Tiers lieux collaboratifs

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Introduction

Les communautés appelées Tiers lieux collaboratifs ou encore communautés de fabrication numériques sont généralement définies comme des espaces physiques accueillants, désireuses de mettre en commun des acteurs et actrices (chercheur.e.s, designers, artistes...). désireux.ses de travailler collectivement sur la réalisation de projets créatifs, innovants, qui répondent à des besoins locaux ​(Antonioli et al., 2015)​. Les communs résultent d’une action collective et constituent des structures de gouvernance » ​(Antonioli et al., 2015, p. 6)​ [1]

Principes fondamentaux

La philosophie du commun adressée ici souligne les éléments fondamentaux suivants :  

Acteurs participatifs et engagés

Dans ces communautés les acteurs ne sont pas considérés comme des objets d’investigation mais comme des producteurs engagés dans les processus d’innovation technologique (Nova et Bloch, 2020, p. 3) [2].  On retrouve incarnée l’idée que “la mise en forme de l’objet technique passe par un processus long de fabrication simultanée des éléments techniques et sociaux qui se poursuit bien au-delà des frontières du laboratoire ou de l’atelier. A la place d'objets muets nous nous trouvons face à des mouvements multiples et des acteurs qui se posent en pratique [la question à savoir quelle est la pensée conceptrice de ces technologies] et qui expérimentent des solutions pour la résoudre” (Akrich, 2010, p. 5) [3]

Faire ensemble

Il s’agit de « faire ensemble » sur le plan du numérique, dans la perspective de lutter contre l’exclusion et de favoriser l’inclusion ​(Bernatchez et al., 2022)​ [4]. La liste d'utilisation des technologies et de la technique, les formes de relations, les règles les rapports sont des composantes d'un système de groupe. Un objet technique, aussi banal qu’il puisse être, s’insère dans de multiples secteurs d’une vie économique et sociale. L'objet technique définit les acteurs, l'espace dans lequel ils se meuvent ainsi que les relations entre ces acteurs [l'organisation avec et autour de ces objets] donne la mesure de ces relations, établit des hiérarchies, définit des normes" ​(Akrich, 2010, pp. 9–10)​

Les communautés de pratique

La théorie des communautés de pratiques permet d’ouvrir le regard sur ces communautés et les opportunités qu’elles offrent pour le développement de compétences collaboratives. En ce sens le développement de compétences n’est pas un acte isolé il requiert une certaine participation vécue dans les interactions avec les objets techniques, avec les autres et l’environnement ​(Psyché & Tremblay, 2011)[5] (​LAVE, 1991)[6] (Wenger, 1998)[7]​. Ce que les techniciens apprennent « c’est ce qui leur permet de participer à l’entreprise de la communauté et de s’y engager avec les autres » (Wenger, 2009, p. 293). L’apprentissage est avant tout un processus basé sur le savoir apprendre et la manière de l’apprendre avec les autres (Payen Jean Baptiste et al., 2020) [8] (Payen et al., 2019) [9].

Le mode de fonctionnement en kolòn

Le mode de fonctionnement en kolòn favorise la cohésion entre les pratiques et les agencements sociotechniques dans une approche écosystémique. L’acquisition d’une compétence est la résultante d’une combinaison de savoirs de diverses dimensions à la fois techniques, sociales et comportementales. C’est avant tout un processus basé sur le savoir apprendre et la manière de l’apprendre avec les autres (Payen Jean Baptiste et al., 2020 ; Payen et al., 2019).

Par exemple, « Lorsque le parc de machines disponibles est restreint, il faut parfois arbitrer entre  Plusieurs usages : Qui détient les clés du local ? Qui peut accéder aux machines ? Comment se prennent les décisions sur l’aménagement du lieu, l’achat du matériel, la participation à tel ou tel événement, les relations avec l’environnement institutionnel, etc. ? Comment réagit-on à l’égard de ceux qui transgressent les règles ? » ​(Antonioli et al., 2015, p. 6)​.

Références

  1. <ref>Antonioli, M., Bureau, M.-C., & Rouxel, S. (2015). Tiers-lieux, communautés à l’œuvre. Chimeres, 87(3), 129–137. https://doi.org/10.3917/CHIME.087.0129</ref>
  2. Nova, N., & Bloch, A. (2020). Dr. Smartphones: an ethnography of mobile phone repair shops (IDPURE édi). HEAD. https://www.idpureshop.ch/web/catalogue.aspx?cat=62
  3. Akrich, M. (2010). Comment décrire les objets techniques ? Techniques & Culture, 54–55, 205–219. https://doi.org/10.4000/TC.4999
  4. Bernatchez, J., Alexandre, M., & Fournier-Dubé, N. (2022). La thèse des deux mondes et la théorie des communs en appui à la solidarité numérique en éducation au Québec. Médiations et Médiatisations, 12, 174–182. https://doi.org/10.52358/MM.VI12.293
  5. Psyché, V., & Tremblay, D.-G. (2011). Étude du processus de participation à une recherche partenariale. SociologieS. https://doi.org/10.4000/sociologies.3681
  6. LAVE, J. (1991). Acquisition des savoirs et pratiques de groupe. Acquisition Des Savoirs et Pratiques de Groupe, 23(1), 145–162. https://doi.org/10.7202/001418ar
  7. Wenger, E. (1998). Communities of practice: learning as a social system. Systems Thinker, 2008(Oct 14), 1–10.
  8. Payen Jean Baptiste, V., Nova, N., & Schneider, D. K. (2020). Utilisation et appropriation des technologies informatiques pour l’apprentissage : cas des technicien-nes du secteur économique informel de la vente et de la réparation des appareils informatiques en Haïti. L’éducation En Débats : Analyse Comparée, 10(2), 172–191. https://doi.org/10.51186/journals/ed.2020.10-2.e345
  9. Payen, V. (2020). L’appropriation des TIC sur le marché informel en Haïti : leçons à tirer. Haïti Perspectives, 7(3), 2020.