Parents démissionnaires: une réalité de la délinquance juvénile?

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Introduction

Problématique

Dans la presse aujourd'hui, comme dans les journaux ou émission télévisées, les parents démissionnaires font les gros titres. La montée de la violence des jeunes en France , principalement dans les banlieues pose la question du rôle et de la responsabilité parentale. Les parents sont montrés du doigt et rendus responsables des actions de leurs enfants.En effet depuis une quinzaine d'années, la France assiste à une recrudescence de la délinquance juvénile. Le nombre de délits commis par des mineurs est en continuelle augmentation. Dans les chiffres officiels, seuls les actes dont le coupable a été désigné sont répertoriés. Ceci signifie que la plupart des délits commis par des mineurs ne rentrent pas dans ce constat. Beaucoup ne sont pas résolus, mais la police tend à les imputer à des jeunes. A ceux là, il faut ajouter tous les actes qui ne font pas l'objet d'une plainte; et toutes les incivilités qui ne sont pas concidèrées comme des actes délinquants.Ce sont ces agressions répétées auprès des adultes, des habitants des banlieues, principalement, qui installent un sentiment d'insécurité.Ces gens fatigués, irrités et insécurisés incombent la faute aux parents de ces jeunes délinquants. Ils leur reprochent de ne pas assurer leur rôle de parents.Ils critiquent aussi l'Etat et ses institutions (justice, police, écoles,...)de ne pas jouer leurs rôles éducatifs et répressifs.Ce problème semble "toucher" une majorité de la population ; et les politiques sont interpellés.Ils font de ce sujet un objectif de campagne électorale. Au moment oú les candidats de gauche comme de droite présentent leur programme, la question de la responsabilisation des parents à travers les sanctions financières (suppression des allocations parentales) est préconisée par Mme Royal comme par M.Sarkozy. La droite propose un projet de loi, visant à établir législativement la suppression des allocations familiales comme une sanction à l'encontre des parents,après des actes de délinquance juvénile.Cette proposition est présentée à l'Assemblée Nationale, le mardi 21 novembre 2006. La 100aine d'articles qui la composent seront étudiés pendant les prochains mois.

Mais les parents de délinquants juvéniles sont-ils des parents démissionnaires ?.

Il sera intéressant de savoir qui est à l'origine de cet amalgamme: démission/délinquance.

Sont-ils démissionnaires pour autant? La délinquance de leur(s) enfant(s)est-elle la caractéristique commune de ces parents démissionnaires ou sont-elles plus nombreuses, autres?

Que faudrait-il faire pour les aider à perdre cette étiquette? Existent-ils déja des solutions, certaines ont-elles été proposées?

Les questions sont nombreuses pour essayer de cerner un problème qui apparaît aujourd'hui, comme un problème de société.

Méthodologie

Pour trouver les réponses, nous allons nous basé d'abord sur quelques ouvrages qui ont abordé le sujet à travers le thème de la violence des jeunes.Ces livres nous donnent une vision assez globale du problème, un problème plus complexe que la démission parentale. Les auteurs de ces ouvrages abordent le rôle des parents, leur responsabilité, leur laisser-aller ou leur sentiment d'impuissance face aux actions de violence, d'incivilité, de délinquance de leur enfant.La synthèse de ces lectures permettra de dresser un tableau de la situation, du point de vue des acteurs de terrain et des sociologues qui ont abordé cette thématique.

Pour completer ma recherche, je m'appuierais sur une analyse de la presse. Ma vision du sujet me poussais à croire que cette image des parents démissionnaires était véhiculé par les journaux.Je pensais que les journaux dits populaires, régionaux ( de type Dauphiné-libéré) seraient plus enclins à traiter ce sujet de démission parentale et de délinquance juvénile(puisque ce sont les classes populaires qui semblent y être les plus sensibles).Mais mes recherches, via internet, m'ont surtout donné accès à des journaux dits plus intellectuels ( type: le Monde, La Croix,...).Ces journaux sont l'apanage de classes sociales plus valorisées.Ces articles seront complètés par ceux de revues spécialisées , destinées aux travailleurs sociaux, comme Oasis, Lien social. L'analyse de ces articles me permettra de faire apparaître les différents points de vue de la presse sur ce thème. Ceux- ci seront plus critiques que ceux abordés dans les journaux régionnaux.

Les dernières sources seront les rapports, les discours et les initiatives ponctuelles des politiques. Ce sujet n'est pas nouveau pour eux, ils ont commencé à aborder le problème de face lors des premières émeutes dans les banlieues dans les années 90.Aujourd'hui, de nombreux rapports ou conférences politiques sont nés de questionnement sur la délinquance juvénile, le rôle et la mutation de la famille. Depuis une dizaine d'années, les différents ministères (cohésion sociale, famille, intérieur, de la ville,...)ont abordé ces thèmes. Le dernier rapport traitant ce sujet (entre autres) est sur la prévention de la délinquance; c'est celui de M. Bénisti,remis à la fin du mois d'octobre 2006 à M. Sarkozy, ministre de l'intérieur. Il dresse un tableau de la situation de la délinquance des mineurs,ces causes, ses conséquences, et des solutions envisageables.Ces solutions viennent complèter, renforcer des essais de type: sanctions financières, couvre-feux, initiatives locales. Les discours politiques actuels découlent de ces differents rapports ou conférences. les politiciens s' y réfèrent pour proposer des solutions.

Revue de littérature

Suite aux différents ouvrages que j'ai pu parcourir, le problème de la démission parentale est toujours traité avec celui de la violence ou de la délinquance des jeunes. L'amalgame entre la délinquance des jeunes et l'absence d'autorité, de suivi parental est présent. Matichoux (2000) et Lebailly (2001)démontrent que cette notion de parents démissionnaires est née de la masse sociale, principalement issue des banlieues. Leurs habitants ne supportant plus les incivilités, la violence, le sentimemt d'insécurité qui les ento continuellement, accusent les parents de ces jeunes, d'avoir baisser les bras. Ils estiment que ces parents n'arrivent plus à jouer leur rôle de parents (voir responsabilité parentale, qu'ils n'ont pas d'autorité et qu'ils sont laxistes).

