Réduction des tailles des classes au primaire: quels effets?

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Daniel Casas - Volée Concordia

Résumé

La réduction du nombre d'élèves dans les classes de primaire peut présenter de nombreux effets positifs, qui varient en intensité selon plusieurs facteurs à prendre en compte. Elle présente, néanmoins, quelques limites notables.

Il est possible de mettre 3 articles en lien avec cette théorie :

  • Le texte de Tricot (2017) : quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différentiation pédagogique.
  • Le texte de Cosnefroy (2010) : l’apprentissage autorégulé : Perspectives en formation d’adultes.
  • Le texte (en anglais) de Dillenbourg et al. (1995) : The evolution of research on collaborative learning

Introduction

La thématique des tailles des classes dans les écoles primaires est un sujet de débat depuis de nombreuses années. En France, par exemple, il a longtemps été considéré comme inefficace par le ministère, jusqu'à récemment. Beaucoup d'études ont été menées à ce sujet et les résultats diffèrent sur énormément de points. Cette page ne présente qu'une simple discussion et n'englobe pas tous les aspects du sujet, qui est bien plus riche en contenu que ce qui est discuté ici.

Développement

Grâce aux études faites à ce sujet, des constatations ressortent :

  • plus l'enfant est jeune, plus l'impact sera important.
  • plus les difficultés de l'enfant sont importants, plus important sera l'impact.

Parmi les effets d'un effectif réduit en classe, nous retrouvons une amélioration dans les performances à long terme. Ceci peut donc être mis en lien avec le texte de Tricot (2017), qui cherche justement à trouver des moyens pour altérer efficacement la mémoire à long terme (MLT). L'apprentissage en primaire avec un nombre d'élèves plus bas pourrait donc être une manière d'y parvenir.

Par extension, nous pourrions coupler cette capacité avec l'introduction à l'autonomie chez les élèves, en présentant des stratégies de travail. Il s'agit d'ailleurs du moment le plus efficace pour l'apprentissage chez un être humain. En effet, notre cerveau est le plus malléable durant notre jeunesse, grâce à un nombre plus élevé de période critique. C'est pourquoi il est largement reconnu que c'est le meilleur moment pour apprendre les langues, par exemple.

Enfin, bien que les enfants seraient moins nombreux en classe, cela n'empêcherait pas de faire des travaux de groupe pour garder le côté socio-constructiviste durant l'apprentissage au sein d'une classe. Par ailleurs, une réduction des écarts entre les élèves permet aux élèves de participer aux travaux de groupe en diminuant un sentiment de hiérarchie ou de rapport de forces. L'environnement, qui fait partie intégrante de l'activité cognitive (Dillenbourg et al., 1996), est donc plus sain pour l'élève.

Apports

La réduction du nombre d'élèves par classe semble avoir des effets positifs, notamment :

  • plus un élève présente de difficulté, plus cette disposition sera bénéfique pour lui.
  • permet de combler plus facilement de potentiels lacunes dans l'apprentissage en augmentant le temps par élève qu'un(e) enseignant(e) a à sa disposition.

Limites

Une diminution de la taille des classes implique aussi plusieurs difficultés ou limites, telles que :

  • un coût important. Moins d'élèves par classe implique une augmentation du nombre d'enseignants et de bâtiments.
  • cette pratique n'aura pas d'effet significatif pour les élèves présentant peu de difficulté.

Conclusion

Pour conclure cette courte discussion, la taille des classes est un facteur impactant les performances des élèves sur plusieurs plans. Nous pourrions en tirer un avantage en réduisant le nombre d'enfants par salle, ce qui pourrait avoir des apports sur le long terme et sur l'assimilation progressive de l'autonomie. En plus de cela, les apports des processus collaboratifs peuvent être favorisés puisque l'environnement fait aussi partie d'une activité cognitive.

Cependant, bien d'autres facteurs sont à prendre en compte sur ce sujet. Cette discussion n'englobe pas toutes les possibilités, les apports et les limites existantes de cette pratique.

Bibliographie

Adrien Bouguen, Julien Grenet, Marc Gurgand. La taille des classes influence-t-elle la réussite scolaire ?. 2017.

Tricot (2017) : quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différentiation pédagogique

Cosnefroy (2010) : l’apprentissage autorégulé : Perspectives en formation d’adultes

Dillenbourg et al. (1995) : The evolution of research on collaborative learning

Jarraud, F. (2018) : Faut-il réduire la tailles des classes ? Le café pédagogique