Les enjeux de l'alimentation industrielle

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Introduction

Définition de l'alimentation industrielle

Avant d'aborder l'alimentation industrielle et les enjeux qui y sont liés, il est primordial de la définir. Un aliment industriel est un produit qui a subi un traitement, un conditionnement, une transformation ou une modification au cours d'un processus industriel.

Premièrement, l'aliment industriel est généralement issu d'un produit agricole, souvent provenant d'une agriculture intensive, et est soumis à une transformation via des procédés industriels. Ces procédés incluent le raffinage, l'ajout d'additifs alimentaires (tels que les exhausteurs de goût, les conservateurs ou les colorants), ainsi que l'incorporation de quantités significatives de sucre, de sel et de graisses pour améliorer le goût ou l'aspect visuel. Parfois, de l'air et de l'eau sont également ajoutés aux produits. Ainsi, le produit agricole original est transformé ou conditionné dans une usine.

Ces transformations se déroulent au sein des industries agroalimentaires, où les produits issus de l'agriculture, de l'élevage ou de la pêche sont conditionnés ou transformés pour devenir des aliments industriels destinés à la consommation humaine.

Ce secteur est divisé en huit grandes familles : l'industrie de la viande, l'industrie laitière, les produits alimentaires élaborés (fruits, légumes, poissons, plats cuisinés, etc.), les produits à base de céréales, la fabrication d'huiles et de corps gras, l'industrie sucrière, la fabrication de produits alimentaires divers (chocolat, confiserie, petits déjeuners, entremets, sauces préparées, aliments pour bébé) et la fabrication de boissons et d'alcools.

Nous sommes donc confrontés à une très large gamme de produits qui, bien que différents les uns des autres, ont tous subi diverses formes de transformation industrielle. Les légumes en boîte, le pain, le fromage ou la charcuterie, tout comme les pizzas surgelées et les plats cuisinés, sont considérés comme des aliments industriels dès lors qu'ils ont été transformés ou produits dans une usine.

Les aliments industriels sont omniprésents dans notre alimentation, bien qu'il soit exagéré de dire qu'ils représentent 100% de notre régime alimentaire. En effet, une part significative de notre alimentation est encore constituée d'aliments frais ou peu transformés. Néanmoins, la majorité de ce que nous consommons passe par une usine avant d'arriver dans nos assiettes. Ce qui se passe dans ces usines est devenu un sujet très discuté et suscite de plus en plus de controverse. Puisque nous sommes ce que nous mangeons, il est légitime de se poser des questions sur notre alimentation, qui échappe de plus en plus à notre contrôle.

Histoire

Du 18ème au début du 20ème siècle

Une alimentation proche de la nature :

Au 18ème siècle, l'alimentation était principalement artisanale et proche de la nature. Les gens se nourrissaient essentiellement de ce qu'ils cultivaient et de leur élevage. Pour obtenir ce qu'ils ne pouvaient produire, ils vendaient une partie de leur production au marché et achetaient avec l'argent gagné les produits manquants. La plupart se contentaient donc de manger ce qui était produit sur le sol de leur région. Dans les grandes villes, des commerçants proposaient des produits importés d'autres pays, acheminés par voie maritime ou terrestre, souvent au prix de voyages longs, périlleux et coûteux. Tempêtes, attaques de pirates et pillages étaient des dangers fréquents. Les produits exotiques, tels que le cacao amené du Nouveau Monde en Europe, les mangues des colonies indiennes vers la Grande-Bretagne, et les bananes d'Afrique, restaient longtemps des luxes réservés aux classes les plus aisées. La majorité de la population se contentait de ce que la nature offrait localement et devait s'adapter aux saisons. La conservation des aliments, bien que possible par séchage ou salage, était limitée par le coût élevé du sel. Ainsi, l'alimentation de l'époque était par nécessité locale et saisonnière.

I. Les famines, les épidémies et les intoxications :

Dans les grandes villes, la population achetait sa nourriture, provenant des campagnes environnantes, sur les marchés. Cependant, en raison de problèmes de conservation liés à la chaleur ou au manque de sel, et à un déficit d'hygiène, il arrivait fréquemment que les aliments soient avariés. La nourriture de mauvaise qualité était courante, notamment le pain, souvent insuffisamment cuit pour économiser le bois, et la viande, en grande partie avariée, ce qui entraînait de nombreuses maladies. Les épidémies se propageaient aisément dans ces conditions. Le peuple, mal et peu nourri, vivait avec la peur constante de la famine, une réalité exacerbée par le moindre aléa climatique. L'alimentation était un facteur clé des taux élevés de mortalité infantile et des faibles espérances de vie de l'époque.

