« Une perspective écologique de l'apprentissage » : différence entre les versions
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Elle introduit son modèle <ref> Brigid Barron, Interest and Self-Sustained Learning as Catalysts of Developpement: A Learning Ecology Perspective, (2006), Human Developpement 49: 193-224 </ref> <ref>Brigid Barron, Learning Ecologies for Technological Fluency : Gender and Experience differences,(2004) J. Educational computing Research, Vol 31 (1) 1-36 </ref> en soulignant que la recherche en éducation, en se focalisant sur l'apprentissage en situation scolaire et dans un temps court, manquent l'opportunité d'étudier l'apprentissage lorsque celui-ci provient de la seule initiative d'un jeune et de ses compagnons, parfois sur de longues durées et en plusieurs lieux à la fois. | Elle introduit son modèle <ref> Brigid Barron, Interest and Self-Sustained Learning as Catalysts of Developpement: A Learning Ecology Perspective, (2006), Human Developpement 49: 193-224 </ref> <ref>Brigid Barron, Learning Ecologies for Technological Fluency : Gender and Experience differences,(2004) J. Educational computing Research, Vol 31 (1) 1-36 </ref> en soulignant que la recherche en éducation, en se focalisant sur l'apprentissage en situation scolaire et dans un temps court, manquent l'opportunité d'étudier l'apprentissage lorsque celui-ci provient de la seule initiative d'un jeune et de ses compagnons, parfois sur de longues durées et en plusieurs lieux à la fois. | ||
Le parcours évoqué par un jeune élève de 16 ans illustre parfaitement cette situation: | Le parcours évoqué par un jeune élève de 16 ans illustre parfaitement cette situation: | ||
Question :'' Comment as-tu appris toute ces choses sur les ordinateurs ? '' | Question :'' Comment as-tu appris toute ces choses sur les ordinateurs ? '' | ||
Réponse : ''Au début, je lisais des magazines et je surfais sur Internet. J'en parlais avec mon cousin Ian, et mon beau-père. J'ai suivi un cours après l'école appelé "Tech Teen". Ils m'ont appris comment monter un ordinateur et m'ont parler des réseaux. Cela m'a bien aider à comprendre''<ref>Interviewer: | Réponse : ''Au début, je lisais des magazines et je surfais sur Internet. J'en parlais avec mon cousin Ian, et mon beau-père. J'ai suivi un cours après l'école appelé "Tech Teen". Ils m'ont appris comment monter un ordinateur et m'ont parler des réseaux. Cela m'a bien aider à comprendre''<ref>Interviewer: | ||
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Ce témoignage illustre deux choses : | Ce témoignage illustre deux choses : | ||
* l'apprentissage des outils technologiques chez ce jeune est distribué en de multiples environnements possédant chacun des ressources sociales et matériels très variées (des contacts personnels, des textes, l'exploration sur Internet, des cours structurées, des tutoriels, des forums...) La question du comment, quand et pourquoi l'adolescent décide d'apprendre quelque chose de son choix se pose aujourd'hui de manière plus cruciale. Il est devenu plus aisé pour un adolescent ayant accès à un ordinateur de trouver des informations et des activités qui supporte un projet personnel. | * l'apprentissage des outils technologiques chez ce jeune est distribué en de multiples environnements possédant chacun des ressources sociales et matériels très variées (des contacts personnels, des textes, l'exploration sur Internet, des cours structurées, des tutoriels, des forums...) La question du comment, quand et pourquoi l'adolescent décide d'apprendre quelque chose de son choix se pose aujourd'hui de manière plus cruciale. Il est devenu plus aisé pour un adolescent ayant accès à un ordinateur de trouver des informations et des activités qui supporte un projet personnel. | ||
* La séparation entre apprentissage formelle et informelle est beaucoup moins étanche que ce que certains modèles théoriques présentent. Bien que | * La séparation entre apprentissage formelle et informelle est beaucoup moins étanche que ce que certains modèles théoriques présentent. Bien que se déroulant hors de l'école et sur la propre initiative de l'apprenant, l'apprentissage réalisé n'est pas uniquement informel. De même, un cours dans le cadre de l'école peut amorcer un intérêt ou apporter un enseignement structuré au bon moment. | ||
Le cadre conceptuel proposé s'intègre dans une perspective de réunifier trois domaines de l'apprentissage que la recherche a souvent séparées,les situations d | Le cadre conceptuel proposé s'intègre dans une perspective de réunifier trois domaines de l'apprentissage que la recherche a souvent séparées, les situations formelle et informelle d'apprentissage et l'apprentissage implicite.<ref> John Brasford et all. (2006) "Learning Theories and Education : Toward a Decade of Synergy", in P. Alexander & P. Winne (Eds) Handbook of Educational Psychology (2nd ed)</ref>. | ||
