« Biais cognitifs » : différence entre les versions
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*Médias et informations : Les personnes peuvent choisir de regarder des chaînes de nouvelles ou de suivre des sources d'information qui correspondent à leurs opinions politiques, renforçant ainsi leurs croyances existantes. | *Médias et informations : Les personnes peuvent choisir de regarder des chaînes de nouvelles ou de suivre des sources d'information qui correspondent à leurs opinions politiques, renforçant ainsi leurs croyances existantes. | ||
*Réseaux sociaux : Sur les plateformes de réseaux sociaux, les algorithmes tendent à montrer aux utilisateurs du contenu qui renforce leurs opinions et croyances, créant une chambre d'écho. | *Réseaux sociaux : Sur les plateformes de réseaux sociaux, les algorithmes tendent à montrer aux utilisateurs du contenu qui renforce leurs opinions et croyances, créant une chambre d'écho. | ||
===Effet de halo=== | |||
L'effet de halo est un biais cognitif qui influence la perception globale d'une personne en se basant sur une caractéristique spécifique. Cela signifie qu'une impression positive ou négative sur un aspect particulier d'une personne peut influencer la manière dont nous évaluons l'ensemble de ses caractéristiques. | |||
====Exemples==== | |||
*Domaine professionnel : Un employé bien habillé et poli est souvent perçu comme compétent et professionnel, même en l'absence de performances exceptionnelles. | |||
*Domaine académique : Un enseignant apprécié pour son charisme peut voir ses compétences pédagogiques surévaluées. | |||
==Biais de Raisonnement== | ==Biais de Raisonnement== |
Version du 2 février 2024 à 19:52
Introduction
Les biais cognitifs sont des mécanismes de pensée qui faussent notre perception et notre jugement, souvent de manière inconsciente. Ils influencent la façon dont nous interprétons les informations, prenons des décisions et interagissons avec le monde qui nous entoure. Ces biais se divisent en deux catégories principales : les biais de raisonnement et les biais de jugement.
Historique
La théorie des biais cognitifs, formulée dans les années 70 par les psychologues Amos Tversky et Daniel Kahneman, a été élaborée pour expliquer les prises de décision irrationnelles dans le contexte économique. Dans leur ouvrage publié en 2012 « Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée » , Daniel Kahneman identifie deux systèmes de pensée distincts, souvent appelés « vitesses de la pensée » :
Le système 1, automatique et incontrôlable, se forme par des associations d'idées, de souvenirs, d'émotions, etc. Il engendre une vision cohérente mais souvent biaisée de la réalité, influençant de nombreuses actions et interactions.
Le système 2, quant à lui, est calculateur et se construit de manière plus lente. Ce mode de pensée intègre les informations du système 1 mais nécessite un effort mental plus important pour parvenir à des décisions réfléchies.
Ainsi, les biais peuvent reposer sur les deux systèmes, et influencer tant les choix émotionnels que ceux plus rationnels
Biais de Jugement
Appel à l'Émotion
L'appel à l'émotion est une technique qui utilise des stimuli émotionnels pour influencer les croyances et les actions des individus. Elle repose sur l'émotion plutôt que sur des preuves factuelles ou une logique rationnelle. Ce biais peut souvent obscurcir les faits réels ou mener à des décisions impulsives basées sur des sentiments plutôt que sur des analyses objectives.
Exemples
- Publicités humanitaires : Les campagnes de charité utilisent souvent des images d'enfants affamés ou de personnes en détresse pour susciter de la compassion et encourager les dons.
- Discours politiques : Les politiciens peuvent raconter des histoires émouvantes de personnes affectées par certaines politiques pour gagner le soutien de leur auditoire, parfois en minimisant ou en ignorant les données statistiques ou les preuves contraires.
Biais d'Ancrage
Le biais d'ancrage se produit lorsqu'une personne s'appuie trop sur une information initiale (l'ancre) lorsqu'elle prend des décisions ou évalue des situations. Cette première information peut fortement influencer la perception et le jugement, même si de nouvelles informations sont présentées par la suite.
Exemples
- Négociations de prix : Lors de l'achat d'une voiture, le premier prix mentionné par le vendeur sert souvent d'ancre, influençant la disposition du client à négocier à partir de ce point.
- Estimations en psychologie : Les psychologues ont constaté que demander aux gens d'estimer le nombre de pays en Afrique après leur avoir suggéré un nombre bas ou élevé influence considérablement leurs réponses.
