BASES:Cours BASES 2020-21/Empowerment de l'apprenant dans une situation d'apprentissage hybride

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Auteure : Anne-Lise Bouscail-Hardy

Mon groupe de travail

Mon groupe de travail se nomme : Groupe CIEL. Les membres sont : Claire Dupont, Orfelis Jaramillo, Tiffany Nguyen. L'axe d'enseignement que nous avons choisi de traiter est la formation hybride en présence-distance. Notre thème de travail est : Motivation, engagement et sentiment d'efficacité dans une formation hybride.

Problématique et questions de recherches

Problématique

Le contexte sanitaire mondial actuel a montré que toute formation qu’elle soit initiale (primaire ou secondaire) ou même continue pouvait du jour au lendemain passer à distance. Cette situation amène à penser l’hybridation au travers toutes les situations de formation, et nécessite que l’apprenant s’engage dans son apprentissage, maintienne celui-ci et s’adapte en sus aux technologies. Les recherches ont montré que la réussite de l’apprentissage à distance repose sur la capacité de l’apprenant à autoréguler son apprentissage, c’est-à-dire mobiliser des compétences et des stratégies motivationnelles suffisantes, mais aussi métacognitives et volitionelles. Brault-Labbé et Dubé (2010 cité par S.Parent .2016, p 14) au travers de leur étude mettent en avant que la motivation est déclencheur du processus d’engagement : « La motivation est la force qui pousse l’apprenant à faire le premier pas vers l’action… l’engagement est (celle) qui propulse, amène à faire le deuxième et les suivant » L’engagement se présente sous différents types, affectif, mais aussi comportemental et cognitif. Il est alors peut être possible de se rapprocher du concept d’empowerment. Ce dernier recouvre plusieurs acceptions :

  • Psychologique et cognitive : au travers de la dimension qu’a l’individus de mobiliser son pouvoir d’agir, de mobiliser sa motivation et de s’autoréguler.
  • Sociale et politique : défini comme un processus d’autonomisation, une émancipation, la notion de pouvoir d’influencer.

Dans ce travail nous nous centrerons sur la dimension psychologique et cognitive, au travers de la question suivante : quels sont les facteurs influençant l’empowerment de l’apprenant dans une situation d’apprentissage hybride.

Questions de recherche

Question de recherche Justification question Dimensions
1- Que mobilise l’apprenant pour faire preuve d’empowerment dans une situation d’apprentissage ? Il s’agit dans un premier temps de définir les notions d’empowerment ou de learning empowerment. Et de situer le concept dans un contexte éducationnel. Apprentissage
2- Comment une situation d’hybridation ou de blended learning permet-elle de mobiliser l’empowerment de l’étudiant ? Dans la continuation de développer les concepts de la question initiale il s’agit ici de situer l’empowerment au cœur de la situation d’hybridation. Enseignement
3- Qu’elles sont les caractéristiques d’un environnement numérique permettant de soutenir l’empowerment de l’apprenant. L’approche ici repose sur les technologies qui peuvent être soutien à l’apprentissage dans le cadre de la formation hybride et en lien avec l’empowerment de l’apprenant. Technologies

Réponses aux questions de recherche

Que mobilise l'apprenant pour faire preuve d'empowerment dans une situation d'apprentissage ?

L’empowerment est un concept récent étudié depuis les années 1970. Il présente plusieurs acceptions. Nous pouvons cependant retenir qu’il met en avant la notion d’autonomisation de l’individus dans toutes les sphères de la vie (Maury 2011). Pour la commission générale de terminologie l’empowerment est retenu comme équivalent à l’autonomisation, et elle le définit comme un « processus par lequel une personne ou une collectivité se libère d’un état de sujétion et acquiert la capacité d’user de la plénitude de ses droits et de s’affranchir d’une dépendance d’ordre social, moral ou intellectuelle ». L’autonomie est alors vue comme la tentative de se servir de ses propres capacités pour agir, elle se construit sur les intéraction avec l’extérieur, un retour sur soi et une auto-organisation qui montre l’imbrication individuelle et sociale. Frymier,Shulman, Houser (en citant Conger &Kanungo 1988, Thomas & Velthouse 1990) conceptualise l’empowerment comme « motivation-base-construct ». L’empowerment est conceptualisé en fonction de différents terrains management, la politique, l‘éducation.

De ces conceptualisations ressortent deux perspectives principales ; une qui s’oriente sur l’aspect socio structurel, et l’autre sur les aspects psychologiques. Nous retiendrons dans le cadre de l’apprentissage celle appelée « psychological empowerment », qui se réfère aux réponses individuelles.

