L’effet de l’image de soi sur nos apprentissages

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Tiffany Nguyen - Volée Aegir

Article créé pour la production 2 du cours ADID I.

Résumé

Cet article traite du sujet de l’image de soi à travers une mise en lien de trois articles : un article de Tricot sur la charge cognitive, un article de Cosnefroy sur l’apprentissage autorégulé et un article de Dillenbourg sur l’apprentissage collaboratif.

Introduction

L’image de soi est un aspect très important dans l’apprentissage. Avoir une image positive de soi et être capable de se sentir compétent dans une tâche permet d’être motivé et d’accomplir les buts que nous nous sommes fixés. Nous allons en premier lieu définir ces notions de motivation et de but abordées dans le texte de Cosnefroy, ainsi que leurs effets sur notre image de soi. Puis par la suite, nous verrons les effets par les compositions de groupe abordés dans le texte de Dillenbourg. Nous terminerons par les effets dus à la différenciation pédagogique selon le niveau de l’élève perçu par l’enseignant à travers le texte de Tricot.

Développement

La motivation et le but

Dans un premier lieu, nous allons aborder l’autorégulation de Cosnefroy. Selon lui, il y a quatre conditions : une motivation initiale suffisante, un but à atteindre, un répertoire de stratégies et une observation de soi. Ce sont des conditions qui permettent de prendre contrôle de son propre apprentissage. Nous pouvons souligner l’importance du rôle de la motivation, car il permet l’engagement de l’apprenant dans une tâche. Le but qu’un tiers cherche à atteindre est également important, notamment car il est plus facile de se sentir motivé, lorsque nous percevons la tâche donnée comme ayant de la valeur.

La relation entre sentiment de compétence et accomplissement d’un but

Un sentiment d’être compétent dans l’accomplissement d’une tâche facilite l’investissement d’efforts d’une personne. Il est difficile et très coûteux en énergie de se lancer dans une tâche dans laquelle nous ne distinguons aucune utilité et dont la réussite nous est incertaine. Les buts que nous nous fixons permettent ainsi de réguler nos actions, ce qui contribue à maintenir une image de soi qui est compétente. Cependant, nos buts personnels ne sont pas les seuls à devoir être réalisés, il existe aussi des buts « normalisés » par la société. Boekaerts cité par Cosnefroy mentionne le mode défensif face à l’échec. Elle le décrit comme un état que nous aimerions tous éviter dans une société où la réussite est valorisée. Les buts basés sur la comparaison sociale tels que « faire mieux que les autres » ou « éviter de paraître incompétent aux yeux d’autrui » impactent l’image que nous avons de nos propres compétences. Il est donc question de nous demander ce qui nous rend vraiment compétents. Une comparaison avec les autres, à travers l’accomplissement de but « normalisés », est-elle une condition indispensable à la formation d’une image d’un soi compétent ? N’est-il pas suffisant pour cela, de réussir ses propres buts personnels ?

L’apprentissage collaboratif selon Dillenbourg

Nous pouvons faire un parallèle avec le texte de Dillenbourg où il est question d’apprentissage collaboratif. Nous pouvons voir comment les élèves se mettent naturellement dans des rôles de novice ou d’expert lorsqu’ils sont mis avec un pair ou un adulte. La recherche de Webb montre que selon la composition des groupes de pairs, de meilleures explications sont produites entre eux. Les niveaux ne doivent pas être trop différents au risque que les élèves les plus faibles se dévalorisent, mais il ne faut non plus pas que les niveaux soient trop similaires au risque qu’ils ne voient pas de solution ou de problème à leur situation. Si les groupes sont bien composés, alors la collaboration se déroulera bien. Il est donc question ici qu’un élève soit expert d’une tâche et qu’il en ait conscience afin d’aider celui qui est novice de cette tâche. Ce qui est intéressant, c’est que ces rôles peuvent changer selon la tâche à réaliser. Un élève expert ne peut pas être expert dans toutes les tâches, il devra finir par prendre la place du novice. Lorsque ce changement de rôles intervient, le nouvellement novice devra être conscient que l’autre possède plus de compétences dans ce sujet que lui. Il y a donc un grand avantage à faire des travaux par pairs afin d’avoir cet échange de rôle. Lorsque la paire est constituée d’un adulte et d’un enfant, l’enfant reconnaîtra souvent l’adulte comme étant celui qui détient le savoir, et admet automatiquement qu’il est supérieur, car il pense que l’adulte est plus compétent que lui, et donc qu’il dépend de l’aide de celui-ci pour réussir la tâche. Tandis qu’avec un autre élève, il survient un processus de régulation et d’évaluation des niveaux afin de savoir qui sera dans la position d’expert ou de novice.

