STIC:STIC IV (2017)/Activité de conversation en langue étrangère
Auteure
Description du projet
Résumé : Création de badges permettant de former des binômes pour un exercice de dialogue dans le cadre de l'apprentissage d'une langue étrangère.
Contexte
Dans le cadre de l'apprentissage et/ou enseignement d'une langue étrangère, la question de la pratique orale est très importante. Il n'est pas toujours facile de se lancer dans un exercice de pratique de conversation ou de tandem sans avoir un guide comme sujet de conversation. Il existe différentes techniques et idées qui permettent de dynamiser et faciliter des activités de conversation. C'est toutefois un domaine qui laisse encore place à de nouvelles idées.
Public cible
Apprenants d'une langue étrangère, de niveau débutant à intermédiaire.
Il faut pouvoir échanger quelques phrases ou mots de conversations de base.
Objectifs
- Faciliter la formation de binômes, de façon aléatoire
- Donner des idées de sujet pour les conversations
- Donner un support visuel qui peut être utilisé et intégré dans la conversation
Concept
L'idée est de créer des badges que les participants à une activité de conversation peuvent porter sur eux. Chaque badge comporterait une petite illustration évoquant un concept et contenant quelques éléments reconnaissables. Il y aurait une série de badges avec un tour bleu, et une série de badges avec un tour rouge.
Je pense partir sur un prototype de 6 badges, donc deux séries de 3 badges (3 badges tour bleu et 3 badges tour rouge). Les badges de la série bleue représentent chacun une illustration, qui ont leur double dans la série rouge. Il y a donc 3 illustrations différentes, à double.
Suggestions de scénario d'utilisation
Activité de conversation en tandem :
- Participants : 3 locuteurs natifs de la langue cible et 3 apprenants.
- On distribue les badges rouges aux natifs et les bleus aux apprenants.
- Les participants se mettent en paire en fonction du dessin qu'ils ont sur leur badge, en retrouvant leur double.
- Ensuite, ils doivent parler dans la langue cible définie.
- Ils peuvent s'aider de l'illustration pour démarrer la conversation (décrire l'image, ou parler du sujet qu'elle évoque).
- Variante : On commence à converser dans la première langue, et à la moitié du temps de conversation, on passe à l'autre langue.
Activité de conversation classique :
- Participants : 6 apprenants de la langue cible
- On distribue les badges aléatoirement
- Mêmes étapes que pour la conversation en tandem (mais ici on ne peut parler que dans la langue cible).
Réalisation
Design visuel
Le design visuel des badges a été réalisé
Broderie
Adaptation en badges (broches)
À l'origine du projet, il a était prévu de réaliser des badges pouvant être directement portés pendant l'activité. Plusieurs techniques ont été envisagées, comme du scotch double-face ou des bases de broches en métal.
Cependant, durant la préparation du test utilisateur, il est devenu manifeste que le fait de porter l'image sur le torse ou une partie du corps pouvait rendre l'activité un peu compliquée. Le fait de devoir mettre le badge puis, de devoir regarder l'image sur le corps de l'autre était non seulement moins pratique, mais aurait pu causer une gène (en raison de la pudeur possible des participants ou d'autres facteurs, comme les différences de taille). Il a donc été décidé d'utiliser les patches non pas comme badges, mais comme cartes en tissus, qui peuvent être directement manipulée par les participants.
Test utilisateurs
Afin de faire une première évaluation des objets créés, de leur utilité et de leur accueil par le public cible, un petit test utilisateur a été réalisé.
Ce test a été effectué avec une classe de six personnes adultes apprenant le français. L'activité a été réalisée au début d'un cours d'aphabétisation hebdomadaire. Les participants se connaissaient déjà, puisqu'ils participent régulièrement à ce même cours. Il s'agit de personnes d'origines et situations diverses, de niveau A2 en français.
La méthode utilisée était une méthode classique d'observation. L'activité a été présentée par l'enseignante de la classe, pendant que l'observatrice prenait des notes.