Au 19ème siècle, la situation s'améliora quelque peu, principalement grâce à l'intervention de l'État dans le contrôle de la qualité des denrées alimentaires. Cependant, la révolution industrielle et l'émergence de la classe ouvrière marquèrent profondément cette période. Malgré ces changements, la population restait majoritairement peu et mal nourrie. Un témoignage d'un ouvrier en 1849 illustre cette réalité : « ...la viande est trop chère, nous n'en mangeons que des débris trois fois par semaine ». Le pain demeurait l'aliment de base, tandis que la viande restait un luxe rare.

Les guerres

La première partie du 20ème siècle quant à elle fut la période qui connut le malheur de deux guerres mondiales successives. Les peuples pris dans la guerre connurent durant ces périodes la faim et la peur la course pour le rationnement et les longues heures d’attente devant les boulangeries pour un bout de pain et le désespoir de repartir parfois les main vides. Après la deuxième guerre mondiale l’Europe était dévastée plusieurs grandes villes ont été détruites, des générations ont été sacrifiées et comme la guerre est couteuses les états sont endettés. L’Amérique quant à elle grâce à Sa situation géographique entre autres n’a pas été directement touchée par la guerre elle est le seul pays à en être ressorti plus puissante et forte que jamais, elle est devenue la première puissance mondiale. C’est ainsi que la deuxième moitié du XXème siècle a été menée par les USA, les avancées scientifiques, les courant de pensée, la culture et même les modes y naissent puis se propagent en Europe.

Les années 60 et la fin du XXème siècle :

L’explosion économique et le baby-boom :

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Europe, bien que dévastée, voit ses survivants aspirer à une vie paisible, loin de la violence et de la mort. Cette période, marquée par la formation de nombreuses familles, conduit à une hausse significative du taux de natalité. De 1945 à 1960, l'Europe connaît un baby-boom, avec en moyenne près de trois enfants par famille dans les années 60. Cette croissance démographique entraîne une augmentation de la demande dans divers secteurs, notamment en alimentation, logement et infrastructures.

Pour répondre à cette demande croissante, exacerbée par l'arrivée des baby-boomers, l'offre doit également s'élargir. Les méthodes traditionnelles s'avérant insuffisantes, les avancées scientifiques prennent le relais. Les agriculteurs commencent à utiliser des engrais chimiques et des pesticides, adoptent des machines comme la moissonneuse-batteuse et se tournent vers la monoculture, menant à des productions de masse inédites. Parallèlement, la reconstruction de nombreuses villes détruites pendant la guerre crée de nombreux emplois, stimulant le marché du travail et permettant à une large part de la population de trouver un emploi et de subvenir à ses besoins. Dans ce contexte de plein emploi et d'augmentation de la demande, l'Europe connaît une période de croissance économique sans précédent, connue sous le nom des "trente glorieuses", qui s'étend de 1945 à 1975.

Les avancées scientifiques :

Comme mentionné précédemment, le développement de la production, moteur du relancement économique d'après-guerre, a été rendu possible grâce à de multiples innovations dans des domaines variés tels que la médecine, les sciences et la technologie. Cette époque a été témoin de progrès scientifiques majeurs, avec des ambitions allant de la conquête lunaire à la transplantation cardiaque, en passant par la création de robots et de machines automatisées. Ces avancées ont suscité un grand émerveillement, donnant l'impression que l'humanité pouvait relever tous les défis.

En agriculture, l'introduction de la moissonneuse-batteuse et la mécanisation ont permis d'accroître considérablement les rendements. Cependant, pour répondre à la demande croissante d'une population en expansion, il a fallu aller au-delà et modifier l'environnement naturel. Les recherches chimiques, ayant connu un essor pendant la guerre pour des raisons militaires, ont trouvé une nouvelle application dans l'agriculture. Des scientifiques ont découvert que certains produits chimiques, initialement conçus comme armes, étaient également efficaces contre les insectes et les mauvaises herbes. Ainsi, ces substances ont été adaptées pour devenir des pesticides, permettant d'augmenter encore plus les rendements agricoles en contrôlant les organismes jugés nuisibles.

