Psycholinguistique
Chapitre 10: le langage
Définition
Le langage est un système de communication universel; il utilise des sons, des symboles qui permettent d'exprimer des sentiments, des pensées, des idées et des expériences.
Le langage permet de créer de nouvelles et uniques phrases grâce à sa structure.
Le langage est construit par plusieurs composants qui peuvent être combinés afin de former des phrases.
→ les mots sont combinés pour former des phrases, plusieurs phrases forment un paragraphe et plusieurs paragraphes forment une histoire.
Il y a certaine règles qu'il faut suivre pour former une phrase cohérente.
→ ex: on ne peut pas dire « où le chat est », mais « où est le chat »
Le langage en psychologie cognitive
Skinner
Il proposait que le langage soit appris à travers les renforcements de l'entourage. Etant un béhavioriste, il avait tendance à trouver vrai ce qu'il pouvait voir.
→ Il est félicité pour les « bons » mots et grondé pour les « mauvais ».
L'enfant apprend à parler grâce aux récompenses qu'il reçoit.
Chomsky
Il affirmait que le langage est génétiquement en nous (selon lui, les bases à partir desquelles se font les langues sont les mêmes). Au contraire de Skinner, Chomsky considérait le langage comme une façon d'étudier la psychologie.
Son argument principal était que les enfants arrivent parfaitement à créer des phrases qu'il n'ont jamais entendues (p.ex: « je te déteste maman »). Il y a peu de chance que ce type de phrase ait été renforcé par les parents (ce qui est contraire à l'idée de Skinner).
Les idées de Chomsky menèrent à la création d'un nouveau champ d'étude: la psycholinguistique ( = l'étude psychologique du langage). Le but de ce domaine est d'étudier par quels moyens psychologiques s'acquière le langage.
Les principaux sujets de la psycholinguistique
La compréhension
Comment comprend-on le langage (écrit, parlé) à travers des sons et des symboles
La production discursive
Quels sont les processus physiques nécessaires à la production de langage (processus mental et « concret »/physique)
L'acquisition du langage
Pas seulement l'acquisition chez les enfants, mais aussi l'apprentissage d'une nouvelle langue chez les adultes.
Percevoir et comprendre les mots
Les composants des mots
Lexique
C'est l'ensemble de tous les mots qu'une personne connaît
Phonème
C'est la plus petite partie d'un discours; si cette partie est changée, la signification du mot n'est plus la même. Elle concerne les sons!
Ex: phonème /v/ → vous; si on remplace le phonème /v/ par le phonème /t/, le mot n'est plus le même (tous).
Les phonèmes ne sont pas les mêmes selon les langues.
Ex: en espagnol et en français, la plupart de l'alphabet est la même. Pourtant, en français /r/ n'est pas un phonème (que l'on prononce le mot «mer » avec un /r/ roulé ou non, le mot garde la même signification), en espagnol /r/ est un phonème (le mot « pero » change de signification si on roule plus le /r/ « perro »; cela se voit à l'écrit, mais ce qui compte est l'oral).
Morphème
C'est la plus petite unité porteuse de sens d'un discours. Elle concerne le sens des mots!
Ex: tableau est constitué d'un seul morphème. Si on prenait chacune de ses syllabes séparément (ta-bleau), elles ne voudraient rien dire; au contraire, le mot télévision est composé de deux morphèmes (télé-vision).
Percevoir les mots
Effet de la restauration phonémique
Il nous est possible de comprendre un mot même si l'on n'a pas entendu une lettre (ex: on entend le mot législation, et au moment où le son « s » est prononcé, quelqu'un tousse. Pourtant, on saura que le mot entendu était législation, il est même possible qu'on ne remarque pas que le son « s » était étouffé. On reconstitue l'information manquante pour donner du sens.)
En plus de cela, le sens que l'on attribue à un mot peut être influencé par le mot suivant celui étouffé.
Ex: « Il était temps de *anger... » (* signifie que le son a été masqué). Le verbe pourrait être ranger, manger, langer. Ce qui va faire que l'on comprend l'un ou l'autre de ces verbes, c'est que le mot suivant nous donne une information supplémentaire. Si après ce verbe la phrase continue par « le bébé », il est plus probable qu'il s'agisse du verbe langer que du verbe manger.
