« Intégrer les EIAH dans les apprentissages: avantages et défis » : différence entre les versions

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== Résumé ==
L’intégration du numérique dans les apprentissages à travers les EIAH offre des avantages, mais demande de relever un certain nombre de défis. Cette note de synthèse traite cette question en se basant sur trois vidéos : ''Méthodes de conception : introduction à la conception des EIAH'', ''Analyse des traces : objectifs de traçages'' et ''Adaptation : analyser l’appropriation pour analyser l’adaptation''. Aussi, différents textes proposés dans le cadre du cours ADID1 appuient cette synthèse.
== Introduction ==
Après la crise sanitaire du COVID-19, la question de l’intégration du numérique dans les apprentissages ne pouvait plus être délaissée ou ignorée. En effet, durant cette crise, il a fallu s’adapter pour continuer à apprendre, se former et à enseigner et cela a permis d’accélérer la réflexion sur l’intégration du numérique dans les apprentissages dans une perspective d’adoption plus générale et surtout plus durable d’outils numériques, soit les EIAH (Environnement informatique pour l’apprentissage humain). Pour cela, il s’agit d’entrevoir les avantages que ces derniers peuvent apporter, mais également de relever les éventuels défis inhérents à leur intégration et leur adoption.
== Développement ==
Tout d’abord, il convient de définir ce qu’est un EIAH. En 2002, Tchounikine (Tchounikine & Tricot, 2011) définissait un EIAH comme « un environnement intégrant des agents humains (apprenant ou enseignant) et artificiels (informatiques) et leur offrant des conditions d’interactions – localement ou à travers les réseaux informatiques – ou encore des conditions d’accès à des ressources formatives – humaines et/ou médiatisées – locales ou distribuées » (p.169).
=== Avantages ===
Ces EIAH peuvent avoir plusieurs finalités, telles qu’améliorer les performances d’apprentissage, améliorer la motivation des apprenants ou encore faciliter le suivi et l’individualisation par l’enseignant (Lavoué, 2018). Ces finalités sont donc autant de bénéfices que l’on peut tirer de l’utilisation d’EIAH dans les apprentissages. L’EIAH va permettre d’avoir un retour sur l’activité (Caron, 2018) afin d’analyser les usages avec précision et savoir ce qui a bien fonctionné ou non. Cela permettra, par exemple, à un enseignant de déceler des difficultés récurrentes et d’adapter sa leçon en conséquence. Ainsi, grâce au traçage, l’EIAH permet de retourner un grand nombre de données d’utilisations qui permettront “la personnalisation des observations ou le conseil des apprenants”(Georges, 2013, p.1).
=== Défis ===
Utiliser un EIAH de manière hasardeuse ne saurait permettre d’améliorer les apprentissages. Pire, cela pourrait avoir des effets négatifs. En effet, avant d’intégrer un EIAH, il est nécessaire de réfléchir à sa conception afin qu’il soit utile aux apprentissages.
Tout d’abord, concevoir ou choisir un EIAH à des fins d’apprentissage, c’est réfléchir en amont à une méthode pédagogique. En effet, selon Mayer (2010), l’apprentissage est le fruit d’une méthode pédagogique. Ainsi, l’EIAH ne peut à lui seul permettre l’apprentissage, car il n’est qu’un support à l’apprentissage. Selon Lavoué (2018), la conception d’un EIAH doit se faire selon un fondement théorique. En effet, cela est primordial pour justifier les choix de conception, mais surtout pour se positionner. Ainsi, il convient de choisir, en amont, une approche d’apprentissage tel que le constructivisme, le socio-constructivisme ou encore l’apprentissage auto-régulé (Lavoué, 2018).
Ensuite, il convient de prendre en compte trois éléments de connaissance: celui du domaine, des utilisateurs et du contexte. Concernant le domaine, il s’agit des connaissances issues de ce dernier (par exemple les mathématiques) et également les compétences en lien. Pour ce qui est des utilisateurs, il faut prendre en compte le niveau de connaissances de ces derniers, leurs centres d’intérêts et également leur profil de joueur. Enfin, prendre connaissance du contexte permet de tenir compte de l’objectif pédagogique, de la situation (individuelle ou de groupe), si l’apprentissage est ponctuel ou sur la durée et de la modalité d’apprentissage (présence, distance ou hybride). Enfin, il convient également de savoir si l'interaction se fait avec l’utilisateur ou entre utilisateurs (apprenant, enseignant, chercheur ou encore concepteur) (Lavoué, 2018).
Tout cela constitue autant de données fondamentales qui vont permettre de concevoir un EIAH adéquat. Pour ce faire, plusieurs modèles de conception existent. De manière non-exhaustive, il y a, tout d’abord, l’IDM, soit l’ingénierie dirigée par des modèles. Ensuite, la conception participative qui va impliquer l'utilisateur final dans chaque cycle de conception dans le but que le produit lui corresponde en répondant à ses besoins par exemple. Enfin, il y a la recherche dirigée par conception (Design-Based Research).
Une fois l’EIAH conçu, il reste une étape majeure, celle de l’évaluation. En effet, c’est durant cette étape que l’on va récolter un certain nombre de données dans le but d’évaluer l’EIAH en fonction des finalités que l’on a décidé de poursuivre en amont. L’évaluation, qui peut se faire en laboratoire (condition expérimentale) ou de manière écologique (dans un environnement naturel) se fait selon trois critère: l’utilisabilité, l’utilité et l’acceptabilité.
Le premier critère permet de vérifier si l’EIAH est fonctionnel ou encore s’il est ergonomique. Le critère de l’utilité permet de savoir si les apprenants ont de meilleures performances, si leur motivation a augmenté ou encore si la finalité a été atteinte. Enfin, le critère d’acceptabilité permet de savoir si l’utilisateur final visé intègre dans ses pratiques l’EIAH.
== Conclusion ==
Nous avons vu que l’intégration d’un EIAH à des fins d’apprentissages apporterait des avantages non-négligeables. Toutefois, pour récolter les fruits, il est primordial que cela se fasse avec une préparation méticuleuse au risque de ne pas réaliser les objectifs fixés. Ainsi, il devient plus qu’évident que la conception d’un EIAH est un défi qu’il faut impérativement réussir à relever.
== Ressources ==
ATIEF, Caron T. (2018, décembre 18). Analyse de Traces : Objectifs de traçage. Capsule vidéo du MOOC d’introduction à la recherche sur les EIAH. Youtube. <nowiki>https://www.youtube.com/watch?v=aQMnhcq4HBM</nowiki>
ATIEF, Lavoué E. (2018, décembre 14). Introduction à la conception des EIAH. Capsule vidéo du MOOC d’introduction à la recherche sur les EIAH. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=mZe0bRwrRzs
ATIEF, Michel C. (2018, décembre 15). Adaptation : Analyser l'appropriation pour analyser l'adaptation. Capsule vidéo du MOOC d’introduction à la recherche sur les EIAH. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=9soVe48UClo
George, S., Michel, C., Ollagnier-Beldame, M. (2013). Usages réflexifs des traces dans les environnements informatiques pour l’apprentissage humain. Intellectica. Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive, 59(1), 205-241. https://doi.org/10.3406/intel.2013.1091
Tchounikine, P., & Tricot, A. (2011). Environnements informatiques et apprentissages humains. In C. Garbay & D. Kayser (Éds.), Informatique et sciences cognitives (p. 153‑186). Éditions de la Maison des sciences de l’homme. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.13926

Dernière version du 21 février 2024 à 18:17