Principes éthiques
Introduction
Ce sont des principes qui servent à proposer un référentiel à la société ou à la/aux communauté(s) qui décident de les appliquer en définissant le champ d’application de ceux-ci. Ce champ d’application se définit généralement par une réglementation et la mise en œuvre d’un système de sanction dans un système législatif. Il est donc intrinsèquement lié au système politique en place.
Les principes éthiques sont importants, car ils favorisent le vivre ensemble.
Ces principes ont pour but d’éviter ou de limiter les inégalités de traitement et l’atteinte à la morale dans les actions individuelles et collectives au sein d’une société.
Qu’est-ce que l’éthique ?
« Du latin « ethicus » signifiant « morale » et du grec « ethos » signifiant « caractère, coutume, mœurs », l’Ethique est la partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale. Elle constitue l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un ». (Revardel, 2003)
L'éthique ou la philosophie de la morale est une branche de la philosophie qui "implique la systématisation, la défense et la recommandation des concepts des bons et mauvais comportements". L'éthique cherche à résoudre les questions de moralité humaine en définissant des concepts tels que le bien et le mal, la vertu et le vice, la justice et le crime.
Aujourd’hui, le terme éthique renvoie à plusieurs domaines, on parle aujourd’hui de méta-éthique, d’éthique normative, on parle aussi d’éthique appliquée.
Que signifient ces trois concepts ?
- La méta-éthique, c'est la réflexion sur des grands principes qui nous font agir.
- L’éthique normative, c'est la recherche sur les critères de jugement qui nous permettent d’évaluer des comportements.
- L’éthique appliquée, c'est ce qui renvoie aux éthiques professionnelles. On va distinguer l’éthique du psychologue, du commercial, de l’enseignant, l’éthique médicale ou de la santé, etc.
Aussi, l'éthique étant souvent confondue avec la morale, une partie de cette page sera dédiée à epxliquer les similitudes et dissemblances entre ces deux concepts. De même, la notion de déontologie peut être naturellement associée à l'éthique mais est difficile à dissocier de celle-ci. Nous évoquerons ici ses contours afin d'éclaircir les zones d'ombres entre éthique et déontologie.
Nous nous centrerons finalement ici sur la définition et une explication de l’éthique appliquée à la recherche scientifique, ainsi que ses principes éthiques fondamentaux associés.
Qu'est-ce que la morale ?
Définition de la morale
Il est important de passer par une explication de ce que signifie la notion de morale.
Exemple de la morale : Une personne est considérée à nos yeux comme odieuse, méchante, car adoptant un comportement qui nous semble inapproprié dans un contexte spécifique. Or cette personne va simplement agir selon ses principes moraux, ses constructions sociales, environnementales, culturelles.
Il y a ainsi un certain « plan », une « carte du monde » qui nous constitue. La morale est une conduite. Les principes moraux déterminent la conduite de chacun. On adopte donc un / des comportement(s) en relation avec ces principes moraux.
Du latin « moralis » signifiant « les mœurs », la morale pourrait être décrite selon 5 axes principaux :
- Concerne les règles de conduite pratiquées dans une société, en particulier par rapport aux concepts de bien et de mal (réflexions morales).
- Elle désigne l'ensemble des règles ou des préceptes, obligations ou interdiction relatifs à la conformation de l'action humaine, aux mœurs et aux usages d'une société donnée. Bien qu'étymologiquement proche, la morale se distingue de l'éthique qui se définit telle une réflexion fondamentale sur laquelle la morale établira ses normes, ses limites et ses devoirs.
- Qui relève de la conscience que l’on a de ce qui est bien : avoir l’obligation morale de faire quelque chose (ex : Milgram et soumission à l’autorité, 1960-1963).
- Qui se conduit selon les règles de comportement communément admises dans une société ; qui est conforme aux bonnes mœurs (ex : un auteur moral, un film moral, un livre moral…)
- Qui est relatif à l’esprit, à l’intelligence, à la pensée (ex : la douleur morale, il fait preuve d’une grande force morale…).
La morale est située dans le temps et varie selon l’époque. La censure permet de protéger la morale et les bonnes mœurs.
Quelles différences avec l'éthique
Dans la notion d’éthique, il y a l’idée d’une recherche de juste milieu, de moindre mal, il y a aussi l’idée d’une importance des circonstances.
Dans l’éthique, il n’y a jamais de condamnation absolue. Cela signifie que l'on condamne pas l’humanité à travers ses comportements, mais qu'on la comprend.
L’éthique ne se réfère pas à des valeurs transcendantes. La perspective éthique relativise nos jugements.
Lorsque je suis dans un système éthique, j’admets qu’il n’y a pas de bien ou de mal absolu.
En morale, tout ne se discute pas, la morale est synonyme de rigueur, la morale se réfère à des valeurs qui nous dépassent, comme le bien, comme le respect.
“L'éthique peut s'opposer à la orale si l'on entend par morale un discours rationnel et systématisé sur ce qu'il est permis de faire ou non, en effet. On parlera de morale stoïcienne, de morale chrétienne, de morale kantienne, etc. L'éthique se veut au contraire une réflexion en mouvement” (Develey, 2018).