Des auteurs comme Martichioux, J, Chatel,V, et Lebailly,P n'adhèrent pas à cette idée. Ils ne parlent pas de démission. Pour eux, ces parents n'ont pas démissionné, mais ils sont dépassés, inconscients.

Les parents concernés par cette appelation sont des parents issus des quartiers défavorisés, pour la plupart ils sont d'origine étrangère, ils ont des problèmes financiers ( les parents de classe plus aisée sont aussi concernés, mais souvent les actes de leur enfants sont mieux dissimulés). A cela s'ajoute une rupture de lien avec les institutions sociales et politiques. Chatel (2002)et Lebailly décrivent des parents, principalement des pères qui ont perdu leur place de patriarche au sein de la famille, car ils n'ont pas réussi à adapter leur culture d'origine au style éducatif français. Beaucoup ne l'ont pas compris. Perdus dans une société, où les punitions corporelles sont interdites, où "l'enfant est roi", où la société de consommation règne en maître, ces parents ont pensé que cela facilerait leur intégration et celle de leurs enfants. C'est la peur d'être stigmatisé qui a conduit ces parents à faire preuve de laisser-aller.Le facteur économique est aggravant (classes populaires. Les parents, surtout les pères au chômage, sont dévalorisés par leurs enfants qui leur reprochent de ne servir à rien, de ne plus assumer leur rôle nourricier, de chef de famille. Pour d'autres qui travaillent, il faut des heures de transport pour aller travailler en centre ville, et "ramener" de quoi (sur-)vivre. Les enfants sont livrés à eux même jusqu'au retour de leurs parents. Cet aspect est aggravé dans les familles monoparentales.Ces comportements, pas toujours conscients de la part des parents,sont catalogués comme maltraitants par certains auteurs (Sillamy,(2004)).

Il apparaît aussi que les parents n'assument plus ou que partiellement leur rôle social( voir responsabilité parentale) d'intermédiaire avec la société et les institutions. Cette lacune pose le problème de la responsabilisation des jeunes; ceux-ci ne connaissent plus les limites, les interdits, les valeurs et normes sociales.Il en découle un glissement vers la délinquance.C'est cette délinquance qui est à l'origine de la dénonciation parentale.

Tous les auteurs cités sont d'accord pour dire que le problème est complexe et que ces parents se sentent coupables et honteux des actions de leurs enfants. Mais ils ne savent pas quoi faire; ils recherchent l'aide de l'Etat. D'un coté, ils tendent à se décharger sur l'école, sur la police ou la justice, sur les travailleurs sociaux. Pourtant lors d' actes de délinquance ou d'incivilités, de décrochage scolaire, ces parents soutiennent leurs enfants ou refusent d'intervenir. Quand des personnes extérieures à la famille ( maire, assistante sociale, policier, directeur d'école,...) veulent les impliquer , ils préfèrent rester en retrait. Il faut des sanctions comme des couvre-feux, des suppressions d'allocations familiales pour les faire réagir.

Martichioux, J(2000) est la seule dans son ouvrage à tenter de proposer des solutions. Elle préconise une meilleure interaction avec les gens de terrain, de responsabiliser les parents; mais de ne pas utiliser les sanctions financières. Elle souhaiterait aussi une aide plus suivie auprès des populations immigrantes pour les aider à s'intégrer, et surtout à intégrer leur culture d'origine aux normes de la socièté d'acceuil.

Lebailly, et Sillamy dressent un tableau d'un problème social qui débouche sur la montée de la violence des jeunes. Les parents et la crise de la famille sont des causes, mais elles ne sont pas à l'origine de tous les maux. Pour eux, il ne faut pas, à l'instar de la majorité de la population, des médias ou des politiques diaboliser ces parents. Il faudrait trouver des solutions pour régler le problème de la violence dans une optique globale, et non pas spécifique aux parents.

Un concept issu du sens commun, relayé par les politiques?

Un concept né avec l'augmentation de la délinquance juvénile

Le ras de bol des banlieues

A la fin des années 90, les banlieues francaises sont de plus en plus souvent confrontées à des actes de délinquance, des incivilités de plus en plus fréquentes et de plus en plus le fait de mineurs. Les habitants des banlieues vont accuser les parents. Ils leur reprochent de démissionner, d'abandonner leur rôle de parents. Dans son livre, Martichoux,J reprend les paroles de personnes vivant dans la cité des Mureaux (Les Yvelines)qui critiquent l'etat des immeubles ; dégradés par les jeunes, les enfants qui trainent dans les rues, qui volent, qui vandalisent,... Une habitante "percoit un désintéressement fondamental des parents pour leur progéniture. ce qu'elle appelle une démission"(p19-20).Ces habitants se sentent en insécurité, ils "subissent une situation oppressante dont ils rendent directement responsables les jeunes et leurs parents laxistes" (p 23).

Ce phénomène s'étend à une majorité de la population. dans un sondage CSA paru dans le journal La croix ( voir le 21/11/06), deux français sur trois estiment que le " contrôle insuffisant des parents sur les enfants" est la principale raison des violences urbaines qui sévissent alors dans certaines banlieues.

Une délinquance juvénile en constante augmentation.

