Gestion du stress lors du travail doctoral : Méthode SPARK

Description générale

Contexte

Le doctorat est une période intense et exigeante qui peut avoir un impact significatif sur le bien-être psychologique des étudiant-es. En effet, les doctorant-es font face à de nombreux défis, tels que l'isolement, la pression de la publication, l'incertitude quant à leur avenir professionnel et la conciliation entre les différentes sphères de la vie. Ces facteurs de stress chronique constituent l’une des nombreuses raisons d’abandon et peuvent également mener à des problèmes de santé mentale, comme l'anxiété et la dépression, mais également d'autres émotions intenses comme la frustration, la culpabilité, et le désespoir (Niclasse, 2022; Haag, 2018).

Pourtant, le bien-être des doctorant-es est essentiel à leur réussite académique et personnelle. Face à ce constat, de nombreux chercheur-euses se rejoignent sur la nécessité d'engager des réflexions et des actions visant à prendre en compte et améliorer le bien-être des doctorant-es (Corsci, 2006; Déri, 2022; Niclasse, 2022; Erlich, 2000 cités dans Gérard & Nagels, 2013).

Problématique

Sur la base de ce contexte, il nous semble dès lors intéressant de nous attarder sur le bien-être des doctorant-es, et particulièrement sur leur gestion du temps et de leur anxiété, qui peuvent être une véritable source de stress permanent. En effet, au vu de la pression qu’ils ou elles subissent par le milieu hautement compétitif de la recherche académique, ces dernier-ères sont sujet-tes à notamment se surinvestir dans le travail doctoral, puis à s’oublier en tant qu’individu-e, et ainsi à négliger leurs besoins psychologiques fondamentaux (Haag, 2018). Ces réactions au stress causent entre autres un isolement qui nourrit l’anxiété et qui risque de faciliter, par exemple, la comparaison sociale et le repli sur soi qui nuisent au bien-être.

C’est pourquoi nous souhaitons proposer, aux doctorant-es, une formation visant à apprendre à mieux faire face aux situations difficiles, à réagir de manière plus adaptée, à se préserver, et à adopter des comportements plus efficaces pour mieux s'épanouir dans leur travail et leur vie personnelle à l’aide de la méthode SPARK (POSITRAN, 2024). Cela pourrait ainsi permettre de soutenir les doctorant-es dans la recherche d’un équilibre entre le travail doctoral et les besoins psychologiques fondamentaux, traversant l’ensemble des sphères de la vie : professionnelle, sociale, personnelle et familiale (Bélorgey, 2019).

Public cible

La formation “Gestion du stress lors du travail doctoral : Méthode SPARK” s’adresse aux personnes qui poursuivent un doctorat dans une même université, et qui ont besoin d'outils et stratégies à appliquer dans leur parcours, afin d’améliorer leur bien-être tout le long du doctorat. Le public cible, hétérogène par les individualités et les parcours antécédents, est caractérisé par un besoin commun en termes de conciliation entre les différentes responsabilités, la gestion du temps, la charge de travail et l’équilibre psychologique. Aucun prérequis spécifique n'est demandé pour suivre la formation, si ce n’est être doctorant-e, à n’importe quelle étape de son parcours, et d’avoir les connaissances d’un usage simple de la technologie (ordinateur, smartphone). Nous attendons un maximum 12 participant-es, pour que la formation, étalée sur 4 mois, puisse se dérouler dans un cadre convivial et intimiste.

Dispositif de formation

Axe des connaissances et des compétences

En premier lieu, l’objectif général de la formation est de transmettre et permettre de développer des connaissances et compétences de la méthode SPARK. Ceci a pour but final de réussir à:

• prendre conscience de ses propres réactions automatiques;
• adapter ses réactions et comportements dans des situations difficiles;
• développer une résilience pour parvenir à gérer les événements difficiles ou stressants (Arnaud et Mellet, 2019).

En second lieu, plus précisément à chaque phase de la formation (une phase par lettre de l’acronyme “SPARK”), les 5 objectifs spécifiques sont divisés comme ceci:

1) Identifier et comprendre les situations stressantes spécifiques au contexte doctoral:

• Comprendre la méthode SPARK et ses composantes;
• Identifier les différentes situations rencontrées dans le travail doctoral;
• Analyser les implications des situations sur le bien-être et la productivité du travail doctoral;
• Évaluer les stratégies possibles pour gérer efficacement différentes situations.

2) Prendre conscience de ses propres perceptions face aux défis:

• Identifier les schémas de pensée et les croyances qui influent sur la perception des situations;
• Évaluer les effets des perceptions sur le bien-être mental et émotionnel;
• Développer des stratégies de perception plus positives et constructives.

3) Développer des compétences pour éviter les réactions comportementales en mode “pilote automatique”:

• Identifier les schémas de comportement automatique et apprendre à les réguler;
• Reconnaître les déclencheurs et les réactions automatiques face au stress;
• Évaluer l'impact des comportements automatiques sur le bien-être et la productivité;
• Développer des techniques de régulation émotionnelle et de modification des comportements automatiques.

4) Réguler ses réactions émotionnelles:

• Identifier les réactions émotionnelles et comportementales face au stress;
• Appliquer des stratégies de gestion des réactions face aux défis;
• Évaluer l'efficacité des stratégies de gestion des réactions face aux défis;
• Développer des compétences de résilience et d'adaptation face aux situations stressantes.

5) Construire un modèle d’application basé sur la compréhension du sens d’une situation difficile:

• Analyser les expériences personnelles à la lumière des enseignements et connaissances de la méthode SPARK;
• Évaluer l'efficacité des stratégies mises en œuvre pour appliquer la méthode SPARK;
• Développer un plan d'action personnel basé sur les principes de la méthode SPARK pour favoriser le bien-être et la productivité.

La formation a pour but que ces compétences soient transférables à des futures situations difficiles du parcours des doctorant-es, sur le long terme.

