Projet de formation sur la santé sexuelle
« La santé sexuelle, les autres et moi» Une question sur le sexe vous brûle les lèvres mais vous n’avez jamais osé poser la question? Vous souhaiteriez en savoir davantage sur la santé sexuelle de la femme mais ne souhaitez pas apprendre seul? Découvrir, construire et s’instruire en groupe autour de plusieurs thématiques sexuelles à travers des activités animées vous intéresserait ?
Alors l’atelier « La santé sexuelle, les autres et moi » est fait pour vous !
1. La formation
1.1 Contexte de formation de l’atelier
Cet atelier est né après que 4 femmes de différents âges, cultures, orientations et pratiques sexuelles se soient réunies pour parler de leurs expériences en éducation sexuelle. Elles se sentaient toutes peu ou mal informées sur la santé sexuelle de la femme et ont décidé de créer la formation qu’elles auraient toujours voulu avoir.
Au-delà d’un désir d’acquérir des connaissances factuelles, elles tiennent également à créer une communauté d’apprenants qui, comme elles, croient en cette démarche et sont prêts à partager leurs ressources et expériences.
Et de là est née notre formation.
1.2 Présentation de l’atelier C’est dans la perspective de favoriser le développement personnel des participants adultes, dans un environnement où dialogue, respect et tolérance sont au mot d’ordre, que cet atelier a été créé. Notre atelier s’engage en faveur d’une éducation dispensée de manière professionnelle et positive par deux éducateurs en santé sexuelle et reproductive, assurant la gestion des cours présentiels ainsi que les travaux à distance.
Toujours dans un cadre prônant la convivialité, l’échange et la collaboration, l’un des objectifs stratégiques principaux de “La santé sexuelle, les autres et moi” est de permettre aux participants de se sentir plus à l’aise vis-à-vis de sujets entourant la santé sexuelle de la femme et de contribuer à répondre à leurs éventuels questionnements. Il s’agit ainsi d’amener les participants à pouvoir discuter ouvertement sur des sujets concernant la sexualité et de partager leur expérience, par le biais d’activités diverses.
1.3 Objectifs pédagogiques de la formation A l’issue de cette formation, les apprenants seront en mesure:
de maîtriser des connaissances théoriques de base en matière d’anatomie et de physiologie dans le domaine de la santé sexuelle de la femme. de définir et distinguer plusieurs notions indispensables lorsque l’on parle de santé sexuelle, telles que : santé sexuelle, plaisir sexuel, désir et excitation. d’adopter un vocabulaire adapté à cette thématique et permettant au participant d’exprimer ses attentes, besoins et peurs. d’être sensibilisés aux notions de confiance sexuelle, d’estime de soi et d’acceptation de soi et d’utiliser les connaissances acquises pour prodiguer des conseils dans des situations fictives abordant ces thématiques. comprendre le rôle de la communication avec leur partenaire et identifier les éléments clés à une communication réussie. d’identifier les diverses pratiques et éléments contribuant à prendre soin du sexe féminin. développer leur capacité réflexive de situations relatives à la santé sexuelle et les lier à l’analyse de leur propre parcours. mettre en pratique les éléments vus en cours (présentiel ou à distance) dans leur vie personnelle. développer leur capacité à travailler en groupe construire un travail en groupe, sous la forme d’une vidéo ou d’une brochure, lié à un thème abordé au cours de la formation.
1.4 Contenu d’apprentissage La formation couvre 4 sous-thèmes comprenant des activités, présentations, intervenants et autres moyens permettant d’apprendre davantage sur la santé sexuelle. Les sous thèmes sont organisés autour des problématiques suivantes : Introduction et définition consensuelle de la santé sexuelle et l’importance du choix dans ses partenaires et pratiques “Découvre ton minou” : une approche biologique du fonctionnement du sexe féminin Comment favoriser le plaisir sexuel ? “Prends soin de ton minou” : Un guide pour prendre soin du sexe féminin
1.5 Public Cible L’atelier est ouvert à tous. Il est composé d’adultes, hommes et femmes cis ou transgenre ainsi qu’aux personnes non-binaires, curieuses et qui cherchent à s'informer sur la santé sexuelle de la femme. Les participants sont intéressés par le contenu de la formation parce que celui-ci est lié à leur propre sexualité. 1.6 Pré-requis Aucune connaissance initiale n’est nécessaire pour suivre cet atelier. Néanmoins, les participants doivent s'engager à respecter l’éthique de conduite de notre atelier à lire au préalable avant le début de la formation (module “faisons connaissance”), ainsi que la charte qui sera créée ensemble lors de la première séance présentielle. Il est également nécessaire d’avoir accès à un ordinateur pour suivre certains cours en présentiel et à distance. 1.7 Modalités pédagogiques Le format utilisé pour cette formation est le Blended Learning (dispositif mixte) : cela donne la possibilité à l’apprenant de travailler à son rythme à distance, mais cela donne aussi d’avoir l’occasion d’interagir, dialoguer avec les enseignants et intervenants et les autres apprenants. Les méthodes pédagogiques sont alternées pour éviter une certaine monotonie et favoriser la participation des participants. Dans le cas de cette formation, les méthodes expositives, interrogatives et de situations-problèmes sont utilisées, ainsi que des supports et activités multiples comme le jeu de rôles, l’étude de cas, le brainstorming et l’utilisation de post-its. Cette variété de supports a également pour but de tenir compte des différences individuelles dans la manière d’apprendre des apprenants (Buchs, 1971, cité par do Marcolino, 2016).