Ces découvertes ont indéniablement contribué à une augmentation rapide et significative de la production agricole. Cependant, à l'époque, les conséquences à long terme de l'utilisation des pesticides étaient encore méconnues. L'impact de ces nouveaux produits chimiques sur l'équilibre de la biosphère et sur la vie en général n'était pas encore compris. Dans les années 60, les laboratoires américains produisaient à eux seuls environ 500 nouveaux produits chimiques par an, introduisant ainsi une multitude de substances artificielles dans un environnement biologique non préparé à de telles perturbations.

Les pesticides

Parmi ces substances il y a des insecticides, des désherbants et des pesticides. Ces derniers ont fait beaucoup parler d’eux. Ces produits dont personne aujourd’hui n’ignore les méfaits, ont à l’époque été présentés comme des solution miracle, comme des sauveurs qui nous protègerons des insectes et autre organismes nuisibles et indésirables. La « guerre contre la nature » était déclarée. Les publicités de l’époque témoignent de la propagation de concepts et d’idées qui aujourd’hui nous sembleraient complètement aberrantes. Tandis que nous nous battons aujourd’hui pour avoir un potager bio et exempte de tout produit chimique nous pouvions durant ses années glorieuses voir des affiches encouragent les gens à arroser leurs jardins de produits chimiques toxiques. Annie Pastor, montre dans son ouvrage "les pubs que vous ne verrez plus jamais", une affiche publicitaire datant de 1959 qui vente les vertus contient du malaxons qui est un produit de décomposition très toxique. Un autre exemple est celui du DDT un pesticide largement rependu et utilisé durant cette époque. Le DDT était utilisé non seulement dans l’agriculture mais également dans les ménage il était par exemple possible d’acheter du papier peint en contenant pour protéger ses enfants contre les « méchants insectes ». Ce produit fut interdit en 1972 suite notamment, au célèbre livre « le printemps silencieux » de Rachel Carlson. Par la suite des études ont montrés le lien de ce poison avec de diverses maladies comme le cancer et même l’Alzheimer .

Les premiers opposants

Les succès à court terme des produits chimiques en agriculture ont rapidement séduit les agriculteurs, qui ont vu leurs rendements augmenter et leurs problèmes diminuer. Cependant, dès cette époque, certains observateurs ont perçu les effets néfastes de leur utilisation abusive. Les lacs se vidaient de leurs poissons, les insectes étaient décimés, et les oiseaux disparaissaient, témoignant d'une nature autrefois foisonnante de vie qui dépérissait sous l'effet des pesticides. Rachel Carson, biologiste marine américaine et écrivaine influente, a été l'une des premières à dénoncer ces dangers. Dans son ouvrage majeur, "Silent Spring" (1962), elle a exposé les résultats d'une enquête de plus de 20 ans sur les effets des pesticides, suscitant une vive controverse dans les médias et la communauté scientifique. Initialement critiquée et dénigrée, sa position a finalement été validée par la visibilité croissante des dommages environnementaux et sanitaires causés par ces produits.

Bien que Carson soit décédée en 1964, son héritage a perduré et a contribué à l'interdiction du DDT aux États-Unis en 1972, suivie par d'autres pays comme la France et la Suisse. Son livre est souvent considéré comme un catalyseur du mouvement écologique moderne. Al Gore, dans la préface de la nouvelle édition de "Silent Spring", le décrit comme « l’acte de naissance du mouvement écologique ». L'année 1972 a également marqué la tenue de la première conférence mondiale sur l'environnement de l'ONU, où les liens entre le développement économique et la détérioration de l'environnement ont été officiellement reconnus.

À partir des années 70, l'écologie a commencé à gagner en importance politique. Des organisations non gouvernementales emblématiques telles que Greenpeace et le WWF ont été fondées en 1971. En 1983, l'ONU a reconnu la détérioration de l'environnement comme un problème sérieux et a créé la Commission mondiale pour l'environnement et le développement. En 1987, cette commission a élaboré le concept de développement durable, cherchant à concilier le développement économique mondial avec la préservation de la planète et le bien-être des générations futures.

L’alimentation aux 21ême siècle

Au début du 21ème siècle, l'alimentation est devenue un enjeu central, touchant à des domaines aussi variés que la santé, l'écologie et les inégalités sociales. L'industrie agroalimentaire, un secteur économique majeur, est dominée par de grandes firmes qui, grâce à la grande distribution, assurent une part importante de notre alimentation quotidienne. Ces entreprises, enregistrant d'importants chiffres d'affaires, exercent une influence considérable sur l'ensemble de la chaîne alimentaire, allant jusqu'à influencer les politiques pour défendre leurs intérêts. Un aspect clé de leur puissance réside dans leur contrôle sur le marché des graines.