=== Se former durant sa vie entière, une injonction récente=== | === Se former durant sa vie entière, une injonction récente=== |
Version du 15 août 2010 à 13:48
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Resumé - Abstract
Etayé par des portraits d’adolescent-e-s développant un domaine d’intérêt (dans cette étude, il s’agit d’habileté technologique) personnel, Brigid Barron propose un cadre conceptuel visant à mieux comprendre les liens et synergie existants entre l’apprentissage hors du cadre scolaire et l’apprentissage scolaire. Ce cadre est composé d’une description des différentes instances concernées, de trois conjectures et de cinq type de processus initiant cette soif personnelle d’apprendre. Le fait que TICS constitue le domaine d'intéret nourrit la problématique de la formation aux TICS à l'école. Plus généralement, son modèle n'est pas sans lien avec les travaux sur l'autoformation et la nécessité de se former de manière permanente. Often, teenagers lead their own learning across several places, using a wide variety of resources all around.. A learning ecology framework must help us to better understand how learning outside school relates to learning within mots clé : autoformation, apprentissage implicite |
Historique et contexte
Qu'est-ce qu'une perspective écologique ?
Le terme d'écologie a été associé à plus d'une reprise à l'enseignement et l'apprentissage.
- W. Doyle (1981) a été l'initiateur d'un modèle écologique de l'enseignement fondé sur des études naturelles de la vie scolaire, c'est-a-dire des vérifications d'hypothèses expérimentales dans des situations préexistantes non provoquées à des fins de recherche. L’ambition était de montrer que l'efficacité des enseignants dépendait de leurs habiletés à contrôler et guider la classe conçu comme un système complexe. S'il ne saurait y avoir de filiation directe, l'objet d'étude n'étant pas le même, on constate que les propriétés qui justifient l'utilisation du qualificatif d'"écologique" sont posés: La classe représente un environnement multidimensionnel, les événements qui s'y déroule sont contingents, peu prévisible. Pour les comprendre, il faut privilégier des observations "in situ".
- C.K. Looi utilise l'expression "learning ecology" pour désigner le nouvel environnement d'apprentissage dynamique représenté par Internet au sein de laquelle les personnes réunies parfois en communauté d'apprentissage, interagissent avec le contenu et entre eux.[1]
- théorie écologique de l'information à ajouter
Influences directes
La théorie du développement humain de Bronnenfelder
Le psychologue Uri Bronfenbrenner propose un modèle écologique du développement humain, centré sur l'individu, qui figure parmi les modèles généralement reconnus pour analyser un ensemble d'influences pouvant agir sur le développement de l'individu. Ce modèle accorde une attention particulière aux interactions entre les individus et leur environnement, principalement l'environnement perçu par eux. Ce modèle intègre également la dimension du temps qui tient compte du développement de l'enfant et de la progressive autonomie qu'il développe par rapport aux ressources qui l'entourent. Pour l'enfant qui grandit et gagne en autonomie d'action et de pensée, l'explorabilité du monde change. Il choisit ce qu'il veut faire de son temps, avec qui il veut entrer en relation, quelles sont les valeurs qu'il poursuit, toutes choses que Bronnenfelder désigne par des "transitions écologiques". Les activités extra-scolaires occupent une place importante dans le développement de l'identité personnelle, le sentiment de compétence, l'appartenance à une communauté.
Une perspective située
Le cadre proposé se situe dans la perspective théorique de l'apprentissage situé dans laquelle l'apprentissage résulte de la participation aux pratiques sociales et culturelles d'une communauté, autour de problèmes à résoudre. L'apprentissage revêt également une dimension identitaire, les outils et les connaissances à assimiler font partie d'une culture que l'apprenant cherche à intégrer. Le contexte dans laquelle une chose est apprise fait partie intégrante de ce qui est appris. Barron observe sur un laps de temps de deux à trois ans le développement d’une stratégie d’apprentissage chez certains ados mûs par un intérêt propre (hobby). Elle est attentive à ce qui déclenche cette envie d’apprendre, ce qui l’entretien, les ressources et stratégies utilisées. Barron n’oppose pas apprentissage formel et informel et considère l'importance de l'articulation des pratiques d'apprentissage à travers les différentes instances que sont la famille, l’école, les amis, les clubs.. et fournir ainsi un cadre théorique à une écologie de l’apprentissage.