Lorsqu’on transfert cet aspect à l’éducation, on parle alors de « learning empowerment ». Il est défini (You, 2016) comme la capacité qu’a l’étudiant de trouver de la valeur, un sentiment de compétence et reconnaitre et comprendre leur impact dans les buts d’apprentissage. Il s’agit du sentiment de perception de ses propres habilités. Au niveau individuel il peut se caractérisé par le pouvoir d’agir, ma motivation et l’autorégulation.

J.You, au travers d’une recherche sur des étudiants de collège(n=490), a mis en avant la relation entre le capital psychologique (qui se réfère à l’état psychologique positif d’un individus et repose sur les aspects de sentiment d’efficacité personnelle, d’optimisme, d’espoir et de résilience) des étudiants, le « learning-empowerment » et l’engagement. L'étude repose sur l'administration de questionnaire à des étudiants de différents niveaux, et différentes fillières du collège. Les questionnaires ont permis la mesure du capital psychologique, de l'engagement et du learning empowerment, ils reposaient sur des échelles déjà précédemment utilisée sur d'autres recherches. L'analyse repose sur le croisement des données liées aux mesures des différents questionnaires.

Il ressort que le capital psychologique est une ressource fondamentale pour le « learning empowerment », mais aussi que le learning empowerment accélère l’engagement dans l’apprentissage.

Les recherches sur l’engagement ont montré que sa persistance était signe de meilleure réussite dans les études et intervenait aussi la régulation de l’apprentissage. Lorsque l’empowerment est mis en relation avec l’engagement (You 2016) il ressort qu’il est nécessaire aux étudiants pour continuer à réguler leur motivation et leur volition jusqu’à l’achèvement de leurs buts.

Thomas et Velthouse (1990, cité par Owston 2017 p67)ont developpé un modèle cognitif de l'empowerment, basé sur la motivation intrinsèque de l'apprenant envers la tâche à réaliser. Ils ont déterminé dans le cadre du learning empowerment, 4 variables cognitives : le choix, la signification -"meaningfulness"-, la compétence, et l'impact de la tâche. Trowler (2010 cité par Owston 2017 p68) dans une revue de littérature synthétise l'engagement montrant ainsi que l'empowerment ne se limite pas à ce dernier. Les étudiants faisant preuve d'empowerment sont engagés dans leur travail, mais des étudiants engagés ne font pas nécessairement preuve d'empowerment,

Comment une situation de blended learning ou d'hybridation permet elle de mobiliser l'empowerment de l'apprenant ?

Le blended learning est défini de manière générale par un mélange entre une activité online et une classe en face à face. Deux définitions sont retenues, celle de Graham (2006 cité par Hrastinski 2019 p565) définissant le blended learning comme un système combinant des instructions en face à face avec des instructions médiatisées par ordinateur. Et celle de Garrison et Vaughan (2008, cité par Owston 2017 p66) comme une intégration construite, pensée et complémentaire d’approche en face à face et online et de la technologie. Ils donnent au blended Learning un important potentiel de transformation de l’éducation et de développement de la recherche. Graham (2008, cité par Owston 2017 p66) quant à lui classe le blended learning en trois catégories liées à sa définition : rendre possible (« enable » dans le texte ) améliorer (« enhance » dans le texte) et transformer l’apprentissage.

En lien avec les conditions d’empowerment définies par Thomas et Velthause (1990 citée par Owston 2017 p67) au plus l’individus a de contrôle individuel sur ses objectifs et détermine la manière dont il va les accomplir au plus il aura le sentiment d’empowerment. Dans le blended learning, le choix et la flexibilité du où et quand l’étudiant peut participer au cours en ligne donne ce choix. Dans le modèle général cognitif d’empowerment Thomas et Velthouse ((1990 citée par Owston 2017 p67) citent 4 variables (choix, signification, compétences et impact de la tâche) mais le choix a pour l’apprenant été mis de côté en lien avec la structure institutionnelles du face à face. Ce qui n’est alors plus le cas lors du blended learning. Il y a aussi une décentration du design du cours, qui passe de la centration sur l’enseignant à une centration sur l’apprenant.

