La psycholinguistique est l'étude des processus cognitifs mis en œuvre dans le traitement et la production du langage. Fondée dans les années 1950, la psycholinguistique fait appel à de nombreuses disciplines, telles les sciences du langage, la neurologie et la neurobiologie, la psychologie et les sciences cognitives.
La faculté de l'homme à communiquer nécessite de nombreuses processus cognitifs qui s'exécutent très rapidement, en l'espace de quelques dixièmes. Leur variété et leur complexité reposent sur des processus cognitifs, la plupart du temps inconscients et de ce fait difficilement définissables. Leur observation ne peut s'opérer qu'indirectement. Ainsi la connaissance en psycholinguistique est essentiellement empirique.
Le langage est un système de communication doté d'une sémantique, et le plus souvent d'une syntaxe (mais ce n'est pas systématique); il utilise des sons, des symboles qui permettent d'exprimer des sentiments, des pensées, des idées et des expériences. Chez l'homme, c'est la capacité observée d'exprimer une pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes par un support extérieur ou non. Le langage permet de créer des phrases nouvelles et uniques grâce à sa structure. Le langage est construit par plusieurs composants qui peuvent être combinés afin de former des phrases. Ainsi, les mots sont combinés pour former des phrases, plusieurs phrases forment un paragraphe et plusieurs paragraphes forment une histoire. La structure du langage est basée sur certaines règles qu'il faut suivre pour former des phrases cohérentes. En effet, on ne peut pas dire « où le chat est », mais « où est le chat ».
L'acquisition du langage
There are essentially two schools of thought as to how children acquire or learn language, and there is still much debate as to which theory is the correct one. The first theory states that all language must be learned by the child. The second view states that the abstract system of language cannot be learned, but that humans possess an innate language faculty, or an access to what has been called universal grammar. The view that language must be learned was especially popular before 1960 and is well represented by the mentalistic theories of Jean Piaget and the empiricist Rudolf Carnap. Likewise, the school of psychology known as behaviorism (see Verbal Behavior (1957) by B.F. Skinner) puts forth the point of view that language is a behavior shaped by conditioned response, hence it is learned.
The innatist perspective began with Noam Chomsky's highly critical review of Skinner's book in 1959.[5] This review helped to start what has been termed "the cognitive revolution" in psychology. Chomsky posited humans possess a special, innate ability for language and that complex syntactic features, such as recursion, are "hard-wired" in the brain. These abilities are thought to be beyond the grasp of the most intelligent and social non-humans. According to Chomsky, children acquiring a language have a vast search space to explore among all possible human grammars, yet at the time there was no evidence that children receive sufficient input to learn all the rules of their language (see poverty of the stimulus). Hence, there must be some other innate mechanism that endows a language ability to humans. Such a language faculty is, according to the innateness hypothesis, what defines human language and makes it different from even the most sophisticated forms of animal communication.
The field of linguistics and psycholinguistics since then has been defined by reactions to Chomsky, pro and con. The pro view still holds that the human ability to use language (specifically the ability to use recursion) is qualitatively different from any sort of animal ability.[6] This ability may have resulted from a favorable mutation or from an adaptation of skills evolved for other purposes. The view that language can be learned has had a recent resurgence inspired by emergentism. This view challenges the "innate" view as scientifically unfalsifiable; that is to say, it can't be tested. With the amount of computer power increasing since the 1980s, researchers have been able to simulate language acquisition using neural network models.[7] These models provide evidence that there may, in fact, be sufficient information contained in the input to learn language, even syntax. If this is true, then an innate mechanism is no longer necessary to explain language acquisition.
Social interactionism Main article: Social interactionist theory
Social interactionist theory is an explanation of language development emphasizing the role of social interaction between the developing child and linguistically knowledgeable adults. It is based largely on the socio-cultural theories of Soviet psychologist Lev Vygotsky, and made prominent in the Western world by Jerome Bruner.[10]
Unlike other approaches, it emphasizes the role of feedback and reinforcement in language acquisition. Specifically, it asserts that much of a child's linguistic growth stems from modeling of and interaction with parents and other adults, who very frequently provide instructive correction.[11] It is thus somewhat similar to behaviorist accounts of language, though it differs substantially in that it posits the existence of a social-cognitive model and other mental structures within children (a sharp contrast to the "black box" approach of classical behaviorism).