Notre perception est donc influencée par un processus top-down; notre connaissance change la signification que l'on donne au mot.
Segmentation du discours
Lorsque l'on parle, le flot de parole est continu, presque pas entrecoupé de pause. Pourtant, il nous est possible de découper ce flot en segments, formant des mots et permettant ainsi de donner du sens à un discours.
Au contraire, lorsqu'on ne connaît pas une langue, il nous est impossible de percevoir le découpage des mots; tout ce que l'on entend est un flot continu et incompréhensible. L'explication à ce phénomène est simple. En grandissant dans un certain pays, on apprend quels sons sont les plus souvent répétés, lesquels apparaissent uniquement au début ou à la fin des mots (p.ex.: en français, /fl/ ne se trouve jamais à la fin d'un mot, mais plutôt au début et /rt/ ne se trouvera jamais au début, mais plutôt vers la fin d'un mot).
En plus de ça, même si on comprend la langue, il existe différents accents, différentes manières de parler qui rendent la segmentation encore plus difficile!
Une étude a été réalisée là-dessus. Les participants qui attendaient dans une salle étaient enregistrés (sans le savoir) lorsqu'ils parlaient entre eux. Lors de l'expérience, ils entendaient un mot isolé du « flot de parole ». Ils n'arrivaient à identifier que la moitié des mots présentés! Et ce, bien que ce soit eux-mêmes qui les prononçaient! Cela voudrait donc dire que la moitié des mots que nous prononçons est inintelligible quand ils sont pris à part, hors-contexte.
Comprendre les mots
La fréquence des mots
Dans une langue, certains mots apparaissent plus souvent que d'autres; plus les mot sont prononcés, plus la réponse est rapide. (p.ex.: en français, le mot « maison » est plus souvent prononcé que « archéologie »). Lors d'une étude, on s'est également aperçu que les mots à haute fréquence (les plus souvent prononcés) étaient lus plus rapidement que ceux à basse fréquence (rarement prononcés).
L'effet du contexte
Le fait de comprendre un mot dans une phrase n'est pas seulement dû à la fréquence de ce mot, mais aussi à sa signification par rapport au reste de la phrase. On comprend plus facilement (et plus rapidement) une phrase qui contient des éléments logiques/attendus.
P.ex.: « Les esquimaux ont évité l'ours polaire » est plus rapidement compris/lu que « Les commerçant on évité l'ours polaire ».
On comprend une phrase en: - comprenant chaque mot individuellement
- comprenant comment ces mots s'aligne pour former un sens
L'ambigüité lexicale
Certains mots ont plusieurs sens, c'est ce qu'on appelle une ambigüité lexicale. Lorsqu'un mot ambigu apparaît dans une phrase, on se réfère au contexte pour décider quel sens attribuer au mot.
Ex: taupe peut signifier à la fois l'animal, mais aussi un espion. Si la phrase est « Le jardin était infesté de taupes » , alors taupe fait référence à l'animal.
Souvent, l'ambigüité est si rapidement éclaircie grâce au contexte que l'on ne se rend pas compte du mécanisme.
L'amorçage sémantique
Lorsqu'on présente le mot fourmi et ensuite le mot insecte, une personne répondra plus facilement au mot insecte que si le mot fourmi n'avait pas été présenté avant. L'amorçage sémantique peut donc indiquer dans quelle mesure deux mot ont une signification semblable dans l'esprit d'une personne.
Comprendre les phrases
Sémantique
C'est la signification des mots et des phrases.
Syntaxique
C'est l'ensemble de règles pour assembler des mots et former des phrases.
Différentes zones du cerveau sont activées pour la sémantique et la syntaxique. Le cerveau ne s'active pas de la même façon pour la phrase « le chat ne cuisinera pas / le chat ne mangera pas » et « le chat ne mangeront pas/ le chat ne mangera pas ».
La sémantique et la syntaxique interagissent pour déterminer la signification d'une phrase. Pour comprendre ce qu'une phrase signifie, on doit la séparer en segments.