Intérêt et construction de l'identité
L'aspect relationnel de l'apprentissage est un élément important à prendre en compte. Pour illustrer cela, on peut citer les interactions familiale aux musées ou à table. Le jeune qui développe par intérêt un "îlot d'expertise" sur un sujet (par exemple sur les dinosaures ou sur les trains) va ensuite partager ses connaissances avec ses parents. A cet occasion, il s'initie à la pratique de la conversation, est valorisé et soutenus dans son intérêt et reconnu pour son savoir, ce qui a un effet positif dans le cadre de l'apprentissage scolaire.
Réconcilier apprentissage formel et informel
B. Barron développe une approche méthodologique ethnographique caractéristique des recherches menées sur l'apprentissage informelle, cherchant à étudier des contextes dans lesquelles des jeunes contrôlent et organisent leur propre apprentissage en exploitant et en coordonnant des ressources hétérogènes.
Elle introduit son modèle [2] [3] en soulignant que la recherche en éducation, en se focalisant sur l'apprentissage en situation scolaire et dans un temps court, manquent l'opportunité d'étudier l'apprentissage lorsque celui-ci provient de la seule initiative d'un jeune et de ses compagnons, parfois sur de longues durées et en plusieurs lieux à la fois. Le parcours évoqué par un jeune élève de 16 ans illustre parfaitement cette situation:
Question : Comment as-tu appris toute ces choses sur les ordinateurs ? Réponse : Au début, je lisais des magazines et je surfais sur Internet. J'en parlais avec mon cousin Ian, et mon beau-père. J'ai suivi un cours après l'école appelé "Tech Teen". Ils m'ont appris comment monter un ordinateur et m'ont parler des réseaux. Cela m'a bien aider à comprendre[4]
Ce témoignage illustre deux choses :
- l'apprentissage des outils technologiques chez ce jeune est distribué en de multiples environnements possédant chacun des ressources sociales et matériels très variées (des contacts personnels, des textes, l'exploration sur Internet, des cours structurées, des tutoriels, des forums...) La question du comment, quand et pourquoi l'adolescent décide d'apprendre quelque chose de son choix se pose aujourd'hui de manière plus cruciale. Il est devenu plus aisé pour un adolescent ayant accès à un ordinateur de trouver des informations et des activités qui supporte un projet personnel.
- La séparation entre apprentissage formelle et informelle est beaucoup moins étanche que ce que certains modèles théoriques présentent. Bien que se déroulant hors de l'école et sur la propre initiative de l'apprenant, l'apprentissage réalisé n'est pas uniquement informel. De même, un cours dans le cadre de l'école peut amorcer un intérêt ou apporter un enseignement structuré au bon moment.
Le cadre conceptuel proposé s'intègre dans une perspective de réunifier trois domaines de l'apprentissage que la recherche a souvent séparées, les situations formelle et informelle d'apprentissage et l'apprentissage implicite.[5].
Se former durant sa vie entière, une injonction récente
L'évolution de la société moderne (contraintes économiques, changement de travail, mutations techniques et culturelles) joue un rôle important dans l'autoformation (self-directed learning), particulièrement étudiée aux Etats-Unis. M. Knowles (1975) la décrit comme "un processus dans lequel les individus prennent l'initiative, avec ou sans l'aide d'autres, pour faire le diagnostic de leurs besoins d'apprentissage, formuler leurs objectifs, identifier les ressources matérielles et humaines pour apprendre, choisir et mettre en œuvre les stratégies d'apprentissage appropriées et évaluer les effets de l'apprentissage. [6] L'autoformation concernant essentiellement la formation des adultes, la perspective écologique de l'apprentissage proposé par B. Barron ne s'y réfère pas. Cependant, elle en partage les caractéristiques importantes : - la motivation interne - le fait que l'apprenant exerce le contrôle et la responsabilité des objectifs et des moyens. - le caractère identitaire de la démarche
Définition et enjeux
Parallèlement à l'accroissement rapide des formes d'accès médiatisé à l'information se pose le problème de l'équité (Com: une perception très américaine) que l'accès physique aux outils n'a pas résolu. L'école est chargé de former le citoyen digital de demain, technologiquement compétent et averti, alors que celle-ci diffère fortement entre elle en terme de ressources disponibles.Une meilleurs compréhension de la manière dont l'apprentissage se développe entre les différents lieux.