Fondements théoriques de la formation

Les besoins fondamentaux psychologiques

Dans le domaine de la psychologie, le bien-être est souvent considéré comme un moyen de favoriser sa propre croissance, son intégrité et son bonheur (Laguardia et Ryan, 2000). Cependant, il existe de nombreuses définitions et modèles qui se concentrent sur cette notion. Afin de saisir la place du bien-être dans la conception d’une formation axée sur la gestion du stress, il est possible de se baser sur la théorie de l'auto-détermination, développée par Deci et Ryan en 1975. Pour comprendre les conséquences de cette théorie, il faut néanmoins définir deux courants de pensée essentiels : le bien-être selon la psychologie hédoniste et selon la psychologie eudémonique.

Dans la première perspective, on peut définir le bien-être comme la quête du plaisir en tant que principe qui motive les activités humaines et qui repose sur l'affection (hédonisme). Selon Cowen (1994), l'eudémonisme se présente comme un ensemble de dynamiques plus complexes qui influencent l'existence et entraînent un sentiment de contrôle de sa vie, ce qui constitue un défi à l'effort.

À partir de cette perspective, on peut penser que la motivation joue un rôle spécifique dans la régulation du comportement, des représentations et des attitudes envers une activité ou une tâche, comme dans le cas de son doctorat. Elle se divise en motivation intrinsèque, c'est-à-dire une motivation fondée sur le plaisir et la satisfaction, et en motivation extrinsèque, qui incite à un comportement instrumental visant à « produire un résultat distinct du plaisir de l'action elle-même » (Laguardia & Ryan, 2000, p. 289).

Ces deux types de motivation sont influencés par les perceptions personnelles de l'individu et par le type de tâche qu'il doit accomplir. Pour ressentir un sentiment de plénitude et de bien-être, il est nécessaire de répondre à des besoins psychologiques fondamentaux qui favorisent la motivation, classés en trois types.

Le besoin d’autonomie se manifeste par la faculté de prendre des décisions volontaires et de maîtriser ses propres actions, sans être soumis à des pressions ou des contraintes extérieures. Le besoin de compétence est basé sur un sentiment d'efficacité vis-à-vis de son environnement (Deci, 1975 ; White, 1959), c'est-à-dire la stimulation d'une curiosité et d'un désir de relever des défis en ressentant une prise en charge personnelle. Finalement, le besoin d’affiliation est associé à la relation avec autrui et se concentre sur le sentiment d'appartenance et d'intégration à une sphère avec des individu-es que l'on considère comme importants pour soi.

Ainsi, nous pouvons appliquer les trois besoins psychologiques fondamentaux à la formation conçue pour soutenir la gestion du temps et du stress lors du travail doctoral : les besoins d’autonomie, de compétence et d’affiliation ont été pris en considération dans la conception des activités, comme montré dans le tableau suivant.

Tableau récapitulatif des activités présentes dans la formation selon les trois besoins psychologiques fondamentaux.

La méthode SPARK Résilience©

Le programme SPARK Resilience© est destiné à renforcer la résilience (au sens large comme employé en anglais), la régulation émotionnelle et les compétences sociales. Conçu par Ilona Boniwell et son équipe en 2009-2010, ce programme s’appuie sur les thérapies cognitivo-comportementales, la psychologie positive, la résilience et la croissance post-traumatique (Haag, 2015). En outre, la résilience revêt la place centrale de cette méthode en se définissant comme la capacité à maintenir une bonne santé mentale et à se remettre des expériences difficiles ou traumatiques. Ce processus dépend de la manière dont une personne perçoit et gère les situations négatives, plutôt que d'être un trait de caractère fixe. Elle implique d'aborder les situations avec attention et réalisme, d'accepter les aspects négatifs tout en mettant l'accent sur les aspects positifs. La méthode SPARK Resilience a été élaborée pour des interventions en milieu scolaire au Royaume-Uni, d’abord dans des quartiers défavorisés de Londres, puis a ensuite été étendue à d’autres populations au-delà des frontières britanniques, et à une plus grande échelle (POSITRAN, 2024).

SPARK est l’acronyme de Situation, Perception, Affect, Reaction, et Knowledge (connaissance/apprentissage). Par ces différentes lettres qui représentent des angles de vues variés d’une situation difficile ou désagréable vécue, le programme vise à apprendre aux participant-es à reconnaître leurs propres distorsions et biais cognitifs, ainsi que leurs réponses émotionnelles qui y sont associées (Haag, 2015). Ceci, afin de questionner les interprétations faites d’une situation donnée et afin de trouver de nouvelles manières de contrôler les réactions lorsque l’attitude spontanée n’est pas adéquate.

Le programme SPARK, s’adaptant aux personnes et à leurs vécus, nous a semblé être un choix de contenu pédagogique judicieux, car la population que représentent les doctorant-es est très hétérogène. En effet, comme les parcours de vie et doctoral ne sont pas les mêmes pour chacun-e, il est difficile de proposer une solution unique qui satisfasse les besoins individuels et personnels de chacun-e. Mais comme le programme SPARK possède un large spectre d’intervention (cognitif, émotionnel et relationnel), il est idéal pour répondre aux problématiques liées au parcours doctoral (Haag, 2015), en plus d’être une méthode qui permet aux apprenant-es de s’approprier des aspects qui répondent le mieux à leurs besoins. Ainsi, la méthode SPARK Resilience est une sorte de “boîte à outils” personnelle à développer, pour exercer plus de résilience dans les situations difficiles, et peut donc s’adapter à la diversité des doctorant-es et de leur parcours.

Approche pédagogique

Approche collaborative

La formation hybride sur la méthode SPARK, bien que contenant des périodes à distance,  met l'accent sur la collaboration entre doctorant-es, élément essentiel pour favoriser leur développement et leur résilience. Plusieurs dispositifs sont mis en place pour encourager les échanges et le soutien mutuel. Un Padlet collaboratif sous forme de carte interactive est mis à disposition des participant-es tout au long de la formation. Chaque doctorant-e est invité-e à y partager des photos de sa mascotte dans différentes situations de leur vie doctorale, accompagnées d'une légende. Ce Padlet a pour but de permettre la création d'une expérience collective ludique et réflexive, chacun-e pouvant commenter les contributions des autres. Aussi et surtout, des rencontres synchrones sont implémentées tout au long de la formation pour approfondir certains aspects de la méthode SPARK, échanger collectivement et favoriser la création de liens entre pairs.