Another key idea within the theory of social interactionism is that of the zone of proximal development. Briefly, this is a theoretical construct denoting the set of tasks a child is capable of performing with guidance, but not alone.[12] As applied to language, it describes the set of linguistic tasks (proper syntax, suitable vocabulary usage, etc.) a child cannot carry out on their own at a given time, but can learn to carry out if assisted by an able adult. Relational frame theory Main article: Relational frame theory
The relational frame theory (RFT) (Hayes, Barnes-Holmes, Roche, 2001), provides a wholly selectionist/learning account of the origin and development of language competence and complexity. Based upon the principles of Skinnerian behaviorism, RFT posits that children acquire language purely through interacting with the environment. RFT theorists introduced the concept of functional contextualism in language learning, which emphasizes the importance of predicting and influencing psychological events, such as thoughts, feelings, and behaviors, by focusing on manipulable variables in their context. RFT distinguishes itself from Skinner's work by identifying and defining a particular type of operant conditioning known as derived relational responding, a learning process that, to date, appears to occur only in humans possessing a capacity for language. Empirical studies supporting the predictions of RFT suggest that children learn language via a system of inherent reinforcements, challenging the view that language acquisition is based upon innate, language-specific cognitive capacities.[13]
Generativism
Generative grammar, associated especially with the work of Noam Chomsky, is currently one of the approaches to children's acquisition of syntax.[17] The leading idea is that human biology imposes narrow constraints on the child's "hypothesis space" during language acquisition. In the Principles and Parameters Framework, which has dominated generative syntax since Chomsky's (1980) Lectures on Government and Binding: The Pisa Lectures, the acquisition of syntax resembles ordering from a menu: The human brain comes equipped with a limited set of choices, from which the child selects the correct options using her parents' speech, in combination with the context.[18]
An important argument, which favors the generative approach, is the Poverty of the stimulus argument. The child's input (a finite number of sentences encountered by the child, together with information about the context in which they were uttered) is, in principle, compatible with an infinite number of conceivable grammars. Moreover, few, if any, children can rely on corrective feedback from adults when they make a grammatical error.[19] Yet, barring situations of medical abnormality or extreme privation, all the children in a given speech-community converge on very much the same grammar by the age of about five years. An especially dramatic example is provided by children who, for medical reasons, are unable to produce speech, and, therefore, can never be corrected for a grammatical error, yet, nonetheless, converge on the same grammar as their typically developing peers, according to comprehension-based tests of grammar.[20][21]
Considerations such as these have led Chomsky, Jerry Fodor, Eric Lenneberg and others to argue that the types of grammar the child needs to consider must be narrowly constrained by human biology (the nativist position).[22] These innate constraints are sometimes referred to as universal grammar, the human "language faculty", or the "language instinct".[23]
L'acquisition du langage est une étape importante du développement de l'enfant qui se déroule généralement entre les âges de un et trois ans. Même si l'apprentissage du langage débute en réalité bien avant cet âge et se poursuit au-delà de la petite enfance, c'est durant cette période que les transformations de la communication verbale orale sont les plus remarquables tant en compréhension qu'en production. L'acquisition du langage oral par l'enfant se déroule en parallèle avec le développement de nombreuses autres aptitudes cognitives et notamment de l'intelligence symbolique mais ces évolutions sont parfois dissociées. C'est par exemple le cas chez les enfants atteints du syndrome de Williams qui présentent un langage oral relativement bon alors que leurs performances intellectuelles sont inférieures à la normale.
Les étapes de l'acquisition du langage
- Au cours du développement humain, le langage est précédé par des modes de communication non-verbaux (jeux d'imitations réciproques entre la mère et le bébé par exemple). En effet dès la naissance (c'est-à-dire à partir de quelques minutes après la naissance) le bébé détecte si les personnes qui l'entourent sont en train d'interagir avec lui ou non. Si c'est le cas, le bébé répond et est stimulé par cette interaction : il s'agit alors de communication préverbale. Par la suite, cette communication non-verbale reste présente lors de la communication verbale : par exemple on discute en se comprenant d'autant mieux qu'on se regarde l'un l'autre.
- La possibilité de manipuler des signes linguistiques n'apparaît pas brusquement mais est préparée par un travail qui commence très tôt. Ainsi, l'accent de la langue maternelle se fait entendre dès les premiers babillages de l'enfant avant qu'il ne sache parler véritablement ni même prononcer un son ayant une quelconque signification.
