« Le rapport réflexif » : différence entre les versions

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== Un outil important pour l'écriture du rapport réflexif : le journal de bord ==
== Un outil important pour l'écriture du rapport réflexif : le journal de bord ==


Lorsqu’il est demandé de réaliser un rapport réflexif, de nombreux outils peuvent appuyer la démarche d’écriture d’un individu. L’un des plus important est bel et bien le journal de bord connu également sous le nom de carnet de recherche. Un journal de bord peut être considéré comme un journal étant « […] un support écrit ou informatique (ou les deux) dans lequel un [étudiant ou chercheur] consigne tout son travail intellectuel [y inclus ses réflexions] selon une structure thématique qui lui est propre » (Prégent, 2001, p. 44)
Lorsqu’il est demandé de réaliser un rapport réflexif, de nombreux outils peuvent appuyer la démarche d’écriture d’un individu. L’un des plus important est bel et bien le journal de bord connu également sous le nom de carnet de recherche. Un journal de bord peut être considéré comme un journal étant « […] un support écrit ou informatique (ou les deux) dans lequel un [étudiant ou chercheur] consigne tout son travail intellectuel [y inclus ses réflexions] selon une structure thématique qui lui est propre » (Prégent, 2001, p. 44).
Le fait de tenir un journal de bord tout au long d’un processus d’apprentissage à pour but d’aider l’auteur à retenir des informations importantes pour ensuite avoir la possibilité de relire ces informations en prenant de la distance. En pouvant se baser sur des réflexions écrites quotidiennement, cela permet à l’auteur de s’apercevoir des changements qu’il y aurait pu avoir lors de l’expérience vécue ainsi que ces diverses interrogations qui auraient pu surgir lors de cette expérience. Cependant, afin que cette démarche soit bénéfique pour l’auteur, il est clairement évident qu’il faut qu’il puisse relire son carnet de bord tout en réussissant à avoir une certaine distanciation ce qui n’est pas toujours facile à réaliser surtout pour des novices. En effet, cette faculté à se distancier par rapport à ses propres expériences afin de remobiliser les aspects importants de celle-ci s’acquiert avec le temps et la pratique.
Le fait de tenir un journal de bord tout au long d’un processus d’apprentissage à pour but d’aider l’auteur à retenir des informations importantes pour ensuite avoir la possibilité de relire ces informations en prenant de la distance. En pouvant se baser sur des réflexions écrites quotidiennement, cela permet à l’auteur de s’apercevoir des changements qu’il y aurait pu avoir lors de l’expérience vécue ainsi que ces diverses interrogations qui auraient pu surgir lors de cette expérience. Cependant, afin que cette démarche soit bénéfique pour l’auteur, il est clairement évident qu’il faut qu’il puisse relire son carnet de bord tout en réussissant à avoir une certaine distanciation ce qui n’est pas toujours facile à réaliser surtout pour des novices. En effet, cette faculté à se distancier par rapport à ses propres expériences afin de remobiliser les aspects importants de celle-ci s’acquiert avec le temps et la pratique.



Version du 3 novembre 2014 à 13:44

Définitions

Afin de comprendre correctement ce qu’on attend d’un rapport réflexif, il est important tout d’abord de définir les mots constituant ce type de document. En effet, le rapport réflexif, comme son nom l’indique, n’est pas un document quelconque et mérite d’être défini de la manière la plus concise possible. En donnant une définition des termes qui constituent ce groupe nominal, il nous sera possible de donner une définition complète du rapport réflexif.

Rapport

Tout d’abord, il est évident que lorsqu’on parle de ce type de document, il y a tout d’abord le terme « rapport » qui mérite d’être défini. D’une manière générale, un rapport est considéré comme un exposé dans lequel un individu relate ce qu’il a vu ou bien entendu. En quelques mots, on peut dire que c’est une sorte de compte-rendu rédigé par une ou des personne/s décrivant une situation donnée.

Réflexivité

Le second terme important est l’adjectif « réflexif ». Ce terme renvoi à la nature du rapport qui est demandé. En effet, la réflexivité est l’aspect central du rapport. En quelques mots, dans ce contexte, la réflexivité est la capacité d’effectuer un retour sur soi-même d’un point de vue cognitif.

Rapport réflexif

A partir des définitions abordées plus-haut, il est désormais possible de donner une définition plus précise du terme « rapport réflexif ».