On leur a simplement présenté l'observatrice et conceptrice en leur expliquant rapidement qu'il s'agissait d'un test dans le cadre d'un projet d'un cours de master en technologies pédagogiques. On leur a expliqué qu'un objet avait été créé et allait être testé avec eux, sans leur montrer les objets avant l'activité.
Descriprion de l'activité observée :
L'enseignante a donné des consignes brèves, en disant qu'ils allaient chacun tirer à l'aveugle un objet dans un petit sac. Elle a également expliqué qu'en aucun cas l'observatrice n'était là pour évaluer leur niveau de français, et que les prises de notes ne concernaient pas leurs performances. Tous les participants ont été assurés que leur annonymat serait garanti.
L'enseignante a ensuite fait piocher un badge en tissus à chaque personne. Une fois qu'ils en avaient tous un, elle leur a demandé de se mettre en binôme avec la personne qui avait la même image qu'eux. Elle leur a ensuite simplement indiqué qu'il s'agissait d'une activité de conversation, et qu'ils allaient devoir discuter avec leur binôme sur la base le l'image qu'ils avaient reçue.
Sur les trois binômes, un binôme a redemandé à entendre les consignes, un a démarré tout de suite, et le troisième n'avait pas du tout compris et a eu besoin d'explications supplémentaires de la part de l'enseignante.
Dans l'ensemble, un groupe a réussi à discuter facilement, en partant des éléments pour arriver sur le thème des vacances. Un autre groupe est resté un peu bloqué sur les images mais a réussi à discuter un peu, et un troisième a eu beaucoup de peine à trouver des choses à dire.
Après observation, il semble que les thèmes sont plus ou moins rapidement identifiables en fonciton des personnes. Il est important de noter qu'il s'agit d'une classe dite d'alphabétisation, c'est à dire que ce sont des personnes qui n'ont pas appris à lire et à écrire avant l'âge adulte, et qui pour certaines ne sont presque pas allé à des vrai cours d'école. Certaines activités assez scolaires comme le fait dûtiliser une image comme base "artificielle" de conversation était donc plus naturelle pour les participants qui étaient allés à l'école.
Les conversations ont duré environ 10 minutes, avec quelques relances de l'enseignantes. Les relances étaient du type "à quoi vous font penser ces images ?" "quel thème cela vous évoque?" "quelle question pourriez vous poser à l'autre personne à ce sujet ?"
Suite à la partie conversation, la deuxième partie consistait à demander à chaque groupe de dire un peu de quoi ils avaient parlé. finalement deux groupes dur trois ont réussi à échanger plusieurs questions et réponses, malgré quelques difficultés.
FInalement, on a demandé leur retour aux utilisateurs, de façon semi dirigée. Une première question a été posée et quelques questions de relance ont été utilisées.
Tous les participants ont donné un retour très positif à l'objet du patch en tissus. Une participante a spontanément parlé de l'avantage du support tissus, qui en fait un objet très joli et plus résistant qu'une carte en papier. Tous les participants ont relevé l'aspect esthétique de la broderie.
L'activité a été jugée assez semblable à d'autres activités de dialogue, avec l'inconvénient des thèmes "imposés" : si le thème n'inspire pas grand chose, c'est peut-être plus difficile d'en parler.
Les participants ont toutefois apprécié le côté libre de l'activité, qui permettait de découvrir de nouveaux mots ou de mettre le doigts sur des mots qui manquaient. Certains ont regretté qu'il n'y ait pas de suite à l'activité, comme par exemple une partie écrite où les deux personnes d'un binômes travailleraient ensemble par écrit sur un court exposé de ce qui avait été dit, pour pouvoir fixer les mots et s'en souvenir.
Possibilités de développement
Le test utilisateur ainsi que les retours des apprenants et de l'enseignante ont permis d'identifier quelques pistes d'améliorations et de développement du concept.
- faire suivre l'activité d'une activité écrite en lien
- utiliser les patches comme éléments de récompense