« Malentendu sociocognitif » : différence entre les versions

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== Définition ==
== Définition ==
De nombreux facteurs peuvent influencer, et sont en jeu dans le processus de construction de la définition d’une situation. Chaque individu a ses propres croyances, un bagage social et culturel influençant sa logique et interprétation du monde. Le malentendu sociocognitif se produit justement quand deux individus n'ont pas la même interprétation d'une même situation. En effet, ce terme désigne le fait que « les différents acteurs de l’interaction, parfois sans le savoir, ne partagent pas la même compréhension de la situation, et que cela a des implications sur la mobilisation des ressources sociocognitives » (Muller Mirza, 2014, p.166). Quand deux ou plusieurs individus qui ont donné une signification différente à un événement ou objet de savoir, aboutissent finalement à une définition partagée, on appelle cela "l'intersubjectivité" (Wertsch, 1984, p.12, cité par Muller Mirza, 2014, p.163).
De nombreux facteurs peuvent influencer, et sont en jeu dans le processus de construction de la définition d’une situation. Chaque individu a ses propres croyances, un bagage social et culturel influençant sa logique et interprétation du monde. Le malentendu sociocognitif se produit justement quand deux individus n'ont pas la même interprétation d'une même situation. En effet, ce terme désigne le fait que « les différents acteurs de l’interaction, parfois sans le savoir, ne partagent pas la même compréhension de la situation, et que cela a des implications sur la mobilisation des ressources sociocognitives » (Muller Mirza, 2014, p.166). Quand deux ou plusieurs individus, qui ont donné une signification différente à un événement ou objet de savoir, aboutissent finalement à une définition partagée, on appelle cela "l'intersubjectivité" (Wertsch, 1984, p.12, cité par Muller Mirza, 2014, p.163).


== Conséquences ==
== Conséquences ==
Plusieurs recherches (Bautier, 2013 ; Bautier & Rayou, 2009 ; Bautier & Rochex, 1997 ; Breux & Perret-Clermont, 2014 ; Kohler, 2015 et Muller Mirza, 2014) ont tenté d'apporter des réponses pour expliquer les difficultés que pouvaient rencontrer certains élèves à l'école. Dans leur travail, Bautier et Rochex (1997) mettent en avant l’idée que les « malentendus sociocognitifs » (Bautier & Rochex, 1997, p.109) pouvaient représenter un vrai obstacle dans l’apprentissage. Imaginons une situation à laquelle un élève est confronté à une consigne. Celui-ci l'interprète et y répond conformément à ce qu'il a compris. Cependant, l'enseignant avait une toute autre intention en tête, qui n'a néanmoins pas été bien saisie par l'étudiant. Cet exemple met l’accent sur le fait que ce qui semble être une évidence pour l’enseignant, ne l’est pas forcément pour tous les élèves (Bautier & Rayou, 2009).. En interprétant les situations d’après leur propre point de vue, les élèves peuvent fournir des réponses qui seront jugées insuffisantes ou transgressant des normes. Les malentendus sociocognitifs, si, trop fréquents, peuvent empêcher des élèves de répondre aux attentes de l’enseignant.
Plusieurs recherches (Bautier, 2013 ; Bautier & Rayou, 2009 ; Bautier & Rochex, 1997 ; Breux & Perret-Clermont, 2014 ; Kohler, 2015 et Muller Mirza, 2014) ont tenté d'apporter des réponses pour expliquer les difficultés que pouvaient rencontrer certains élèves à l'école. Dans leur travail, Bautier et Rochex (1997) mettent en avant l’idée que les « malentendus sociocognitifs » (Bautier & Rochex, 1997, p.109) pouvaient représenter un vrai obstacle dans l’apprentissage. Imaginons une situation à laquelle un élève est confronté à une consigne d'un exercice. Celui-ci l'interprète et y répond conformément à ce qu'il a compris. Cependant, l'enseignant avait une toute autre intention en tête, qui n'a néanmoins pas été bien saisie par l'étudiant. Cet exemple met l’accent sur le fait que ce qui semble être une évidence pour l’enseignant, ne l’est pas forcément pour tous les élèves (Bautier & Rayou, 2009). En interprétant les situations d’après leur propre point de vue, les élèves peuvent fournir des réponses qui seront jugées insuffisantes ou transgressant des normes. Les malentendus sociocognitifs, si, trop fréquents, peuvent empêcher des élèves de répondre aux attentes de l’enseignant et de l'institution scolaire. Ce qui est en réalité un malentendu, peut être interprété par l'enseignant comme un manque d’intérêt, de motivation et de compétences (Bautier et Rochex, 1997).
 
