Système cognitif et apprentissage

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Résumé

En se basant sur trois articles qui abordent différents thèmes, nous allons faire une mise en lien de ces derniers et répondre à la question suivante : quels sont les composants du système cognitif qui favorisent l’apprentissage ?

Introduction

L’apprentissage est un processus complexe mobilisant plusieurs aspects du système cognitif. À travers ce travail, nous allons explorer les composants du système cognitif jouant un rôle essentiel dans le processus d’apprentissage. Ceci par le biais de l’analyse de trois articles couvrant des aspects variés. Nous allons observer que ces composants sont imbriqués et que leur compréhension est nécessaire afin de concevoir des environnements d’apprentissage et des méthodes pédagogiques plus efficaces.

Développement

L'apprentissage autorégulé

L’article de Houart (2017), décrit un modèle de l’apprentissage autorégulé pour l’action. Nous allons analyser quatre composants du système cognitif qui interagissent de manière dynamique dans le processus d’apprentissage autonome et qui permettent de favoriser ce dernier. Selon Viau (2009), le premier est la motivation, en effet, c’est grâce à cet élément que l’apprenant s’engage et s’implique pour atteindre un objectif. Cela constitue une variable indispensable pour le déclenchement de l’action d’apprentissage mais « il n’est pas soutenable de faire comme si la motivation suffisait pour expliquer qu’une action est déclenchée » (Broonen, 2007). Le second élément est la volition, ceci est lié à la volonté de l’apprenant. En effet, elle permet à l’apprenant de s’engager dans une activité et à soutenir cet engagement malgré les difficultés ou distractions. La volition est importante pour l’apprentissage autonome. Ensuite, le composant de la cognition, qui regroupe un ensemble de processus mentaux associé à l’acquisition de connaissances qui incluent : la mémoire, le langage, le raisonnement et l’apprentissage. Elle inclut également des stratégies cognitives telles que la perception, la résolution de problèmes et la prise de décisions (Houart, 2017). Pour finir, le composant de la métacognition qui englobe un ensemble d’opérations mentales qui permettent à un apprenant de surveiller sa propre performance lors de l’exécution d’une tâche. Cela implique différents aspects : s’observer lors de la réalisation d’une tâche, analyser la situation, comparer la situation en cours avec celle attendue et conceptualiser. L’application de ces processus mentaux devrait permettre l’accomplissement de la tâche jusqu’à ce que l’objectif soit atteint. Selon Houart (2017). Il y a trois composantes de la métacognition :

1. Les stratégies métacognitives : telles que l’anticipation et la planification avant d’entamer la tâche, ainsi que le contrôle et l’ajustement pendant et après son exécution.

2. Les connaissances métacognitives : qui englobent la compréhension de soi, de la tâche, des stratégies et du processus d’apprentissage.

3. Les expériences métacognitives : qui englobent les sentiments et les jugements en lien avec la tâche. « Elles influencent les stratégies métacognitives mises en œuvre. (Berger, 2012 ; Efklides 2009)

Ainsi, nous pouvons observer que la motivation peut influencer l’intention d’apprendre, la volition facilite le passage de l’intention à l’action, la cognition met en place des stratégies cognitives pour exécuter la tâche et la métacognition supervise l’ensemble du processus.

La mémoire

La mémoire de travail représente un élément crucial du système cognitif permettant de sauvegarder temporairement et de manipuler l’information lors de son traitement. Cette dernière a un impact sur la conception de situations d’apprentissages. Dans l’article de Puma et Tricot (2021), la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia (Mayer, 2021), aborde différents aspects de la mémoire de travail. Premièrement, pour le traitement du matériel visuel et audio, deux canaux différents permettent de s’en charger. Enfin, la mémoire de travail comprend une capacité limitée d’informations à traiter simultanément. Finalement, la mémoire de travail donne lieu à un traitement actif visant à sélectionner des informations, à les organiser ainsi qu’à les intégrer aux connaissances préalables stockées en mémoire à long terme. Par ailleurs, l’article présente différents principes de conception qui sont basés sur la théorie de Mayer (2021). Parmi ceux-ci, figurent :

