« Jugement et prise de décision » : différence entre les versions
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Le cortex cingulaire antérieur (CCA), le cortex orbitofrontal sont des régions du cerveau impliquées dans le processus de prise de décision. Une étude récente de neuro-imagerie a trouvé des patrons d'activation neurologique différents dans ces régions selon si les décision étaient prises sur la base de la volonté personnelle, ou en suivant les directives de quelqu'un d'autre. Les patients avec des dommages dans le cortex préfrontal ventromédian ont de la peine à prendre des décisions qui les avantagent. Une étude récente sur un choix forcé à deux alternatives impliquant des macaques rhésus a trouvé que les neurones dans le cortex pariétal ne représentent pas seulement la formation d'une décision mais signalent aussi le degré de certitude (ou confiance) associé à la décision. Une autre étude récente a trouvé que les lésion du CCA chez le macaque avait comme résultat une prise décision altérée lors de tâches guidées avec renforcement sur le long terme. Cela suggère que le CCA pourrait être impliqué dans l'évaluation de l'information concernant les renforcements passés et dans la conduite d'actions futures. | Le cortex cingulaire antérieur (CCA), le cortex orbitofrontal sont des régions du cerveau impliquées dans le processus de prise de décision. Une étude récente de neuro-imagerie a trouvé des patrons d'activation neurologique différents dans ces régions selon si les décision étaient prises sur la base de la volonté personnelle, ou en suivant les directives de quelqu'un d'autre. Les patients avec des dommages dans le cortex préfrontal ventromédian ont de la peine à prendre des décisions qui les avantagent. Une étude récente sur un choix forcé à deux alternatives impliquant des macaques rhésus a trouvé que les neurones dans le cortex pariétal ne représentent pas seulement la formation d'une décision mais signalent aussi le degré de certitude (ou confiance) associé à la décision. Une autre étude récente a trouvé que les lésion du CCA chez le macaque avait comme résultat une prise décision altérée lors de tâches guidées avec renforcement sur le long terme. Cela suggère que le CCA pourrait être impliqué dans l'évaluation de l'information concernant les renforcements passés et dans la conduite d'actions futures. | ||
Il semble que l'émotion aide le processus de décision; la prise de décision a souvent face à l'incertitude concernant le fait qu'un choix mène à un bénéfice ou à un préjudice. L'hypothèse du marqueur somatique est une théorie neurobiologique sur la façon dont sont prises les décisions face à un résultat incertain. Cette théorie soutient que de telles décisions sont aidées par les émotions, sous forme d'états physiques, qui sont suscités durant la délibération concernant les conséquences futures et qui marquent différentes option pouf le comportement comme étant avantageuses ou désavantageuses. Ce processus implique une interaction entre les systèmes neuraux qui suscitent les états émotionnel et corporel et les systèmes neuraux qui dressent la carte de ces états émotionnels/corporels. Bien qu'il ne soit pas clair, ces études généralisent leurs conclusions à tous les traitements, des processus subconscients ont été impliqués dans l'initiation de mouvements conscients de volonté. | Il semble que l'émotion aide le processus de décision; la prise de décision a souvent face à l'incertitude concernant le fait qu'un choix mène à un bénéfice ou à un préjudice. L'hypothèse du marqueur somatique est une théorie neurobiologique sur la façon dont sont prises les décisions face à un résultat incertain. Cette théorie soutient que de telles décisions sont aidées par les émotions, sous forme d'états physiques, qui sont suscités durant la délibération concernant les conséquences futures et qui marquent différentes option pouf le comportement comme étant avantageuses ou désavantageuses. Ce processus implique une interaction entre les systèmes neuraux qui suscitent les états émotionnel et corporel et les systèmes neuraux qui dressent la carte de ces états émotionnels/corporels. Bien qu'il ne soit pas clair, ces études généralisent leurs conclusions à tous les traitements, des processus subconscients ont été impliqués dans l'initiation de mouvements conscients de volonté. | ||
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==Droits d'auteur== |
Version du 30 septembre 2013 à 08:54
Jugement et prise de décision sont, pour des raisons obscures, souvent étudiées et présentées séparément par les différents auteurs en psychologie. Néanmoins, à notre sens, ces deux thèmes sont sensiblement équivalents, dans la mesure où la prise de décision n'est qu'un jugement qui implique une action. Ainsi, les facteurs qui influencent le jugement sont forcément les mêmes que ceux qui influencent la prise de décision. Aussi, nous avons fait le choix de les présenter ensemble, sans suivre la distinction habituelle qui sépare ces deux thèmes. Il faut aussi noter que nous présentons ici une approche "psychologique", mais que le sujet de la prise de décision intéresse de très nombreuses disciplines, plus ou moins scientifiques, bien au-delà de la psychologie. En effet, la prise de décision peut également être vue sous l'angle des sciences politiques, de la médecine, du management, de la sociologie, de la finance, de la psychothérapie, du coaching, etc.