Bien que nous ne semions plus personnellement nos graines, elles restent fondamentales à notre alimentation. Les légumes, les fruits, les céréales et leurs dérivés proviennent tous de graines, qui servent également à nourrir le bétail. Les grandes entreprises agroalimentaires ont compris que contrôler le marché des graines équivaut à contrôler le marché de l'alimentation. Ainsi est apparu le catalogue des semences, où sont répertoriées les variétés de graines, leurs caractéristiques et leurs détenteurs. Ce qui n'est pas toujours évident, c'est que les graines ne sont plus un bien commun, mais une marchandise privatisée. Pour être commercialisées, ces graines doivent être inscrites dans le catalogue officiel des variétés. Plus de six mille variétés de graines sont ainsi contrôlées par un petit nombre d'entreprises (Quillet & Montfort, 2014), illustrant la concentration du pouvoir dans l'industrie agroalimentaire. Le marché des semences est aujourd'hui dominé par trois multinationales (Syngenta, Monsanto et Dupont-Pioneer) (RTS,2017), qui ensemble contrôlent 50% de la production mondiale. Ce quasi-monopole, renforcé par les droits de brevet, leur confère le pouvoir de fixer les prix selon leur volonté. Pour la première fois dans l'histoire, une grande partie de l'alimentation mondiale est devenue un secteur d'activité économique contrôlé par quelques entreprises puissantes. Notre alimentation s'est transformée en un produit commercial, mesuré en chiffre d'affaires et coté en bourse, intégré dans le vaste système économique mondial.

La grande distribution, qui répond à la majorité de nos besoins alimentaires, fait partie d'un vaste réseau allant de la graine au produit fini consommé par le client. Face aux défis du 21ème siècle, notamment une économie en croissance constante et une population mondiale en augmentation, des méthodes ont été développées dans le but de produire toujours plus, et plus rapidement. Ces méthodes visent à répondre à la demande croissante tout en maximisant l'efficacité et les profits.

Enjeux

Enjeux liés à la santé :

En ce début du 21ème siècle, les graines issues du catalogue des semences, qui sont à la base de notre alimentation, sont souvent modifiées génétiquement ou artificiellement grâce aux biotechnologies pour offrir un meilleur rendement et une plus grande résistance. Ces organismes génétiquement modifiés (OGM) suscitent de nombreuses polémiques, tant dans les milieux scientifiques que dans l'opinion publique. Bien que les OGM existent depuis 1994, avec la commercialisation en Amérique de la première plante transgénique, le manque de recul empêche une évaluation complète de leurs effets à long terme sur la santé humaine. Le principe de précaution, intégré au pacte mondial de l'ONU, suggère qu'en cas de risque, l'absence de danger doit être prouvée plutôt que sa présence (Déclaration de RIO,2017). Cependant, ce principe n'est pas toujours appliqué en ce qui concerne les OGM, qui sont largement utilisés et présents dans de nombreux aliments, y compris ceux destinés au bétail.

Par ailleurs, depuis les années 60, il est établi que les pesticides sont nocifs pour la santé, avec des études démontrant leur implication dans diverses maladies, dont certains cancers et maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson. Malgré cela, leur utilisation persiste, affectant la terre, l'eau et même les nappes phréatiques.

L'accélération de la vie au 21ème siècle, notamment avec l'avènement d'Internet, a entraîné des changements rapides dans nos habitudes alimentaires. En réponse, l'industrie alimentaire a développé des plats préparés, pré-cuisinés, surgelés, ainsi que des fast-foods et des plats à emporter. Ces aliments, souvent produits en grande quantité, contiennent fréquemment des additifs chimiques pour améliorer leur durée de vie, leur goût, leur couleur ou leur consistance, indiqués dans la liste des ingrédients par des codes tels que E 171 pour le dioxyde de titane ou E 160b pour la bixine. Plusieurs études ont mis en évidence les effets néfastes de certains de ces additifs sur la santé, notamment en relation avec l'augmentation des cas de cancer, bien que leurs causes soient souvent multifactorielles. De plus, la surabondance de sucre, de lipides, de sel et d'allergènes dans ces aliments a contribué à l'augmentation des taux de diabète, de cholestérol, d'allergies et d'intolérances alimentaires.