L’apprentissage collaboratif est mis en valeur dans cette formation, car il favorise l’apprentissage des individus (Cullingford, 1991 ; Bennett, 1991, cité par Crook, 1995, p.542) et pourrait contribuer à la création d’une communauté d’apprentissage.
L’accent est également mis sur la prise en compte des affects et des besoins des participants afin que ceux-ci se sentent à l’aise et en sécurité dans cet environnement et soient les plus à mêmes de s’exprimer (Kusurkar, Croiset & Ten Cate, 2011). Il s’agit également de donner la possibilité à l’enseignant de connaître les attentes de ses participants pour être en mesure d’ajuster le contenu ou de fournir une justification quant à l’intérêt de leur enseigner un certain contenu. Effectivement, cette dernière idée suit le principe pédagogique de sens (Bouchut, Cauden et Cuisiniez, 2019, p. 32), stipulant que “pour mémoriser un apprentissage dans la mémoire à long-terme, il est indispensable de comprendre à quoi il sert et le sens qu’il a”.
1.8 Modalités d’évaluation Cette formation ne contient pas d’évaluation notée car elle a un but de développement personnel et non de certification de l’acquisition de connaissances ou compétences. Elle donne lieu à l’obtention d’une attestation de participation. Toutefois certaines activités, tels que les journaux réflexifs, les brochures ou des textes résumés, donnent lieu des “feedbacks” formatifs positifs dont le but est de fournir des commentaires en vue de l’amélioration des travaux évalués et favoriser la compréhension des apprenants et non un jugement sur la qualité du travail.
1.9 Déroulement de la formation L’atelier “La santé sexuelle, les autres est moi" est une formation hybride qui se déroule en 5 périodes alternant séances présentielles et travail à distance. Deux sessions additionnelles ont lieu à distance avant et après la formation. Les cours en présence de la formation ont lieu une fois par mois, dans un des locaux du CMU (Centre Médical Universitaire). Cela laisse ainsi le temps aux participants, effectuant une activité professionnelle en parallèle, de mettre en pratique les connaissances acquises et de réaliser les activités à distance. La formation accueille au maximum 12 et minimum 6 participants. Ces nombres s’expliquent par le fait qu’il est important que les interactions soient assez nombreuses et qu’un nombre trop petit risque de limiter la créativité de groupe. Trop de participants pourrait rendre difficile l’application de certaines méthodes pédagogiques et la participation de tous les apprenants.
1.10 Scénario d’accompagnement Durant la formation, il s’agira pour les enseignants de veiller à créer un climat sécurisant et positif pour les participants. Les tuteurs fourniront ainsi un support émotionnel aux participants en les amenant à partager leurs affects, attentes et besoins durant les activités présentielles et à distance. Ceci se justifie par le fait que si l’apprenant a l’impression d’être écouté et compris (Kusurkar, Croiset et Ten Cate, 2011), il se sentira plus à l’aise et confortable de participer et d’aborder des topics divers, même ceux pouvant susciter une certaine gêne. Par ailleurs, Medjad, Gil et Lacroix (2017) ajoutent qu’”un environnement sécurisant sur le plan émotionnel aide à lever les inhibitions, facilite les comportements d’exploration et favorise l’engagement.” (p.131) Le rôle de l’enseignant sera alors d’apporter du soutien affectif en rassurant les participants sur le fait qu’il ne faut pas avoir peur de se tromper et qu’ils ne seront pas jugés. Par ailleurs, la création d’une charte en groupe veille à ce que les craintes et attentes des participants vis-à-vis de cette formation soient prises en compte et elle favorise l’induction d’émotions positives. D’autres activités, telles que celles du ice breaker ou de la création d’un compte à distance, servent de soutien socio-affectif dans la mesure où elles visent à “développer une familiarité interpersonnelle et à créer un sentiment d’appartenance au groupe” (Avry et Molinari, 2018, p.17). Le but est de créer une cohésion au sein de la classe et de favoriser les échanges et interactions entre pairs. C’est également pour cette raison que la majorité des activités sont tournées vers le collaboratif et l’entraide. L’enseignant encadre les participants en effectuant un accompagnement méthodologique centré sur la communication et la collaboration entre apprenants. Ajoutons également que c’est également cette compétence de communication décrite dans le World Economic Forum (2015) que l’on veut développer chez le participant. L’encadrement est également fourni par les pairs vers lesquels les participants peuvent se tourner sur le forum lorsqu’ils ont des doutes ou questions. D’autres outils, comme la technique de respiration ventrale profonde utilisée en cours ou le journal réflexif, que le participant devra remplir au fur et à mesure des périodes, ont été créés pour favoriser l’autorégulation et la métacognition. Ils permettent à l’apprenant de contrôler ses processus d’apprentissage et sa motivation, notamment en contribuant à réguler l’émotion (en évacuant la tension corporelle) ou encore, à “juger le travail accompli et de décider, si besoin est, de changer le fonctionnement actuel.” (Cosnefroy, 2010/2 , p.15). Les rôles des tuteurs sont alors très divers. En plus de ce qui a été mentionné, ils contribuent à l’organisation des activités et du module; à “faciliter l’apprentissage” en suscitant des questionnements et en encourageant les participants à analyser des situations en vue de s’exprimer dessus; ils se chargent aussi du côté technique et administratif en suggérant par exemple en début de formation, des applications ou logiciels donnant la possibilité aux participants de communiquer entre eux. Finalement, ils veillent à fournir un accompagnement disciplinaire aux apprenants en répondant à leurs doutes et questions liés aux contenus et donnant des ressources supplémentaires aux personnes intéressées à aller plus loin dans un sujet.