Dans le rapport du sénat: "Délinquance des mineurs.La république en quête de respect",la commission d'enquête consigne que la délinquance juvénile augmente en nombre et en taux, mais surtout que l'âge d'entrée dans la délinquance se fait de plus en plus jeune.Par exemple entre 1992 et 2001, le nombre de mineurs mis en cause a augmenté de 79%, tout en sachant que beaucoup de cas ne sont pas résolus, et que les doutes concernant leurs auteurs auraient tendance à tirer ces chiffres vers le haut.Ce qui est visible aujourd'hui, c'est que les mineurs délinquants sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents.Le nombre de vols avec violence, de viols, de coups et blessures volontaires et de destructions volontaires de biens a quadruplé entre 1970 et 2001 (p16-22). Cette délinquance juvénile est relayée par les médias à travers les faits divers: les émeutes de 2000, les casseurs après l'arrrestation d'un des leurs, les voitures qui brulent, des policiers lynchés par des jeunes au cours d'une patrouille ( exemple des 2 CRS au tarteret pris comme cible par des jeunes, dont des mineurs, pour le plaisir de " casser du flic". Nouveau détective: N°1272, du 31/01/07)... Les exemples sont quotidiens dans les journaux télévisés et les journaux locaux. Le dernier exemple qui a frappé les français: le 13Heures de Pernault, le 01 janvier 2007. Dans les banlieues de Strasbourg, des jeunes ont mis le feux a de nombreuses voitures dans la nuit du 31.Deux jeunes de 10 ont été arrètés transportant des jerricans d'essence. Les gens interviewés qui ont perdu leur voiture et toutes leurs affaires (valises, cadeaux) qui étaient restées à l'interieur, se demandent ce que faisait des enfants de 10 ans dans les rues , un soir de 31 décembre dans des cités réputées dangereuses . La question qui vient à l'esprit de tous :"mais où sont les parents?". Ce sont tous ces faits divers qui augmentent le sentiment d'abandon, d'insécurité, de peur des habitants de ces banlieues.

Une justice trop laxiste?

Martichoux,J consacre un chapitre au sentiment que la justice est trop laxiste, qu'elle ne fait pas son boulot!!!(p 73-80).Elle a interviewé des jeunes, qui ont été confronté à la justice.Tous sont d'accord pour conclure que les jeunes qui se font arrêter pour des délits mineurs sont relachés, sans sanctions; et les parents sont rarement mis au courant de leur arrestation. La plupart du temps, les juges se contentent de leur "faire la lecon", de les admonester. Les jeunes se sentent intouchables: Djamel (Martichoux, p 78) confie que " quand on a 16 ans et que l'on a dejà été arrêté cinq ou six fois sans aucune sanction, on n' a plus peur d'affronter le juge". Cet exemple montre un manque d'intervention efficace de la justice,qui peut passer pour du laxisme. Pourtant, l'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs proposent plusieurs sanctions applicables. Mais celle ci semble dépassée dans le sens oú les plus jeunes ( moins de 12 ans) échappent aux sanctions, et ou le système est principalement répressif , sans réelle solution éducative.

Le journal du Monde, du 21 septembre 2006, relaye la polémique déclenchée par M. Sarkozy qui accuse de "démission" la justice face aux jeunes délinquants de Seine Saint-Denis. Cette vision qui a enflammé les magistrats dans les jours suivants ne fait que traduire la pensée de nombreux français, surtout ses partisans. dans le blog de la "France d'après",(qui soutient le candidat de l'UMP), on retrouve des partisans qui demandent un renforcement des sanctions. " le problème est que les multirécidivistes ne craignent plus rien, ni personne, et on se demande s'ils ont eu un jour des parents. C'est fini la chaine défaillante, qu'il faut traiter, quand aux irréductibles, finie la vie de château dans les centres fermés, à eux les "boot camps" à la française." Ces discours peuvent sembler excessifs, mais ils traduisent aussi un ras de bol d'une partie de la population.

Cette augmentation de la délinquance juvénile, de ces faits divers, de ce mécontentement,ont " réveillé" la classe politique, qui tend à faire du combat contre la délinquance juvénile, une priorité.

Un concept repris à des fins politique.

M.J.P Chevênement est le premier homme politique qui ose s'attaquer à la délinquance juvénile dans les banlieues. Il choque l'opinion publique en janvier 1999 (journal: Libération, du 14 janvier 1999), en utilisant le terme de "sauvageons" pour qualifier les délinquants mineurs récidivistes. Il va plus loin en proposant un renforcement de mesures coercitives à l'égard des jeunes , mais surtout à l'égard des parents afin " qu'ils surveillent mieux leurs enfants". Pour la première fois les parents sont jugés responsables de la délinquance de leurs enfants.

L'insécurité:un thème électoral depuis une dizaine d'années.

Si M. Chevênement a été le premier a abordé le problème de front, depuis la classe politique a compris que l'insécurité était une des préoccupations des français. Celle ci s'est traduite lors des présidentielles de 2002. M. Le Pen arrive au second tour des élections. Un choc pour l'opinion publique. L'extrême droite qui a fait sa campagne sur les problèmes de délinquance, d'immigration passe la barre des 16%.Les autres partis sont abasourdis, ils n'avait pas estimé l'importance du problème. Depuis, les différents gouvernements vont tenter de remédier à ce problème. C'est M. Sarkozy, plusieurs fois ministre de l'intérieur qui va prôner la tolérance zéro, et préconiser le "nettoyage au karcher de la racaille qui traine dans les banlieues" . Si aujourd'hui, les politiques abordent le sujet de front, cela fait dejà une dizaine d'années que le gouvernement à travers differentes conférences, aborde le sujet.

Un sujet abordé au sein des conferences de la famille.

Dans la conférence de la famille à l'Hôtel Matignon du 12 juin 1998, la troisième partie est consacrée à " conforter les parents dans leur rôle éducatif". Soutenir les parents dans leurs responsabilités éducatives est un premier objectif. Il manque des financements pour dévellopper la médiation familiale, pour créer des réseaux d'appui, d'écoute et de soutien aux parents ou pour multiplier les contrats éducatifs locaux (CEL), qui permettraient de prendre en charge le temps libre des jeunes afin de leur proposer des loisirs qui leur éviteraient de "trainer dans les rues" en dehors des heures de cours. Mais cette conférence insiste sur l'importance de valoriser l'autorité parentale. Elle propose de réaffirmer les responsabilités des parents en les associant à toutes les procédures de justice.Les juges des enfants dans le cadre de la procédure d'assistance éducative, peuvent aider les parents à mieux remplir leur rôle, à restaurer leur autorité parentale.