Dans le domaine de la psychologie, le sujet est généralement considéré selon deux approches. L'approche normative tente d'établir des lois afin de prévoir les décisions prises par les sujets. Cette manière de considérer la prise de décision est la plus classique en psychologie. L'approche cognitive quant à elle considère que la prise de décision est un processus continu intégré, en interaction avec l'environnement. Nous ne ferons qu'aborder cette dernière approche.
Dans notre vie quotidienne, nous sommes amenés à porter des jugements et, éventuellement, à prendre des décisions. S'il est théoriquement possible de porter certains jugements de manière parfaitement rationnelle, nous allons voir que ce n'est généralement pas le cas. En effet, pour des raisons de rapidité et d'économie psychique, nous utilisons généralement des heuristiques lorsque nous portons des jugements. Ces heuristiques sont des opérations mentales simplifiées, et fausses d'un point de vue purement logique, qui nous permettent de juger au quotidien. La prise de décision n'est pas plus rationnelle.
L'approche normative
Une origine liée aux sciences économiques
En économie, on part généralement de la supposition que les humains sont rationnels et capables de prendre librement leurs décision. C'est ce qu'on appelle la théorie du choix rationnel. Selon cette théorie, ce qui détermine la prise de décision, est la probabilité d'un résultat bénéfique pour l'individu, combinée à l'utilité de ce résultat, cette dernière étant équivalente à la valeur monétaire du résultat. Ainsi, pour prédire une décision, il suffirait de multiplier ces deux valeurs. On peut donc prédire que si une personne a 50% de chances de gagner 20 frs ou 10% de chances de gagner 70 frs, elle choisira la première option. Néanmoins, nous verrons que ce n'est pas toujours le cas, et que la rationalité de l'être humain est très limitée. En outre, d'un point de vu psychologique, l'argument selon lequel valeur monétaire et rationalité sont équivalents est difficilement justifiable.
Les heuristiques
Constatant que, même en économie, la théorie du choix rationnel comportait certaines limites, Herbert Simon, un économiste, est le premier à avoir introduit la notion d'heuristique. Simon propose la notion de rationalité limitée pour modéliser le comportement des humains et suggère que les individus utilisent des règles approximatives pour prendre des décisions plutôt que de considérer tous les paramètres d'un problème. Pour Simon, les heuristiques sont des règles rationnelles approximatives fournissant des réponses satisfaisantes, sans être optimales. En 1967, Harold Kelley prolonge les travaux d'Herbert Simon en développant la théorie de la covariation aussi appelée théorie de l'attribution causale. À partir des années 1970, la notion d'heuristique change avec Amos Tversky et Daniel Kahneman qui en 1974 développent l’idée que les individus ne prennent pas toujours leurs décisions de manière rationnelle. Ils seraient soumis à des biais et peuvent commettre des erreurs. Leurs ressources cognitives ne leur permettant pas d’utiliser des règles rationnelles, les individus recourraient à des raccourcis cognitifs : les heuristiques, qui sont des opérations mentales « intuitives, rapides et automatiques ». Tversky et Kahneman sont les auteurs principaux ayant étudié et développé le concept d'heuristique de jugement. Ils sont par exemple à l'origine des heuristiques de représentativité, de disponibilité et d'ancrage et d'ajustement. Les interprétations résultant des heuristiques selon Tversky et Kahneman ne font cependant pas l’unanimité auprès de la communauté scientifique. En effet, selon eux, les heuristiques mènent à des raisonnements de qualité tandis que pour d’autres auteurs, ils aboutissent à de mauvaises réflexions. Les heuristiques sont appliquées dans de nombreux autres domaines, notamment dans le marketing, la santé publique, la politique et la justice.
Rôle et utilisation des heuristiques
Dans la prise de décision et le jugement, les heuristiques permettent d'effectuer plus simplement des jugements, de faire face à l’incertitude, de préserver les efforts des acteurs et de leur faire gagner du temps. Elles servent également à généraliser et à porter des jugements abstraits. Il existe de nombreuses variantes dans les heuristiques. Nous nous contenterons ici d’en mentionner les principales et d’offrir quelques exemples.