Ex: La taupe aperçoit l'homme avec des jumelles.
On peut séparer cette phrase de deux façons:
L'espion aperçoit l'homme avec des jumelles.
-> l'espion porte des jumelles et voit l'homme grâce à elles
ou
->L'homme que voit l'espion a des jumelles.
Cette phrase a une ambigüité syntaxique: les mots sont les mêmes, mais il est possible d'attribuer deux sens. La plupart des gens préfèrent la première version (c'est l'espion qui a les lunettes). Ce choix se fait grâce à un mécanisme appelé le découpage (parsing). C'est ce découpage qui détermine le sens à donner à une phrase. On s'est posé la question de savoir ce qu'il y avait derrière ce mécanisme; il y a eu deux réponses:
L'approche syntaxique du découpage
Cette solution se concentre sur la façon dont le découpage est déterminé par la syntaxe; on utilise la syntaxe pour inférer un sens à une phrase.
Ex: « Parce qu'il court toujours 1 km lui semble un courte distance. »
En commençant à lire, on se dit que la phrase parle de quelqu'un qui court 1 km; puis le reste de la phrase ne semble pas coller... On relit alors la phrase pour lui donner un autre sens (→ c'est parce qu'il court – donc qu'il est en bonne forme – que la distance d'1 km lui paraît petite). Cette phrase est un exemple de « garden-path sentence »; on fait une analogie entre notre raisonnement et le fait de descendre un sentier, puis une fois arrivé à un certain endroit, on se rend compte que ce n'est pas le bon chemin.
(pour corriger la phrase ou la rendre plus compréhensible, il faudrait ajouter une virgule, c'est ce manque de ponctuation qui crée la confusion)
L'approche syntaxique dit que si l'analyse d'une phrase n'est pas correcte du point de vue de la syntaxe, alors la sémantique est utilisée pour éclaircir les ambigüités.
L'approche interactionniste du découpage
Cette approche dit que lorsqu'une personne lit une phrase, à la fois la syntaxe et la sémantique sont utilisées. On perçoit les informations sémantiques ET syntaxiques.
Une expérience a été faite (elle se concentrait sur les mouvements des yeux des participants):
Les participants entendaient la phrase « mettez la pomme sur la serviette dans la boîte »; cette phrase est ambigüe car la serviette peut soit déjà se trouver sous la pomme, soit dans la boîte.
Les participants fixaient alors la pomme puis la boîte dans laquelle se trouvait la serviette. Le contexte était essentiel pour bien comprendre la phrase. S'il y a une seule pomme et une boîte avec une serviette, on comprend la phrase comme: « mettez la pomme sur la serviette {qui est} dans la boîte ».
Il y avait également une deuxième situation dans laquelle il y avait deux pommes (une sur la serviette et une autre pas), les participants entendaient d'abord « mettez la pomme sur la serviette », leurs yeux fixaient la pomme sans serviette, puis la seviette, ils croyaient qu'il fallait mettre l'autre pomme sur la serviette-
Puis, en entendant « dans la boîte », leurs yeux se dirigaient de la pomme sur la serviette jusqu'à la boîte, ils réalisaient qu'il fallait mettre la pomme qui était déjà sur la serviette, dans la boîte. C'est-à-dire: « mettez la pomme {qui est déjà} sur la serviette dans la boîte ».
On voit donc que le contexte influence notre façon de comprendre la phrase!
En résumé
La sémantique entre en jeu plus tôt que le dit la théorie syntaxique l'information que l'on a – en dehors de ce que dit la phrase – influence notre compréhension de la phrase. Cela se retrouve aussi dans la vie de tous les jours: quand on lit, on ne voit jamais une phrase totalement isolée, on a toujours d'autres informations (début d'une histoire, contexte, etc).
===Schéma de l'approche syntaxique===
Lecture début phrase (1ère déduction) – ambigüité syntaxique (fin de la phrase ≠ déductions préalables) – relecture – sémantique pour clarifier ambigüité.
===Schéma de l'approche interactionniste===
Lecture début phrase (1ère déduction) – ambigüité syntaxique (fin de la phrase ≠ déductions préalables) – raisonner grâce aux informations que l'on a – ces informations clarifient l'ambigüité.