Cet exemple illustre très bien comment le sentiment de compétence naît d’une image que l’élève a de lui-même.

La différenciation pédagogique et image de soi

Le texte de Tricot nous permet de lier le thème de l’image des élèves qu’ont les enseignants à l’évaluation de l’image de soi. La différenciation pédagogique abordée dans le texte est une notion qui nous aide à définir le degré de liberté, ou de restriction qu’une consigne doit donner à un élève. Tricot propose une liste d’effets qui serait plus efficace dans les apprentissages des élèves avec le plus de difficulté. Il faut souligner qu’il est dit dans le texte que la difficulté n’est plus vue comme une caractéristique propre à l’élève, mais celle de la situation. Il n’est plus question de catégoriser un élève comme étant un élève en « difficulté d’apprentissage de façon générale ». Cette catégorisation ne conduit qu’à une stigmatisation de l’élève, et le plus souvent, celle-ci le mène à l’impasse, en partie parce que de cette stigmatisation découle le risque qu’une prophétie auto-réalisatrice survienne, c’est-à-dire, le risque qu’un élève qui se perçoit comme mauvais, finisse par le devenir. L’enseignant ne doit pas garder une image figée d’un élève. L’élève « en difficulté » et l’élève « avancé », peuvent évoluer. Garder une image fixe des compétences des élèves serait désastreux pour un enseignant. En effet, en raisonnant de la sorte, l’éducateur en oublie que les élèves évoluent et que leurs besoins changent. Mais au-delà de la perception de l’enseignant sur son élève, il est encore plus important qu’un élève se rende compte de ses propres compétences. Cela lui permet de reconnaître ses problèmes et de chercher un moyen pour les résoudre, soit en utilisant d’autres stratégies, soit en demandant à une autre personne de l’aider.

Conclusion

Nous pouvons voir que l’image de soi est fondamentale à la formation d’un sentiment de compétence vis-à-vis d’une tâche. Les divers processus métacognitifs, permettent d’avoir une bonne évaluation des buts faisables, et des efforts nécessaires qu’il faut mettre en œuvre pour parvenir à la réussite de ceux-ci. Par la réussite de ces buts faisable, on arrive à garder une image positive face au but fixé et à rester motivé pour accomplir ce dernier. Mais la réussite du but fixé peut aussi passer par l’auto-évaluation de nos compétences, qui nous permet de reconnaitre que nous sommes novices ou experts dans une telle tâche. Et nous avons terminé avec l’importance de l’évaluation des enseignants des compétences des élèves afin d’éviter une prophétie auto-réalisatrice qui crée le risque qu’un élève se sente incompétent.

Bibliographie

Cosnefroy, L. (2010). L’apprentissage autorégulé : perspectives en formation d’adultes. Savoirs, 23, 9-50.

Dillenbourg, P., J. Baker, M., Blaye, A. & O’Malley, C. (1995). The evolution of research on collaborative learning. Spada, E. and Reiman, P. Learning in Humans and Machine: Towards at interdisciplinary learning science, 189-211.

Tricot, A. (2017). Condition de réussite - Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter des situations d’apprentissage. Consulté le 13.10.2020 dans http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads/2017/03/170313_16_Tricot_def.pdf.