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* Vygotski, L.S. (1930/1985), ''La méthode instrumentale en psychologie'', in : Bronckart, J-P. & Schneuwly, B. (éds.) (1985), Vyotsky aujourd’hui, Paris : Delachaux et Niestlé, pp. 39-47. | |||
*Friedrich, J. (2010), ''Lev Vygotski : médiation, apprentissage et développement. Une lecture philosophique et épistémologique'', Carnets des sciences de l’éducation, Université de Genève, 2e éd. 2012. |
Version du 31 janvier 2017 à 16:49
Définition
Instrument psychologique (selon Vygotski)
L'outil cognitif peut aussi être vu comme un instrument. C'est ce que nous propose le psychologue Lev Vygotski. Afin de mieux saisir ce qu'est un instrument psychologique, nous nous appuierons sur une comparaison avec le monde théatral.
Lorsque l’on fait du théâtre, apprendre un texte par cœur et savoir le réciter le jour du spectacle est difficile. Difficile car ce texte ne vient pas de nous, il a été écrit par un auteur dont le métier est de créer des dialogues qui fonctionnent mis bout à bout. Le texte que nous devons réciter peut aussi être d’un autre temps, avec des tournures de phrases qui sont obsolètes de nos jours. Tous ces facteurs rendent l’exercice complexe et pourtant nous en sommes tous capables. Comment ? Grâce à notre cerveau et à notre manière de l’utiliser.
En effet, quand on essaie de retenir un texte, on le met en relation avec les images qu’il suscite dans nos têtes, avec la musique que les syllabes provoquent au moment de sortir de notre bouche. On se rappelle de telle réplique car à ce passage de la pièce, on est censé faire un déplacement. Toutes ces « techniques » qui favorisent notre mémorisation représentent des instruments psychologiques.
Ces instruments artificiels servent à contrôler nos processus psychiques, ici la mémoire. Au moyen de ces instruments nos processus psychiques deviennent des processus psychiques supérieurs. En voulant mieux mémoriser, nous (sujet) utilisons des moyens mnémotechniques pour agir sur notre mémoire, sans nous en rendre compte nous devenons l’objet de cette action exercée. Entre nous et la tâche à réaliser, s’intercale un autre point, celui de l’instrument psychologique (X) : « […] au lieu du lien direct A-B, deux nouveaux liens s’instaurent : A-X et X-B ; chacun constitue le même processus naturel de réflexe conditionné soumis aux mêmes propriétés du tissus cérébral que le lien A-B ; ce qui est nouveau artificiel, instrumental, c’est la substitution d’un lien unique A-B aux deux liens A-X et X-B conduisant au même résultat, mais à travers un parcours différent ; la nouveauté tient à la direction artificielle qui est imposée, par l’instrument, au processus naturel de l’instauration d’un lien conditionné et donc à l’usage actif qui est fait des propriétés naturelles du tissu cérébral. » (Vygotski, 1930/1987, p. 41).
Un instrument psychologique artificiel
L’instrument psychologique est dit artificiel car il s’oppose au naturel et de ce fait il n’existe pas chez les animaux. Par exemple, l’attention spontanée est naturel, parce que tous les animaux en sont capables, c’est instinctif de regarder quelque chose qui s’agite devant nous, le mouvement attire l’œil et donc notre attention. Mais l’attention volontaire, n’est pas naturelle, fixer un livre des yeux (lire) car cela crée une histoire dans notre tête est un acte qui appartient seulement aux êtres humains. Pour réaliser cet acte nous avons besoin d’instruments psychologiques, mettre en lien une suite de mots avec les images suscitées pour finalement avoir un récit qui devient tout aussi palpitant qu’un film.
Mais alors, l’instrument psychologique pourrait-il se voir comme un instrument de travail tel que le marteau, construit dans un but précis? Attention, ici, il ne faut pas oublier que l’instrument psychologique a pour objet « l’activité psychique du sujet » et non « le monde extérieur » ! De plus, cet instrument n’a pas juste un but préconisé, il peut servir à pleins de choses différentes.
Vygotski commence par mettre en opposition ces deux instruments en décrivant l’instrument de travail comme étant un objet créer pour réaliser des changements dans le monde des objets, l’outil de travail est construit dans une finalité précise. Or, il oublie que cela n’empêche pas qu’on utilise un outil pour faire tout autre chose que ce pourquoi il a été créé comme prendre une chaussure pour écraser une mouche.
Si nous voulons comparer l’instrument psychologique à l’instrument de travail, nous devons utiliser le concept d’activité médiatisante. Car c’est sur ce concept que ces instruments se rejoignent. Ce concept se décrit par le fait que « l’homme laisse travailler les objets du monde les uns sur les autres en fonction de leur nature, en visant par là un but déterminé qui est réalisé par cette activité dans laquelle il n’a pas besoin de se mêler. » (Friedrich, 2010, pp. 67-68). Dans le monde extérieur nous pouvons prendre comme exemple la culture de champignons : on met des bactéries dans un environnement humide pour leur permettre de se développer. On laisse donc travailler la nature et les objets du monde (bactéries, humidité, terre) en visant un but qui est celui de déguster des chanterelles.
Il en va de même pour le côté psychologique, on fait un nœud à notre mouchoir pour nous rappeler avec plus de facilité une chose importante, on n’agit pas directement sur notre mémoire mais on met en place un environnement afin de mieux contrôler cette dernière.
Outil
Outil cognitif
Typologie
http://edutechwiki.unige.ch/en/Cognitive_tool
Bibliographie
- Vygotski, L.S. (1930/1985), La méthode instrumentale en psychologie, in : Bronckart, J-P. & Schneuwly, B. (éds.) (1985), Vyotsky aujourd’hui, Paris : Delachaux et Niestlé, pp. 39-47.
- Friedrich, J. (2010), Lev Vygotski : médiation, apprentissage et développement. Une lecture philosophique et épistémologique, Carnets des sciences de l’éducation, Université de Genève, 2e éd. 2012.