Comprendre un texte, des histoires
La cohérence
C'est-à-dire que l'information d'une partie du texte peut se relier à une autre partie. Elle est fondamentale à la compréhension d'un texte, d'une histoire. La cohérence se crée par inférence.
Inférence
processus par lequel le lecteur, en lisant, crée des informations pas explicitement données dans le texte. Ex: John clouait un tableau au mur. On sait qu'il utilise un marteau et des clous, même si cela n'est pas marqué.
Inférence anaphorique
Elle connecte un objet/une personne à un objet/une personne dans une autre phrase. C'est la même chose qu'un pronom qui remplace un nom déjà cité.
Ex: John clouait le tableau au mur. Il l'avait acheté depuis des mois. Le « il » reprend « John » pour éviter les répétitions.
Inférence instrumentale
C'est une inférence à propos des outils ou des méthodes. Même exemple que pour l'inférence.
Inférence causale
Elle permet conclure que les événements décrits dans une phrase sont les conséquences d'événements passés et décrit quelques phrases plus tôt.
Ex: John prit une aspirine. Son mal de tête s'estompa.
La déduction que l'on fait est que son mal de tête est parti grâce à l'aspirine qu'il a avalée. Plus une connexion causale est faible (nous semble moins logique), plus on met de temps à inférer des informations, à voir ce lien de causalité.
Le modèle de situation (?)
C'est une représentation mentale de ce dont parle un texte (objets, personnes, lieux, événements, etc). On aurait tendance à tellement bien se représenter les événements d'une histoire qu'on les vivrait presque. Une expérience a été faite à ce sujet:
Les participants lisent une histoire sur un ordinateur (deux groupes de participants).
Mélanie est sur le canapé, elle regarde un film d'horreur, elle ouvre un paquet de chips et en mange, elle voit un vampire traquer sa victime, c'est la première fois qu'elle voit ce film.
Version « bloquée », seulement montrée à un groupe → la mère de Mélanie apparaît devant la télévision, elle dit à sa fille de ne pas oublier de faire ses devoirs.
Version « non-bloquée », montrée au deuxième groupe → la mère de Mélanie apparaît derrière l'écran, elle dit à se fille de ne pas oublier de faire ses devoirs.
Test: les participants doivent répondre le plus rapidement possible à la question « la victime était-elle poursuivie par le vampire? »
Résultat: les participants du groupe « bloqué » mettent plus de temps à répondre, comme s'ils avaient été à la place de Mélanie et n'avaient pas vu toutes les images. Le groupe « non-bloqué » répond plus rapidement. L'histoire présentée au deux groupes étaient la même, ils avaient accès aux mêmes informations pour répondre à la question, pourtant le fait d'imaginer que quelqu'un était devant l'écran ralentit le temps de réponse...Comme si les participants du 1er groupe avaient vécu la situation.
Conclusion: on se représente une histoire de la même façon que l'on perçoit; on ressent l'histoire comme si on la vivait réellement.
La production du langage
Les fautes de langage (lapsus)
Les erreurs de langage sont devenues célèbres grâce à Freud, qui postulait que ces erreurs étaient en fait des révélations de nos pensées inconscientes. Pourtant, si l'on regarde les lapsus que l'on fait quotidiennement (1-2 fois tous les 1'000 mots), peu peuvent être reliés à des motivations inconscientes. Les chercheurs ont plutôt voulu utiliser ces erreurs pour comprendre les mécanismes de base du langage.
Les erreurs les plus fréquentes concernent les unités de base du langage (phonèmes et mots)
Echange de phonèmes
Lorsque l'on dit une ralle bouge au lieu d'une balle rouge.
Cet échange se fait selon un système qui échange les voyelles entre elles et les consonnes entre elles (règle de consonne-voyelle)
Echange de mots
Je range mes pulls dans l'armoire devient Je range mon armoire dans mes pulls.
Le mécanisme invoqué échange des mots avec des mots et des verbes avec des verbes (règle de la catégorie syntaxique)
Substitution de mots
La rhapsodie hongroise de Liszt devient le restaurant hongrois de Liszt.
