« Evaluation par les pairs » : différence entre les versions

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L’évaluation par les pairs, comme son nom l’indique, est une évaluation d’un étudiant réalisée par d’autres étudiants. Elle peut prendre la forme d’un feeback formatif ou d’une évaluation sommative. Plus précisément, Topping (1998) définit l’évaluation par les pairs (peer assessment) comme « An arrangement in which individuals consider the amount, level, value, worth, quality, or success of the products or outcomes of learning of peers of similar status ». (p. 250).
L’évaluation par les pairs, comme son nom l’indique, est une évaluation d’un étudiant réalisée par d’autres étudiants. Elle peut prendre la forme d’un feeback formatif ou d’une évaluation sommative. Plus précisément, Topping (1998) définit l’évaluation par les pairs (peer assessment) comme « An arrangement in which individuals consider the amount, level, value, worth, quality, or success of the products or outcomes of learning of peers of similar status » (p. 250).


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Version du 12 novembre 2014 à 21:35

Définition

L’évaluation par les pairs, comme son nom l’indique, est une évaluation d’un étudiant réalisée par d’autres étudiants. Elle peut prendre la forme d’un feeback formatif ou d’une évaluation sommative. Plus précisément, Topping (1998) définit l’évaluation par les pairs (peer assessment) comme « An arrangement in which individuals consider the amount, level, value, worth, quality, or success of the products or outcomes of learning of peers of similar status » (p. 250).

Typologie

A partir d’une revue de la littérature, Topping (1996) a élaboré une typologie décrivant dix-sept critères correspondant aux caractéristiques propres à l’évaluation par les pairs dans un contexte d'éducation supérieure. Ces critères sont les suivants :

  1. Le domaine d’étude et le sujet d’étude : l’évaluation par les pairs peut se faire dans tous les domaines et sujets d’études.
  2. Les objectifs de l’utilisation de l’évaluation par les pairs : pour des questions de temps et d’argent ou pour ses valeurs cognitive et métacognitive.
  3. Le type d’évaluation : formative, sommative ou les deux.
  4. La production évaluée : performance à un test (score, note), textes écrits, présentations orales, travaux de groupes, etc.
  5. La relation avec l’évaluation du corps enseignant : supplémentaire ou de substitution.
  6. Le poids de l’évaluation : s’il y en a un, quelle est sa proportion dans l’évaluation globale.
  7. La direction de l’évaluation : unidirectionnelle, mutuelle ou réciproque.
  8. La confidentialité: anonyme, confidentiel ou public.
  9. Le contact des personnes impliquées : à distance ou en face-à-face.
  10. L’année d’étude : des étudiants de la même année d’études ou non.
  11. L’habilité des étudiants : identique ou certains sont considérés comme plus experts qui évaluent les moins experts.
  12. L’organisation des évaluateurs : individuelle, en paire ou en groupe.
  13. L’organisation des étudiants évalués : individuelle, en paire ou en groupe.
  14. Le lieu de l’évaluation : dans la salle de classe ou hors de la salle de classe.
  15. Le moment (temps) de l’évaluation : pendant le temps de classe, le temps libre ou de manière informelle.
  16. Le recrutement des évaluateurs : de manière volontaire ou obligatoire.
  17. La récompense : des crédits de cours, d’autres récompenses ou aucune.

Avantages

La méthode de l’évaluation par les pairs comporte un certain nombre d’avantages sur plusieurs niveaux tels que ceux listés ci-dessous.

Métacognitif

Tout comme pour l’auto-évaluation, l’évaluation par les pairs permet d’adopter un regard critique sur ses propres processus tant pour l’évaluateur que pour l’évalué. En premier lieu, l’évaluateur, pour réaliser l’évaluation d’un travail de l’un de ses pairs, développe ses capacités à se poser et formuler de bonnes questions (intelligentes et adaptées) à propos de l’ensemble et la forme du travail ainsi que sur des éléments précis et le fond du travail. L’évaluateur pourra donc utiliser cette capacité pour son propre travail en prenant l’initiative de s’auto-évaluer et ainsi de prendre la responsabilité de son propre apprentissage (Bostock, 2000). En second lieu, l’évalué, suite à son évaluation par l’un de ses pairs pourra, comme pour toute évaluation, se remettre en question, détecter les parties les plus importantes de son travail, etc. (Topping, 1998).

Social et affectif

L’évaluation par les pairs permet également la présence d’échanges affectifs entre les différents acteurs (Sadler & Good, 2006) et engendre ainsi un travail d’équipe dans lequel la communication verbale ou écrite, la négociation et l’acceptation des critiques sont importantes (Topping, 1998).

Logistique

L’évaluation par les pairs est avantageuse pour des questions plus techniques comme un gain de temps pour le corps enseignant (Boud, 1989) ou l’obtention d’un feedback plus rapide pour les étudiants, puisqu’ils peuvent s’évaluer de manière simultanée (Sadler & Good, 2006).

Limites

Lors de l’utilisation de l’évaluation par les pairs, il faut faire attention à certaines limites qui peuvent gêner l’exercice. D’une part, la personne évaluée peut ne pas accepter les critiques formulées par ses pairs et d’autre part, l’évaluateur peut ne pas souhaiter endosser cette responsabilité, être inhibé ou contraint dans son évaluation (Topping, 1998).

De plus, la question de la validité et de la fiabilité des évaluations réalisées par des pairs se pose tant au niveu de leur valeur que de leur précision. Toutefois, il est possible de contrer cette limite par la création par le corps enseignant et/ou des étudiants de critères d’évaluation clairs et précis ainsi que par la mise en place d’une évaluation groupée (plusieurs personnes évaluent une même production) (Bostock, 2000).

De plus, dans le cas d’une évaluation sommative par les pairs, il y a de grands risques pour que les notes attribuées ne soient pas suffisamment précises et que les productions soient sur ou sous-évaluées.

Finalement, la question de l’anonymat de l’évaluation par les pairs se pose également tant pour les évaluateurs que pour les étudiants évalués. En effet, certaines caractéristiques et expériences personnelles des deux acteurs peuvent influencer l’évaluation que cela soit en bien ou en mal.

Références bibliographiques

Bostock, S. (2000). Student peer assessment. Learning Technology.

Boud, D. (1989). The role of self-assessment in student grading. Assessment and Evaluation in HigherEducation, 14, 20–30.

Sadler, P. M. & Good, E. (2006). The Impact of Self- and Peer-Grading on Student Learning. Educational Assessment, 11.1, 1-31.

Topping, K. (1998). Peer assessment between students in Colleges and Universities. Review of educational research, 68, 249-276.