« La médiation par autrui » : différence entre les versions
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Finalement, la médiation par autrui permet à un apprenant d’accéder à l’apprentissage. Il lui permet d'atteindre des objectifs qu'il n'aurait pas pu faire seul et de s'auto-réguler. | |||
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* | * Cosnefroy, L. (2010). L'apprentissage autorégulé : perspectives en formation d'adultes. | ||
* | * Dillenbourg, P., Baker, M., Blaye, A. & O'Malley, C. (1996).The evolution of research on collaborative learning. | ||
* | * Lev Vygotski, Pensée et Langage Terrains / Éditions Sociales, 1985, p. 270. | ||
* | * Tricot, A. (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter les situations d'apprentissage. |
Version du 18 octobre 2022 à 09:55
Emma Schenkenberg van Mierop - Volée Concordia
Résumé
La médiation par autrui, tel que défini par Vygotsky, permet, grâce à un individu externe, d’intérioriser le savoir. Cela permet l'autorégulation qui est un des buts de l’apprentissage. Ce texte met en lien plusieurs concepts décrits dans les articles suivants avec la médiation par autrui.
- Tricot, A. (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter les situations d'apprentissage.
- Cosnefroy, L. (2010). L'apprentissage autorégulé : perspectives en formation d'adultes.
- Dillenbourg, P., Baker, M., Blaye, A. & O'Malley, C. (1996). The evolution of research on collaborative learning.
Introduction
La médiation par autrui est un concept clé de la perspective historico-culturelle de Vygotski. On définit un médiateur comme étant un intermédiaire entre le savoir et l’apprenant. Il existe deux types majeurs de médiation : la médiation par autrui et la médiation par les outils sémiotiques. L'appropriation, la maîtrise et l'intériorisation des outils médiateurs sous forme d'outils psychologiques internes sont des moteurs essentiels au développement cognitif.
Développement
Dans l'approche historico-culturelle, les échanges asymétriques avec un expert (un enseignant, un parent ou un camarade avec un meilleur niveau) tiennent un rôle primordial dans le développement cognitif. Vygotski introduira la notion de zone proximale de développement . Il peut se définir comme étant “la disparité entre le niveau de développement présent, qui est déterminé à l’aide des problèmes résolus de manière autonome, et le niveau qu'atteint l’enfant quand il résout des problèmes non plus tout seul mais en collaboration” (Vygotski, 1985, p.270). La collaboration joue ici un rôle central, car il permet à l’apprenant d’atteindre des buts qu’il n’est pas capable d’atteindre seul. Un expert peut prendre le rôle de médiateur entre le savoir et l’apprenant. Il aide l’apprenant avec ce qu'il n’est pas encore capable de faire seul. Il peut, grâce à l’étayage, faire disparaître progressivement le guidage ce qui permet de réduire la charge cognitive. Cela permet la différenciation pédagogique. Certains apprenants auront besoin de plus d’étayage alors que d’autres en auront moins besoin, voire pas du tout (Tricot, 2017).
L’expert peut être un adulte, dans ce cas-là il s’agira selon Bruner (1977) d’un étayage par l’interaction de tutelle, qui est une interaction entre un adulte et un enfant grâce à laquelle l’adulte essaie d’amener l’enfant à résoudre un problème qu’il ne sait pas résoudre seul (cela correspond à la zone proximale de développement de Vygotski). L’étayage permet : un soutien affectif, car il permet de contrôler la frustration et d’engager l’intérêt un soutien cognitif, car il permet de simplifier la tâche et de présenter des modèles de solutions et un soutien régulatif, car il permet de maintenir l’apprenant dans un objectif et de signaler les caractéristiques pertinentes. (Bruner, 1977 dans Molinari)
L’expert peut aussi être un pair, ou un groupe de pairs, dans ce cas-là, l'hétérogénéité du groupe permettra à l’apprenant de s’auto-réguler et de, grâce au langage et au conflit cognitif qui en surgit, de dépasser des difficultés qu’il avait auparavant. Dillenbourg et al. (1996) montrent ainsi que pour certaines tâches qui exigent la discussion de problèmes, les pairs sont souvent plus adaptés que les adultes. Ils ajoutent que le degré de différences de connaissances et de compétences entre les apprenants est important.
Pour Cosnefroy (2010), l’autorégulation peut se faire en groupe ou individuellement. Il indique que les formations d’adultes permettent souvent des travaux de groupes, ce qui implique que l’apprenant contribue à l’autorégulation du groupe. Or, un des buts de l’apprentissage pour Vygotski (1985) est l’auto-régulation qui se construit par l'appropriation de l'hétéro-régulation. Ainsi, grâce à l’enseignement de la régulation par autrui, l’apprenant peut se réguler soi-même.
Conclusion
Finalement, la médiation par autrui permet à un apprenant d’accéder à l’apprentissage. Il lui permet d'atteindre des objectifs qu'il n'aurait pas pu faire seul et de s'auto-réguler.
Références bibliographiques
- Cosnefroy, L. (2010). L'apprentissage autorégulé : perspectives en formation d'adultes.
- Dillenbourg, P., Baker, M., Blaye, A. & O'Malley, C. (1996).The evolution of research on collaborative learning.
- Lev Vygotski, Pensée et Langage Terrains / Éditions Sociales, 1985, p. 270.
- Tricot, A. (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter les situations d'apprentissage.