Heuristique de représentativité et biais associés
Tversky et Kahneman ont observé le phénomène suivant : plus une chose est typique d'une catégorie, plus les individus la classent dans cette catégorie. L’heuristique de représentativité est une règle qui «consiste à estimer la probabilité d’appartenance d’un objet à une classe d’objets à partir de sa ressemblance avec un cas prototypique de cette classe». Selon Tversky et Kahneman, cette règle est utilisée pour répondre à des questions de probabilité comme : « Quelle est la probabilité qu'A appartienne à la classe B ? ». Si A est très représentatif de B, l’individu jugera qu'A a une forte probabilité d’appartenir à B. Ils développent l’idée que l’heuristique de représentativité est aussi utilisée pour catégoriser socialement les individus en fonction de leur ressemblance avec les stéréotypes caractérisant ces catégories. Cette règle peut expliquer certains biais de jugement.
Ignorance des probabilités a priori (ignorance du taux de base)
Un premier biais expliqué par l’heuristique de représentativité consiste à ignorer les probabilités a priori (ignorance du taux de base). En 1973 Tversky et Kahneman ont étudié ce phénomène en demandant à des sujets de lire une brève description d’un individu pris d’un groupe de 100 personnes. La moitié des sujets étaient informés que le groupe de 100 personnes était composé de 30 % d’avocats et 70 % d’ingénieurs (le taux de base) et l’autre moitié que la composition du groupe était de 70 % d’avocats et de 30 % d’ingénieurs. La description lue par les sujets correspondait au stéréotype de l’ingénieur. La tâche des participants était d’estimer la probabilité de cet individu d’être un ingénieur plutôt qu’un avocat. Quel que soit le taux de base fourni aux sujets, ceux-ci ont estimé que l’individu décrit avait une grande probabilité d’être ingénieur : il n’y avait donc pas de différence significative entre les deux groupes de participants. Par contre, lorsque les sujets n'avaient pas de description à leur disposition, ils tenaient effectivement compte du taux de base. Tversky et Kahneman en ont conclu que, lorsque les sujets disposaient d'une description de l'individu, ils avaient utilisé l’heuristique de représentativité en ignorant le taux de base fourni. Lorsque les individus doivent estimer la probabilité d’obtenir un résultat particulier dans un échantillon, leur réponse est donc affectée par le fait qu’ils ne tiennent pas correctement compte de la taille de cet échantillon et de leur mauvaise compréhension du hasard.
Heuristique de disponibilité et biais associés
Selon les observations de Tversky et Kahneman, plus il est facile de se souvenir d’un événement, plus celui-ci est considéré comme fréquent et inversement. L’heuristique de disponibilité « consiste à juger la fréquence ou la probabilité d’un événement en fonction de la facilité avec laquelle on peut se remémorer des exemples de cet événement ». Ce phénomène est expliqué par le fait que les individus se rappellent mieux des exemples d’événements très fréquents que des exemples d’événements peu fréquents. Cette heuristique peut toutefois mener à plusieurs biais.
La facilité de rappel des souvenirs
Un des biais énoncé par Tversky et Kahneman est dû à la facilité de rappel des souvenirs. Il arrive que la facilité d’accès en mémoire d’un événement ne reflète pas sa fréquence exacte d’apparition. Par exemple, les individus de l’étude de Slovic, Fischoff et Liechtenstein croyaient que mourir d’un homicide était plus fréquent que mourir d’un cancer de l’estomac. Or le décès par cancer de l’estomac est dix-sept fois plus fréquent que l’homicide. Cependant, les cas de meurtre sont plus facilement accessibles en mémoire grâce, entre autres, aux médias.
Heuristique d’ancrage et d’ajustement et biais associés
Afin d’estimer la grandeur (fréquence, probabilité…) d’un nouvel évènement, les individus ont tendance à utiliser l’heuristique d’ancrage et d’ajustement. Pour ce faire, aussi bien les enfants que les adultes se basent sur une quantité ou une information qui peuvent être pertinentes ou non (une "ancre"). Par la suite, ils l'ajusteront en considérant les particularités de ce nouvel évènement. Cependant, l’ajustement est en général insuffisant comme le prouve l’étude initiale de Tversky et Kahneman de 1974. Dans celle-ci, les sujets devaient tout d’abord tourner une roue de la fortune truquée. Ils recevaient alors un pourcentage qui était soit 10 % soit 65 %. Ensuite, ils devaient évaluer si le pourcentage était inférieur ou supérieur à celui du nombre de pays africains représentés aux Nations unies. Enfin, ils devaient en estimer le pourcentage exact. Les résultats montrent que l’estimation est influencée par le pourcentage fourni par la roue de la fortune. Les gens se sont donc basé sur celui-ci : ce nombre a été l’ancre de leur estimation. L’estimation de ceux dont l’ancre était de 10 % tournait autour de 25 % tandis que l’estimation de ceux qui avaient reçu 65 % était aux alentours de 45 %. L’effet d’ancrage apparaît dans de nombreux types de phénomènes tels que l’attribution causale ou encore la prédiction de la probabilité d’un évènement futur. Dans les situations sociales, les individus utilisent leurs propres points de références comme point d’ancrage sauf quand ceux-ci sont ambigus. Ils se baseraient alors sur les comportements et attributs des autres ou sur des détails non pertinents de la situation. De nombreux facteurs humains régulent l’influence des ancres comme l’humeur, la personnalité, l’expertise dans le sujet concerné et les habilités cognitives des personnes.