De plus, dès le début de la formation, un canal Discord est mis à disposition des doctorant-es désirant en faire partie, leur permettant ainsi de discuter, de partager et de s'entraider au quotidien.

Ces différents espaces de collaboration sont cruciaux, car, comme le soulignent Noreau et Bernheim (2016 cités dans Déri, 2022), les doctorant-es peinent souvent à trouver le soutien nécessaire auprès de leur entourage personnel qui ne comprend pas toujours leur réalité. De plus, l'isolement inhérent au travail doctoral, notamment dans la rédaction, nuit à leur sentiment d'efficacité personnelle (Maher et al., 2013). En se regroupant, les doctorant-es peuvent bénéficier de l'expérience et du modelage de leurs pairs, comme l'ont montré Vincent et al. (2021, cités dans Déri, 2022) dans leur étude sur les groupes d'écriture. Enfin, appartenir à une communauté d'apprentissage, même virtuelle, permet de tisser des liens de confiance et de motivation, essentiels pour traverser les défis du doctorat (Denami & Marquet, 2015 cités dans Déri, 2022).

En somme, ces espaces collaboratifs bienveillants offrent un environnement où les doctorants peuvent librement partager leurs difficultés et recevoir du soutien sans crainte. La normalisation des défis rencontrés contribue également à atténuer l'impact des obstacles à surmonter, en permettant aux individus de partager l’expérience avec leurs pairs, quel que soit leur domaine d'étude universitaire. De cette manière la formation hybride SPARK s'appuie sur des dispositifs collaboratifs variés, en phase avec les objectifs, la nature des contenues et les besoins des doctorant-es de partager, d'échanger et de se soutenir mutuellement pour traverser cette période charnière et ainsi contribuer à tisser des liens entre pairs et à créer un sentiment d'appartenance à une communauté doctorale.

Hybridation

En présence, les séances obligatoires ont plusieurs buts:

• Offrir des occasions d'interaction en personne, de partage d'expériences et d'engagement direct avec l'équipe formatrice et les autres participant-es;
• Encourager la discussion ouverte, la réflexion profonde et la collaboration entre les doctorant-es;
• Inclure des ateliers pratiques, des jeux de rôle, des discussions en groupe et des exercices de réflexion;
• Encourager les doctorant-es à participer activement, à poser des questions et à partager leurs perspectives pour enrichir l'expérience collective.

À distance, la formation se maintient de plusieurs manières:

• Les doctorant-es auront accès à des ressources en ligne comprenant des vidéos sur la lettre spécifique de SPARK en question et des escape games virtuels correspondants à la lettre de la phase en cours;
• Les Escape Games offriront une expérience interactive pour explorer les aspects de la méthode SPARK;
• En plus des ressources vidéos, les doctorants auront à disposition des lectures optionnelles;
• Il leur sera fortement recommandé de tenir un journal de bord tout au long de la formation pour documenter leurs réflexions, leurs expériences et leurs progrès. Un Padlet est mis à disposition pour avoir des questions-guides pour aider à tenir le journal de bord.
• En fin de module, les doctorant-es devront rédiger un rapport final sur l'application de la méthode SPARK dans leur vie quotidienne doctorale, en s'appuyant sur les enseignements et les expériences acquises tout au long de la formation.

Compte tenu du public cible que représentent les doctorant-es, nous tenons à prendre en compte la charge de travail associée à leur doctorat et aux activités annexes. Pour ce faire, rendre la formation majoritairement à distance en asynchronie nous a semblé être une bonne option pour s’insérer dans les emplois du temps des doctorant-es. De plus, les séances en présence à l’université, n’ont lieu qu’une fois toutes les deux semaines (c.f. calendrier), pour éviter que la formation ne soit trop contraignante dans son caractère spatio-temporel. Étant donné que le public cible est un public adulte et autonome dans son travail, il nous a semblé judicieux d’hybrider ces deux aspects de la formation, pour apporter une approche mixte en combinant des activités collaborative en présence et des activités pédagogiques en ligne à distance. Ainsi, la formation offre une expérience d'apprentissage équilibrée et enrichissante, tout en permettant aux doctorant-es de tirer le meilleur parti de leur temps et de leurs efforts.

Scénario médiatique

Au niveau du scénario médiatique, il est possible de subdiviser l’environnement virtuel d’apprentissage en cinq catégories. Premièrement, dans l’espace de production, les doctorant-es pourront utiliser Moodle pour trouver les hyperliens et déposer leur rapport final. Ensuite, ils utiliseront Padlet pour la rédaction du journal de bord, en considérant les questions-guide fournies par l’équipe formatrice, avec un format libre selon les préférences des apprenant-es.

Deuxièmement, l’espace de collaboration, où il y a la possibilité d’échanger entre pairs, à l’aide du canal Discord fourni lors du premier jour en présentiel, de Padlet (section commentaires) et de la messagerie privée.

Troisièmement, l’espace d’assistance, dédié à la relation entre l’équipe formatrice et les apprenant-es. En cas de questions, de doutes, de clarifications ou d’autres besoins, les doctorant-es pourront écrire à l’équipe grâce à la messagerie privée pour des nécessités plus personnelles, ou sur Padlet en réagissant aux questions présentes sur le mur ou dans la cartographie.

Quatrièmement, l’espace d’autogestion permet aux doctorant-es de gérer leur travail relatif à la formation pour soutenir l’organisation et garder trace de leur parcours individuel. Ainsi, Moodle fournit un endroit pour trouver le calendrier, les consignes pour chaque phase, les annonces et le descriptif de chaque activité. Le journal de bord, fortement conseillé, pourra aussi servir à comprendre son propre fonctionnement dans le déroulement de la formation, et à garder trace des difficultés, des points positifs et des stratégies employées dans la gestion du travail doctoral.

