« Mémoire numérique » : différence entre les versions

De EduTech Wiki
Aller à la navigation Aller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 6 : Ligne 6 :
Voir aussi [[Vie privée et informatique]] , [[authentification unique]] ([[:en:single sign on|single sign on]]), [[identité digitale]].
Voir aussi [[Vie privée et informatique]] , [[authentification unique]] ([[:en:single sign on|single sign on]]), [[identité digitale]].


Le développement du web 2.0 comme un  
Le développement du web 2.0 comme un "environnement voué à contenir et transformer l'ensemble des médiations" <ref name="Merzeau">Merzeau, Louise (2009): De la surveillance à la veille, ''Cités 39, PUF, Paris''</ref> dans lequel chaque interaction laisse des traces amène un nouveau paradigme, celui de la mémoire numérique par défaut. Chaque action laisse une trace, qui est marquée (taguéee) et enregistrée, et c'est l'effacement de ces traces qui demande un effort et non leur conservation. On observe donc une "inversion du rappport entre la mémoire et l'oubli" <ref name="Rouvroy"> Rouvroy, Antoinette (2007): L'art de l'oubli dans la société de l'information ''Contribution aux actes du colloque Asphalès sur /"la protection de l'individu numérisé/" Paris, CNRS''</ref>. Chacun crée une multiplicité d'enregistrements et il est devenu impossible de ne pas laisser de traces comme il est devenu très difficile pour les individus de les contrôler. Ces traces sont la matière première pour des profilages, monitorings et autres exploitations au nom de la sécurité, de la gestion politique ou du marketing, elles sont devenues une ressource ou un bien marchand <ref name ="Merzeau"/>. Contrairement à la mémoire physique, ces traces sont décontextualisées et instantanément disponibles et peuvent même continuer d'exister alors que l'individu est décédé <ref name="Site89">[http://www.rue89.com/et-pourtant/2009/01/21/quest-ce-qui-arrive-aux-comptes-facebook-apres-la-mort Qu'est-ce qui arrive aux comptes facebook après la mort?]</ref>. Sachant que l'information enregistrée sur le réseau double toutes les 76 heures <ref name="Merzeau"/> on comprend que la mémoire numérique est une notion qui pose des questions non seulement techniques mais également juridiques et éthiques. Instituer un droit à l'oubli <ref name= "Biard">[http://www.typepad.fr/magazine/2011/05/droit-a-loubli-tour-dhorizon-dun-concept-vaste-et-dur-a-appliquer.html Dossier sur le droit à l'oubli, magazine en ligne typepad, Romain Biard 2009]</ref> <ref name="Hoog">Hoog, Emmanuel (2009) Mémoire année zéro ''Editions du Seuil''</ref>, contrôler l'exploitation des informations et trouver de nouveaux repères entre ce qui est mémorisable et ce qui est mémorable <ref name="Hoog"/> sont quelques-uns des défis de notre temps.
:environnement voué à contenir et transformer l'ensemble des médiations <ref name="Merzeau">Merzeau, Louise (2009): De la surveillance à la veille, ''Cités 39, PUF, Paris''</ref> dans lequel chaque interaction laisse des traces amène un nouveau paradigme, celui de la mémoire numérique par défaut. Chaque action laisse une trace, qui est marquée (taguéee) et enregistrée, et c'est l'effacement de ces traces qui demande un effort et non leur conservation. On observe donc une  
:inversion du rappport entre la mémoire et l'oubli <ref name="Rouvroy"> Rouvroy, Antoinette (2007): L'art de l'oubli dans la société de l'information ''Contribution aux actes du colloque Asphalès sur /"la protection de l'individu numérisé/" Paris, CNRS''</ref>. Chacun crée une multiplicité d'enregistrements et il est devenu impossible de ne pas laisser de traces comme il est devenu très difficile pour les individus de les contrôler. Ces traces sont la matière première pour des profilages, monitorings et autres exploitations au nom de la sécurité, de la gestion politique ou du marketing, elles sont devenues une ressource ou un bien marchand <ref name ="Merzeau"/>. Contrairement à la mémoire physique, ces traces sont décontextualisées et instantanément disponibles et peuvent même continuer d'exister alors que l'individu est décédé <ref name="Site89">[http://www.rue89.com/et-pourtant/2009/01/21/quest-ce-qui-arrive-aux-comptes-facebook-apres-la-mort Qu'est-ce qui arrive aux comptes facebook après la mort?]</ref>. Sachant que l'information enregistrée sur le réseau double toutes les 76 heures <ref name="Merzeau"/> on comprend que la mémoire numérique est une notion qui pose des questions non seulement techniques mais également juridiques et éthiques. Instituer un droit à l'oubli <ref name= "Biard">[http://www.typepad.fr/magazine/2011/05/droit-a-loubli-tour-dhorizon-dun-concept-vaste-et-dur-a-appliquer.html Dossier sur le droit à l'oubli, magazine en ligne typepad, Romain Biard 2009]</ref> <ref name="Hoog">Hoog, Emmanuel (2009) Mémoire année zéro ''Editions du Seuil''</ref>, contrôler l'exploitation des informations et trouver de nouveaux repères entre ce qui est mémorisable et ce qui est mémorable <ref name="Hoog"/> sont quelques-uns des défis de notre temps.


== Intérêt ==
== Intérêt ==

Version du 9 juin 2011 à 14:54

Mémoire numérique

Introduction

Voir aussi Vie privée et informatique , authentification unique (single sign on), identité digitale.

Le développement du web 2.0 comme un "environnement voué à contenir et transformer l'ensemble des médiations" [1] dans lequel chaque interaction laisse des traces amène un nouveau paradigme, celui de la mémoire numérique par défaut. Chaque action laisse une trace, qui est marquée (taguéee) et enregistrée, et c'est l'effacement de ces traces qui demande un effort et non leur conservation. On observe donc une "inversion du rappport entre la mémoire et l'oubli" [2]. Chacun crée une multiplicité d'enregistrements et il est devenu impossible de ne pas laisser de traces comme il est devenu très difficile pour les individus de les contrôler. Ces traces sont la matière première pour des profilages, monitorings et autres exploitations au nom de la sécurité, de la gestion politique ou du marketing, elles sont devenues une ressource ou un bien marchand [1]. Contrairement à la mémoire physique, ces traces sont décontextualisées et instantanément disponibles et peuvent même continuer d'exister alors que l'individu est décédé [3]. Sachant que l'information enregistrée sur le réseau double toutes les 76 heures [1] on comprend que la mémoire numérique est une notion qui pose des questions non seulement techniques mais également juridiques et éthiques. Instituer un droit à l'oubli [4] [5], contrôler l'exploitation des informations et trouver de nouveaux repères entre ce qui est mémorisable et ce qui est mémorable [5] sont quelques-uns des défis de notre temps.

Intérêt

Dimension technique

Dimension légale

Dimension sociale

Dimension individuelle

Exemples

Bibliographie et webographie

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Merzeau, Louise (2009): De la surveillance à la veille, Cités 39, PUF, Paris
  2. Rouvroy, Antoinette (2007): L'art de l'oubli dans la société de l'information Contribution aux actes du colloque Asphalès sur /"la protection de l'individu numérisé/" Paris, CNRS
  3. Qu'est-ce qui arrive aux comptes facebook après la mort?
  4. Dossier sur le droit à l'oubli, magazine en ligne typepad, Romain Biard 2009
  5. 5,0 et 5,1 Hoog, Emmanuel (2009) Mémoire année zéro Editions du Seuil