« EIAH de la conception à l’appropriation » : différence entre les versions
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Les EIAH sont sur toutes les lèvres, mais qu’est ce réellement ? Comment cela est conçu et utilisé à notre époque ? Dans cette synthèse, nous parlerons de la conception d’un EIAH, puis de son évaluation, des analyses nécessaires à mesurer son acceptabilité ainsi que l'acceptation et l'appropriation des | Les EIAH sont sur toutes les lèvres, mais qu’est ce réellement ? Comment cela est conçu et utilisé à notre époque ? Dans cette synthèse, nous parlerons de la conception d’un EIAH, puis de son évaluation, des analyses nécessaires à mesurer son acceptabilité ainsi que l'acceptation et l'appropriation des usagers. | ||
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EIAH est un environnement informatique pour l’apprentissage humain. On distingue ici deux éléments | EIAH est un environnement informatique pour l’apprentissage humain. On distingue ici deux éléments clés : | ||
* L’apprentissage | * L’apprentissage | ||
* Les environnements informatiques | * Les environnements informatiques | ||
Dans leur texte, | Dans leur texte, Pierre Tchounikine et André Tricot (2011) expliquent qu’il faut un environnement favorable pour que l'apprentissage se passe bien. Un apprentissage doit être : | ||
* adaptatif et implicite | * adaptatif et implicite | ||
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L'environnement informatique peut soutenir l'apprentissage en ''"accompagnant ou suscitant l’apprentissage des apprenants"'' ( | L'environnement informatique peut soutenir l'apprentissage en ''"accompagnant ou suscitant l’apprentissage des apprenants"'' (Tchounikine & Tricot, 2011). | ||
Comment est-ce que ces environnements sont créés, mis en place et réellement utilisés ? | Comment est-ce que ces environnements sont créés, mis en place et réellement utilisés ? | ||
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=== La conception d’un EIAH === | === La conception d’un EIAH === | ||
Pour créer un EIAH, il faut partir de la recherche et concevoir à partir de là. Sanchez(2018) explique que c’est un travail contributif, dans lequel la recherche nourrit la conception et | Pour créer un EIAH, il faut partir de la recherche et concevoir à partir de là. Sanchez (2018) explique que c’est un travail contributif, dans lequel la recherche nourrit la conception et vice-et-versa. Ce processus est donc itératif. Leroux et al. (2017) rejoignent ce point de vue : ''“la conception, comme les usages, des dispositifs numériques scolaires doivent impérativement se nourrir des travaux scientifiques sur les processus cognitifs et sociaux qui sous-tendent les apprentissages.”'' | ||
=== La réalisation d’un EIAH === | === La réalisation d’un EIAH === | ||
Une fois la conception terminée, il faut un prototype le plus rapidement possible, car le but sera de tester l’EIAH au plus vite. Sanchez (2018) | Une fois la conception terminée, il faut un prototype le plus rapidement possible, car le but sera de tester l’EIAH au plus vite. Sanchez (2018) explique que souvent un prototype élémentaire (papier) suffit largement. Une fois l’implémentation faite, des tests dans l'environnement sont mis en place et le dispositif évolue en fonction des résultats de ces tests. | ||
A cette étape on commence à recueillir des données ou des traces d’usage, qui permettent dans un premier temps de récupérer de l'information pour obtenir un retour sur l’activité afin de faire des améliorations (Caron, 2018). | A cette étape on commence à recueillir des données ou des traces d’usage, qui permettent dans un premier temps de récupérer de l'information pour obtenir un retour sur l’activité afin de faire des améliorations (Caron, 2018). Dans leur article George, Michel et Ollagnier-Beldame (2013) insistent sur ce point : ''“[...] pour la conception des EIAH, on doit considérer trois fondamentaux des systèmes qui enregistrent et utilisent les traces : collecte, transformations et possibilités d’actions sur les traces.”'' Ce processus permet l’enrichissement d’un EIAH | ||
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=== L’évaluation d’un EIAH === | === L’évaluation d’un EIAH === | ||
Les traces servent également à l’évaluation d’un EIAH, car ces dernières permettent de recueillir les données et traces qui permettront d'évaluer comment le dispositif est adopté, | Les traces servent également à l’évaluation d’un EIAH, car ces dernières permettent de recueillir les données et traces qui permettront d'évaluer comment le dispositif est adopté, utilisé et enfin de voir les utilisateurs s'approprier le dispositif. (Michel, 2018). | ||
