Appli-bésité
Appli-bésité
- Définition
- Exemples : les environnements personnels et les réseaux sociaux
- Conséquences pour l’enseignement
- Références
Définition
Le terme est entendu pour la première fois lors d’une session d’enseignement développée par Sandra Berney pour l’unité TECFA à l’Université de Genève en 2011. Le terme est utilisé dans le contexte de l’évolution du web 2.0 et web 3.0. Le terme suggère par métaphore l’obésité informationnelle, la surcharge d’information qui peut être générée par la multiplication des applications et des savoirs accessibles à l’internaute sur le web 2.0. Cette pléthore de nouveaux services est enthousiasmante au niveau technologique. Cependant ces gadgets croissent plus vite que nos capacités cognitives selon le neurologue Irvin Biderman et peuvent générer une addiction et une détresse chez les individus surchargés.
Exemples : les environnements personnels et les réseaux sociaux
Par exemple, un utilisateur du web 2.0 pourrait décider de créer son agrégateur de flux rss afin de gagner du temps et faciliter sa lecture d’une série de revues spécialisées. En utilisant, par exemple, Netvibes, il peut créer sa page personnelle avec sa revue de presse mise à jour en temps réel. Netvibes propose aussi un ensemble d’applications qu’il est possible d’ajouter à sa page personnelle comme un widget météo, une calculatrice, un accès à un réseau social etc. La multiplication de ces applications peut surcharger d’information superflue la page d’agrégateur. Autre exemple : les réseaux sociaux. Des études tentent de démontrer le coût pour les entreprises du temps passé par leurs employés sur les réseaux sociaux de type Facebook ou Linked In durant leur journée de travail. Il en est de même pour les étudiants de tous âges. Comment ne pas se sentir dépassé lorsque l’on reçoit un email toutes les deux minutes et un twitt par seconde ?
Conséquences pour l’enseignement
Le web 2.0 (et web 3.0) met à disposition des enseignants et des apprenants de formidables outils de collaboration et de production de savoirs. Néanmoins l’accès de tous à ces outils rend le savoir moins hiérarchisé et vérifiable. L’enseignant n’est plus le « médiateur » du savoir et l’apprenant peut accéder seul à de multiples sources de connaissance. Le risque cependant de l’appli-bésité est bien réel : les enseignants et les apprenants peuvent être noyés par la multitude de connaissance mis à sa disposition ou encore perdre plus de temps à déployer des gadgets collaboratifs que de développer son savoir-faire. L’enseignant reste un médiateur essentiel pour éviter l’appli-bésité des apprenants. Mais les enseignants peuvent devenir à leur tour victime ce de trop-plein. Le wiki est un bon outil pour éviter cette info-bésité.
Des méthodes fleurissent pour permettre aux internautes d’éviter la surcharge d’information et d’application comme par exemple des ouvrages et des séminaires sur « comment gérer sa boîte email » ou « comment gérer son identité numérique ».
Certains auteurs vont encore plus loin : ils estiment que le futur internaute sera « info-centré » : bardé de capteurs qui permettront à l’information d’être filtrée en fonction de son temps disponible, de son humeur, et de sa capacité de concentration. Ils plaident pour l’avènement de l’écologie informationnelle dans laquelle les outils technologiques auront pour vocation de filtrer les informations, d’assurer une économie de l’attention et une utilisation durable de notre « temps de cerveau disponible ».