Ce type de conférence souligne bien les problèmes rencontrés et proposent quelques solutions qui existent mais ne sont pas ou ne peuvent pas être correctement utilisées. Car aujoourd'hui, les doléances d'une partie de la population insistent toujours sur les mêmes points. Les problèmes sont toujours présents!

Dans la Conférence de la famille du 11 juin 2001, les mêmes thèmes sont abordés.Les réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (REAAP) se sont dévellopés en 3 ans. Ils permettent d'échanger des savoir-faire et des compétences entre parents, de rencontrer des professionnels des loisirs, de la culture, de l'Education nationale. Dans la réalité ces réseaux existent mais ils sont encore limités en nombre, en moyens ;et beaucoup de parents ne les connaissent pas, ou ne veulent pas les fréquenter (voir martichoux). Cette conférence aborde aussi le problème de la sécurité. Elle constate que " de façon générale, il n'existe pas de parents démissionnaires, même s'il existent quelques situations de négligence grave. sans renoncer à la fermeté pour ceux-là, l'urgence est dans l'accompagnement de la fonction parentale afin de prévenir l'entrée dans un dispositif de protection de l'enfance."

Tous ces aspects du problème sont abordés depuis plusieurs années, mais les solutions mises en place ou existantes n'ont,semble-t-il, pas fonctionné. On assiste à une radicalisation des réponses : un recours plus systématique aux sanctions.

Une demande de sanctions par les politiques: le rapport Bénisti.

En 2004, le ministre de l'intérieur, M. Sarkozy demande à m. Bénisti, député UMP un rapport afin de préparer la loi sur la prévention de la délinquance . Il dresse un tableau de la délinquance des mineurs en France, et expose une trentaine de propositions pour pallier à ce problème. Le rapport final est remis au ministre en novembre 2005. C'est le tollé général de la part de l'opposition politique, de journaux dits intellectuels et des partisans d'une réponse éducative plutôt que répressive.

Le constat recoupe celui décrit auparavant La délinquance juvénile a augmenté, elle touche de plus en plus les jeunes de moins de 13 ans et les actes sont de plus en plus violents. Mais il va plus loin en insistant sur la part des délinquants juvéniles français issus de l'immigration. Cet aspect est repris par l'article de C. Deloire, dans l'hebdomadaire le Point.

Il critique les mesures repressives et judiciaires. Le renforcement des mesures répressives engagés depuis deux ans a fait reculer les faits de délinquance; mais elle est toujours présente et il reste beaucoup à faire. La lutte de la criminalité organisée dans les cités sera prioritaire. Il préconise de faire prendre conscience aux jeunes de la gravité de leurs actes, et cela dés le plus jeune âge, même s'il faut passer par des sanctions plus sèveres lors des récidives. Il cite aussi l'article 371-2 et suivant du code civil sur la responsabilité des parents envers leurs enfants et sur la difficulté d'appliquer les sanctions comme le prévoit la loi. Certains titrent "un système de détection des signes de délinquance dès la crêche" (le Monde du 09/11/06, repris dans Réussite éducative du 09/05/06). mais des psychosociologue comme J. Epstein insiste sur cette prévention au plus jeune âge, afin de corriger les déviances rapidement, ou au moins suivre le parcours de l'enfant et de sa famille (Oasis Magazine, le 30/08/02).

Ce rapport préconise de replacer la famille au coeur du dispositif. " Il faut à l'aide d'outils adaptés et réactualisés, responsabiliser les adultes, car le premier acteur de la prévention reste un père ou une mère de famille, informé, responsable, et soutenu par des structures éducatives ou territorriales qui l'entourent".( p 50). Il distingue quatre groupes expliquant les problèmes comportementaux des jeunes: les conditions de la vie de la famille, les problèmes psychologiques, médicaux; les conflits d'ordres familiaux ou dans la sphère parentale; les problèmes de maitrise des acquis scolaire de base. Il divise parcours d'un jeunes en cinq phases en fonction de leur âge (compris de 1 an àplus de 16 ans). Et à chacune d'entres-elles, il préconise une surveillance et une réadaptation; pouvant aller d'imposer l'apprentissage du français au primo-immigrants au placement en milieux fermés après 16 ans si le jeune est un délinquant récidiviste qui a refusé de suivre le cursus proposé, en passant par des cours d'éducation civique obligatoire en primaire .

Ce rapport fait de nombreuses propositions qui touche surtout le milieu scolaire et ceux qui y travaille, pour surveiller les problèmes des jeunes le plus précosement possible et avec un suivi constant. Elle donne plus de pouvoirs aux maires, qui seraient des intermédiaires entre tous les acteurs (parents, ecole, police, justice).

Au niveau des parents "démissionnaires", il pourra être décidé de supprimer les allocations falmiliales; celles ci seront utilisées pour payer un éducateur qui aidera la famille.

Les parents sont sanctionnés pour leur manque de responsabilité envers leurs enfants. Mais personnellement, en lisant ces différentes propositions, j'ai l'impression d'être confronter à un paradoxe. L'Etat veut respoabiliser les parents en les sanctionnant, mais il demande à l'école de leurs apprendre les valeurs républicaines, de les forcer à suivre une scolarité, il demande aux maires de surveiller les jeunes, d'inférer dans l'éducation parentales en éloignant les enfants le cas échéant, en les ramenant à l'école en cas d'absentéisme. Que reste-il vraiment à ces parents? Seulement subir les mesures répréssives en cas d'actes délinquants, donc indirectement l'échec du cursus mis en place par les différentes institutions étatiques!

Ce type de questions , d'autres se les ont posés. Ces parents sont ils vraiment démissionnaires?

