Le numérique : Une solution ou un outil à développer ?

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Liu Cong - Volée Drakkar

Résumé

Ce texte présente les enjeux de l’interaction entre les outils numériques et les humains. Il a pour but de souligner les potentiels apports positifs, ainsi que de relever les dangers qu’ils peuvent présenter. Je cherche à mettre en évidence l’importance des choix d’utilisation de ces outils numériques qui s’intègrent de plus en plus dans nos vies. Pour ce faire, je me suis référée à trois textes qui traitent de ce sujet (voir références bibliographiques).

Introduction

Au jour d’aujourd’hui, il est indéniable que le numérique s’est profondément inscrit dans nos vies quotidiennes. La question maintenant est de comprendre et d’apprendre à réguler son utilisation afin d’en tirer le plus de bénéfices tout en évitant une utilisation néfaste. En effet, de nombreuses études sur le sujet ont montré qu’en dépit des avantages qui nous sont généralement présentés, les outils numériques ont aussi des failles non-négligeables. C’est pourquoi son agrémentation dans la société soulève la question suivante : “À quoi devrait-on faire attention dans le développement des interactions hommes-machines ?”

Développement

Apport du numérique dans l’apprentissage universitaire

En 2020, avec l’apparition inattendue du Covid-19, le système éducatif a dû mettre en place des mesures particulières en raison des mesures de confinement. Le passage aux cours à distance a soulevé de nombreuses questions liées aux méthodes d’apprentissage. Dans le texte de Tricot (2021), il nous est présenté différentes études en lien avec les bienfaits et les désavantages de l’apprentissage universitaire à distance au travers d’outils numériques. Cet article mentionne entre autres, les aspects suivants :

  • Soulager la contrainte de temps : l’apprentissage au travers du numérique permet de faire tomber la contrainte de temps auquel les élèves font face lors des cours en présentiel, leur permettant de gérer eux-même leur temps d’étude. Cependant, les résultats de l’étude de Neroni et al. (2019) à ce sujet montrent que bien que cette méthode avantage les étudiants non traditionnels (plus de 24 ans et qui travaillent à côté des études), les étudiants traditionnels (plus jeunes et qui ne travaillent pas) sont eux dépassé par leur manque de compétence de gestion du temps et finissent souvent par abandonner l’université à distance.
  • Soulager la contrainte du lieu : le lieu de l’enseignement en présence est généralement prédéfini et non modifiable. L’enseignement à distance devrait en théorie soulager cette contrainte et faire gagner du temps de déplacement à tous (élèves et enseignants). Malheureusement, un lieu de travail adéquat n’est pas à la disposition de tout le monde, c’est pourquoi la restriction du lieu ne disparaît pas, mais devient la responsabilité des étudiants.
  • Soulager la contrainte du contenu à apprendre : le numérique pourrait offrir la possibilité de sélectionner le contenu à apprendre au moment choisi. Les informations sont à disposition via les outils numériques, mais la difficulté est alors de formuler une demande pertinente s’ils n’en sentent pas le besoin immédiat. Dans ce sens, le numérique n’est pas si différent d’une bibliothèque qui fournit des données sans pour autant transmettre les connaissances.

En somme, les outils numériques à cet effet présentent de nouvelles possibilités d’apprentissage sans pour autant en être une solution puisqu’elles amènent avec elles de nouvelles exigences.

Capitalisme numérique et isolement social

Dans une société qui favorise l’individualisme, le numérique octroie aux individus les plus indépendants la possibilité de réduire certaines contraintes physiques ou temporelles grâce aux moyens de communication ou d’acquisition d’informations à distance, mais créé par la même occasion un écart plus grand avec les individus plus fragiles qui nécessitent une aide personnalisé. Cette accessibilité aux informations par les technologies créent une dépendance qui se traduit par un capitalisme numérique où les consommateurs se retrouvent à devoir les entretenir sans fin. Ce capitalisme numérique contribue quant à lui à la fragilisation de la construction de l’esprit critique par l’éducation. Selon l’article de Hétier et Blocquaux (2021), les technologies agissent en tant que vecteur de l’individualisation en donnant accès à une possibilité hypercommunication (obtenir tous types d’informations à tout moment) tout en favorisant l’isolation au travers d’un surinvestissement numérique. Pour les adolescents, cette culture individualiste qui stigmatise la dépendance humaine comme étant une faiblesse peut les affecter dans leur développement. En effet, la théorie du care de Tronto (2009), dont fait mention l'article, parle de l’importance de la dimension relationnelle dans le maintien du bien être humain. Dans le cadre des études, des témoignages d’étudiants mettent en avant le besoin d’un cadre sécurisant et d’une expérience authentique, de ressentir “la vraie chose”, qui ne peut pas être remplacée par les cours à distance. Cette perte de repères, qui est un facteur de décrochage scolaire, met en lumière l’importance du care dans la vie étudiante. En raison de leur âge, de leur dépendance familiale et de leur besoin de soutien dans la socialisation, les étudiants apparaissent vulnérables face à l’isolement.

La régulation de ses émotions dans un milieu d'apprentissage collaboratif

L’apprentissage collaboratif, comme son nom l’indique, implique que plusieurs personnes se rassemblent pour apprendre quelque chose ensemble. Cependant, selon Molinari, Muller et Tartas (2021), les émotions ressenties sont, elles, le résultat d’un processus individuel d’évaluation cognitive de la situation de collaboration. La nature des émotions ressenties par un individu peut aussi impacter la performance du groupe. Les émotions positives, comme négatives, peuvent influencer les émotions d’autres membres de l’équipe dans un sens comme dans l’autre. Il est normal qu’il y ait des moments de tension lorsqu’un membre ou plusieurs est face à des difficultés, mais ces tensions, si mal gérés peuvent amener à des émotions comme la frustration ou l’ennui qui peuvent faire diminuer le niveau d’engagement. Cependant, une bonne collaboration où l’apprenant se sent soutenu et aidé par ses pairs lors de moments difficiles, va lui permettre de maintenir sa motivation à travailler et va bénéficier à sa performance au sein du groupe. C’est pourquoi il est encore plus important de mobiliser un processus de régulation de ses émotions afin d’établir un équilibre cognitif et émotionnel au sein du groupe pour améliorer la performance générale.

Conclusion

En conclusion, nous pouvons constater que les émotions jouent un rôle décisif dans l’apprentissage, et peuvent fortement influencer l’engagement et la motivation de l’apprenant. L’autorégulation est donc nécessaire afin de maintenir un équilibre entre l'acquisition de connaissances et le bien-être émotionnel. La régulation émotionnelle est d’autant plus nécessaire dans l’apprentissage collaboratif, les émotions individuelles pouvant influencer la performance générale du groupe. Ces émotions, dépendant de leur nature, peuvent favoriser la réussite, tout comme elles peuvent l’entraver. C’est pourquoi, une gestion adéquate de ses émotions favorise l’engagement et la réussite collective.

Références bibliographiques

  • Devillers, L. (2019). Le dialogue homme-machine : Intelligence artificielle / intelligence humaine : manipulation et évaluation. Futuribles, N°433(6), 51. https://doi.org/10.3917/futur.433.0051
  • Hétier, R., & Blocquaux, S. (2021). Vulnérabilité et éthique de la présence à l’ère numérique. Éthique en éducation et en formation: Les Dossiers du GREE, 11, 8. https://doi.org/10.7202/1084194ar
  • Tricot, A. (2021). Le numérique permet-il des apprentissages scolaires moins contraints ? Une revue de la littérature: Éducation et sociétés, n° 45(1), 37- 56. https://doi.org/10.3917/es.045.0037