Enfin, l’espace d’information représente l’endroit où se trouveront les ressources informatives supplémentaires, telles que des articles en PDF, les vidéos dans la phase introductive et au début de chaque module.

Schéma du scénario médiatique, représenté par l'environnement virtuel d'apprentissage et ses composantes.

Accompagnement

Le rôle du formateur-rice est particulièrement important pour les séances qui se déroulent en présence à chaque phase, mais relativement effacé pendant les périodes de la formation à distance, bien qu’elle se mette à disposition pour toute question à tout moment.

Lors des séances en présence, l’équipe formatrice a un rôle central. En effet, elle présente la phase en cours, puis anime et guide les demi-journées d’activités collaborative. Elle a ainsi un rôle de médiation qui se charge de favoriser les discussions et les échanges entre les doctorant-es. À distance, elle met à disposition une aide au journal de bord (c.f. infra évaluation), un jeu interactif escape game (c.f. infra escape game) de la phase en cours, et des vidéos et lectures optionnelles. Enfin, au vu du public cible déjà adulte et autonome dans son travail, la formation ne se veut pas directive, mais guidante.

Évaluation

Tout au long de la formation, les doctorant-es sont soumis à des auto-évaluations diagnostiques par le biais des Escape Games de chaque phase de SPARK. Il est aussi fortement conseillé de tenir une sorte de journal de bord, pour lequel le format est complètement libre. Ce journal sera un support à la rédaction du rapport final à terme de la formation, qui fait l’objet d’une évaluation sommative (réussi/échec).

Le rapport final a pour sujet les enseignements et les expériences acquises tout au long de la formation au programme SPARK Resilience par le doctorant-e. Il doit contenir des exemples d’application personnelle de la méthode SPARK dans le quotidien doctoral. En outre, la formation n’a pas pour but d’évaluer une performance d’apprentissage sur une échelle numérique, car elle vise à rendre conscient-es les doctorant-es du parcours réflexif réalisé et des connaissances acquises et réutilisables.

Escape Game

Un Escape Game (ou jeu d'évasion) est un jeu d'aventure physique ou virtuel dans lequel les joueurs doivent résoudre des énigmes, relever des défis et accomplir des missions dans un temps limité pour "s'échapper" d'un lieu ou d'une situation (Larousse, s.d.). Ce type de jeu immersif et expérientiel se prête bien à diverses modalités pédagogiques, qu'elles soient en présentiel, à distance, numériques ou physiques. Dans cette formation hybride sur la méthode SPARK, sans toutefois perdre de vue les intentions pédagogiques des activités, afin d'éviter l'écueil du “jeu pour le jeu” (Baudier & Issenmann, 2019), l’utilisation d'un Escape Game dans la partie distancielle est le fruit de multiples réflexions appuyée sur plusieurs raisons :

Apprentissage expérientiel et contextuel
L'Escape Game permet aux doctorant-es de vivre une expérience d'apprentissage immersive en se mettant dans la peau d'un doctorant et en appliquant concrètement les différentes phases de la méthode SPARK à travers une scénarisation. Cet apprentissage actif et expérientiel favorise une meilleure “assimilation” de la méthode. En effet, la méthode SPARK n'étant pas un savoir palpable et impersonnel, un QCM ou autre canal plus classique aurait été trop décontextualisé. L'Escape Game permet aux participant-es de s'approprier la méthode dans un cadre plus authentique et significatif, renforçant ainsi leur capacité à la mettre en pratique dans leur propre parcours doctoral et faire des liens avec leur propre vécu, comme un retour réflexif, même inconscient, pouvant faire écho à leur passé, présent ou futur.

Mise en pratique des compétences dans un contexte immersif
Plutôt que d'apprendre passivement des concepts abstraits, les Escape Games visent l'expérimentation concrète de chaque phase de SPARK. En résolvant des défis ancrés dans une problématique de départ réaliste de doctorat, les participant-es sont amené à développer des compétences essentielles comme la résolution de problèmes, la gestion du stress et la créativité, tout en les contextualisant dans leur vécu.

Alternance théorie/pratique équilibrée
L'articulation entre les apports théoriques en début de période et en début de séance en présentiel et la mise en pratique via les Escape Games distanciels permet de varier les modalités pédagogiques, maintenant l'engagement des participants. Cette approche hybride assure un équilibre entre l'acquisition de connaissances et leur application contextualisée. Aussi, ce dernier nous semble plus propice à des échanges riches, lors de la session en présentiel, que si seuls des QCM et apports théoriques leur étaient offerts. En effet, ces derniers étant suivis de séances de débriefing et de réflexion collective, les doctorant-es peuvent ainsi faire des liens entre l'expérience métaphorique vécue et leur réalité, facilitant le transfert des apprentissages dans leur quotidien (Chevrier et al. 2002 cités dans Baudier & Issenmann, 2019).

Cohérence avec les objectifs de formation
L'utilisation d'un Escape Game virtuel interactif couplé à la tenue d’un journal de bord est cohérente avec les objectifs de la formation, qui visent à encourager la participation active, l'exploration pratique du modèle SPARK et l'application concrète dans le quotidien doctoral des participant-es.

Apprentissage autonome et asynchrone
Contrairement à des séances synchrones obligatoires, les Escape Games distanciels permettent un apprentissage asynchrone et autonome. Les doctorant-es peuvent ainsi progresser à leur rythme, sans avoir à assister à des cours en ligne en temps réel ou à devoir fournir une rédaction formelle pour chaque période (en plus de celles qu’ils doivent fournir, dans le cadre de leur travail doctoral) qui viendraient alourdir leur emploi du temps déjà chargé. Aussi, bien que non spécifique à l’Escape Game, son utilisation en ligne, sur Genial.ly, correspond parfaitement au principe ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device) en offrant aux doctorants une expérience d'apprentissage flexible, accessible à tout moment, n'importe où et sur n'importe quel appareil.

Structure de la formation

Calendrier

Calendrier de la formation, 2024-2025.