Le mot démissionnaire: inapproprié pour les spécialistes.

La définition scientifique

Pour le docteur Bruyer, psychiatre au centre médico-psychologique de Mantes ( cité par Martichoux, p109-110), le "parent démissionnaire est celui qui va prolonger l'infantile dans la famille, qui va refuser d'avoir un rôle différent de celui de l'enfant, ce qui crée une confusion des places des induividus".Ce sont des parents qui ne sont pas prêts à assumer leur tâche. Ce type de parents est souvent présent chez des parents très jeunes qui ne sont pas réellement sortis de l'enfance eux-même, ou chez des parents plus âgés, qui craignent de ne pas être aimés par leurs enfants. D'après ce docteur,les parents réellement concernés sont peu nombreux . Ce sont des personnes en très grande difficultés matérielles ou psychologiques, ou dépendantes (alcool, drogue,médicaments), qui utilisent toute leur énergie à survivre pour eux-même.

Pour lui, les parents qui refusent consciemment de remplir leurs fonctions sont quasiment inexistants; c'est un fantasme de la population lié à la peur.

Mais qui sont donc , ces parents que l'on qualifie de parents démissionnaires?

Qui sont réellement ces parents?

Des parents issus de l'immigration

La part des français issus de l'immigration qui sont catalogués comme délinquants est supérieure en nombre aux français d'origine ( voir article de C. Deloire, dans le point). Cela peut s'expliquer par un problème d'adaptation à la culture française, surtout aux dogmes véhiculés sur la façon d'éduquer les enfants. Arrivés en France, les parents ont réussis leur intégration; ils ont suivi les précepts du pays d'acceuil pour se fondre dans la socièté. La façon d'éduquer les enfants est très différente en France. Le courant de " l'enfant-roi", de la psychologie (non comprise) de F. Dolto, qui est contre tout "correction physique", contre trop de sévérité. N'ayant personne pour les aider, pour leur donner des conseils, ils se retrouvent qu'avec ce qui est dit dans les médias. Les livres sont difficilement abordables pour des personnes non francophones; et les psychologues trop chers. Ces parents sont pris entre deux logiques d'éducation, ce qui se traduit souvent par de l'immobilisme. De plus, les parents sont pris entre deux cultures, dont une d'origine qu'ils veulent conserver.Les enfants sont "perdus"; les apports culturels d'origine s'adaptent mal aux normes, à la réalité sociale de la France. Le cas des immigrés africains est explicite. En Afrique Noire, les enfants vivent dans la/ les rues du village; mais tout le monde surveille l'enfant de l'autre. Les rues des banlieues ne sont pas aussi sures et les autres habitants détournent le regard. A cela s'ajoute le problème du rôle du père. Dans leur culture, le père n'intervient que tardivement dans l'éducation des jeunes, ce sont les femmes qui gèrent tout, appuyée par les anciennes de la famille ou du village. Dans le pays d'acceuil, la mère seule ne peut pas faire face à tous les aspects de l'éducation des enfants. Le père a perdu ses repères et son autorité n'est plus reconnu.

Cet aspect est aggravé par les problème économiques.

Des conditions financières aggravantes.

Ce phénomène des parents démissionnaires touchent surtout les banlieues, les classes populaires. Les milieux plus aisés sont aussi touchés, mais les délits commis par leurs enfants sont mieux dissimulés, ou les victimes indemnisées.

Beaucoup de famille sont touchées par le chômage. Certains enfants n'ont jamais vu leurs parents travailler. Ils les considèrent comme inutiles, leur reprochent de ne pas pouvoir leur acheter ce qu'ils demandent. Pour les famille issues de l'immigration , cet aspect est amplifié. Les enfants en veulent à l'Etat qui traite leurs parents comme des moins que rien, qui les ont cloitrés dans des banlieues, sans travail, sans argent. Le sentiment du colonisé est très présent dans les immigrés de deuxième et troisième génération.

Il existe aussi une nouvelle catégorie sociale depuis une dizaine d'années: les travailleurs pauvres. Ce sont des gens qui ont un travail, mais qui lui permet juste de survivre. Ce sont surtout les mères de famille, élevant seules leurs enfants qui sont les plus touchées. Elles doivent souvent faire des heures de trajet pour trouver un travail, peu payé, et souvent à temps partiel. Elles ne sont pas présentes à la sortie de l'école et arrive souvent tard le soir. Il leur est alors difficile de surveiller ce que font leur enfant pendant leur absence ( "Travailler pour une misère", G. Dupuy, dans le journal l'Express du 25 novembre au 1er décembre 1999).

Vivants dans une socièté de consommation, où la publicité cible les jeunes, ces parents pauvres n'ont pas les moyens de répondre à la demande de leurs enfants. alors beaucoup ferment les yeux quand ceux ci leur rapportent de l'argent. Sa provenance est souvent douteuse; mais une mère de famille qui n'arrive pas à nourrir sa famille, ne renvoie pas son fils quand il arrive avec des sacs de provisions. Elle sait que pour les acheter, il a surement fait quelque chose d'illégal, mais les enfants ont besoin de manger (Martichoux, p 48-55). Dans d'autres cas, les plus âgés des enfants achètent ce dont les plus jeunes ont envie. En offrant des cadeaux aux plus jeunes, ce que les parents ne peuvent pas se permettre, les ainés courcircuitent le rôle des parents. De plus, ils leur montrent que les affaires dans la rue sont plus rentables qu'aller suivre des études pour trouver un travail honnête.

Tous ces aspects aggravent le manque de communication et de compréhension entre les deux générations. Les parents sont dépassés!

Des parents dépassés !

