Mémoire 08

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Que sont la mémoire et l'apprentissage?

La mémoire est la fonction de l'être humain qui permet de coder, conserver et restituer les informations et les stimulations perçues. C'est donc une fonction dépendant autant de la structure physique que de la structure psychique d'un individu.

L'apprentissage, qui est l'acquisition par l'être humain des nouvelles information et connaissances, fait partie intégrante du processus de mémorisation.

Existe-t-il différents types de mémoires?

Oui, il existe différents types de mémoires, chacune classée par rapport à la nature des informations qu'elle perçoit ainsi qu'à sa durée:

  • La mémoire sensorielle: auditive, visuelle...
  • La mémoire à court terme
  • La mémoire à long terme

A cela, on peut ajouter les sous-mémoires (la mémoire déclarative et la mémoire non déclarative) qui représentent la façon dont la mémoire est organisée.

Voir: Annexe 1 - "Les différentes mémoires"

La mémoire sensorielle

La mémoire sensorielle, comme son nom l'indique, s'occupe des informations perçues par les sens. Sa durée correspond à peu près à celle d'un stimulus sensoriel. Bien qu'il existe un type de mémoire sensorielle correspondant à chacun des 5 sens, on distingue deux mémoires sensorielles dont les rôles sont plus importants:

  • La mémoire visuelle, qui emmagasine l'information perçue par la vue;
  • La mémoire auditive, qui emmagasine l'information perçue par l'ouïe;

Les autres types de mémoires sensorielles jouent un rôle moins fondamental mais c'est uniquement par la combinaison de ces différents types que l'on obtient la mémoire sensorielle.

La mémoire à court terme

La mémoire à court terme est le stockage temporaire de l'information en cours de traitement. Elle est immédiate (sa vitesse de stockage est très rapide), les informations sont maintenues activement et le traitement qu'elle fait consiste à maintenir l'information disponible le plus longtemps possible. En plus, elle permet la liaison des informations de la mémoire à court terme avec les informations de la mémoire à long terme. Elle est plus efficace dans l'enregistrement des informations en utilisant un codage pour chaque information, codage qui est bien sûr lié à l'information à long terme, mais sa durée est plus courte. On peut bien illustrer l'usage de ce type de mémoire en essayant de mémoriser une liste de mots. On verra que la performance est meilleure pour les derniers mots parce qu'ils sont contenus dans la mémoire immédiate.
Ce type de mémoire est également utilisée pour conserver des informations importantes possédant un échéance: nos attentes et nos objectifs sont conservés pendant une certaine période mais dès qu'on en a plus besoin, donc dès que l'échéance est passée, nous cessons de les conserver.
Des informations conservées dans la mémoire à court terme peuvent être transférées dans la mémoire à long terme. Ceci se fait tout simplement, par la répétition et l'association des certains informations aux autres informations déjà connues.

La mémoire à long terme

Contrairement à la mémoire à court terme qui efface les informations peu de temps après leur traitement, la mémoire à long terme stocke les informations pendant une période beaucoup plus longue, parfois même pendant toute la vie. Le stockage de l'information dans cette mémoire se fait de deux façons:

  • Par l'auto-répétition de maintien, qui est la répétition mentale de l'information à apprendre;
  • Par l'auto-répétition d'intégration, qui est l'utilisation d'un code: l'association de l'information à une autre qui est déjà stockée.

Les "sous" mémoires

Par sous mémoires, on entend l'organisation des information mémorisées. Il y a deux grandes catégories:

La mémoire déclarative

Les événements de la vie, par exemple "j'ai mangé des pâtes à midi" et des faits comme le fait que Washington D.C est la capitale des États-Unis, font appel à la mémoire déclarative. Cette dernière est la définition du mot "mémoire" qu'on utilise tous les jours. Les souvenirs liés à cette mémoire se forment facilement mais souvent, ils disparaissent aussi facilement. La mémoire déclarative est ce qu'on appelle "souvenir" dans le langage courant.

La mémoire non-déclarative

La mémoires non-déclarative, également appelée mémoire explicite parce qu'elle a besoin d'efforts conscients, est la mémoire des réponses émotionnelles et la mémoire des habilités. Elle nécessite une période d'apprentissage formée de différentes répétitions, mais ces informations ont moins de chances de disparaître. C'est souvent plus facile d'apprendre le nom des capitales qu'apprendre comment jouer au basket mais après une période de temps, c'est plus facile de se souvenir de comment jouer au basket que d'énumérer des capitales. Cette mémoire est proche de ce que l'on appelle "l'habitude" dans le langage courant. La mémoire non-déclarative est divisée en plusieurs parties, dont la mémoire procédurale est la plus importante:

1. Mémoire procédurale
Elle est à l'origine de l'acquisition et de l'utilisation des différentes compétences des êtres humains ainsi que des animaux (ex: parler, marcher, faire du vélo...). Elle est souvent moins touchée lors des cas d'amnésie.
2. Mémoire épisodique
Ce type de mémoire est formée par les souvenirs des évènements vécus, c'est donc la mémoire de l'expérience personnelle.
3. Mémoire sémantique
Ce type de mémoire comprend les connaissances acquises, par exemple, les connaissances encyclopédiques apprises à l'école.
4. Mémoire spatiale
Cette mémoire est utilisée lorsque l'on cherche un objet précis (par ex. sa voiture dans un parking) ou un chemin entre deux endroits. D'après une étude menée sur les chauffeurs de taxi londoniens, il semblerait qu'elle soit liée à l'hippocampe postérieur.
5. Mémoire lexicale
La mémoire lexicale concerne la forme des mots et leur prononciation; elle nous sert, en autres, à lire correctement.


voir Annexe 2 - "La mémoire déclarative et non-déclarative"

Quelles régions du cerveau sont-elles sollicitées pour les différents types de mémoires?

Chaque mémoire (ou presque) utilise une région du cerveau différente. Voyons quelles sont les zones impliquées dans la mémoire et l'apprentissage:

  • Les opérations de la mémoire immédiate (à court terme) s'effectuent dans les lobes frontaux du cortex cérébral où des zones précises semblent se spécialiser dans le traitement des différentes sortes d'information. Ainsi, une zone du cortex frontal code l'information au sujet de la position des objets, tandis qu'une zone différente code l'information concernant la couleur, la dimension et la forme de l'objet.
  • Dans la mémoire à long terme, le système limbidique, et plus précisément l'hippocampe, semble jouer un rôle important. Car le passage de la mémoire immédiate à la mémoire à long terme semble se faire grâce à l'hippocampe.

voir Annexe 3 - "Structure du cerveau"

Qu'est ce que le système limbique?

Le système limbique est le centre nerveux des émotions. Il est composé de certaines parties du diencéphale (thalamus et hypothalamus) et certaines régions internes du cortex cérébral (notamment le corps amygdaloïde et l'hippocampe). De plus, le cortex pré-frontal semble travailler en collaboration avec le système limbique. Les informations sensorielles arrivent dans le système limbique par l'intermédiaire de leurs organes sensoriels et l'encéphale, par exemple les odeurs perçues par le nez sont transmises à l'encéphale par le bulbe olfactif, qui rejoint le système limbique.

Qu'est ce que l'hippocampe?

L'émotion et la mémoire sont étroitement liées. C'est à cause de cela que lorsqu'on va à une soirée et qu'on rencontre de nouvelles personnes, on ne se rappellera pas de tout le monde. On se rappellera par exemple de la personne qui nous à fait rire, de l'homme le plus beau ou la femme la plus belle. La raison pour cela est parce que c'est une partie du système limbique qui transfert des informations dans la mémoire. Cette partie est appelée l'hippocampe. C'est une structure bilatérale et symétrique, corticale (et non sous-corticale) ancienne (archicortex) repliée sur elle-même et située dans la face médiane du lobe temporal (voir schémas annexes). Il s'agit aussi d'une structure à une seule couche de cellules principales. Il est composé de plusieurs parties qui ont des fonctions spécifiques et chacune de ces fonctions contribue à la construction de mémoires évènementielles complexes. Il doit cette fonction particulière à certaines structures qui lui permettent d'établir des liens entre des informations reçues de couches corticales éloignées. La réactivation de l'information apprise pourrait se faire pendant le repos ou le sommeil (en particulier le sommeil paradoxal).

voir: Annexe 4 - "Structure de l'hippocampe et du système limbique"

Mais, après plusieurs études réparties sur de nombreuses années, des scientifiques ont trouvé que l'hippocampe ne serait donc pas "une simple machine à fabriquer" des souvenirs stockés, mais vraisemblablement le siège de ces souvenirs et tout au long de la vie. Cette étude a été faite sur des femmes volontaires, dont le mari avait fourni, pour chacune d'entre elles, cinq souvenirs précis, étalés de l'enfance jusqu'à une période récente. Lorsque les chercheurs ont réactivé ces souvenirs par des indices, ils ont observé que l'hippocampe de ces femmes s'activait et d'autant plus fortement que ces souvenirs étaient précis (détails, couleurs, odeurs).