Structure

La formation comprend des périodes en présentiel et des périodes à distance pour une durée de quatre mois. Pendant toute la formation, les doctorant-es ont la possibilité de se contacter et de poser leurs questions sur le serveur Discord spécialement créé à cet effet, ainsi que de publier des photos et des messages sur le mur Padlet fourni pour répondre au besoin d'affiliation.

Prenant en compte ces deux éléments en complément de l'apprentissage, la structure de la formation est divisée en cinq étapes, chacune se rapportant à une lettre de la méthode : S, P, A, R, puis K, avec une introduction qui a lieu avant la première lettre, ainsi qu'une conclusion pour débriefer sur l’expérience de la formation et les apprentissages acquis. Un mur Padletest présent tout au long des phases, proposant des questions de réflexion à rédiger dans son propre journal de bord, pour aider à la réalisation du rendu final. Ainsi, les parties à distance de SPARK sont principalement composées de la résolution d’un Escape Game en lien avec la lettre, où chaque lettre se déroule dans un environnement différent, fictif et symbolique.

Environnements de l'Escape Game en lien avec les lettres de la méthode SPARK.

En parallèle, cette activité s'accompagne de la rédaction du journal de bord en format libre, selon les questions proposées sur le Padlet et, si souhaité, le partage de l’expérience du doctorat et des états émotionnels sur la carte de localisation Padlet. Les parties en présentiel se déroulent dans une salle de cours, où il y aura un moment de débriefing de la phase en question avec un approfondissement plus "théorique", suivi d'activités de groupe permettant aux doctorant-es d’expérimenter l’apprentissage collaboratif, de partager leur expérience personnelle et de développer des liens sociaux. Toutes les ressources se trouveront sur le Moodle de la formation. Cette phase présentielle s'avère également essentielle pour tirer pleinement profit des activités en distanciel, en particularité, les Escape Games. En effet, bien que la participation à un jeu d’évasion puisse favoriser l'engagement et la motivation des apprenant-es (Viau, 1994 cité dans Guisset et al., 2022), il est essentiel de soutenir la transition de la phase "ludique" à la phase plus authentique et/ou didactique par un débriefing. Cette étape est cruciale pour maintenir un équilibre entre ses deux dimensions et les objectifs pédagogiques (Alvarez, 2017 ; Plumettaz-Sieber, 2018 ; Nicholson, 2015 cités dans Guisset et al., 2022).

Padlet en format de mur regroupant les questions réflexives pour chaque lettre de la méthode SPARK.

Introduction

Distance

La première partie de la formation est orientée sur l’introduction à la méthode SPARK et l’explication du cours et de ses objectifs. À distance, pendant les trois premiers jours, les doctorant-es auront l'opportunité de découvrir SPARK en visionnant une vidéo interactive expliquant le modèle et son application au domaine du doctorat. Des lectures facultatives seront proposées pour approfondir le sujet, sans aucun engagement, afin de soutenir le besoin d'autonomie et d'atténuer toute augmentation de la charge de travail.

Présence

Le quatrième jour, en présentiel, d'une durée de 4 heures (de 9h00 à 13h00), permettra de créer les premiers liens à travers un jeu de présentation personnelle à l’aide d’un ballon. Ensuite, chaque participant-e pourra parler d’un moment particulièrement mémorable en lien avec son expérience du doctorat, afin d’établir un sentiment de soutien mutuel et d’empathie propice au développement de la collaboration. Après les activités de connaissance, les formateur-ices expliqueront la structure de la formation, les objectifs, les formes d’évaluation et répondront aux éventuelles questions. Dans un deuxième temps, les formateurs approfondiront la thématique et le fonctionnement de la formation : un moment de débrief sera consacré à une réexplication de la méthode SPARK générale et à répondre aux doutes ou questionnements, suivi par la création d’une figurine LEGO personnalisée ou d’un objet tangible qui représentera le doctorant-e dans l’espace Padlet, avec présentation de ce dernier en format carte géographique, accessible grâce à un sticker présentant un QR code. Toujours pour soutenir le besoin d’affiliation, il y aura un moment dédié à l’ajout des inscrit-es dans le serveur Discord, à titre facultatif. Enfin, les formateur-ices concluront la journée en présentant le journal de bord et son utilité, en spécifiant son importance relative à la formation, aux objectifs et à l’évaluation finale.

Situation

Distance

La première phase de SPARK vise à analyser de façon objective la situation source de stress ou la difficulté rencontrée. Les doctorant-es apprendront à distinguer les faits objectifs des interprétations subjectives. Ainsi, dans l’Escape Game, les doctorant-es entreront dans le scénario en suivant l’histoire de Camille, un jeune doctorant qui vient de recevoir un rejet pour la publication de son article de la part d’une revue. Camille devra sortir de Rejection Island, qui représente ainsi une situation mobilisant la phase S de la méthode SPARK, pour poursuivre vers différentes étapes qui l'amèneront à mieux se comprendre, mieux comprendre son environnement et favoriser le développement de la résilience. L’apprenant-e devra trier des commentaires des évaluateur-ices entre critiques objectives et interprétations subjectives, résoudre des jeux sur l’analyse d’une situation et d’autres puzzles logiques pour prendre de la distance émotionnelle : ces activités leur permettront de se concentrer sur la résolution de défis cognitifs stimulants, donnant ainsi la possibilité de prendre du recul par rapport aux émotions négatives liées à la situation stressante.

Présence

Le jour en présentiel dédié à la lettre S a pour objectif d’identifier et de questionner les situations stressantes spécifiques au contexte doctoral, le tout dans une dynamique collaborative. L’équipe formatrice proposera un débriefing sur la phase S avec un bref rappel “théorique” et une clarification des éventuels questionnements. Ensuite, les doctorant-es seront amené-es à participer à une activité où ils devront choisir une image représentative d’une source de stress à sujet libre. Et, dans un deuxième temps, par groupe de trois, il devront faire part de la justification de ce choix, dans un moment de réflexion et de partage.