== Apport de la notion ==
Bautier et Rochex (1997) soulignent l'importance de faire connaître l'existence de ces malentendus. Leur travail invite le lecteur à chercher des éléments de réponse dans ces situations de malentendu et dans la perception qu’a l’élève de l’expérience scolaire. Il s’agit d’examiner plus attentivement quel est son « rapport à la scolarité », « rapport au savoir et au langage» et son « rapport aux tâches et activités scolaires » (Bautier & Rochex, 1997, p.110).

Version du 26 octobre 2018 à 00:19

Modèle:Ébauche

Définition

De nombreux facteurs peuvent influencer, et sont en jeu dans le processus de construction de la définition d’une situation. Chaque individu a ses propres croyances, un bagage social et culturel influençant sa logique et interprétation du monde. Le malentendu sociocognitif se produit justement quand deux individus n'ont pas la même interprétation d'une même situation. En effet, ce terme désigne le fait que « les différents acteurs de l’interaction, parfois sans le savoir, ne partagent pas la même compréhension de la situation, et que cela a des implications sur la mobilisation des ressources sociocognitives » (Muller Mirza, 2014, p.166). Quand deux ou plusieurs individus, qui ont donné une signification différente à un événement ou objet de savoir, aboutissent finalement à une définition partagée, on appelle cela "l'intersubjectivité" (Wertsch, 1984, p.12, cité par Muller Mirza, 2014, p.163).

Conséquences

Plusieurs recherches (Bautier, 2013 ; Bautier & Rayou, 2009 ; Bautier & Rochex, 1997 ; Breux & Perret-Clermont, 2014 ; Kohler, 2015 et Muller Mirza, 2014) ont tenté d'apporter des réponses pour expliquer les difficultés que pouvaient rencontrer certains élèves à l'école. Dans leur travail, Bautier et Rochex (1997) mettent en avant l’idée que les « malentendus sociocognitifs » (Bautier & Rochex, 1997, p.109) pouvaient représenter un vrai obstacle dans l’apprentissage. Imaginons une situation à laquelle un élève est confronté à une consigne d'un exercice. Celui-ci l'interprète et y répond conformément à ce qu'il a compris. Cependant, l'enseignant avait une toute autre intention en tête, qui n'a néanmoins pas été bien saisie par l'étudiant. Cet exemple met l’accent sur le fait que ce qui semble être une évidence pour l’enseignant, ne l’est pas forcément pour tous les élèves (Bautier & Rayou, 2009). En interprétant les situations d’après leur propre point de vue, les élèves peuvent fournir des réponses qui seront jugées insuffisantes ou transgressant des normes. Les malentendus sociocognitifs, si, trop fréquents, peuvent empêcher des élèves de répondre aux attentes de l’enseignant et de l'institution scolaire. Ce qui est en réalité un malentendu, peut être interprété par l'enseignant comme un manque d’intérêt, de motivation et de compétences (Bautier et Rochex, 1997).

Apport de la notion

Bautier et Rochex (1997) soulignent l'importance de faire connaître l'existence de ces malentendus. Leur travail invite le lecteur à chercher des éléments de réponse dans ces situations de malentendu et dans la perception qu’a l’élève de l’expérience scolaire. Il s’agit d’examiner plus attentivement quel est son « rapport à la scolarité », « rapport au savoir et au langage» et son « rapport aux tâches et activités scolaires » (Bautier & Rochex, 1997, p.110).