Lorsqu’on parle de rapport réflexif, c’est le fait de relater ce qu’un individu a pu percevoir lors d’une expérience précise mais également ce que cette expérience a pu apporter à cette même personne. Donc, on peut voir qu’il existe bel et bien une dimension psychologique derrière ce terme. En effet, lorsqu’un individu rédige un rapport réflexif, il doit être capable de prendre du recul sur les expériences vécues afin de les analyser et d’en tirer des conclusions.

L'écriture réflexive

Lorsqu’il est demandé à un individu d’écrire un rapport réflexif, il est évident que celui-ci doive adopter une écriture bien spécifique pour mener à bien sa tâche. En effet, l’écriture réflexive demande un effort considérable dans la formulation des propos tenus car l’individu ne doit pas uniquement relater une expérience vécue mais doit également réussir à prendre du recul sur cette même expérience. Pour cela, la formulation utilisée se doit d’être structurée tout en essayant de retranscrire correctement les pensées de l’individu. Comme le souligne Vanhulle dans le texte l’écriture réflexive, une inlassable transformation sociale de soi : « […] les écrits réflexifs fonctionnent comme les traces de cheminements singuliers à travers lesquels les étudiants traduisent les références professionnelles co-construites et élaborent leur propre agir communicationnel. » (Vanhulle, 2004). Pour conclure, l’écriture d’un rapport réflexif a pour but d’amener l’individu à se questionner sur ses propres expériences. Ce questionnement « devient réflexif s’il mène les personnes accompagnées à réfléchir sur leur pratique pédagogique ou sur leur métier d’élève, à propos de leurs stratégies d’apprentissage ou d’enseignement ou sur les processus mis en œuvre dans la réalisation d’une tâche » (Lafortune, 2006, p.12). L’aspect le plus important du questionnement réflexif est qu’il enclenche chez l’individu une sorte de confrontation. Comme le souligne Bibauw «  […] l’écriture ne vient que dans un second temps, non comme exercice réflexif en tant que tel, mais comme effort d’intériorisation et de mise en évidence de ce qu’a enclenché la confrontation comme remise en question » (Bibauw, 2010, p. 17). En quelques mots, le questionnement est l’étape préalable à l’écriture car elle permet à l’individu une certaine prise de recul sur l’expérience ainsi que sur son parcours cognitif lié à une expérience qu’il souhaite relater.

Un outil important pour l'écriture du rapport réflexif : le journal de bord

Lorsqu’il est demandé de réaliser un rapport réflexif, de nombreux outils peuvent appuyer la démarche d’écriture d’un individu. L’un des plus important est bel et bien le journal de bord connu également sous le nom de carnet de recherche. Un journal de bord peut être considéré comme un journal étant « […] un support écrit ou informatique (ou les deux) dans lequel un [étudiant ou chercheur] consigne tout son travail intellectuel [y inclus ses réflexions] selon une structure thématique qui lui est propre » (Prégent, 2001, p. 44). Le fait de tenir un journal de bord tout au long d’un processus d’apprentissage à pour but d’aider l’auteur à retenir des informations importantes pour ensuite avoir la possibilité de relire ces informations en prenant de la distance. En pouvant se baser sur des réflexions écrites quotidiennement, cela permet à l’auteur de s’apercevoir des changements qu’il y aurait pu avoir lors de l’expérience vécue ainsi que ces diverses interrogations qui auraient pu surgir lors de cette expérience. Cependant, afin que cette démarche soit bénéfique pour l’auteur, il est clairement évident qu’il faut qu’il puisse relire son carnet de bord tout en réussissant à avoir une certaine distanciation ce qui n’est pas toujours facile à réaliser surtout pour des novices. En effet, cette faculté à se distancier par rapport à ses propres expériences afin de remobiliser les aspects importants de celle-ci s’acquiert avec le temps et la pratique.

Utilité du rapport réflexif

Dans les processus d’acquisition de nouvelles connaissances, la rédaction du rapport réflexif apporte clairement plusieurs bienfaits pour l’auteur de celui-ci. Parmi les multiples apports existants, nous avons choisi d’en expliciter un qui est pour nous deux en particulier : la consolidation de l’apprentissage et la construction d’une identité professionnelle.