Enjeux environnementaux :

Depuis le sommet de l'ONU à Stockholm en 1972, l'environnement est devenu un centre de préoccupation majeur. Cependant, plusieurs méthodes utilisées dans le secteur alimentaire actuel posent des problèmes environnementaux significatifs. La culture de masse, visant à assurer une grande production, implique souvent la monoculture, appauvrissant les sols et les rendant vulnérables aux glissements de terrain et à la sécheresse. Cette pratique a conduit à la destruction de nombreuses terres arables et à la désertification. Pour compenser, des forêts, comme une partie significative de la forêt amazonienne, sont déboisées pour laisser place à des cultures telles que le maïs ou le colza, menaçant la biodiversité et les habitats naturels.

L'utilisation de pesticides dans ces cultures de masse est répandue pour protéger les plantes contre les insectes, les larves, les champignons et autres nuisibles. Cependant, ces pesticides peuvent également éliminer des insectes utiles comme les coccinelles et les abeilles, réduisant ainsi la biodiversité. La situation des abeilles est particulièrement préoccupante, car elles jouent un rôle crucial dans la pollinisation des arbres fruitiers. Des études ont prédit que la disparition des abeilles pourrait affecter 70 à 80% de notre alimentation.

Le transport des aliments est également un enjeu environnemental majeur. Avec la mondialisation et le libre-échange, les aliments parcourent de longues distances, un phénomène connu sous le nom de "kilométrage alimentaire". Par exemple, un laboratoire allemand a calculé qu'un yaourt, dont la plupart des ingrédients provenaient d'Allemagne, parcourait en moyenne 9 115 km entre la production des ingrédients et l'emballage. Ces transports s'effectuent souvent par cargo, consommant d'importantes quantités d'énergies fossiles et contribuant à la pollution maritime. En outre, l'utilisation de sonars par certains navires perturbe la navigation des baleines et des dauphins, tandis que la pollution affecte les algues océaniques, essentielles à la production d'oxygène et à la régulation du climat.

Enjeux liés à l’inégalité

Malgré l'augmentation considérable des rendements agricoles et d'élevage ces dernières années, grâce à diverses méthodes, des inégalités flagrantes en matière d'alimentation persistent à l'échelle mondiale. Les pays du Nord bénéficient souvent d'une abondance de nourriture, tandis que dans de nombreux pays de l'hémisphère Sud, les famines et les carences alimentaires sont fréquentes. Les spécialistes soulignent que, bien que la richesse mondiale soit à son plus haut niveau historique, les inégalités continuent de se creuser. Des indicateurs tels que le PIB, le RNB, l'IDH et l'indice de Gini révèlent ces disparités. Les famines sont particulièrement courantes dans les pays du Sud, avec une augmentation notable ces dernières années. Selon le dernier rapport annuel des Nations Unies sur la sécurité alimentaire mondiale et la nutrition, 815 millions de personnes, soit 11% de la population mondiale, souffrent de la faim quotidiennement.

Dans les pays du Sud, il existe également des inégalités entre les petits agriculteurs locaux et les grandes entreprises étrangères comme Monsanto. Les petits producteurs indépendants sont de plus en plus rares et subissent la pression des grands lobbies agroalimentaires. De nombreux agriculteurs, incapables de rivaliser ou pris dans le cercle vicieux de la dépendance aux pesticides, sont contraints de vendre leurs terres à des prix dérisoires. Ce phénomène entraîne une urbanisation massive et la croissance des bidonvilles. Au Brésil, par exemple, des agriculteurs victimes de cette situation se sont regroupés pour former le Mouvement des paysans sans terre, cherchant à faire valoir leurs droits. En Inde, la situation est si désespérée que les suicides d'agriculteurs sont fréquents, avec un agriculteur se suicidant toutes les 30 minutes.

Bibliographie

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Filmographie: The true cost, film documentaire de Andrew Morgan réalisé en 2015 
 Demain film, documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent La guerre des graines, filme doccumentaire de Stenka Quillet et Clément Montfort Vidéo de RÖLLI Leïla, en vert et contre tout le kilométrage alimentaire, consulté le 15.10.2017, https://envertetcontretout.ch/2017/02/20/video-le-kilometre-alimentaire/ Vidéo de RÖLLI Leïla, « un jour une question », consulté le 15.10.2017, https://envertetcontretout.ch/2017/07/26/faut-proteger-oceans/ Film « la fin de la pauvreté », DIAZ Phillippe, 2008


Page rédigée par Nour Bartou, le 19.01.2024.