Relation soignant soigné
En tant que professionnel de la santé, de quoi faut-il tenir compte dans la relation soignant-soigné ?
Introduction
Dans les soins infirmiers, la communication et l’aspect relationnel sont primordiaux, car ce métier est toujours en interaction avec des patients. Pour pouvoir acquérir une relation de confiance avec le patient et ainsi permettre une meilleure entente thérapeutique et une meilleure prise en charge, il faut tenir compte de différents éléments dans la relation soignant-soigné. C’est d’ailleurs la problématique qu'inspire cette page : « En tant que professionnel de la santé, de quoi faut-il tenir compte dans la relation soignant-soigné ? ». Le développement sera constitué d'une première partie où les aspects théoriques de la relation soignant-soigné seront nommé et décrit. D'une deuxième partie qui analysera cette relation à travers des concepts culturels et éthiques. Et, d'une troisième partie, qui sera orientée sur les émotions et le regard empathique de l’alliance thérapeutique.
Développement
En premier lieu, la relation soignant-soigné doit prendre en compte le concept d’éthique, car en milieu sanitaire, le devoir du soignant est de faire le bien. En l’occurrence, selon M. Bedin (communication personnelle [Présentation Powerpoint], mars 2017), l’éthique est une réflexion sur le bienfondé des décisions touchant la santé des personnes. En somme, c’est l’essence même inspirant le devoir du soignant. Celui-ci intègre une certaine déontologie à travers laquelle il se concentre à aider, protéger et soigner l’être humain. D’ailleurs, nous pouvons constater, selon M. Bedin (communication personnelle [Présentation Powerpoint], mars 2017), que les principes éthiques sont la bienfaisance, la justice et l’autonomie. Ce qui implique un certain fil conducteur auquel le soignant se réfère. Celui-ci est fidèle aux concepts éthiques concernant le patient dans son intégralité, c’est-à-dire en respectant ses choix, ses opinions et sa culture. En effet, le soignant a la responsabilité de tenir compte de la culture de la personne soignée. La relation soignant-soigné est une interaction entre deux personnes, et par conséquent, il se forme une confrontation entre représentations. Selon M. Mendelzweig et E. Bovet (communication personnelle [Présentation personnelle], mars 2017), le soignant doit réfléchir à la manière dont il interagit et comment ses perceptions influencent la relation soignant-soigné. Celui-ci doit donc connaître ses représentations afin d’éviter de créer un conflit. Il est important d’avoir l’esprit préparé à la différence culturelle pour éviter de donner une fausse image, et ainsi provoquer, choquer, humilier ou dénigrer. En effet, selon M. Mendelzweig et E. Bovet (communication personnelle [Présentation Powerpoint], mars 2017), il existe une multitude d’appartenances culturelles et cadres de références impliquant une diversité de patients. Etre soignant implique de développer sa capacité à identifier les sensibilités de chacun des patients dans leurs rapports aux concepts suivants : l’interdit, le tolérable, la gêne, l’intimité, l’honneur et la propreté, selon M. Mendelzweig et E. Bovet (communication personnelle [Présentation Powerpoint], mars 2017). De plus, le soignant doit pouvoir entrer dans une relation de confiance étant facilitée par la compréhension de la culture de la personne soignée, évitant ainsi toute incompréhension menant inévitablement au conflit interne ou externe. De plus, cette relation s’inscrit dans un cadre sanitaire et de ce fait, il y a une différence de statut entre les deux personnes. Chacun a des attentes différentes en lien avec cette relation : le soignant s’attend à une coopération du soigné et celui-ci espère obtenir de l’aide de la part de l’aidant. En conséquence, le soignant doit prendre en compte l’alliance thérapeutique qui s’instruit dans la relation et plus particulièrement, les trois concepts fondamentaux : l’empathie, la