F. Coulon, psychologue clinitienne ( La Croix du 21/11/06) ne croit pas à la thèse de la responsabilité unique des parents, elle insiste sur la complexité de la relation éducative, ni tous les facteurs externes qui influent sur l'autorité parentale. Certains parents voient un de leurs enfants "mal tourné" alors que les autres ne font pas d'écart. A Bruel, juge au tribunal pour enfants de Paris résume la situation : " Personne n'a envie que son fils devienne un hors la loi".( La Croix, 21/11/06).Cette phrase traduit bien le sentiment d'impuissance de nombreux parents. Les différents aspects abordés précédemment, entre autres, créent une situation de crise de l'autorité.D'après, Petitclerc ( 2005), les porteurs d'autorité ont perdu leurs crédibilité. L'évolution de la socièté, l' égalité homme/femme en matière d'éducation, de travail, le chômage,les familles recomposées, la transmission du nom de famille qui évolue, changent l'image du père. Celui ci a parfois le sentiment d'être "licencié" de son rôle. Pour lui, " une socièté sans pères est une socièté sans repères". Ce phénomène est accentué dans les famille de culture immigrée.

Tous ces parents ne savent plus comment faire face à leurs enfants; et cela s'amplifie avec le regard des autres. Les familles qualifiées de démissionnaires, le sont quand leurs enfants commencent à être qualifiés de délinquants ou montrés du doigt dans la rue par leurs comportements.Ce regard accusateur dévelloppe un sentiment de honte, de culpabilité chez ces parents qui limitent leur capacité de réaction. Martichoux a receuilli les paroles d'un père d'un petit délinquant, qui reprochait plus à son fils d'avoir entaché la réputation de la famille que ses actes délinquants. Pour cette famille, et beaucoup d'autres, entacher le nom de la famille est un grave affront, car dans certaines cultures, il est tout ce qui leur reste.(Martichoux, p100-102).On retrouve ce sentiment de l'importance du nom chez les classes plus aisées qui préfèrent payer pour les délits de leurs enfants, plutôt qu' entâcher le nom de la famille.

Ces parents ont surtout besoin d'aide. Ils se sentent impuissants, et tendent à se tourner vers la socièté pour pallier leur défaillances. Quand leurs enfants sont arrètés, ils comptent sur la justice pour sanctiooner. Certains espèrent que leur fils ira en prison, et que là il prendra conscience de ses actes. Eux n'y arrivent pas, alors ils espèrent que les sanctions pénales, les aideront. Mais dans d'autres cas, l'absence de représsions (voir laxisme de la justice), donne aux parents le sentiment que les actes de leurs enfants ne sont pas très graves, que ce sont des "conneries" de jeunesse.

Cette vision permet de se cacher la vérité, car la prison n'arrive que tardivement dans le parcours d'un délinquant. C'est pourquoi, on voit apparaitre une demande de plus en plus forte de la population comme des politiques de renforcer la répression et les sanctions.

Des solutions envisageables?

Les solutions proposées par les politiques

Les essais de certains maires.

Au mois de juillet 1997, une demi douzaine de maires ont instauré des couvre-feux interdisant aux mineurs de 12 ou 13 ans de déambuler de nuit dans les rues de leur commune. Tout enfant de moins de 12 ans circulant entre 0 et 6 heures dans les rues, non accompagnés par un majeur, sont raccompagnés au domicile de leurs parents. ces initiatives ont provoqué une levée de boucliers( Voir article de la Revue de l'Actualité Juridique Française, du 04/06/1999). Le tribunal administratif d'Orléans les a interdit, car aucune loi ne permettait aux maires d'appliquer ce type de décret. L' ordre public n'était pas mis en danger. Protéger la moralité ne fait pas parti de leurs compétences de police administrative, (c'est pourquoi le rapport Bénisti préconise d'élargir leurs compétences). Ces initiatives ont été critiquées par une partie de la population. Personnelement, je trouve que ce type d'initiative déresponsabilise les parents car c'est l'Etat qui pose les interdiction à leur place. Mais d'un autre coté, les parents ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas ce que faisaient leurs enfants. Un des risques de ce genre d'initiative, c'est la réaction des parents, qui pourrait se traduire par une correction magistrale envers leur enfant.

Les sanctions financières

La solution la plus fréquement abordée reste la sanction financière. La loi permet la suppression des allocations familiales pour les enfants en déscolarisation. Depuis le rapport Bénisti, cette mesure de suppression des allocations familiales a été adoptée. Elle ne fait pas l'unanumité. Les familles qui ont peu de revenus vont être encore plus pénaliser. Le risque principal est le recours à des revenus "louches" ( drogue, recel,...).mais surtout, des familles s'enlisseront encore plus dans leurs problèmes. Certains maires ont décidé de reduire les aides municipales. En 1993, le maire d'Evreux décide de suspendre les aides suite à l'incendie de la Maison des jeunes, (provoqués par ceux qui l'utilisaient). Ce fut un électrochoc pour les familles qui ont réagi et pris conscience des actes de leurs enfants.Le risque de se tromper dans les auteurs des délits peut porter préjudice à des familles dont leurs enfants n'ont rien à se reprocher. Certains maires comme celui de Villers-saint-paul, M. G.Weyn, décide de sanctionner les famille mais pas ensupprimant toutes les aides mais seulement celles qui concernent l'enfant délinquant. Cela évite de pénaliser toute une famille, si les autres enfants ne font pas de bétises. Ce même maire a aussi choisi de pénaliser les adolescents plutôt que les parents.Les délinquants récidivistes seront privés des activités de loisirs de la municipalité et de la carte de transport. Il estime qu'il faut responsabiliser les jeunes.