À la fin de cette activité, les doctorant-es seront subdivisé-es en groupes de 3 à 4 personnes pour réaliser une "recette de cuisine" de manière imagée (avec supports et médiums à choix). Chaque ingrédient représentera une menace au bien-être ou une ressource pour le soutenir. Les recettes seront ensuite exposées et discutées en groupe.

Perception

Distance

La deuxième lettre se focalise sur la perception que l’on a de la situation : on travaille sur la remise en question de la perception initiale, afin de développer une plus grande flexibilité cognitive pour adopter un nouveau point de vue, plus nuancé et réaliste. Dans l’Escape Game, Camille peine à progresser dans l’avancement de la rédaction de sa thèse, et il commence à douter de ses compétences et à remettre en cause la pertinence de son sujet de mémoire. Les activités seraient axées sur trois buts principaux : identifier les distorsions cognitives dans ses pensées, trouver des contre-arguments rationnels à ses croyances limitantes et résoudre des casse-têtes visuels pour pratiquer la flexibilité cognitive. Grâce à ces tâches, les doctorant-es pourront activement remettre en question leurs perceptions négatives et développer ainsi une plus grande flexibilité de pensée.

Présence

La séance en présentiel commencera par un débriefing et une clarification sur la phase P. Ensuite, le formateur-rice proposera deux types d’activités : premièrement, une activité réflexive avec des cartes, chacune représentant des situations stressantes liées au doctorat ou à la vie personnelle. Les participant-es devront discuter ensemble en tissant des liens entre leurs expériences et celles de leurs pairs, afin de stimuler l’empathie, l’écoute et le soutien mutuel. Ensuite, se déroulera une activité collaborative créative de création d’une cartographie des croyances pour une visualisation des perceptions du groupe sur une thématique, à choisir parmi différentes options.

Affect

Distance

La phase de l’Affect permet d’apprendre des techniques pour réguler les émotions négatives, souvent automatiques, face à un événement stressant. En prenant conscience de son propre fonctionnement, les doctorant-es éviteront des réactions impulsives contre-productives. L’histoire de Camille dans l’Escape Game se focalise sur les émotions d’anxiété et de stress générées par l’approche de la publication d’un article, qui l’empêchent de se concentrer en le submergeant. Ainsi, dans cette phase, les doctorants auront la possibilité de tester différentes activités afin de mettre en œuvre des techniques de régulation émotionnelle pour apaiser leur état intérieur, tels que des exercices de respiration guidée, des activités pour identifier les pensées anxiogènes et irrationnelles, ou encore des mini-jeux sensoriels d’ancrage au sens. Cette phase a été conçue afin de proposer des stratégies de gestion des émotions en se recentrant sur les sensations immédiates, et de s’approprier concrètement des compétences pour prendre pleinement conscience de la méthode SPARK. Les activités seraient proposées sans ordre figé : les doctorant-es auraient l’opportunité de choisir les exercices les mieux adaptés à leur personnalité, la gestion des émotions étant une réalité très subjective, pour favoriser aussi le besoin psychologique fondamental d’autonomie.

Présence

La journée en présentiel dédiée à la lettre A du modèle commence avec une clarification et un débriefing sur les activités proposées en distanciel et l’expérience des doctorant-es concernant leurs ressentis lors de leur doctorat. Pour stimuler le besoin d’affiliation, une première activité sera focalisée sur une discussion de groupe en format storytelling : ce type de narration permet de configurer les circonstances et les événements en scénarios cohérents, exigeant une position intentionnelle pour leur interprétation (Herman, 2013). Les apprenant-es pourront donc donner du sens aux objectifs, aux émotions et aux actions qui émergent lors de la discussion. Dans un deuxième temps, les doctorant-es seront amené-es à collaborer lors d’un jeu de société en format de cartes, incarnant des personnages ayant un but commun et devant faire face à différentes situations à fort impact émotionnel. Ceci stimulera non seulement le besoin d’affiliation, mais aussi le besoin de compétence, grâce aux compétences interpersonnelles nécessaires pour résoudre la quête du jeu.

Reaction

Distance

La quatrième étape de SPARK se concentre sur la compréhension et le contrôle de ses réactions comportementales en situation difficile. Le but est d’adopter des stratégies d’adaptation saines pour réagir de manière constructive. En intégrant cette phase dans l’Escape Game, on retrouve Camille qui, face aux nombreuses révisions demandées par le-a directeur-rice de thèse, commence à procrastiner et à opter pour des comportements d’évitement. Il sera amené à planifier, trier et prioriser ses tâches en lien avec le doctorat en utilisant un tableau de bord virtuel. Ensuite, les joueur-ses accéderont à une salle leur permettant de trouver des activités ressourçantes utiles à intégrer dans leurs pratiques et routines, afin d’apaiser le stress. Enfin, des casse-têtes permettront de développer la concentration et la capacité de réflexion analytique, deux compétences essentielles pour surmonter les obstacles. Ainsi, en termes de différenciation pédagogique, des indices ou des niveaux de difficulté progressifs pourraient être proposés pour soutenir l’apprentissage de la gestion du temps, de la détente et de la stimulation cognitive.

Présence

En salle, après le débriefing et la clarification relatifs à la lettre R, les formateur-rices proposeront une discussion collaborative, où les doctorant-es seront amené-es à travailler sur un diagnostic, en analysant une même situation pour ensuite faire un peer-reviewing en binômes, afin de mettre en lumière les différentes façons de réagir et les stratégies les plus appropriées qui ont aidé dans les moments de difficulté. Après un jeu de rôle collectif, un-e ancien-ne doctorant-e présentera son expérience sur la formation, afin de favoriser les échanges ainsi que les relations entre pairs. Ces activités permettront d’identifier les réactions émotionnelles et comportementales face au stress, d'appliquer des stratégies de gestion et de développer des compétences d’adaptation et de résilience face aux situations stressantes.