Consolidation de l'apprentissage

Dans un premier temps, le fait de devoir adopter une posture autoréflexive facilite et consolide les divers apprentissages. En effet, Le terme de pratique réflexive qui est un concept développé par Shön (1983) indique que le fait de réfléchir dans l’action et après l’action, dans le but d’améliorer ses pratiques pédagogiques porte ses fruits en utilisant une posture autoréflexive. De plus, l’écriture de rapport réflexif permet aux auteurs de travailler une capacité très importante dans l’acquisition du savoir qui est la capacité métacognitive. En effet, afin d’arriver à une trace écrite du cheminement d’un apprentissage, les auteurs doivent en quelque sorte verbaliser leur apprentissage pour ensuite effectuer un retour afin de comprendre de quelle manière l’apprentissage a été réalisé. Le fait de devoir accomplir ces différentes tâches afin de laisser une trace écrite (rapport réflexif) permet aux auteurs d’intérioriser leurs propres apprentissages. Pour conclure, on pourrait affirmer que le processus d’autoréflexion lié à l’écriture de rapport réflexif ainsi que les différents aller-retour sur les expériences vécues et les expériences ressenties contribue réellement à une consolidation des connaissances.

Construction d’une identité professionnelle

Puis, l’écriture d’un rapport réflexif active chez l’auteur une dimension très importante qui est celle de la construction d’une identité professionnelle. Comme on peut le voir dans le texte de Riopel: « L’identité professionnelle se développe lorsqu’il y a saisie et reconnaissance, par le sujet et par d’autres acteurs sociaux, de sa trajectoire individuelle et sociale. » (Riopel, 2006). Grâce à la démarche réflexive présente dans un rapport réflexif, l’auteur de celui-ci arrivera à comprendre une trajectoire donnée. En effet, la réflexivité est une composante du processus de formation de l’identité professionnelle et elle « permet à l’individu de dégager l’ensemble des représentations, des schémas cognitifs et symboliques plus ou moins formels de retour sur soi de l’identité » (Riopel, 2006). En quelques mots, la capacité à avoir une démarche réflexive amène l’auteur à développer une identité professionnelle en s’appuyant principalement sur la méta-réflexivité de ses expériences. Cependant, comme Riopel l’indique, il faut que l’auteur acquière une attitude spécifique liée à son apprentissage. En effet, il faudra que celui-ci privilégie les questionnements sur ses expériences antérieures ainsi que sur la pratique professionnelle qu’il développe et qu’il observe (Riopel, 2006). Au final, on peut se rendre compte que le terme de « réflexivité » est bien plus important qu’on ne le pense. En effet, ce n’est pas un simple terme scientifique, au contraire, la réflexivité peut être perçue comme un réelle instrument de professionnalisation pour les personnes se trouvant dans une situation d’apprentissage quelconque.

Conclusion

Pour conclure, on s’aperçoit très vite que l’écriture réflexive n’est pas une tâche simple à réaliser et qu’elle demande un certain savoir faire. En effet, la rédaction d’un bon rapport réflexif se base tout d’abord sur la capacité à prendre du recul par rapport aux différentes expériences vécues lors du processus d’apprentissage. Ce qui est important de savoir c’est que l’acquisition de cette capacité n’est pas innée et se travaille. Tout d’abord, comme nous l’avons vu plus haut, les auteurs de rapports réflexifs peuvent s’appuyer sur certains outils afin de les aider à entreprendre une démarche méta-réflexive comme par exemple l’utilisation d’un journal de bord. Puis, il ne faut pas oublier que l’écriture réflexive comme tout autre connaissance s’acquiert avec de la pratique. Il est tout à fait normal qu’un individu n’arrive pas instantanément à écrire un rapport réflexif en intégrant les différents éléments importants ainsi qu’en adoptant la posture adéquate. Mais, il est évident que la maitrise de l’écriture réflexive s’acquiert avec l’expérience qu’un individu arrive à engranger dans ce domaine. Au final, on peut affirmer que le rapport réflexif ainsi que l’écriture autoréflexive peuvent être réellement perçut comme des outils d’accompagnement servant à l’acquisition de nouvelles connaissances.

Références

  • Bibauw, S. (2010). Écriture réflexive et réflexion critique dans l’exercice du compte rendu. Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur, 26(1)
  • Lafortune L. (2006). Accompagnement-recherche-formation d’un changement en éducation : un processus exigeant une démarche de pratique réflexive. Formation et pratiques d’enseignement en questions. Université du Québec, N° pp. 187-202.
  • Prégent, R. (2001). Encadrement des travaux de mémoire et de thèse - Conseils pédagogiques aux directeurs de recherche. Presses internationales Polytechnique. Ecole Polytechnique de Montréal.
  • Riopel, M-C. (2006). Apprendre à enseigner : une identité professionnelle à développer. Presses Université Laval. Université de Laval.
  • Schön, D. A. (1983). The reflective practitioner: How professionals think in action. New York: Basic Books.
  • Vanhulle S. (2004). L’écriture réflexive, une inlassable transformation sociale de soi. Didactique des disciplines et intervention éducative. Université de Liège. Repères N° 30/2004