Certains politiques comme J-C. Mignon, ancien maire de Dammarie-lès Lys, envisage un système de permis à point. Chaque point perdu correspond a un avertissement, sans pénalité financière dans un premier temps. Les parents doivent alors mener plusieurd démarches, comme rencontrer les éducateurs. Ce système prévoit tout un volet éducatif, et d'aide pour les familles. Seule une absence de réactions, d'efforts de la famille entrainerait la suppression totale des allocations familiales ( Martichoux, pp 123-129).

les sanctions pénales

Ces dernières années, principalement avec la "tolérance zéro" mise en place par M. sarkozy, un durcissement des mesures représsives est demandé. Les peines de prison sont plus fréquentes, l'éloignement de la famille et du quartier, le placement en centre fermé pour les récidivistes sont plus souvent envisagées. Le problème majeure de ce type de sanctions , c'est qu'elles s'accompagnent rarement de mesures éducatives. A leur sortie, ces jeunes délinquants apparaissent comme des caïds pour les plus jeunes de la cité. Depuis le vote de la loi de la "double peine", les jeunes d'origine étrangère qui n'ont pas abandonné leur nationalité d'origine sont renvoyés dans leur pays d'origine ( d'origine de leur parents, certains n'y sont jamais allé) pour y purger leur peine. Ce type de répression est traumatisante pour ces jeunes qui se retrouvent à des milliers de kilométres de leur famille, au milieu de détenus qui les stigmatisent. Nous ne connaissons pas encore les effets de ce type de traitement sur leur retour en France ( si retour, il y a. aucun renseignement sur cet aspect trouvé).

Les sanctions prévues par les politiques ne font pas l'unanimité sur le terrain.

les solutions préconisées par le terrain

Depuis de nombreuses années, les travailleurs sociaux lancent des appels aux gouvernements.Ils demandent un travail en réseaux qui leur permettrait de donner leur avis avant les prises de décisions nationales. Ils reprochent au politiques d'être loin de la réalité de terrain.Ils demandent à l'Etat de repenser les systèmes de l' Action Sociale, de l'Education Nationale et de la Santé. Ces systèmes ne sont plus adaptés aux problèmes actuels. A cela, il faut ajouter une baisse des crédits et des effectifs. Cela ne semble pas le cas quand on voit les budgets alloués, lors des conférences de la famille; mais ils ne sont pas correctement utilisés.

Les travailleurs sociaux souhaitent recréer un lien avec les cités. Les familles souvent montrées du doigt ne veulent pas se tourner vers les services étatiques car elles ont peur d' être encore critiquées. Martichoux préconise aux travailleurs sociaux et aux politiques, surtout locaux de se rapprocher des populations. Cela passe par des réunions de quartiers où tous les acteurs de la cité se rencontrent et abordent les problèmes réccurents. il ne faut surtout pas continuer à isoler les habitants dans les banlieues. Tout d'abord, en ayant une politique d'aménagement urbain qui n'évite pas certaines "zones"; en favorisant le maintien d'entreprises, de commerces, de bureux administratifs sur ces territoires.

Cette solution semble utopique. Oui, on peut essayer de créer un lien entre les différents acteurs; mais comment demander à des commercants de s'installer dans une cité quand leur magazins sont vandalisés, cambriolés ou rackétés? Demander aux politiques locaux de se promener dans les quartiers; on peut comprendre qu'ils aient peur quand dans certains endroits les policiers ne peuvent pas y aller, sans se faire agresser.

Elle préconise de responsabiliser les parents et les gens en général. Il existe de nombreuses associations qui ont pour but d'aider les parents ; que ce soit au niveau de l'éducation, des démarches administratives, de l'apprentissage du français ou tout simplement de prendre en main la vie de la cité. Mais la population semble ancrée dans un sentiment de résignation et la faire participer est difficile. A cela s'ajoute un sentiment de peur, qui l'empêche d'intervenir lorsqu'elle voit des enfants "dérapés" ( exemple de cette mère de famille qui est obligée de déménager après avoir dénoncer des jeunes qui traficaient dans son immeuble. Menacée de mort, elle et sa famille sont obligées de partir et de tout abandonner. Le nouveau détective, N° 1272, du 31/01/07). Il existe certaines banlieues qui ne font jamais parler d'elles, pourtant les conditions de vie sont les mêmes que dans les autres. les habitants ont pris en main leur cités; que ce soit à travers des associations, des relais avec la mairie, des espaces de paroles,du parrainage envers des enfants à la dérive,...

Il est difficile de trouver une solution claire pour résoudre un problème très complexe qui touche une multitude d'acteurs (jeunes, parents, police, justice, politiques, associations, travailleurs sociaux,...). En faisant mes recherches, j'ai pu me renseigner sur certaines initiatives ou points de vue. mais j'avoue que je n'arrive pas à soutenir telles ou telles initiatives, elles ont toutes du bon et du mauvais.

Mes solutions: une réalité trop complexe.

Il m'est très difficile de donner une solution qui résoude tous les problèmes. La situation est trop complexe; elle met en jeu trop d'acteurs , qui n'ont pas les mêmes priorités. Toutes les solutions proposées ont leurs bons et leurs mauvais cotés. Il faudrait prendre un peu de chaque ; mais c'est impossible car souvent contradictoire.

Tout d'abord, j'éviterais de faire des parents les bouc-émissaires. Il faut les responsabiliser et surtout les aider .L' idée du permis à points me plait assez, dans le sens où il permet aux parents de savoir ce que font réellemnt leurs enfants. De plus, l'Etat leur propose une aide personnalisée, plus adaptée à leur situation. Cette méthode ne sera efficace que si les interlocuteurs ne dénigrent pas les parents mais les conseillent en tenant compte de leur avis. Cela va dans les deux sens, les parents doivent aussi faire un effort, en s'investissant.

