« Artefact » : différence entre les versions

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L’artefact constitue seulement une partie de l’instrument, sa partie neutre ou universelle. Cette partie est relativement indépendante de l’usage de l’instrument par un utilisateur. On dira qu'elle est relativement indépendante puisque cet artefact n’est pas le produit d’une création spontanée et insensée. Sa réalisation est le résultat d’une activité finalisée pendant laquelle le concepteur s’est imaginé l’utilisation future de cet artefact. L’artefact comprend donc une fonction d'anticipation ajoutée explicitement ou implicitement par le concepteur. L'instrument est l’artefact en situation, inscrit dans un usage (Rabardel, 1995).
L’artefact constitue seulement une partie de l’instrument, sa partie neutre ou universelle. Cette partie est relativement indépendante de l’usage de l’instrument par un utilisateur. On dira qu'elle est relativement indépendante puisque cet artefact n’est pas le produit d’une création spontanée et insensée. Sa réalisation est le résultat d’une activité finalisée pendant laquelle le concepteur s’est imaginé l’utilisation future de cet artefact. L’artefact comprend donc une fonction d'anticipation ajoutée explicitement ou implicitement par le concepteur. L'instrument est l’artefact en situation, inscrit dans un usage (Rabardel, 1995).
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En fait, ce que Rabardel étudie c'est l'action instrumentée, c'est à dire l'utilisation d'objets techniques dans une activité. Dans le cours de cette activité, l'objet technique devient un instrument pour le sujet, en ce qu'il lui permet d'effectuer des tâches déterminées.
Toutefois, l'objet technique en lui même, ne permet pas de déterminer l'instrument. Les catachrèses ou détournements en sont les preuves. Par exemple, on peut utiliser un couteau pour déviser, ou une clef anglaise pour enfoncer des clous.
Ainsi, l'instrument comprend une partie de l'objet technique mais aussi une partie du sujet lui même, qui lui assigne des fonctions dans son activité. La partie de l'objet technique qui est reconnue par le sujet est ce que Rabardel designe par "artefact". Et la partie du sujet qui intègre l'instrument ce sont les schèmes d'action.
L'appropriation de l'objet technique par le sujet pour en faire un instrument est ce que Rabardel appelle la Genèse Instrumentale, pour signifier un processus plus ou moins long, et toujours en développement, composé de deux mouvements:
-l'instrumentalisation, qui designe le mouvement du sujet vers l'artefact, et qui comprends la reconnaissance et la création de fonctions de l'artefact.
-l'instrumentation, qui designe le mouvement de l'artefact vers le sujet, et qui comprends la modification des schèmes d'action et de pensée du sujet.


==Application==
==Application==

Version du 22 mai 2006 à 09:35

Définition

Le terme d'artefact désigne de manière générale un objet fait de la main de l'homme. C'est une notion fréquemment utilisée en anthropologie présentant deux intérêts :

  • Le caractère de neutralité que lui confère l’anthropologie.
  • La possibilité de considérer les systèmes symboliques comme inclus dans la classe des instruments.

L’artefact constitue seulement une partie de l’instrument, sa partie neutre ou universelle. Cette partie est relativement indépendante de l’usage de l’instrument par un utilisateur. On dira qu'elle est relativement indépendante puisque cet artefact n’est pas le produit d’une création spontanée et insensée. Sa réalisation est le résultat d’une activité finalisée pendant laquelle le concepteur s’est imaginé l’utilisation future de cet artefact. L’artefact comprend donc une fonction d'anticipation ajoutée explicitement ou implicitement par le concepteur. L'instrument est l’artefact en situation, inscrit dans un usage (Rabardel, 1995).

En fait, ce que Rabardel étudie c'est l'action instrumentée, c'est à dire l'utilisation d'objets techniques dans une activité. Dans le cours de cette activité, l'objet technique devient un instrument pour le sujet, en ce qu'il lui permet d'effectuer des tâches déterminées.

Toutefois, l'objet technique en lui même, ne permet pas de déterminer l'instrument. Les catachrèses ou détournements en sont les preuves. Par exemple, on peut utiliser un couteau pour déviser, ou une clef anglaise pour enfoncer des clous.

Ainsi, l'instrument comprend une partie de l'objet technique mais aussi une partie du sujet lui même, qui lui assigne des fonctions dans son activité. La partie de l'objet technique qui est reconnue par le sujet est ce que Rabardel designe par "artefact". Et la partie du sujet qui intègre l'instrument ce sont les schèmes d'action.

L'appropriation de l'objet technique par le sujet pour en faire un instrument est ce que Rabardel appelle la Genèse Instrumentale, pour signifier un processus plus ou moins long, et toujours en développement, composé de deux mouvements: -l'instrumentalisation, qui designe le mouvement du sujet vers l'artefact, et qui comprends la reconnaissance et la création de fonctions de l'artefact. -l'instrumentation, qui designe le mouvement de l'artefact vers le sujet, et qui comprends la modification des schèmes d'action et de pensée du sujet.

Application

Les TIC constituent des artefacts qui tout en permettant à l’homme d’effectuer des actions de contrôle et de transformation de son environnement, déterminent et modèlent les actions qu’ils médiatisent et instrumentent (Lameul, 2002).


Références

Lameul, G. (2002). Médiatisation de la relation pédagogique et posture enseignante.[Site Web]. Accès : http://archiveseiah.univ-lemans.fr/EIAH2003/Pdf_annexes/Lameul.pdf

Rabardel, P. (1995). Les Hommes et les technologies une approche cognitive des instruments contemporains. [Site Web]. Accès : http://www.chez.com/jcontamines/m3/document.html

Rabardel, P. (1995). Les Hommes et les technologies une approche cognitive des instruments contemporains [PDF] http://ergoserv.univ-paris8.fr/site/groupes/modele/articles/public/art372105503765426783.pdf


Luis, le 16 mai 2006 à 15:29 (MEST)