- L'acquisition du langage se fait par le biais des cinq sens : ouïe, vue, toucher, odorat, et goût, qui aident à la structuration du cerveau afin de reconnaître les stimuli extérieurs. Les études en psycholinguistique et sociolinguistique mettent en évidence que le sens le plus utilisé est d'abord l'ouïe, très développé chez le nouveau né (et déjà utilisé par le fœtus qui distingue les intonations, les mélodies de la voix de sa mère) qui lui permet de réaliser une discrimination positive des sons du « mamanet » (le langage des mamans, appelé « Modèle:Lang » ou « Modèle:Lang » chez les Anglo-saxons, consiste en un vocabulaire simplifié, un rythme plus lent, des répétitions fréquentes et une voix chantante plus aigüe), ce « langage bébé » lui facilitant l'apprentissage[1]
Les cris de l'enfant
Les crises du nouveau-né ne sont pas encore du langage, il ne s'agit que d'expressions de malaise ou de souffrance sans intention de signification ou de communication. Mais s'ils n'ont pas de sens pour le bébé, son entourage va leur en donner. Le bébé va établir un lien dans son cerveau entre ses cris et la vue des adultes, il va les utiliser comme des signaux adressés à son entourage pour qu'il agisse sur lui.
Le babillage
Progressivement, l'enfant va reconnaître les personnes et établir un lien entre les paroles qu'elles prononcent et certains objets qu'elles désignent. L'interaction entre l'enfant et ces objets servira de repère de plus en plus défini.
Vers trois mois l'enfant comprend des mots simples comme papa. Il est important de signaler ici que l'un des facteurs fondamentaux permettant le développement de la communication linguistique est la communication non-verbale (imitation, communication affective). Pour que l'enfant parle il faut qu'il le désire, il faut qu'il soit stimulé.
Vers le quatrième mois on peut entendre les premiers gazouillis, ce qui correspond à un babillage plus complexe. Le bébé produit d'abord des sons de façon accidentelle, c'est en général un fort stimulant pour les adultes en train d'interagir avec le bébé, qui commentent les sons, les répètent, y réagissent. C'est donc l'interaction adulte-bébé elle-même qui est stimulée et donc le bébé est fortement incité à persévérer. Le bébé reproduira alors certains sons de façon constante et répétée.
Vers la fin de la première année, le babillage est plus clair et on constate la répétition intentionnelle de certaines sonorités, l'enfant a alors la possibilité de prononcer le premier mot.
Le premier mot
Il manifeste une intention de signification précise et correspond véritablement à l'accès au langage. Il n'y a pas de mot privilégié apparaissant plus systématiquement que d'autres (même si papa et maman sont les mots les plus fréquents) et l'âge d'apparition se situe entre neuf et douze mois.
Ce premier mot a plus de signification pour l'enfant qu'il n'en a pour l'adulte, c'est pourquoi on le qualifie de mot-phrase car il ne renvoie pas seulement à un objet, mais à une action ou une situation.
Exemple : « Maman » peut signifier « elle arrive », « cet objet lui appartient » ou « c'est sa voix que j'entends ».
L'enfant veut donc en dire plus qu'il ne peut en dire, l'intention de signification dépasse la capacité d'expression. Un mot a en général de multiples significations que l'entourage parvient à décoder en fonction des circonstances.
On peut donc considérer qu'il y a deux moments principaux dans l'acquisition du langage :
- Dans un premier temps, la capacité d'articuler certains phonèmes indépendamment de leur signification ;
- Dans un deuxième temps, la capacité de leur donner un sens relativement à la langue parlée par l'entourage.
Les sens utilisés pour signifier le mot ont beaucoup d'importance : Plus il y en a d'impliqués, plus grande sera la capacité de le définir.
Exemple : Voir une femme peut signifier « maman » tandis que voir et entendre une femme peut signifier « maman » pour une personne en particulier.
Skinner
Il proposait que le langage soit appris à travers les renforcements de l'entourage.
Etant un béhavioriste, il avait tendance à trouver vrai ce qu'il pouvait voir.
→ Il est félicité pour les « bons » mots et grondé pour les « mauvais ».
L'enfant apprend à parler grâce aux récompenses qu'il reçoit.
Chomsky
Il affirmait que le langage est génétiquement en nous (selon lui, les bases à partir desquelles se font les langues sont les mêmes). Au contraire de Skinner, Chomsky considérait le langage comme une façon d'étudier la psychologie.
