« Questionnement analytique » : différence entre les versions

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== Avantages et limites de la méthode ==
== Avantages et limites de la méthode ==
=== Avantages ===
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Paillé et Mucchielli proposent cette approche comme une alternative aux approches telles que le [[codage]], qui sont basées sur la transformation ou la réduction des données, que les auteurs synthétisent par ''scan-isolate-code-retrieve-count'' (scanner - isoler - coder - récupérer - compter). Dans ce type d'analyse, le corpus est parcouru pour identifier les unités de signification, leur attribuer des codes, les extraire et les compter. Selon les auteurs, la méthode du questionnement analytique, bien qu'elle ne convienne pas à tous les types de recherche, peut dans certains cas être plus efficace et permettre d'éviter de « [passer] par des détours telles la construction d'une grille thématique ou la décomposition propositionnelle » (2021, p. 248).  
Paillé et Mucchielli proposent cette approche comme une alternative aux approches telles que le [[codage]], qui sont basées sur la transformation ou la réduction des données, et que les auteurs synthétisent par ''scan-isolate-code-retrieve-count'' (scanner - isoler - coder - récupérer - compter). Dans ce type d'analyse, le corpus est parcouru pour identifier les unités de signification, leur attribuer des codes, les extraire et les compter. Selon les auteurs, la méthode du questionnement analytique, bien qu'elle ne convienne pas à tous les types de recherche, peut dans certains cas être plus efficace et permettre d'éviter de « [passer] par des détours telles la construction d'une grille thématique ou la décomposition propositionnelle » (2021, p. 248).  


En même temps, ils soulignent que la méthode est tout aussi rigoureuse, puisque les questions les plus ciblées sont élaborées en lien avec l'analyse des données empiriques de plus en plus approfondie, de sorte que le corpus est soigneusement examiné à plusieurs reprises dans un processus d’« allers-retours entre les observations et questionnements » (2021, p. 249).
En même temps, ils soulignent que la méthode est tout aussi rigoureuse, puisque les questions les plus ciblées sont élaborées en lien avec l'analyse des données empiriques de plus en plus approfondie, de sorte que le corpus est soigneusement examiné à plusieurs reprises dans un processus d’« allers-retours entre les observations et questionnements » (2021, p. 249).

Version du 23 mars 2022 à 10:30

Page rédigée dans le cadre du cours Conduite de la recherche (2021-2022) par Florent Dupertuis, Anne Sorin et Marta Dados-Ribeiro

Particularités de la méthode

Le questionnement analytique (Paillé et Mucchielli, 2008 ; 2021) est une approche d'analyse des données qualitatives qui consiste à poser et à développer des questions de plus en plus détaillées et pertinentes au fur et à mesure de l'étude du matériau. En posant des questions de plus en plus ciblées, le chercheur développe une compréhension plus fine du corpus de données collectées (comme les documents, les notes d'observations ou les transcriptions d'entretiens), et par conséquent du phénomène étudié.

La méthode découle du postulat qu’une « nouvelle question suppose certaines réponses » (Paillé et Mucchielli, 2021, p. 252). Plutôt que de poser des questions, de recueillir des données et de les « réduire » à des catégories, pour ensuite tenter de répondre aux questions initiales, le chercheur adopte ici une posture consistant à demander et à redemander, mais chaque fois de manière plus précise et plus complète.

Les questions de recherche initiales (par nature assez vastes) orientent l'examen empirique des données. L'objectif n'est pas de tenter de répondre d'emblée aux questions, mais plutôt de multiplier le nombre et la précision des interrogations au fur et à mesure que de nouvelles informations apparaissent. Les chercheurs explicitent, détaillent et corrigent donc les questions, tout en les juxtaposant constamment aux données recueillies. Chaque question initiale donne ainsi naissance à un ensemble de sous-questions qui portent en elles-mêmes les premières indications de réponses.

Finalement, la série de questions née des relectures des données devient « des guides pour l'analyse du corpus, des structures pour les réponses et des balises pour la rédaction du rapport » (p. 249). L'enquête se précisant, des réponses implicites aux questions initiales sont donc apportées « jusqu'au moment où des réponses en bonne et due forme pourront être proposées » (p. 254).

