Processus d'apprentissage : mémoire, émotions et collaboration

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Résumé :

La mémoire de travail, les émotions et l'apprentissage collaboratif sont des éléments clés du processus d'apprentissage, étayés par des recherches scientifiques. La mémoire de travail gère l'information, les émotions impactent les performances académiques, et la collaboration est essentielle à l'apprentissage. Ces trois éléments sont interdépendants et influencent la qualité de l'apprentissage.

Mots-clés : mémoire de travail, émotions, travail collaboratif, apprentissages scolaire

Introduction :

La mémoire, les émotions et la collaboration sont des éléments essentiels dans le processus d'apprentissage. Dans cet article, nous explorerons la manière dont ces trois concepts sont interconnectés pour approfondir notre compréhension de leur influence mutuelle sur l'apprentissage.

Pour ce faire, nous commencerons par brièvement résumer ces concepts en nous appuyant sur trois articles de référence : Puma et Tricot (2021), Molinari et al. (2021) et Cuisinier (2018). Ensuite, nous analyserons comment ces trois concepts s'entremêlent et impactent l'apprentissage. Enfin, nous conclurons notre exploration en soulignant les implications de cette interdépendance pour le domaine de l'apprentissage.

Développement :

La mémoire de travail dans l'apprentissage

La mémoire de travail (MdT) joue un rôle central dans le processus d'apprentissage. En effet, elle permet de temporairement stocker les informations reçues, de les manipuler mentalement, et de les utiliser dans des tâches cognitives avant de les consolider dans la mémoire à long terme. Toutefois, la MdT a des capacités de stockage limitées, et une surcharge cognitive peut résulter d'un excès d'informations.

Ainsi, dans un contexte scolaire, les auteurs soulignent l'importance de minimiser la charge cognitive en concevant des activités de manière à faciliter la compréhension, la rétention et la résolution de problèmes. Dans leur article, ils énumèrent dix-sept principes de conception de situations d'apprentissage axés sur la prise en compte de la mémoire de travail. Par exemple, l'un de ces principes est le "principe du multimédia", qui stipule que présenter un texte accompagné d'images est plus pertinent que de présenter le texte seul. Selon Puma et Tricot (2021), les images ont une fonction plus concrète dans la représentation mentale de l'élève, favorisant ainsi un meilleur rappel et un meilleur transfert des connaissances. Un autre principe est celui de la segmentation, qui propose de découper la notion en constituants élémentaires afin de résoudre le problème de surcharge intrinsèque, permettant ainsi un apprentissage plus efficace (Puma et Tricot, 2021).

Les émotions dans l'apprentissage

Le texte de Cuisinier (2018) met en évidence l'importance de considérer les émotions dans le contexte de l'apprentissage scolaire, plutôt que de se concentrer exclusivement sur les aspects cognitifs. Pour ce faire, l'auteur se base sur l'étude des émotions déclarées, c'est-à-dire celles rapportées par les individus eux-mêmes. Les résultats de la recherche indiquent que les émotions positives ont un effet bénéfique sur les performances académiques, tandis que les émotions négatives ont le potentiel de perturber l'apprentissage en entravant la concentration.

Ces études révèlent, dans l'ensemble, que les émotions positives prédominent en moyenne, et que le vécu émotionnel varie en fonction de l'âge. Par ailleurs, les émotions semblent relativement stables au sein d'un même individu et présentent des relations réciproques avec la performance académique, qui elle-même demeure assez stable au niveau individuel.

Cependant, il est essentiel de noter que cette stabilité coexiste avec une variabilité des émotions, en particulier dans des contextes spécifiques qui nécessitent une attention particulière.

L’apprentissage collaboratif dans l'apprentissage

Le texte de Molinari et al. (2021) explore l'apprentissage collaboratif en combinant deux approches complémentaires : l'approche cognitive, qui se penche sur les processus mentaux individuels des apprenants, et l'approche socioculturelle, qui met l'accent sur les interactions sociales et la co-construction de la connaissance.

L'élément central de l'apprentissage collaboratif est la médiation, qui peut prendre diverses formes, telles que l'enseignement entre pairs, les discussions de groupe et l'utilisation de technologies éducatives.