Son argument principal était que les enfants arrivent parfaitement à créer des phrases qu'il n'ont jamais entendues (p.ex: « je te déteste maman »). Il y a peu de chance que ce type de phrase ait été renforcé par les parents (ce qui est contraire à l'idée de Skinner).
Les idées de Chomsky menèrent à la création d'un nouveau champ d'étude: la psycholinguistique ( = l'étude psychologique du langage). Le but de ce domaine est d'étudier par quels moyens psychologiques s'acquière le langage.
Les principaux sujets de la psycholinguistique
La compréhension
Comment comprend-on le langage (écrit, parlé) à travers des sons et des symboles
La production discursive
Quels sont les processus physiques nécessaires à la production de langage (processus mental et « concret »/physique)
L'acquisition du langage
Pas seulement l'acquisition chez les enfants, mais aussi l'apprentissage d'une nouvelle langue chez les adultes.
Percevoir et comprendre les mots
Les composants des mots
Lexique
C'est l'ensemble de tous les mots qu'une personne connaît
Phonème
C'est la plus petite partie d'un discours; si cette partie est changée, la signification du mot n'est plus la même. Elle concerne les sons.
Ex: phonème /v/ → vous; si on remplace le phonème /v/ par le phonème /t/, le mot n'est plus le même (tous).
Les phonèmes ne sont pas les mêmes selon les langues.
Ex: en espagnol et en français, la plupart de l'alphabet est la même. Pourtant, en français /r/ n'est pas un phonème (que l'on prononce le mot «mer » avec un /r/ roulé ou non, le mot garde la même signification), en espagnol /r/ est un phonème (le mot « pero » change de signification si on roule plus le /r/ « perro »; cela se voit à l'écrit, mais ce qui compte est l'oral).
Morphème
C'est la plus petite unité porteuse de sens d'un discours. Elle concerne le sens des mots.
Ex: tableau est constitué d'un seul morphème. Si on prenait chacune de ses syllabes séparément (ta-bleau), elles ne voudraient rien dire; au contraire, le mot télévision est composé de deux morphèmes (télé-vision).
Percevoir les mots
Effet de la restauration phonémique
Il nous est possible de comprendre un mot même si l'on n'a pas entendu une lettre (ex: on entend le mot législation, et au moment où le son « s » est prononcé, quelqu'un tousse. Pourtant, on saura que le mot entendu était législation, il est même possible qu'on ne remarque pas que le son « s » était étouffé. On reconstitue l'information manquante pour donner du sens.)
En plus de cela, le sens que l'on attribue à un mot peut être influencé par le mot suivant.
Ex: « Il était temps de *anger... » (* signifie que le son a été masqué). Le verbe pourrait être ranger, manger, langer. Ce qui va faire que l'on comprend l'un ou l'autre de ces verbes, c'est que le mot suivant nous donne une information supplémentaire. Si après ce verbe la phrase continue par « le bébé », il est plus probable qu'il s'agisse du verbe langer que du verbe manger.
Notre perception est donc influencée par un processus top-down; notre connaissance change la signification que l'on donne au mot.
Segmentation du discours
Lorsque l'on parle, le flot de parole est continu, presque pas entrecoupé de pause. Pourtant, il nous est possible de découper ce flot en segments, formant des mots et permettant ainsi de donner du sens à un discours.
Au contraire, lorsqu'on ne connaît pas une langue, il nous est impossible de percevoir le découpage des mots; tout ce que l'on entend est un flot continu et incompréhensible. L'explication à ce phénomène est simple. En grandissant dans un certain pays, on apprend quels sons sont les plus souvent répétés, lesquels apparaissent uniquement au début ou à la fin des mots (p.ex.: en français, /fl/ ne se trouve jamais à la fin d'un mot, mais plutôt au début et /rt/ ne se trouvera jamais au début, mais plutôt vers la fin d'un mot).
En plus de ça, même si on comprend la langue, il existe différents accents, différentes manières de parler qui rendent la segmentation encore plus difficile!
Une étude a été réalisée là-dessus. Les participants qui attendaient dans une salle étaient enregistrés (sans le savoir) lorsqu'ils parlaient entre eux. Lors de l'expérience, ils entendaient un mot isolé du « flot de parole ». Ils n'arrivaient à identifier que la moitié des mots présentés! Et ce, bien que ce soit eux-mêmes qui les prononçaient! Cela voudrait donc dire que la moitié des mots que nous prononçons est inintelligible quand ils sont pris à part, hors-contexte.