En résumé
- Caractéristiques de la Morale : Personnelle. Les valeurs morales peuvent changer selon les sociétés, les cultures et les religions. La morale est propre à l’individu, personnelle et subjective. Elle définit strictement ce qui est bon ou mauvais.
- Caractéristiques de l’éthique : Professionnelle flexible, changeante, contextuelle et faisant état des meilleurs comportements au sein d’un groupe, d’une communauté ou d’une culture. Les principes éthiques sont discutés en société, après débats. L’éthique peut entrer en conflit avec les valeurs morales individuelles.
Quelles différences avec la déontologie ?
Le terme déontologie vient du grec "deontos" qui signifie “devoir”. Dans son utilisation moderne, il renvoie à des obligations liées à un contexte professionnel.
La déontologie définit donc les pratiques à mettre en œuvre dans un cadre professionnel en vue de se conformer à l’éthique du domaine. L'établissement de codes déontologiques poursuit deux buts :
- Protéger le public de pratiques non-admises par la communauté de praticien du domaine.
- Protéger la réputation des professionnels qui mettent en application lesdits code déontologiques.
L’éthique dans la recherche scientifique
Éthique et intégrité scientifique
L'éthique, si elle est parfois perçue comme un cadre rigide et contraignant pour les chercheurs et alourdissant inutilement participe à la crédibilité de la science, à son honnêteté et à sa bienveillance. (Bouvet, s. d.)
Dans le domaine de la santé nous parlons d’éthique médicale. Chose importante à souligner, elle ne concerne pas que les médecins, elle pourrait donc être reformulée en « Ethique de la santé », afin d’englober également les professions relatives aux sciences humaines et sociales. Cette notion contextualisée d'éthique illustre bien les enjeux individuels et collectifs du respect de règles définies.
« L'éthique médicale contient l’ensemble des règles de conduite des professionnels de la santé vis-à-vis de leurs patients. » (Larousse, 2020).
Pourquoi est-il important d’avoir des règles de santé ?
La notion d’Égalité intervient ici. Elles permettent de donner à tous les patients le maximum de chances d’être soigné. On peut notamment faire référence à la Bioéthique pour expliquer l’éthique médicale. La Bioéthique peut s’illustrer sous différents exemples et sujet de société / d’actualité :
- L’euthanasie.
- L’avortement.
- Les bébés-médicaments.
- Les recherches sur l’embryon.
- Les mères porteuse (GPA).
- La procréation médicalement assistée (PMA).
D’un pays à un autre, les règles et les lois vont être différentes. Même au sein d’une même communauté (par exemple: européenne).
Les 5 principes éthiques fondamentaux selon l’APA.
Le code d'éthique de l'APA (American Psychology Association) fournit des conseils aux professionnels travaillant dans le domaine de la psychologie afin qu'ils soient mieux équipés pour savoir comment réagir lorsqu'ils sont confrontés à un dilemme moral ou éthique. Certains d'entre eux sont des principes ou des valeurs que les psychologues devraient aspirer à défendre. Dans d'autres cas, l'APA définit des normes qui sont des attentes exécutoires. Nous présentons ici les 5 principes de l'APA, ceux-ci étant selon nous les plus proches d'un contexte de recherche en éducation.
Ces principes fondamentaux sont :
- Bienfaisance et non malfaisance
- Fidélité et responsabilité
- intégrité
- Justice
- Respect des droits et de la dignité des personnes
Références
Bouvet, C. (s. d.). ÉTHIQUE - INTÉGRITÉ SCIENTIFIQUE - DÉONTOLOGIE [Website]. Université Paris Nanterre. Consulté 29 novembre 2022, à l’adresse https://www.parisnanterre.fr/ethique
Cherry, K. (2022, avril 3). APA Ethics Code Principles and Standards [Werbsite]. Very Well Mind. https://www.verywellmind.com/apa-ethical-code-guidelines-4687465
Commission de l’éthique en science et en technologie - Gouvernement du Québec. (s. d.). Qu’est-ce que la déontologie? [Website]. Consulté 29 novembre 2022, à l’adresse https://www.ethique.gouv.qc.ca/fr/ethique/qu-est-ce-que-l-ethique/qu-est-ce-que-la-deontologie/
Develey, A. (2018, October 3). «Éthique» et «morale», de quoi parle-t-on ? LEFIGARO. https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2018/09/28/37002-20180928ARTFIG00023-ethique-et-morale-de-quoi-parle-t-on.php
Éthique, déontologie, intégrité scientifique et lancement d’alerte. (2020, juillet 2). [Website]. CNRS. https://www.cnrs.fr/fr/ethique-deontologie-integrite-scientifique-et-lancement-dalerte
Rapport Belmont. (1979, avril 18). Commission Nationale pour la Protection des Sujets Humains dans le cadre de la Recherche Biomédicale et Béhavioriste. https://www.erasme.ulb.ac.be/fr/enseignement-recherche/comite-d-ethique/consensus-ethiques/rapport-belmont
Revardel, J. (2003). 14. Éthique et phénoménalité haptonomique. Implications en thérapie et en pédagogie. Dans : , J. Revardel, L'univers affectif (pp. 379-404). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France.