L’observation de soi sur l’apprentissage collaboratif

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Résumé :

Sur cette fiche se trouve un court article qui s’appuie sur les trois lectures suivantes :

  • Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes pour adapter des situations d’apprentissage (Tricot,2017).
  • L’apprentissage autorégulé : perspectives en formation d'adultes (Cosnefroy,2010).
  • The evolution of research on collaborative learning (Dillenbourg, 1996).

Afin de faire un lien entre ces lectures, nous aborderons le thème de l’observation de soi sur l’apprentissage collaboratif .

Introduction :

Chacun humain est différent, que ce soit de manière sociale, culturelle, d'âge, de différence de niveau, etc. Dans l’apprentissage collaboratif, certains points de ces différences peuvent avoir un impact positif ou négatif. L’observation de soi peut permettre d’avoir un regard autocritique qui permettra de changer le fonctionnement si nécessité (Cosnefroy,2010). Ce qui permet de se poser la question suivante :
Dans un apprentissage collaboratif, l’observation de soi peut-elle permettre de changer le fonctionnement actuel (individuel, paire, groupe) afin d’améliorer son propre apprentissage ?

Développement:

Des études ont démontré que travailler en paires dans certaines conditions donnait de meilleurs résultats (Dillenbourg, 1996). Nous pouvons nous appuyer sur cette information avec l’effet de mémoire de travail collectif (Tricot, 2017). Lorsqu’une tâche est simple à réaliser, le travail individuel est nécessaire pour éviter une charge cognitive inutile ( groupe). Dans le cas où la tâche est complexe, le travail en groupe est plus efficace (Tricot, 2017). La plupart des recherches sont positives à ce sujet, mais il y a quelques contradictions à tenir en compte. Les mesures varient selon l’étude et ce que l’on exprime par l’apprentissage collaboratif « efficace » (Dillenbourg, 1996). Un effet négatif observé est lorsque les élèves sont peu performants dans un groupe avec le temps ils deviennent passifs (Salomon & Geberson, 1989). Pour avoir une collaboration efficace qui fonctionne, il est important de définir les conditions (ex. hétérogénéité des groupes ) (Dillenbourg, 1996). L’observation de soi passe par les stratégies d'auto régulations qui peuvent produire un changement selon l’autoévaluation. Ce changement peut être sur le contrôle du contexte d’apprentissage (Cosnefroy, 2010). Dans cette auto évaluation l’apprenant pourrait adapter son apprentissage. Il pourrait choisir en fonction de ses résultats un apprentissage individuel ou collaboratif. Il ne faut pas négliger l’estime soi et la peur de l’échec ou d’éviter de paraitre incompétent devant x personnes (Cosnefroy, 2010). Ce qui peut potentiellement donner des situations d’incompréhension dans un groupe. Nous pouvons voir qu’une étude linguistique a été menée pour savoir si un « oui » est réel « oui » ou si c’était un oui « je t’entends, continue ». Cette piste reste encore à être exploitée dans l’apprentissage collaboratif, mais permet de se questionner sur les différentes variables possibles (Dillenbourg, 1996). Une piste des variables pourrait être en lien avec l’estime de soi et la peur de dire réellement ce que l’on comprend par peur du regard des autres personnes. Il est important de souligner qu’ un même apprentissage peut être présenté différemment pour que l’apprenant puisse arriver aux mêmes résultats qu’une autre personne. L’effet du problème résolu peut être une présentation différente d’un problème où l'on va analyser la solution (Tricot,2017). L’observation de soi pourrait permettre à la personne de trouver la façon dont son apprentissage est plus efficace pour lui en utilisant différentes situations d’apprentissage.

Conclusion :

L’observation de soi permet une certaine liberté de choix et actions afin de réussir son apprentissage. Ce qui peut pousser l’apprenant à prendre des décisions sur son apprentissage. Il ne faut pas oublier que l’apprentissage collaboratif doit être comme son nom l’indique une collaboration et non un support pour la personne. Comme nous l’avons vu, il y a différentes conditions pour que la collaboration soit efficace. Ex. La complexité de la tâche, le niveau des personnes, etc. En prenant compte des différentes variables et en faisant une autoévaluation, l’apprenant peut prendre la décision qu’il croit être la meilleure pour lui et les collaborateurs, car le but n’est pas de profiter des autres apprenants. Cependant, sa propre estime peut lui faire défaut en choisissant des buts trop ambitieux ou trop bas.

Bibliographie :

  • Cosnefroy, L. (2010). L’apprentissage autorégulé : perspectives en formation d’adultes. Savoirs, 2 (23), 9-50. DOI 10.3917/savo.023.0009
  • Dillenbourg, P., Baker, M., Blaye, A. & O’Malley, C. (1996). The evolution of research on collaborative learning. In E. Spada & P. Reiman (Eds) Learning in Humans and Machine:Towards an interdisciplinary learning science. (pp. 189-211). Oxford: Elsevier.
  • Salomon,G & Globerson,T. (1989). When teams do not function the way they ought to. International journal of Educational research. 13 (1). (pp.89-100)
  • Tricot, A. (2017). Quels apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique ? Quelques pistes concrètes proposer pour adapter les situationsd’apprentissage. Conférence de consensus « Différenciation pédagogique : comment adapter l’enseignement pour la réussite de tous les élèves ? »

BY:Kevin Santamaria / volée Concordia