Knowledge

Distance

La dernière lettre, orientée vers la connaissance et l’apprentissage, consiste à tirer les leçons de l’expérience vécue pour mieux comprendre la situation et son propre rôle, et capitaliser l’apprentissage pour développer sa propre résilience face aux futurs défis. L’activité centrale dans l’Escape Game verra Camille qui, après avoir surmonté de nombreux défis, aura finalement appris à faire preuve de résilience pour combiner la vie doctorale avec son bien-être personnel. Ainsi, dans cette partie finale du jeu, les doctorant-es devront résoudre des énigmes métaphoriques sur la croissance et le dépassement de soi, en rédigeant à la fin une lettre à leur futur soi, réfléchissant à ce qu’ils ont retenu de la formation et à ce qu’ils espèrent que leur futur soi aura mis en place durant l’année doctorale. L’activité permettra d’analyser son parcours en lisant plus tard la lettre, afin d’évaluer l’évolution des connaissances et des stratégies acquises pour développer sa résilience.

Présence

Lors du jour dédié aux activités en présentiel, après clarification et débriefing sur la phase K, les apprenant-es pourront jouer en équipe à un quiz interactif collaboratif suivi par une discussion leur permettant d’analyser les expériences personnelles à la lumière des enseignements et connaissances de SPARK. Dans un deuxième temps, il y aura l’intervention d’un-e expert-e / professionnel-le de gestion du stress, du bien-être et/ou de la santé mentale pour partager ses connaissances lors d’un séminaire, dont les notions pourront être utilisées dans le cadre de la dernière activité. Ainsi, les doctorant-es pourront créer un mur de résilience en utilisant des post-it avec des conseils à coller et les apprentissages-clés qu’ils jugent efficaces, pour ensuite les expliquer aux pairs. Grâce à ces activités, les doctorant-es pourront construire un modèle d’application basé sur la compréhension du sens d’une situation difficile, et employer les compétences SPARK pour favoriser le bien-être et la productivité.

Fin

Distance

Les douze jours suivant la dernière lettre de la méthode SPARK seront consacrés à la rédaction du rapport, sujet à l’évaluation sommative. Les doctorant-es pourront reprendre leur journal de bord afin d’évaluer les apprentissages et les illustrer à l’aide d’exemples concrets de leur vie doctorale. Le travail devra être soumis dans l’espace dédié sur Moodle pour être corrigé par l’équipe formatrice, qui déterminera la réussite ou l’échec du rendu.

Présence

Le dernier jour de la formation sera dédié à la clarification et au débriefing sur l’ensemble de la formation. Ensuite, l’équipe formatrice proposera une subdivision du temps en trois parties : premièrement, un travail de construction collaborative avec des LEGO, permettant de situer la figurine ou l’objet tangible choisis lors de la première séance en présentiel dans un contexte commun avec les pairs. Les doctorant-es pourront appliquer les compétences SPARK dans un contexte créatif et partager leur propre expérience de la formation et les apprentissages qu’ils en ont tirés. Ensuite, les participant-es recevront un petit guide à personnaliser, en format de carnet subdivisé en chapitres, à remplir et structurer par la suite selon leurs besoins et en fonction des stratégies mises en place à réutiliser en cas d’autres situations difficiles futures. Enfin, l’ensemble des membres de la formation, équipe formatrice et doctorant-es, pourront partager un moment convivial lors d’un goûter, afin de discuter et renforcer les liens sociaux créés dans le cadre de la formation.

Micro

La microanalyse s’appuie sur la première phase de la méthode SPARK, Situation, venant après l’introduction, où les doctorant-es sont amené-es à travailler à distance dans la résolution de l’Escape Game et collaborer lors des activités en présentiel.

Distance

Tableau récapitulatif de l'Escape Game focalisée sur la Situation.

Le tableau récapitulatif montre les activités développées pour le premier Escape Game, où Camille, doctorant ayant reçu le rejet de son article par une revue scientifique, doit sortir de Rejection Island. Il devra résoudre plusieurs problématiques, chacune proposant des activités spécifiques. Le jeu, développé sur Genial.ly, est subdivisé en différentes étapes : le tri au milieu du crash de l’avion qui a laissé Camille sur l’île, la jungle critique, la cascade cognitive et la barque Résilience, qui l’amènera à sortir de l’île du rejet (et à poursuivre sa route en explorant d’autres environnements, chacun lié aux lettres de la méthode SPARK).

Dans son parcours, après la résolution de chaque activité, Camille pourra collecter des objets cruciaux, symboles de sa progression et de son développement de résilience, qui lui permettront de quitter l’île. En premier lieu, il obtiendra une boussole, capable de l’orienter dans les environnements de la méthode SPARK, lui permettant de garder à l’esprit les buts principaux de l’expérience et lui fournir une ressource plus théorique.

Les doctorant-es seront également amené-es à rédiger les premières pages de leur journal de bord à choix libre, à l'aide des questions-guide présentes sur le Padlet. Toujours sur Padlet, comme vu plus haut, les doctorant-es auront la possibilité de poster des photographies de leur mascottes dans différentes situations liées à leur vie doctorale, et réagir avec des commentaires ou réactions (coeur ♥️) aux messages des pair-es.

Présence

Schéma d'exemple d'une recette de soupe des menaces à leur bien-être durant le parcours doctoral.

En présentiel, les activités suivront des temps impartis précis :

• 9h00 à 10h00 : Clarification et débriefing sur la lettre S. l’équipe formatrice explique les notions principales relatives à l’étape Situation, et répond aux questions et doutes posés par les doctorant-es
• 10h00 - 10h45 : Choix d’une image représentative d’une source de stress. Chaque doctorant-e pourra choisir une image qui représente une menace au bien-être et source de stress. Il devra ensuite préparer quelques points à expliquer : pourquoi ce choix, quels éléments contribuent à la situation de stress, quelles personnes sont impliquées, comment la personne a fait face à la difficulté
• 10h45 - 11h00 : Pause
• 11h00 - 11h30 : Partage des images choisies en petits groupes de trois, afin de fournir un environnement sécurisant avec un nombre réduit de pairs tout en évitant l'obligation à être avec une seule personne pas nécessairement proche
• 11h30 - 12h30 : Création d’une recette de groupe. En groupe de max quatre personnes, les doctorant-es doivent suivre l’exemple fourni par l’équipe enseignante et créer une recette où chaque ingrédient représente une menace au bien-être ou une ressource pour le soutenir. (voir exemple ci-contre). Cet exercice permettra d’exemplifier la situation en illustrant de façon créative les composantes du stress
• 12h30 - 13h00 : Présentation de chaque recette en classe, dans une dynamique collective d'échanges

Conclusion

La formation "Gestion des émotions et du travail doctoral : Méthode SPARK" vise à répondre aux défis rencontrés par les doctorant-es en proposant un cadre structuré pour l'acquisition de compétences essentielles à leur bien-être psychologique. Cette formation se base sur une compréhension des besoins spécifiques des doctorant-es et des situations stressantes rencontrées, tout en intégrant des fondements théoriques solides et une approche pédagogique hybride et collaborative.