Comprendre les mots
La fréquence des mots
Dans une langue, certains mots apparaissent plus souvent que d'autres; plus les mot sont prononcés, plus la réponse est rapide. (p.ex.: en français, le mot « maison » est plus souvent prononcé que « archéologie »). Lors d'une étude, on s'est également aperçu que les mots à haute fréquence (les plus souvent prononcés) étaient lus plus rapidement que ceux à basse fréquence (rarement prononcés).
L'effet du contexte
Le fait de comprendre un mot dans une phrase n'est pas seulement dû à la fréquence de ce mot, mais aussi à sa signification par rapport au reste de la phrase. On comprend plus facilement (et plus rapidement) une phrase qui contient des éléments logiques/attendus.
P.ex.: « Les esquimaux ont évité l'ours polaire » est plus rapidement compris/lu que « Les commerçant on évité l'ours polaire ».
On comprend une phrase en: - comprenant chaque mot individuellement
- comprenant comment ces mots s'aligne pour former un sens
L'ambigüité lexicale
Certains mots ont plusieurs sens, c'est ce qu'on appelle une ambigüité lexicale. Lorsqu'un mot ambigu apparaît dans une phrase, on se réfère au contexte pour décider quel sens attribuer au mot.
Ex: taupe peut signifier à la fois l'animal, mais aussi un espion. Si la phrase est « Le jardin était infesté de taupes » , alors taupe fait référence à l'animal.
Souvent, l'ambigüité est si rapidement éclaircie grâce au contexte que l'on ne se rend pas compte du mécanisme.
L'amorçage sémantique
Lorsqu'on présente le mot fourmi et ensuite le mot insecte, une personne répondra plus facilement au mot insecte que si le mot fourmi n'avait pas été présenté avant. L'amorçage sémantique peut donc indiquer dans quelle mesure deux mot ont une signification semblable dans l'esprit d'une personne.
Comprendre les phrases
Sémantique
C'est la signification des mots et des phrases.
Syntaxique
C'est l'ensemble de règles pour assembler des mots et former des phrases.
Différentes zones du cerveau sont activées pour la sémantique et la syntaxique. Le cerveau ne s'active pas de la même façon pour la phrase « le chat ne cuisinera pas / le chat ne mangera pas » et « le chat ne mangeront pas/ le chat ne mangera pas ».
La sémantique et la syntaxique interagissent pour déterminer la signification d'une phrase. Pour comprendre ce qu'une phrase signifie, on doit la séparer en segments.
Ex: La taupe aperçoit l'homme avec des jumelles.
On peut séparer cette phrase de deux façons:
L'espion aperçoit l'homme avec des jumelles.
-> l'espion porte des jumelles et voit l'homme grâce à elles
ou
->L'homme que voit l'espion a des jumelles.
Cette phrase a une ambigüité syntaxique: les mots sont les mêmes, mais il est possible d'attribuer deux sens. La plupart des gens préfèrent la première version (c'est l'espion qui a les lunettes). Ce choix se fait grâce à un mécanisme appelé le découpage (parsing). C'est ce découpage qui détermine le sens à donner à une phrase. On s'est posé la question de savoir ce qu'il y avait derrière ce mécanisme; il y a eu deux réponses:
L'approche syntaxique du découpage
Cette solution se concentre sur la façon dont le découpage est déterminé par la syntaxe; on utilise la syntaxe pour inférer un sens à une phrase.
Ex: « Parce qu'il court toujours 1 km lui semble un courte distance. »
En commençant à lire, on se dit que la phrase parle de quelqu'un qui court 1 km; puis le reste de la phrase ne semble pas coller... On relit alors la phrase pour lui donner un autre sens (→ c'est parce qu'il court – donc qu'il est en bonne forme – que la distance d'1 km lui paraît petite). Cette phrase est un exemple de « garden-path sentence »; on fait une analogie entre notre raisonnement et le fait de descendre un sentier, puis une fois arrivé à un certain endroit, on se rend compte que ce n'est pas le bon chemin.
(pour corriger la phrase ou la rendre plus compréhensible, il faudrait ajouter une virgule, c'est ce manque de ponctuation qui crée la confusion)
L'approche syntaxique dit que si l'analyse d'une phrase n'est pas correcte du point de vue de la syntaxe, alors la sémantique est utilisée pour éclaircir les ambigüités.