Les questions
Considérer de manière large la construction des connaissances soulève plusieurs questions :
- Comment l'apprentissage extra-scolaire est-il relié à l'apprentissage formel (de l'école comme d'une institution de formation) ?
- Dans quelle condition un apprentissage à l'école peut-il se poursuivre par la suite de manière indépendante, hors de l'école ? L'école peut-elle amorcer cet intérêt
- Quand l'intérêt est amorcé, quel type de ressources la personne recherche-t-elle ? Comment peut-on conceptualisé ce processus ? Comment pourrait-on le soutenir?
Une carte des lieux potentiel d'apprentissage
Les instances susceptibles d’offrir des ressources pour alimenter cette pratique sont :
- La famille (hobby, projet, jeux)
- les communautés d’intérêts (club...librairies...)
- L’école
- Un cadre professionnel et lucratif
- Les ressources distribués sur le web (livre, tutoriel, groupe on line, forum)
- Les amis et les pairs
Trois conjectures
- Émergence de l'intérêt: Quel que soit le cadre de de vie (Pas forcément favorisé), une variété de ressources est susceptible de déclencher (spark) et soutenir l’intérêt pour apprendre chez une personne.
- Se créer des opportunités ("opportunity to learn"): Les personnes intéressées, motivées et disposant de temps, de liberté et de ressources ne font pas que choisir : elles créent et développent des occasions d’apprendre pour soi-même.
- Franchir des obstacles: Les activités d’apprentissage mû par un l’intérêt personnel permettent de franchir des obstacles et entretienne cet intérêt.
Cinq stratégies initiantes
- la recherche de texte-sources
- la création de nouvelle activité - projet
- l’engagement dans des possibilités d’apprentissage structuré (app formel)
- l’exploration des médias
- le développement de relation d’échanges de connaissance / de mentorat
Recherches récentes
V. J. Marsick relève l'intérêt de plus en plus marqué des organisations et entreprises pour cette forme d'apprentissage sur la place de travail. Elles s'interrogent sur le bénéfice réel d'un système d'entrainement standardisé pour le plus grand nombre et basé sur l'expertise de quelque-uns. Elle relève dans la littérature récente plusieurs avantages: flexibilité au travail, employabilité, adaptabilité, transfert rapide dans la pratique, résolution de problème lié au travail, et aussi des inconvénients comme la question de l'accréditation, le risque de transmettre des connaissances inappropriées [7]. Elle défend également l'idée que les apprentissages formelles et informelles interagissent de manière importante. les propositions qu'elle émet dans son article sont congruent avec la perspective écologique de l'apprentissage
Critique de la littérature
Implication pour l'enseignement et l'apprentissage
Conclusion
Références
- ↑ C.K. Looi (2001) Enhancing learning ecology on the Internet, Journal of Computer Assisted Learning (2001) 17, 13-20
- ↑ Brigid Barron, Interest and Self-Sustained Learning as Catalysts of Developpement: A Learning Ecology Perspective, (2006), Human Developpement 49: 193-224
- ↑ Brigid Barron, Learning Ecologies for Technological Fluency : Gender and Experience differences,(2004) J. Educational computing Research, Vol 31 (1) 1-36
- ↑ Interviewer: How do you learn about computers? Learner: At the beginning I was reading magazines, surfing the net, I talked to my cousin Ian, my step dad, Uncle Jack, I took a course after school at Kingston Computers called Teen Tech. They taught you how to build computers and they taught you about small networks. That was another helper to my knowledge. tiré de Brigid Barron(2006),Interest and Self-Sustained Learning as Catalysts of Development: A Learning Ecology Perspective,Human Development 2006;49:193–224
- ↑ John Brasford et all. (2006) "Learning Theories and Education : Toward a Decade of Synergy", in P. Alexander & P. Winne (Eds) Handbook of Educational Psychology (2nd ed)
- ↑ Philippe Carré,(1993), L'apprentissage autodirigé dans la recherche nord-américaine, Revue Française de Pédagogie, n° 102, 17-22
- ↑ Victoria J. Marsick (2009) Toward a unifying framework to support informal learning theory, research and practice. Journal of Workplace learning Vol21 -4 p265-275
Weblio-Biblio
articles sur l'autoformation
Stephen Brookfield, (1975) Self-directed Learning, Political Clarity and the Critical Practice od Adult Education, PDF Donald Mocker, Spear, G.(1982) Lifelong Learning: formal, Non formal, informal and self-directed. INformations Series N° 241PDF