  • Le principe multimédia : il est plus évident pour un élève d’apprendre lorsqu’un document contient du texte et de l’image. Mais les deux éléments doivent être complémentaires et pertinents.
  • Le principe de contiguïté : lorsque deux sources d’informations sont présentées aux élèves, elles doivent être intégrées dans l’espace et le temps afin de freiner les limites perceptives et attentionnelles.
  • Le principe de modalité : il est plus efficace d’utiliser des modalités visuelles et auditives pour présenter une information plutôt qu’une seule modalité car deux systèmes de traitement de l’informations différents sont mobilisés. Ceci diminue le risque d’attention partagée.
  • Le principe d’animation : les éléments animés peuvent être des outils bénéfiques pour l’apprentissage mais n’est pas toujours plus efficace que la succession d’images fixes. Cela dépend de différents éléments tels que le type de connaissances à enseigner, le réalisme ou la pertinence de l’animation.
  • Le principe de redondance : utiliser des modalités auditives et visuelles pour présenter la même information engendre un surcout cognitif sans pour autant augmenter la mémoire extrinsèque.
  • Le principe de segmentation : si l’information est complexe, découper en petits éléments permet de construire des connaissances intermédiaires qui pourront être intégrées et ainsi diminuer la charge cognitive.


Tous ces principes ont pour objectif d’optimiser la manière dont l’information est présentée afin de favoriser l’apprentissage, notamment des élèves novices. Par ailleurs, les élèves experts peuvent avoir des réactions diverses de celles des novices face aux méthodes d’enseignement grâce à leurs connaissances préalables. Ceci fait référence au principe de renversement lié à l’expertise. En effet, les élèves experts ont la capacité de soutenir dans le temps, plus d’informations et avec un plus faible coût cognitif que les élèves novices.

Les émotions

Dans l’article de Cuisinier (2018), nous pouvons observer l’analyse complexe entre les émotions et les performances scolaires en explorant plusieurs aspects du système cognitif favorisant l’apprentissage. En effet, la relation entre les émotions et les performances des élèves peuvent être variables selon le contexte (social et culturel). De plus, le sentiment de compétence est un élément qui a une importance cruciale dans la relation entre les émotions et les performances car les élèves ressentent des émotions qui sont influencées par le niveau de compétences qu’ils autoévaluent. Les émotions jouent donc un rôle essentiel dans les processus d’apprentissage car elles sont intégrées dans la manière dont les élèves vivent leurs apprentissages sur le plan cognitif.

Conclusion

Ce travail a permis de mettre en évidence l’importance de prendre en considération les composants du système cognitif lors de la conception de programmes éducatifs et d’environnement d’apprentissage afin de favoriser l’acquisition de connaissances et de ce fait d’influencer l’apprentissage de manière plus globale.

Références bibliographiques

Cuisinier, F. (2018). Émotions et apprentissages scolaires : que nous apprend l’étude des émotions déclarées ?. Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant, 155, 05-51. https://emotischool.com/Cuisinier(2018)_Anaé_fichier_auteure.pdf

Houart, M. (2017). « L’apprentissage autorégulé : quand la métacognition orchestre motivation, volition et cognition », Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur [En ligne], 33(2) | 2017, mis en ligne le 15 novembre 2017, consulté le 08 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/ ripes/1246

Puma, S., & Tricot, A. (2021). Prendre en compte la mémoire de travail lors de la conception de situations d’apprentissages scolaires. Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant, 33(171), 217-225. https://tecfalms.unige.ch/moodle/pluginfile.php/43313/mod_folder/content/0/Mémoire/ADID1_PUMA%20%20TRICOT_Prendre%20en%20compte%20les%20limites%20de%20la%20mémoire%20lors%20de%20la%20conception.pdf

Liens

Cette page fait référence à la page ADID1, les productions des étudiant.es


Page rédigée par Anissa Nasri, volée Drakkar, le 28.10.2023.