Le second critère de l’empowerment est la signification qui est donnée à la tâche, c’est-à-dire le système de valeur accordé par l’étudiant à la tâche afin de créer des perceptions positives. Les études (Bernard et al, 2009 cité par Amadieu et Tricot 2019 chap 6 p2) montrent que la satisfaction est plus élevée dans le blended learning que dans les situations à temps plein soit online soit en face à face. L’effet positif du Blended learning sur l’apprentissage dépend aussi du type de soutien de l’instructeur ou informatique utilisé, de la présence de conditions facilitant les interactions étudiant-étudiant, étudiant-enseignant, étudiant-contenu.

La troisième dimension de Thomas et Velthouse se réfère à la croyance que l’individus a de ses compétences à réaliser un effort. On parle alors de sentiment d’efficacité personnelle (SEF), selon la théorie de Bandura (1990 cité par lieury et Fenouillet chap 11) il s’agit de l’évaluation par l’individus de sa capacité à réaliser un comportement susceptible de produire un résultat souhaité. Les individus développent leur SEF en se basant sur : leurs réussites antérieures sur une tâche similaire, la visions d’autres individus réussissant les mêmes taches, lorsqu’ils reçoivent soutien et encouragement et leurs réactions physiologiques telle la nervosité, la peur et la douleur. Les études montrent que le SEF dans le cadre des études supérieurs est un critère de réussite majeur. Dans le cadre du blended learning  dans les études relevées par Owston (2017) le SEF se montre plus élevé que dans les autres modèles d’enseignement.

La dernière dimension de l’empowerment est lié au sentiments de l’individus qu’il a de l’accomplissement de la tâche à réaliser. L’apprenant mobilise de la motivation s’il croit qu’il va pouvoir réussir, arriver au bout de la tâche qu’il doit réaliser. L’impact sur la tâche peut être mis en lien avec la théorie de l’apprentissage autorégulé, ou l’utilisation de stratégies cognitives complexes à titre d’élaboration, planification, contrôle et régulation de son propre apprentissage permettent de maintenir les stratégies volitionnelles et sont des critères de réussites dans l’apprentissage. Le blended learning semble faciliter la réussite des étudiants et leurs donne le sentiment qu’ils apprennent mieux comparé aux cours traditionnels (Owston et al 2013 cité par Owston 2017 p76).

Les étudiants peuvent faire preuve d’empowerment dans leurs apprentissages quand ces derniers leur offre du choix et de la flexibilité. Si les apprenants peuvent mettre du sens, croire en leurs capacité de réussir avec un effort raisonnable et savoir pourquoi ils font les choses, le résultat sera alors le succès ( Frymier et al 1996). Le blended learning offre les conditions permettant l’empowerment.

Qu’elles sont les caractéristiques d’un environnement numérique permettant de soutenir l’empowerment de l’apprenant ?

Discussion

Résumez (10-15 lignes) les principales réponses apportées à votre question générale en vous aidant de vos sous-questions. Si cela vous est possible, il peut être intéressant d'associer ce résumé à des préconisations concrètes à destination des enseignant.es.

Références

  • Amadieu, F., & Tricot, A. (2014). Apprendre avec le numérique mythes et réalités (Savoir pratique enseignants) RETZ.
  • Charlier, B., Deschryver, N. & Peraya, D. (2006). Apprendre en présence et à distance: Une définition des dispositifs hybrides. Distances et savoirs, vol. 4(4), 469-496.
  • Frymier, A. B., Shulman, G. M., & Houser, M. (1996). The development of a learner empowerment measure1. Communication Education, 45(3), 181 199.
  • Hrastinski, S. (2019). What Do We Mean by Blended Learning ? TechTrends, 63(5), 564‑569.
  • Le Bossé, Y. (2003). De « l’ habilitation » au « pouvoir d’agir » : vers une appréhension plus circonscrite de la notion d’empowerment. Nouvelles pratiques sociales, 16 (2), 30–51.
  • Lieury, A., & Fenouillet, F. (2019). Motivation et réussite scolaire - 4e éd. (Education Sup). DUNOD.
  • Y, Maury. (2011). Information, pouvoir d’agir, compétence, capacité autours des mots autonomisation et empowerment. Médiadoc, PAEDEN, Association des professeurs documentalistes de l’éducation nationale. 11-14.
  • R, Owston. (2017) Empowering learners through blended learning.International Jl. on E-Learning (2017)17(1), 65-83.
  • Parent, S. (2016, 18 avril). De la motivation à l’engagement : un processus multidimensionnel lié à la réussite de vos étudiants /. EDUQ.info.
  • You, J. W. (2016). The relationship among college students’ psychological capital, learning empowerment, and engagement. Learning and Individual Differences, 49, 17 24.