Les principales leçons tirées soutiennent que les technologies numériques, outre leurs spécificités propres, permettent de mieux dialoguer et apprendre car elles rendent visibles les perspectives des partenaires, rendent les idées d’autrui plus accessibles qu’au travers du discours oral et, ainsi, amènent à de meilleures articulations entre les idées, une évaluation collective facilitée, et peuvent conduire à retravailler les idées initialement proposées par l’apprenant. (Molinari et al., 2021, p. 11)

Le texte met également en évidence l'importance de concevoir des activités d'apprentissage collaboratif qui intègrent à la fois des éléments cognitifs et socioculturels, favorisant ainsi la compréhension et la rétention des connaissances.

Liens entre mémoire, émotions et apprentissage collaboratif

Emotion et mémoire de travail

Nous pouvons supposer que l'environnement émotionnel dans lequel se trouve un apprenant, qu'il soit positif ou négatif, peut influencer la façon dont les informations sont encodées en mémoire. De plus, une surcharge cognitive pourrait entrainer des émotions négatives ce qui entraverait au bout déroulement du processus d'apprentissage.

Mémoire de travail et apprentissage collaboratif

Comme discuté dans le texte de Molinari et al. (2021), l'apprentissage collaboratif repose sur l'interaction et le dialogue entre plusieurs individus. Cela implique la nécessité de maintenir en mémoire les informations partagées, de suivre les discussions en cours et de s'engager dans des activités cognitives pour contribuer de manière constructive aux échanges. La mémoire de travail joue ainsi un rôle fondamental dans ce processus, car elle permet aux apprenants de gérer ces différentes tâches cognitives nécessaires à la participation active aux discussions collaboratives.

Toutefois, il est important de noter que lorsqu'une surcharge de mémoire de travail se produit, cela peut avoir un impact négatif sur l'apprentissage collaboratif. Une surcharge cognitive peut se manifester, entraînant des difficultés à suivre et à traiter efficacement les informations, ce qui peut conduire à des lacunes dans la compréhension et à une diminution de la participation active aux activités collaboratives.

Émotions et travail collaboratif

Le travail collaboratif repose sur des interactions. Dans un environnement où ces interactions sont positives, cela peut donner naissance à des émotions positives, telles que la confiance et la satisfaction, qui jouent un rôle crucial en facilitant une communication ouverte, en stimulant la créativité, et en encourageant une coopération harmonieuse parmi les membres du groupe. À l'inverse, lorsque le contexte de collaboration est tendu, il peut entraîner l'apparition d'émotions négatives, telles que la frustration ou la méfiance. Ces émotions défavorables ont le potentiel de provoquer des conflits, des malentendus, et de rendre la communication au sein de l'équipe collaborative plus ardue.

Conclusion :

Pour résumé, la mémoire, les émotions et la collaboration sont étroitement liées dans le contexte de l'apprentissage. Leur interaction peut avoir un effet réel sur l'efficacité de l'apprentissage en groupe. Une approche globale qui tient compte de ces facteurs est indispensable pour promouvoir un environnement d'apprentissage collaboratif productif, où les apprenants peuvent exploiter pleinement leurs compétences cognitives et émotionnelles.

Bibliographie :

  • Cuisinier, F. (2018). Émotions et apprentissages scolaires : que nous apprend l’étude des émotions déclarées ?. Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant, 155, 05-51. https://emotischool.com/Cuisinier(2018)_Anaé_fichier_auteure.pdf
  • Molinari, G., Muller Mirza, N., & Tartas, V. (2021). Regards croisés des approches cognitives et socioculturelles sur l’apprentissage collaboratif : Quelles contributions dans le domaine de l’éducation ? Raisons éducatives, 25(1), 41-64. https://doi.org/10.3917/raised.025.0041
  • Puma, S., & Tricot, A. (2021). Prendre en compte la mémoire de travail lors de la conception de situations d’apprentissages scolaires. Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant, 33(171), 217-225. https://tecfalms.unige.ch/moodle/pluginfile.php/43313/mod_folder/content/0/Mémoire/ADID1_PUMA%20%20TRICOT_Prendre%20en%20compte%20les%20limites%20de%20la%20mémoire%20lors%20de%20la%20conception.pdf

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