Le dispositif de formation, articulé autour de la méthode SPARK, vise à enseigner des compétences et connaissances pour gérer les réactions automatiques, adapter les comportements face aux défis, et développer une résilience durable. Les cinq phases de la méthode SPARK—Situation, Perception, Affect, Reaction, et Knowledge—permettent aux participant-es de progresser de manière structurée et personnalisée, en développant des stratégies de gestion des situations difficiles qui sont applicables tout au long de leur parcours doctoral, et au-delà. De plus, l’intégration de la théorie de l'auto-détermination de Deci et Ryan, ainsi que des concepts de bien-être hédoniste et eudémonique, enrichit la formation en ancrant ses objectifs dans les besoins psychologiques fondamentaux nécessaires au bien-être de tout individu-e. En répondant aux besoins d'autonomie, de compétence et d'appartenance, la formation encourage une motivation intrinsèque et durable par une persévérance saine et consciente.

En outre, l'articulation entre les apports théoriques en présentiel et la mise en pratique via les Escape Games à distance assure un engagement continu des participant-es et permet des échanges riches lors des séances de débriefing en présence. Cette approche hybride avec les objectifs de la formation favorise une participation active et une exploration pratique de la méthode SPARK, afin de permettre aux doctorant-es de progresser à leur rythme sans alourdir leur emploi du temps.

Enfin, la méthode SPARK offre une "boîte à outils" personnalisée et adaptable qui peut transformer l'expérience doctorale. Cependant, la formation ne peut toutefois pas agir sur le contexte socio-économique du milieu de la recherche académique, entre autres sur la précarité, l’incertitude de l’avenir, ou la difficulté à trouver un emploi stable (Haag, 2015). Elle ne vise également pas à éviter les accidents, incidents et erreurs possibles faites dans un parcours doctoral. La formation se veut encourageante pour les doctorant-es à réfléchir sur leur bien-être qui ne devrait pas être considérée comme un luxe, mais bien comme une ressource de développement personnel et professionnel, quelle que soit leur formation ou profession du moment (Niclasse, 2022).

Références

• Arnaud, B. & Mellet, É. (2019). Outil 34. La méthode SPARC. Dans : , B. Arnaud & É. Mellet (Dir), La boîte à outils de la psychologie positive au travail (pp. 112-113). Paris: Dunod.
• Baudier, M., & Issenmann, N. (2019). En quoi un escape-game peut-il accompagner les apprentissages ?
• Bélorgey, P. (2019). Outil 1. Les sphères de vie. Dans : , P. Bélorgey, La boîte à outils de la gestion du temps (pp. 14-15). Paris: Dunod.
• Corsci. (2006). Rapport du corsci sur les motivations et causes d’abandon du doctorat.
• Cowen, E. L. (1994). The enhancement of psychological wellness: Challenges and opportunities.
• Deci, E. L. (1975). Intrinsic motivation. New York : Plenum.
• Déri, C. (2022). La socialisation des doctorants au métier de chercheur : Étude de cas d’une communauté d’apprentissage dans le contexte des cafés de rédaction universitaire [Université d’Ottawa / University of Ottawa]. http://hdl.handle.net/10393/44325
• Gérard, L., & Nagels, M. (2013). La gestion du stress chez les doctorants : La surconsommation de certains produits qui pourraient nuire à leur santé. Actualité de la recherche en éducation et en formation, http://www.aref2013.univ-montp2.fr/cod6/?q=content/083-la-gestion-du-stress-chez-les-doctorants-la-s. https://hal.science/hal-00857751
• Guisset, M., Vangrunderbeeck, P., Motte, I., & Kruyts, N. (2022). Les escape games comme moyen et but de la formation des enseignants Mots-clés.
• Haag, P., (2015, 26 janvier). Bien-être, santé et travail pendant le doctorat (BEST-doc) : une recherche-action participative. Well-being & Happiness. Consulté le 14 avril 2024, à l’adresse https://wellbeing.hypotheses.org/137
• Haag, P. (2018). L’EXPÉRIENCE DOCTORALE. Ehess. https://www.academia.edu/36433666/LEXP%C3%89RIENCE_DOCTORALE
• Herman, D. (2013). Storytelling and the Sciences of Mind. MIT press.
• Laguardia, J. & Ryan, R. (2000). Buts personnels, besoins psychologiques fondamentaux et bien-être : théorie de l’autodétermination et application. Revue québécoise de psychologie, 21(2).
• Maher, M.A., Fallucca, A. et Mulhern Halasz, H. (2013). Write On! Through to the Ph.D.: using writing groups to facilitate doctoral degree progress. Studies in Continuing Education, 35 (2), 193 - 208.
• Niclasse, C. (Éd.). (2022). Le doctorat, aventure de (trans)formation singulière et sociale. Peter Lang Verlag. https://doi.org/10.3726/b19953
• POSITRAN. (2024, 26 avril). Les formations Parcours SPARK Résilence | Rebondir face à l’adversité | POSITRAN. https://www.positran.fr/formation/spark-resilience/
• White, R. W. (1959). Motivation reconsidered : The concept of competence. Psychological Review, 66, 297-333.

Liens

Prototype de formation imaginé et réalisé par Dafne, Anh-Thu et Inês, volée Drakkar.

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