Autres heuristiques et biais
Here is a list of commonly debated biases in judgment and decision making.
- Biais de confirmation (Scott Plous, 1993) – Les gens cherchent à réunir des arguments qui vont dans le sens de leurs conclusions, ignorant ainsi d'autres arguments qui amèneraient à d'autres conclusions.
- Arrêt prématuré de la recherche de preuves – les gens ont tendance à accepter la première alternative qui à l'air de marcher.
- Inertie cognitive – volonté de ne pas changer sa façon de penser malgré de nouveaux faits.
- Perception sélective – élimination de l'information que l'on juge peu importante.
- Wishful thinking – une tendance à vouloir voir les choses sous une lumière positive, ce qui peut distordre la perception et la pensée.
- Récence – tendance à se focaliser sur l'information récente et à ignorer ou oublier les information plus anciennes.
- Biais de répétition – volonté de croire ce que l'on a entendu le plus souvent et par le plus grand nombre de sources.
- Pensée de groupe – pressions des pairs pour se conformer à l'opinion du groupe.
- Crédibilité de la source – tendance à rejeter les propositions d'une personne soit en raison d'un biais défavorable à son égard, soit en raison de son appartenance à un groupe.
- Asymétrie d'attribution – les gens ont tendance à attribuer leurs succès à des facteurs internes tel que leur talent mais expliquent leurs échecs par des facteurs externes tel que le manque de chance.
- Jouer un rôle – Une tendance à se conformer aux attentes des autres en ce qui concerne la prise de décision.
- Sous-estimation de l'incertitude et illusion de contrôle - les gens ont tendance à sous-estimer l'incertitude liée au futur parce qu'ils pensent qu'ils ont plus de contrôle sur les événements que ce qu'ils ont en réalité.
La perspective neuropsychologique
Le cortex cingulaire antérieur (CCA), le cortex orbitofrontal sont des régions du cerveau impliquées dans le processus de prise de décision. Une étude récente de neuro-imagerie a trouvé des patrons d'activation neurologique différents dans ces régions selon si les décision étaient prises sur la base de la volonté personnelle, ou en suivant les directives de quelqu'un d'autre. Les patients avec des dommages dans le cortex préfrontal ventromédian ont de la peine à prendre des décisions qui les avantagent. Une étude récente sur un choix forcé à deux alternatives impliquant des macaques rhésus a trouvé que les neurones dans le cortex pariétal ne représentent pas seulement la formation d'une décision mais signalent aussi le degré de certitude (ou confiance) associé à la décision. Une autre étude récente a trouvé que les lésion du CCA chez le macaque avait comme résultat une prise décision altérée lors de tâches guidées avec renforcement sur le long terme. Cela suggère que le CCA pourrait être impliqué dans l'évaluation de l'information concernant les renforcements passés et dans la conduite d'actions futures. Il semble que l'émotion aide le processus de décision; la prise de décision a souvent face à l'incertitude concernant le fait qu'un choix mène à un bénéfice ou à un préjudice. L'hypothèse du marqueur somatique est une théorie neurobiologique sur la façon dont sont prises les décisions face à un résultat incertain. Cette théorie soutient que de telles décisions sont aidées par les émotions, sous forme d'états physiques, qui sont suscités durant la délibération concernant les conséquences futures et qui marquent différentes option pouf le comportement comme étant avantageuses ou désavantageuses. Ce processus implique une interaction entre les systèmes neuraux qui suscitent les états émotionnel et corporel et les systèmes neuraux qui dressent la carte de ces états émotionnels/corporels. Bien qu'il ne soit pas clair, ces études généralisent leurs conclusions à tous les traitements, des processus subconscients ont été impliqués dans l'initiation de mouvements conscients de volonté.