Pour moi, le problème ne peut être résolu que si le jeune est responsabilisé, qu'il prend conscience de ses actes." Sanctionner, c'est responsabiliser l'enfant, lui apprendre à mesurer son engagement dans l'acte qu'il a commis". J. Treminitin, Lien Social, N° 714, du 22/10/08. Je ne suis pas pas une adepte de sanctions pénales sévères. Les centres fermés sont la solution extrème pour des multirécidivistes.Mais si cette incarcération ne sera profitable que si elle s'accompagne de mesures éducatives. Cela peut passer par des cours d'éducation civique, mais surtout par un apprentissage d'un métier, et d'une remise à niveau scolaire. Par contre, je suis assez partisante du travail d'intérêt général. Un jeune qui aggresse une vielle dame pour lui voler son sac. Pour un premier délit, au lieu d'une peine de prison avec sursis, pourquoi ne pas le punir avec un mois de travail d'intêret général dans une maison de retraite. Ce type de sanction demande un investissement en effectif, car je suis bien consciente que sur le terrain, la surveillance doit être difficile. La menace du centre fermé peut être un recours, jamais la prison qui n'est pas adaptée pour les mineurs. Le travail d'intêret général est une punition, mais il permet aussi de responsabiliser le jeune et pourquoi pas de lui faire apprécier un métier futur. Les communes ont assez de services différents pour pouvoir utiliser cette "main d'oeuvre": les garderies, les espaces verts, les aides à domicile,... bien sûr, il existe des travaux beaucoup moins intéressant: balayer les rues pour ceux qui taguent les murs, ramasser les poubelles pour ceux qui les brulent,... Ces exemples peuvent faire sourire mais il peut peut-être faire réagir.

Je fais partie de ces gens qui demandent un durcissement des sanctions. Je suis contre la repression carcérale, mais l'absence de sanctions encouragent la récidive. J'ai vu assez de jeunes autours de moi, faire des "conneries" de jeunesse: petit vandalisme, vols de voiture,... des petits délits qui n'inquiètent personne car "tout le monde font des conneries quand on a pas 18 ans". Ces jeunes ont passé devant le juge, qui les a admonesté. La peur de la sanction passée, ils ont recommencé, en faisant attention de ne pas se faire prendre.

Dans cet article , un sujet n'a pas été abordé: l'école. Aujourd'hui, l'école se plaint de devoir remplacer les parents dans l'éducation de leur enfant, d'être confrontée à une violence permanente. Les critiques sont justifiées dans le sens où le metier de professeur devient très difficile. Comme les parents ils sont confrontés à des jeunes qui peuvent leur donner une giffle et qu'ils ne peuvent pas rendre car il ne faut pas frapper un élève. Ils sont aussi confrontés à des parents qui soutiennent leurs enfants malgrè leurs excès, ou qui refusent de se déplacer car ils n'arrivent pas eux-même à faire face. Il faudrait renouer le dialogue entre le corps enseignant et parental en expliquant bien le rôle de chacun. Il faut que chacun fasse des efforts; les profs en dénigrant pas les parents, les parents en ne soutenant pas inconditionnellemeent leurs enfants. Ce phénomène est aggravé par une déscolarisation de plus en plus importante (voir article sur la déscolarisation). Les enfants sont dans les rues et personne ne tente de les faire revenir en classe. Il existe quelques structures (encore très rares) qui receuillent les enfants en décrochage scolaire. Ces "écoles" leur permettent d'apprendre un métier , tout en évitant le caractère rigide et académique de l'école classique.

En préparant cet article, ce qui m'a le plus dérangée c'est l'attentitisme de chacun. Tous les acteurs s'accusent de tous les maux, se posent en victimes, attendant que quelqu'un résoude les problèmes à leur place ( voir article du Lien Social, N° 714, du 24/06/02). Les parents sont aujourd'hui, la cible de choix, mais l'Ecole, la Justice, l'Etat, la Police, les travailleurs sociaux sont aussi critiqués. Je n'habite pas une cité, je suis peut être mal placée pour juger (même si ce n'est pas mon intention première), mais que font les habitants des banlieues? Je sais que leur vie n'est pas tous les jours rose. Mais pourquoi ne se prennent -ils pas en main, ne s'investissent pas auprès de toutes ces associations qui sont pleines de bonnes idées, mais qui ont besoin de bonnes volontés?5 Plusieurs exemples d'associations dans le Lien Social N° 459, du 22/10/98). Pourquoi ne se regroupent -ils pas pour "éradiquer" cette montée de la délinquance en s'entraidant, en se soutennant pour essayer dde museler une minorité de jeunes qui leur font du tort à tous?

Je suis incapable de donner une solution miracle. Il faudrait que tous les personnes concernées se rassemblent et décident ensemble de se qu'ils peuvent déja faire dans leur cité, leur quartier.

Mais il faut réaliste. ce qui posent le plus de problèmes aujourd'hui se sont les crédits. tout le monde sait que quelque soit la solution envisagée, elle sera onéreuse. le budget pour lutter contre la délinquance juvénile serait trop important pour qu'un réponse rapide et efficace soit mise en place.

Conclusion

Au fil de cet article , il apparait que le terme de parents démissionnaires n'est pas adapté à la réalité. Au Québec, les parents ne sont pas démissionnaires mais "démissionés" ( voir la revue Social 44-N°43- janvier 2006).. Ils n'arrivent pas à faire face aux mutations de la socièté, aux changements des conditions de vue. tout le monde comprend le ras de bol de ces populations confrontées tous les jours à la violence, les incivilités, la délinquance. mais il aussi facile de trouver un bouc- émissaire responsable de tous les maux. Chacun doit se remetre en question, et principalement l'Etat qui est le plus concerné, et essayer de résoudre le problème ensemble.

S'attaquer aux parents est aujourd'hui d'actualité, mais d'autres groupes sociaux sont visés: les étrangers, les immigrés, les professeurs, les policiers, les magistrats... Tous les acteurs sont potentiellement des coupables désignés.

Mais ce type de désignation- parents démissionnaires fait aujourd'hui parti du langage courant- contribue surtout à stigmatiser des populations qui sont déjà fragiliser, créant de nouveaux problèmes, ou amplifiant ceux déjà existants (racisme, extrémisme,chômeage,...).

Ce qui est le plus inquiètant, reste l'avenir de ces jeunes. Que vont ils devenir dans le futur s'ils n'ont pas de limites, de valeurs, de modèles,...?

Bibliographie

ouvrages