Biais de Confirmation
Le biais de confirmation se manifeste lorsque les individus recherchent, interprètent, favorisent et se souviennent des informations de manière à confirmer leurs croyances préexistantes. Ce biais peut conduire à ignorer ou à minimiser les preuves contradictoires, faussant ainsi le jugement et la prise de décision.
Exemples
- Médias et informations : Les personnes peuvent choisir de regarder des chaînes de nouvelles ou de suivre des sources d'information qui correspondent à leurs opinions politiques, renforçant ainsi leurs croyances existantes.
- Réseaux sociaux : Sur les plateformes de réseaux sociaux, les algorithmes tendent à montrer aux utilisateurs du contenu qui renforce leurs opinions et croyances, créant une chambre d'écho.
Effet de halo
L'effet de halo est un biais cognitif qui influence la perception globale d'une personne en se basant sur une caractéristique spécifique. Cela signifie qu'une impression positive ou négative sur un aspect particulier d'une personne peut influencer la manière dont nous évaluons l'ensemble de ses caractéristiques.
Exemples
- Domaine professionnel : Un employé bien habillé et poli est souvent perçu comme compétent et professionnel, même en l'absence de performances exceptionnelles.
- Domaine académique : Un enseignant apprécié pour son charisme peut voir ses compétences pédagogiques surévaluées.
Biais de Raisonnement
Généralisation Abusive
La généralisation abusive se produit lorsqu'une personne tire une conclusion générale basée sur un échantillon limité ou un exemple isolé. Cette généralisation peut conduire à des stéréotypes ou à des conclusions erronées sur des groupes entiers, des situations ou des catégories.
Exemples
- Jugements personnels : Après une mauvaise expérience avec un produit d'une marque particulière, une personne peut conclure que tous les produits de cette marque sont de mauvaise qualité.
- Stéréotypes culturels : Rencontrer une personne impolie d'une nationalité spécifique et en déduire que toutes les personnes de cette nationalité sont impolies.
Argument d'Autorité
L'argument d'autorité est un biais où une affirmation est acceptée comme vraie simplement parce qu'elle est faite par une personne perçue comme une autorité, qu'elle soit réelle ou perçue. Ce biais peut mener à accepter des informations sans un examen critique, en se basant sur le statut de l'orateur plutôt que sur la force de l'argument.
Exemples
- Publicités avec des célébrités : Des célébrités sont souvent utilisées pour endosser des produits, et les consommateurs peuvent être plus enclins à croire en la qualité du produit en raison de la renommée de la célébrité.
- Domaines académiques : Dans le domaine universitaire, les étudiants peuvent accepter une affirmation faite par un professeur éminent sans remettre en question sa véracité ou chercher des preuves supplémentaires.
Illusion de Causalité
L'illusion de causalité se réfère à la tendance à percevoir une relation causale entre deux événements simplement parce qu'ils se produisent ensemble ou se succèdent dans le temps. Ce biais peut mener à des conclusions erronées et à la croyance en des corrélations fallacieuses.
Exemples
- Superstitions : Croire que porter un certain vêtement porte chance parce qu'on a eu une bonne journée en le portant.
- Relations santé : Associer la consommation d'un certain aliment à une amélioration de la santé sans preuve scientifique, simplement parce qu'une amélioration a été ressentie après sa consommation.
Conclusion et considérations
Cette page ne se veut pas exhaustive. Elle ne couvre pas l'entièreté des biais. Néanmoins, elle vise à apporter des éléments de réponse - voire de reconnaissance - quant à certains biais sur le mode de fonctionnement. Cette page propose également des exemples, afin de saisir davantage la manière dont ces biais peuvent se concrétiser.
Pour conclure, les biais cognitifs, qu'ils soient de jugement ou de raisonnement, jouent un rôle crucial dans la façon dont nous percevons et interagissons avec notre environnement. Ainsi, la prise de conscience de ces derniers est une étape importante pour développer un esprit critique et une pensée plus objective.
Références :
- Gauvreau, C. (2022, 26 mai). Reconnaître les biais cognitifs | UQAM. Actualités UQAM. https://actualites.uqam.ca/2021/reconnaitre-biais-cognitifs-pour-mieux-contourner/
- 30 biais cognitifs qui nuisent à la pensée rationnelle. (s. d.). Psychomédia. https://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/biais-cognitifs
- Toscani, P. (2019). Les biais cognitifs : entre nécessité et danger. Futuribles, 428, 73-80. https://doi.org/10.3917/futur.428.0073