Démarche de questionnement

Le principal outil employé dans cette méthode est le canevas investigatif qui reprend les questions posées au fur et à mesure de l'analyse et qui vise à interroger le corpus de données (Allard, 2012).  La confection de ce canevas est suivie d'une analyse du matériel de l'étude (par exemple des transcriptions d'entretien ou des notes d'observation), qui peut apporter des réponses d'abord assez générales, mais surtout générer de nouveaux questionnements plus précis. Ce processus de réexamen du canevas investigatif se répète jusqu'à ce qu'un niveau de compréhension satisfaisant soit atteint. La Fig. 1 reprend le processus d'évolution du canevas investigatif et - plus largement - du questionnement analytique lui-même.

Développement du canevas investigatif et aperçu du processus de questionnement analytique
Fig. 1 Développement du canevas investigatif et aperçu du processus de questionnement analytique

Avantages et limites de la méthode

Avantages

Paillé et Mucchielli proposent cette approche comme une alternative aux approches telles que le codage, qui sont basées sur la transformation ou la réduction des données, et que les auteurs synthétisent par scan-isolate-code-retrieve-count (scanner - isoler - coder - récupérer - compter). Dans ce type d'analyse, le corpus est parcouru pour identifier les unités de signification, leur attribuer des codes, les extraire et les compter. Selon les auteurs, la méthode du questionnement analytique, bien qu'elle ne convienne pas à tous les types de recherche, peut dans certains cas être plus efficace et permettre d'éviter de « [passer] par des détours telles la construction d'une grille thématique ou la décomposition propositionnelle » (2021, p. 248).

En même temps, ils soulignent que la méthode est tout aussi rigoureuse, puisque les questions les plus ciblées sont élaborées en lien avec l'analyse des données empiriques de plus en plus approfondie, de sorte que le corpus est soigneusement examiné à plusieurs reprises dans un processus d’« allers-retours entre les observations et questionnements » (2021, p. 249).

Limites

La méthode de questionnement analytique n'est pas nécessairement applicable à tous les types de recherches. Si on désire analyser rapidement des données, de façon plus superficielle, il est possible que cette méthode longue et générant un approfondissement important ne soit pas la plus adaptée (2021, p. 268).

Le questionnement analytique n'est de plus pas forcément compatible avec toutes les habitudes de recherches, certains domaines, ou encore certains objectifs de recherche. Les auteurs mentionnent ainsi en particulier des recherches visant à comprendre des pratiques qui nécessiteraient davantage de classement et de catégorisation que de questionnement pour être menées à bien.

Exemples d'application

Le premier exemple d'application donné par Paillé et Mucchelli, est celui de l'étude d'un texte. Selon eux, il y a plusieurs postures possible à prendre pour l'analyse. L'une d'elle, dite, méthode d'écriture. consisterait à prendre des notes à la lecture du texte, afin d'en résumé le contenu et la compréhension de l'analyste. La seconde posture, consiste pour l'analyste à se poser en état de questionnemement, et enchaîne alors des séries de questions pour creuser et analyser le contenu du texte, jusqu'à en dégager une problématique et une compréhension claires.

Ci-dessous, nous décrivons d'autres exemples d'application de la méthode du questionnement analytique, proposés par Paillé et Mucchelli, s'incsrivant dans le cadre des sciences de l'éducation.

  • Recherche action
  • Analyse bibliographique

Exemple d'une étude visant à déterminer

  • Evaluation de dispositifs

Bibliographie

Allard, E. (2012). Une évaluation qualitative d’un programme de préparation à l’examen professionnel québécois à partir de la perception des candidates infirmières (Travail de Master). Université de Montréal.

Paillé, P., & Mucchielli, A. (2008). L'analyse qualitative en sciences humaines et sociales (2e éd.). Paris : Armand Colin.

Paillé, P., & Mucchielli, A. (2021). L'analyse qualitative en sciences humaines et sociales (5e éd.). Paris : Armand Colin.