Plusieurs éléments doivent donc être évalués pour juger de l'appropriation possible d’un EIAH. | Plusieurs éléments doivent donc être évalués pour juger de l'appropriation possible d’un EIAH. | ||
'''1. L'utilisabilité ''' | '''1. L'utilisabilité ''' | ||
Deux méthodes principales peuvent être mises en place pour cela, l’évaluation analytique et l’évaluation empirique (Nogry et al., 2004). On évalue ici la possibilité d’usage. La méthode d’évaluation doit être adaptée à l’EIAH. | |||
'''2. L’utilité ''' | |||
''“L’utilité est l’adéquation entre les fonctions fournies par le système et celles nécessaires à l’utilisateur pour atteindre les objectifs de haut niveau du client'' (Nogry et al., 2004). Donc l’évaluation de l’utilité consiste à vérifier si l’utilisateur est capable d'accomplir les tâches grâce au système. | |||
'''3. Évaluer l’apprentissage ''' | |||
Cette évaluation n’est pas spécifique aux EIAH, mais elle est nécessaire, car nous restons dans un cadre d’apprentissage et il est important de garder en tête que c’est ici le but. Pour évaluer l’apprentissage, on peut utiliser différentes méthodes : quantitatives (méthode comparative, analyse microgénétique ; Siegler & Crowley 1991) ou qualitative (méthode ethnographique, recueil des verbalisation, entretiens, tests utilisateurs ; Caverni 1988). | |||
' | Souvent l’évaluation de l'utilisabilité et de l’utilité est accompagnée d’une analyse d’utilisation afin de déterminer l’acceptabilité du dispositif. En plus de cela le but final est d'obtenir que les usagers s'approprient le dispositif, pour cela des analyses d’usage sont faites afin de déterminer l’acceptation et l’appropriation des usagers (Michel, 2018). | ||
== '''Conclusion''' == | |||
Les EIAH sont donc au service de l’apprentissage, mais ils doivent être réfléchis et restés en lien étroit avec les recherches menées sur l’apprentissage. | |||
''“Un des enjeux pour l’avenir, précisément, est de concevoir des dispositifs numériques tenant compte des influences associées à ces facteurs encore trop souvent négligés dans la littérature sur le numérique éducatif.”'' ( Leroux et al., 2017) | |||
L'EIH doit par ailleurs être ''"un système miroir, d’indication ou de guidage"'' permettant aux apprenants de "''développer des activités réflexives, à partir du moment où ils ont les possibilités de s’approprier les traces d’interactions présentées dans l’EIAH" (''George et al., 2013). | |||
Pour conclure, nous avons vu dans cette synthèse, comment conceptualiser un EIAH, l’importance de la recherche dans cette conception. Puis réfléchi à la façon dont un EIAH pouvait être évalué. Il faudra, dans de prochaines réflexions, se questionner sur l’impact réel des EIAH et comment assurer l’appropriation de ces derniers. | |||
== '''Références bibliographiques''' == | == '''Références bibliographiques''' == | ||
Dernière version du 30 janvier 2022 à 11:05
Sara Cousin - Volée Baldur
Résumé
Les EIAH sont sur toutes les lèvres, mais qu’est ce réellement ? Comment cela est conçu et utilisé à notre époque ? Dans cette synthèse, nous parlerons de la conception d’un EIAH, puis de son évaluation, des analyses nécessaires à mesurer son acceptabilité ainsi que l'acceptation et l'appropriation des usagers.
Introduction
EIAH est un environnement informatique pour l’apprentissage humain. On distingue ici deux éléments clés :
- L’apprentissage
- Les environnements informatiques
Dans leur texte, Pierre Tchounikine et André Tricot (2011) expliquent qu’il faut un environnement favorable pour que l'apprentissage se passe bien. Un apprentissage doit être :
- adaptatif et implicite
- institué et explicite
L'environnement informatique peut soutenir l'apprentissage en "accompagnant ou suscitant l’apprentissage des apprenants" (Tchounikine & Tricot, 2011).
Comment est-ce que ces environnements sont créés, mis en place et réellement utilisés ?
Développement
La conception d’un EIAH
Pour créer un EIAH, il faut partir de la recherche et concevoir à partir de là. Sanchez (2018) explique que c’est un travail contributif, dans lequel la recherche nourrit la conception et vice-et-versa. Ce processus est donc itératif. Leroux et al. (2017) rejoignent ce point de vue : “la conception, comme les usages, des dispositifs numériques scolaires doivent impérativement se nourrir des travaux scientifiques sur les processus cognitifs et sociaux qui sous-tendent les apprentissages.”
La réalisation d’un EIAH
Une fois la conception terminée, il faut un prototype le plus rapidement possible, car le but sera de tester l’EIAH au plus vite. Sanchez (2018) explique que souvent un prototype élémentaire (papier) suffit largement. Une fois l’implémentation faite, des tests dans l'environnement sont mis en place et le dispositif évolue en fonction des résultats de ces tests.