L'erreur est basée sur la connaissance de la personne en ce qui concerne la musique classique et la nourriture du monde. C'est aussi un exemple de la règle de la catégorie syntaxique (nom substitué par un nom), il y a aussi le fait que ces deux mots commencent par « r » et contiennent 3 syllabes.
Les conversations
Coordination sémantique
Lorsque l'on tient une conversation, chacun des interlocuteurs apporte de son savoir; la conversation se construit grâce aux contributions des personnes qui parlent entre elles.
Le contrat de « donné-nouveau »
Il signifie que la personne qui parle fournit 2 types d'informations
1. L'information donnée (celle que l'interlocuteur connaît déjà)
2. L'information nouvelle (celle que l'interlocuteur entend pour la première fois
Ex: Phrase 1: Ed a reçu un alligator pour son anniversaire
- info donnée: Ed a un anniversaire - info nouvelle: il a reçu un alligator
Phrase 2: L'alligator a été son cadeau préféré
- info donnée: Ed a reçu un alligator - info nouvelle: c'est son cadeau préféré
Important: il est difficile de comprendre une nouvelle information si on n'a pas reçu au minimum quelques infos sur elle avant.
Ex: On a vérifié les aliments du pic-nic. La bière était chaude. (plus lente à comprendre car aucune info préalable où on mentionne qu'il y a de la bière, nécessité d'inférer)
On a sorti de la bière du coffre. La bière était chaude. (lien entre les deux phrase rend la deuxième rend plus rapidement compréhensible, pas besoin d'inférer)
Coordination syntaxique
Lorsque deux personnes parlent entre elles, elles ont tendance à utiliser les mêmes types de phrases, une syntaxe similaire.
Ex: A ->Il faut voir cela pour réaliser à quel point c'est horrible.
B -> Il faut être à ma place pour se rendre compte à quel point je me sens malade.
L'amorçage syntaxique
. Le fait d'entendre une phrase qui a une certaine structure syntaxique augment les chances que la phrase suivant aura une construction similaire.
L'amorçage syntaxique soutient l'idée que les interlocuteurs sont sensibles au « comportement linguistique » des autres et ajustent leur propre comportement pour que les deux correspondent (cf.exemple du dessus).
A considérer
Un anthropologiste, Edward Sapir, a émis l'hypothèse que la nature du langage peut influencer la façon dont les gens pensent. L'expérience a été réalisée avec la perception des couleurs.
Expérience Anglais-Berninmo
Les chercheurs ont comparé la perception des couleurs des Anglais et des Berinmo (peuple de Nouvelle-Guinée). Les Anglais ont 8 noms différents pour les couleurs (blue, green, yellow, pink, red, brown, orange, purple), les Berinmo 5 (wap, wor, mehi, kel, nol); en plus de la différence de nombre, il y avait aussi une différence de frontière entre chaque couleur (ex: les Berinmo donnaient un seul nom – wor - à plusieurs couleurs – yellow, orange, green, brown - définies par les Anglais)
Lors de l'expérience les participants avaient des pastilles de couleurs et devaient dire à quelle catégorie de couleur elles appartenaient. Puis, il leur était présenté un duo de couleur, et ils devaient définir si ces deux couleurs étaient les mêmes ou non.
Résultat 1: la différence d'attribution des noms influençait la façon de catégoriser les couleurs (les Anglais différenciaient plus rapidement les verts des bleus, à l'inverse les Berinmo reconnaissaient plus vite le wor et le nol – jaune et vert)
Donc, cette expérience démontre que le langage semble donc influencer notre perception des couleurs.
Pour la deuxième partie de l'expérience, chacun devait indiquer quel était le meilleur exemple de « couleur type » pour chaque catégorie.
Résultat 2: malgré quelques différences, on peut voir 4 groupes distincts qui correspondent au meilleur exemple de chaque couleur (livre, pages colorées, image 10.1c.)
Donc, il y a aussi des similarités de perception à travers les différentes cultures (le meilleur exemple de bleu pouvait être le même pour un Anglais que pour un Berinmo).