Handicap mental: modèles d'apprentissage

De EduTech Wiki
Aller à la navigation Aller à la recherche

Cet article est en construction: un auteur est en train de le modifier.

En principe, le ou les auteurs en question devraient bientôt présenter une meilleure version.


Comportementalisme et constructivisme

D'un point de vue conséquentialiste (centré sur les conséquences de la déficience et non sur les causes), deux grandes écoles s'affrontent: le comportementalisme et le constructivisme (MJ Chapelle 1997). Selon le constructivisme l'apprentissage suit le développement, tandis que selon le comportementalisme c'est l'entrainement d'un apprentissage qui permet d'attendre un développement. Certains auteurs défendent la spécifité du développement et de l'apprentissage de la personne handicapé mentale, qui justifie de méthodes d'apprentissage différents. Mais on trouve aussi des auteurs que défendant les thèses constructivistes au niveau théorique, proposent des méthodologies comportementalistes dans la pratique éducative. Pour eux le développement fait référence aux structures cognitives, tandis que les apprentissages se rapportent aux conduites du sujet. On trouve donc deux démarches, une qui prétend modifier le comportement du sujet par un entrainement systématique une autre qui prétend modifier les structures cognitives du sujet.

Si en principe il est possible d'élaborer des programmes de remédiation contructivistes la plupart des programmes de remédiation proposés sont d'orientation comportementaliste, l'apprentissage systématique de comportements adéquats(procédures de résolutions de problèmes) qui sont dépendants des situations où ils sont travaillés et difficilment transférables à d'autres situations. Pour cette raison on propose aujourd'hui des méthode de l'éducation cognitive.

Thérapie comportamentale

La thérapie comportamentale propose une modification du comportement (Ionescu et al, 1993), c'est à dire d'augmenter le répertoire de comportements adaptatifs, et d'éliminer les comportement non adaptés. La remédiation s'appuie sur le constat d'absence d'un type de comportement.

Remédiation cognitive

"La remédiation cognitive peut être considérée comme une application des principes et méthodes de l'éducation cognitive aux personnes dans une situation de handicap." (Büchel et Paour,2005), L'éducation cognitive cherche l'apprentissage des outils de fonctionnement intéllectuel. Il ne s'agit donc pas d'un enseignement de nouvelles connaissances mais d'une construction ou reconstruction "des outils culturels de l'apprentissage et de la pensée par une attention et une réflexion guidés sur se propres apprentissages" (Büchel et Paour,2005). Cette pratique exige une évaluation des compétences et une intervention (remédiation).

Deux positions s'opposent dans l'explication du fonctionnement cognitif limité, une développementale qui l'explique par un retard du développement, l'autre déficitaire (différence) qui suppose des déficiences structurales. Dans la position développementale la rémediation cognitive cherche à faire acquérir des concepts centraux (catégorisation, ordre, nombre, relation spatiales...). La position déficience cherche à favoriser l'acquisition de stratégies cognitives.

Paradigme de l'entrainement

Depuis une position type "différence" l'objectif est de répertorier des processus déficitaires et de découvrir des conditions susceptibles de favoriser son déclenchement, son maintien et son interaction avec d'autres processus, en vue d'inventer des méthodes de remédiation. Le paradigme d'entrainement (instructional approach) implique une comparaison entre les performances cognitives des personnes handicapées et des personnes valides, ensuite la formulation des hypothèses attribuant ces différences à un processus déficient, pour chercher sa réactivation ou compensation avec un programme d'intervention. (Büchel et Paour 2005). Plusieurs auteurs ont ainsi travaillé sur l'entrainement à l'autorépetition interne, stratégie nécessaire à l'amélioration de la mémoire à court terme (de travail).

Dans les méthodes de remédiation ayant une orientation métacognitive on distingue des entrainements orientés sur l'apprentissage d'une stratégie, mais aussi sur les connaissances métacognitives et les fonctions exécutives.(Büchel et Paour 2005) Le transfert des stratégies est considéré comme une difficulté caractéristique chez les personnes avec une déficience intellectuelle, et nécessite un entrainement spécifique des fonctions exécutives(self management skills). Les recherches récentes montrent que l'apprentissage d'une stratégie métacognitive ne garantisse pas son transfert sur d'autres domaines , mais que cette généralisation est amélioré avec une enseignement explicite de fonctions executives.

Limites de l'éducation cognitive

Un programme d'éducation cognitive doit s'adresser à des individus capables de tirer des enseignements et manières de faire efficaces à partir de leurs actions. Büchel et Paour (2005) énumèrent quatre type de limitations à leur application chez les personnes avec une déficience, qui doivent être prises en compte en cas d'intervention:

  • Structurales: capacités mnémesiques limités.
  • Conceptuelles: Une tâche, même simple, nécessite pour son traitement actif d'un niveau minimal de compréhension.
  • Langagières:Certains déficits du développement langagier sont un obstaccle car le langage est un instrument privilégie de la prise de conscience.
  • Motivationnelles:Les personnes avec un retard se distinguent par un déficit motivationnel qui peut les conduire à mettre en œuvre le traitement cognitif moins couteux.

A partir de l'énumération de ses limites, Büchel et Paour (2005) définissent quatre conditions pour l'intervention psychopédagogique avec des personnes avec une déficience intellectuelle:

  • La prise de conscience: La personne doit avoir une capacité de prise de conscience pour reconnaître la nécessité, face à une tâche, d'une approche stratégique.
  • La verbalisation: Souvent l'entrainement nécessite une verbalisation explicite de la stratégie.
  • La durée de l'entrainement: qui doit être adaptée aux capcités.
  • La validité adaptative: les stratégies enseignés doivent s'adapter à la vie quotidienne des individus.

Conception d'outils et d'interventions pédagogiques

Langevin et al (2007) proposent cinq balises pour la conception de produits ou procédés d'intervention auprès 'élèves avec des limitations cognitives

Références

  • Büchel, F.P. Paour, J-L. (2005). Déficience intellectuelle: déficits et remédiation cognitive. Enfance Vol 57,2005/3, p. 227 à 240.
  • Chapelle Marc J.(1997). Handicap mental et lecture de mots. Ed. SZH.
  • Ionescu, S. Jourdan-Ionescu C.& Dery, M. (1993). La intervention en déficience intellectuelle: contributions récentes. In S. Ionescu (Ed.), La déficience intellectuelle (pp26-52). Ottawa: Ed. Agence d'Arc.
  • Langevin, J. et Rocque, S. (2007) Balises et processus d’adaptation pour l’utilisation des TIC et pour l’accessibilité à l’information au regard de limitations cognitives.