A cette étape on commence à recueillir des données ou des traces d’usage, qui permettent dans un premier temps de récupérer de l'information pour obtenir un retour sur l’activité afin de faire des améliorations (Caron, 2018). Dans leur article George, Michel et Ollagnier-Beldame (2013) insistent sur ce point : “[...] pour la conception des EIAH, on doit considérer trois fondamentaux des systèmes qui enregistrent et utilisent les traces : collecte, transformations et possibilités d’actions sur les traces.” Ce processus permet l’enrichissement d’un EIAH
L’évaluation d’un EIAH
Les traces servent également à l’évaluation d’un EIAH, car ces dernières permettent de recueillir les données et traces qui permettront d'évaluer comment le dispositif est adopté, utilisé et enfin de voir les utilisateurs s'approprier le dispositif. (Michel, 2018).
Plusieurs éléments doivent donc être évalués pour juger de l'appropriation possible d’un EIAH.
1. L'utilisabilité
Deux méthodes principales peuvent être mises en place pour cela, l’évaluation analytique et l’évaluation empirique (Nogry et al., 2004). On évalue ici la possibilité d’usage. La méthode d’évaluation doit être adaptée à l’EIAH.
2. L’utilité
“L’utilité est l’adéquation entre les fonctions fournies par le système et celles nécessaires à l’utilisateur pour atteindre les objectifs de haut niveau du client (Nogry et al., 2004). Donc l’évaluation de l’utilité consiste à vérifier si l’utilisateur est capable d'accomplir les tâches grâce au système.
3. Évaluer l’apprentissage
Cette évaluation n’est pas spécifique aux EIAH, mais elle est nécessaire, car nous restons dans un cadre d’apprentissage et il est important de garder en tête que c’est ici le but. Pour évaluer l’apprentissage, on peut utiliser différentes méthodes : quantitatives (méthode comparative, analyse microgénétique ; Siegler & Crowley 1991) ou qualitative (méthode ethnographique, recueil des verbalisation, entretiens, tests utilisateurs ; Caverni 1988).
Souvent l’évaluation de l'utilisabilité et de l’utilité est accompagnée d’une analyse d’utilisation afin de déterminer l’acceptabilité du dispositif. En plus de cela le but final est d'obtenir que les usagers s'approprient le dispositif, pour cela des analyses d’usage sont faites afin de déterminer l’acceptation et l’appropriation des usagers (Michel, 2018).
Conclusion
Les EIAH sont donc au service de l’apprentissage, mais ils doivent être réfléchis et restés en lien étroit avec les recherches menées sur l’apprentissage.
“Un des enjeux pour l’avenir, précisément, est de concevoir des dispositifs numériques tenant compte des influences associées à ces facteurs encore trop souvent négligés dans la littérature sur le numérique éducatif.” ( Leroux et al., 2017)
L'EIH doit par ailleurs être "un système miroir, d’indication ou de guidage" permettant aux apprenants de "développer des activités réflexives, à partir du moment où ils ont les possibilités de s’approprier les traces d’interactions présentées dans l’EIAH" (George et al., 2013).
Pour conclure, nous avons vu dans cette synthèse, comment conceptualiser un EIAH, l’importance de la recherche dans cette conception. Puis réfléchi à la façon dont un EIAH pouvait être évalué. Il faudra, dans de prochaines réflexions, se questionner sur l’impact réel des EIAH et comment assurer l’appropriation de ces derniers.
Références bibliographiques
ATIEF, Caron T. (2018, décembre 18). Analyse de Traces : Objectifs de traçage. Capsule vidéo du MOOC d’introduction à la recherche sur les EIAH. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=aQMnhcq4HBM&feature=emb_title
ATIEF, Michel C. (2018, décembre 15). Adaptation : Analyser l'appropriation pour analyser l'adaptation. Capsule vidéo du MOOC d’introduction à la recherche sur les EIAH. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=9soVe48UClo&feature=emb_title
ATIEF, Sanchez E. (2018, décembre 14). Méthodes de conception : recherche orientée par la conception. Capsule vidéo du MOOC d’introduction à la recherche sur les EIAH. Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=iiN3Axy5a9c&feature=emb_title
Leroux, G., Monteil, J. & Huguet, P. (2017). Apprentissages scolaires et technologies numériques : une revue critique des méta-analyses. L’Année psychologique, vol. 117(4), 433-465.
Tchounikine, Pierre & Tricot, André. (2011). Environnements informatiques et apprentissages humains.
George, S., Michel, C., & Ollagnier-Beldame, M. (2013). Usages reflexifs des traces dans les environnements informatiques pour l’apprentissage humain. Intellectica - La revue de l’Association pour la Recherche sur les sciences de la Cognition (ARCo), 1(59), 205‑241.
Nogry, S., Jean-Daubias, S., & ollagnier-beldame, M. (2004). Évaluation des EIAH : Une nécessaire diversité des méthodes.