congruence et l’acceptation inconditionnelle. En d’autres termes, le thérapeute doit offrir au patient un non jugement total, une authenticité verbale et non verbale et enfin, une compréhension empathique. Ce qui signifie, selon Lamboy (2011), une attitude qui consiste à comprendre de l’intérieur le patient et non à s’identifier à celui-ci, car cela empêcherai le client de se construire. Cette attitude ne peut être dissociée de l’écoute active, car selon Lamboy (2011), cela permet la manifestation de la disponibilité et de la disposition des soignants à accueillir, sans déformation, le discours du patient. Cela permet ainsi d’éviter les interférences des représentations et des croyances personnelles de l’aidant. Cette écoute n’est pas seulement active, mais également inconditionnelle, s’intégrant au concept d’acceptation. En dernier lieu, le soignant doit prendre en compte les émotions interagissant la relation. Il doit se concentrer non seulement sur les sentiments du soigné, mais aussi sur ses émotions propres que la relation peut faire naître. Il est important que le soignant reconnaisse et accepte ses émotions, car les réprimer pourrait induire une prise de distance inadaptée ou une proximité difficilement contrôlable. Selon D. Roduit (communication personnelle [Présentation Powerpoint, 19 octobre 2016), « cette habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions » s’appelle l’intelligence émotionnelle. Et celle-ci améliore la relation soignant-soigné. De plus, selon D. Roduit (communication personnelle [Présentation Powerpoint], 19 octobre 2016), combattre une émotion, c’est la renforcer et créer un conflit, ce qui est indésirable. Le soignant doit donc faire, selon D. Roduit (communication personnelle [Présentation Powerpoint], 16 octobre 2016), un travail émotionnel, définit par Hochschild (1983) comme « la compréhension, l’évaluation et la gestion de ses propres émotions, ainsi que des émotions d’autrui ». En somme, le soignant doit pouvoir déterminer sa propre limite et trouver un moyen de libérer ses émotions d’une manière contrôlée afin qu’elles ne lui nuisent pas et n’empiètent pas sur la relation.
Conclusion
Pour conclure, il est indispensable de prendre en compte l’unité du patient, ce qu’il représente. Cette prise de conscience permet de reconnaître l’autre en tant que personne et donc de respecter son autonomie. De plus, considérant l’autre comme une personne à part entière, cela induit forcément une ouverture aux autres cultures. Se faisant, il est possible d’envisager d’autres relations à différents concepts usuels. En l’occurrence, la relation soignant-soigné se partageant entre deux personnes, la prise en compte des émotions de l’un ou de l’autre est naturelle. Par ailleurs, celle de ses propres émotions reste difficile à utiliser de manière bénéfique pour cette interaction soignant-soigné. L’alliance thérapeutique est donc un bon outil pour prendre en compte non seulement le soigné, mais aussi le soignant grâce à l’acceptation inconditionnelle.
Liste de références
- Lamboy, G. (2011). La relation empathique. Santé mentale, l’empathie dans les soins, pp.52-55. Repéré à https://webetu.ecolelasource.ch/dokeos/courses/
Bibliographie
- Amouroux, T. (2007). Relation soignant-soigné : respecter la personne malade. Repéré à http://www.syndicat-infirmier.com/Relation-soignant-soigne-respecter.html
- Brenier, C. (2012). Les émotions du soignant. Travail de fin d’études inédit, IFSI NORT. Repéré à https://www.infirmiers.com/pdf/tfe-coralie-brenier.pdf
- Phaneuf, M. (2016). L’alliance thérapeutique comme instrument de soins. Repéré à http://www.prendresoin.org/wp-content/uploads/2016/03/Lalliance-therapeutique-comme-instrument-de-soins-CAL.pdf
- Uysal, A. (2010). Les différences culturelles et leur impact sur la relation soignant-soigné. Travail de Bachelor inédit, Haute Ecole de la Santé de Fribourg. Repéré à https://doc.rero.ch/record/24930/files/UYSAL_Ayse_1_re_Partie_BT.pdf