L'approche interactionniste du découpage
Cette approche dit que lorsqu'une personne lit une phrase, à la fois la syntaxe et la sémantique sont utilisées. On perçoit les informations sémantiques ET syntaxiques.
Une expérience a été faite (elle se concentrait sur les mouvements des yeux des participants):
Les participants entendaient la phrase « mettez la pomme sur la serviette dans la boîte »; cette phrase est ambigüe car la serviette peut soit déjà se trouver sous la pomme, soit dans la boîte.
Les participants fixaient alors la pomme puis la boîte dans laquelle se trouvait la serviette. Le contexte était essentiel pour bien comprendre la phrase. S'il y a une seule pomme et une boîte avec une serviette, on comprend la phrase comme: « mettez la pomme sur la serviette {qui est} dans la boîte ».
Il y avait également une deuxième situation dans laquelle il y avait deux pommes (une sur la serviette et une autre pas), les participants entendaient d'abord « mettez la pomme sur la serviette », leurs yeux fixaient la pomme sans serviette, puis la seviette, ils croyaient qu'il fallait mettre l'autre pomme sur la serviette-
Puis, en entendant « dans la boîte », leurs yeux se dirigaient de la pomme sur la serviette jusqu'à la boîte, ils réalisaient qu'il fallait mettre la pomme qui était déjà sur la serviette, dans la boîte. C'est-à-dire: « mettez la pomme {qui est déjà} sur la serviette dans la boîte ».
On voit donc que le contexte influence notre façon de comprendre la phrase!
Comprendre un texte, des histoires
La cohérence
C'est-à-dire que l'information d'une partie du texte peut se relier à une autre partie. Elle est fondamentale à la compréhension d'un texte, d'une histoire. La cohérence se crée par inférence.
Inférence
processus par lequel le lecteur, en lisant, crée des informations pas explicitement données dans le texte. Ex: John clouait un tableau au mur. On sait qu'il utilise un marteau et des clous, même si cela n'est pas marqué.
Inférence anaphorique
Elle connecte un objet/une personne à un objet/une personne dans une autre phrase. C'est la même chose qu'un pronom qui remplace un nom déjà cité.
Ex: John clouait le tableau au mur. Il l'avait acheté depuis des mois. Le « il » reprend « John » pour éviter les répétitions.
Inférence instrumentale
C'est une inférence à propos des outils ou des méthodes. Même exemple que pour l'inférence.
Inférence causale
Elle permet conclure que les événements décrits dans une phrase sont les conséquences d'événements passés et décrit quelques phrases plus tôt.
Ex: John prit une aspirine. Son mal de tête s'estompa.
La déduction que l'on fait est que son mal de tête est parti grâce à l'aspirine qu'il a avalée. Plus une connexion causale est faible (nous semble moins logique), plus on met de temps à inférer des informations, à voir ce lien de causalité.
La production du langage
Les fautes de langage (lapsus)
Les erreurs de langage sont devenues célèbres grâce à Freud, qui postulait que ces erreurs étaient en fait des révélations de nos pensées inconscientes. Pourtant, si l'on regarde les lapsus que l'on fait quotidiennement (1-2 fois tous les 1'000 mots), peu peuvent être reliés à des motivations inconscientes. Les chercheurs ont plutôt voulu utiliser ces erreurs pour comprendre les mécanismes de base du langage.
Les erreurs les plus fréquentes concernent les unités de base du langage (phonèmes et mots)
Echange de phonèmes
Lorsque l'on dit une ralle bouge au lieu d'une balle rouge.
Cet échange se fait selon un système qui échange les voyelles entre elles et les consonnes entre elles (règle de consonne-voyelle)
Echange de mots
Je range mes pulls dans l'armoire devient Je range mon armoire dans mes pulls.
Le mécanisme invoqué échange des mots avec des mots et des verbes avec des verbes (règle de la catégorie syntaxique)
Substitution de mots
La rhapsodie hongroise de Liszt devient le restaurant hongrois de Liszt.
L'erreur est basée sur la connaissance de la personne en ce qui concerne la musique classique et la nourriture du monde. C'est aussi un exemple de la règle de la catégorie syntaxique (nom substitué par un nom), il y a aussi le fait que ces deux mots commencent par « r » et contiennent 3 syllabes.
Pour aller plus loin
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