Néanmoins, l'activation de l'hippocampe au cours de cet expérience veut peut être dire qu'elle joue en rôle dans le processus de rappel et rien d'autre: le fait qu'elle s'active ne veut pas dire qu'elle est le siège de la mémoire long terme. Cela veut dire qu'aujourd'hui, même si on sait que l'hippocampe participe au transfert et au rappel de la mémoire on n'est pas sûr de comment ces processus se déroulent et le rôle exacte de l'hippocampe.

Que se passe-t-il dans un point de vue neuronal?

La potentialisation à long terme (processus par lequel certaines synapses manifestent une augmentation de leur efficacité par suite d'une forte stimulation) est un modèle qui nous permet de comprendre la consolidation de la mémoire. Au cours de la potentialisation à long terme, certaines synapses subissent une modification persistante de leur efficacité lorsqu'elles sont très utilisées. Cette augmentation, qui a pour conséquence d'élever la fréquence de la décharge de la cellule post-synaptique, peut durer des minutes, des heures, et même des semaines. Bien que la potentialisation à long terme puisse survenir à plusieurs synapses excitatrices dans le système nerveux central, elle se manifeste surtout dans l'hippocampe qui est, comme nous l'avons vu précédemment, essentiel au cours des premières phases de l'apprentissage.

L'apprentissage est aussi associée à une augmentation de la libération de neurotransmetteur par le neurone présynaptique. Il faut donc que la cellule postsynaptique informe d'une manière la cellule présynaptique de son augmentation d'activité. En fait, il faut que l'information circule à contre-courant dans la synapse. L'oxyde nitrique et l'oxyde de carbone peuvent jouer le rôle de messager rétrograde parce qu'ils peuvent traverses facilement les membranes cellulaires et diffuser vers le neurone présynaptique. Les changements qui en résultent dans la perméabilité au Ca++ modifient la quantité de neurotransmetteur libéré par la terminaison présynaptique en réponse aux potentiel d'action dans la terminaison. Ces modifications peuvent persister. Ces modifications surviennent au cours de la formation de la mémoire et pourrait bien se produire dans notre cerveau.

A l'inverse de la mémoire immédiate, la mémoire à long terme s'accompagne de modifications anatomiques dans l'encéphale. Des expériences ont été faites en exposant des animaux de laboratoire à des environnements enrichis, contenant des jouets, des situations sociales, des défis physiques, etc. Cet environnement, dit enrichis, améliore la mémoire à long terme car il provoque des modifications anatomique remarquables dans l'encéphale des sujets, particulièrement dans le cortex cérébral, l'hippocampe et le cervelet. Si on les compare aux encéphales des animaux élevés en isolement (dans un environnement pauvre), les encéphales des animaux provenant d'un environnement enrichi présentent plus de cellules gliales, une ramification plus complexe des dendrites neuronales, une augmentation du nombre d'épines sur les prolongements neuronaux qui servent de sites aux synapses et une modification de la structure synaptique. Cette capacité du tissu nerveux de se modifier en raison de son activation porte le nom de plasticité.

Quand on compare la capacité d'apprentissage des animaux élevés en isolement avec celle des animaux provenant d'un milieu enrichi, il on constaté que ces derniers apprennent plus rapidement. Quand on examine l'encéphale des animaux, on trouve une corrélation entre la capacité d'apprentissage et les modifications de la structure cérébrale provoqué par le milieu enrichi. Plus la capacité d'apprentissage est grande, plus les modifications cérébrales sont importantes. On peut alors associer les modifications structurales à l'apprentissage.

Comment fonctionne l'apprentissage?

Comme l'apprentissage fait partie du processus de mémorisation, nous allons d'abord parler de ce processus pour finalement nous centrer sur l'apprentissage. Il est utile de distinguer le processus automatique du processus volontaire, l'un étant fait malgré nous et l'autre avec des efforts de notre part.

Le processus de mémorisation

La mémorisation peut se décrire en 4 étapes:

1. L'apprentissage
il faut avoir déjà appris des informations auparavant pour pouvoir encoder de nouvelles informations.
2. L'encodage
permet d'associer une nouvelle information à des autres déjà présentes que nous avons appris.
3. Le stockage mnésique
consiste à regrouper des données et leur codage. Il est basé sur l'élaboration de processus associatifs et comporte une phase de consolidation qui évite la perte de l'information.
4. Le rappel mnésique ou la restitution
consiste en la réutilisation des informations stockées.

voir: Annexe 5 - "Le traitement de l'information"

L'apprentissage

L'apprentissage est grandement lié à la mémoire. En effet, le but de l'apprentissage est de modifier, améliorer un comportement futur sur la base d'expériences passés desquelles on doit donc absolument se souvenir. Ex: Pour parler une langue apprise, on doit puiser dans notre mémoire afin de se souvenir des mots appris et donc de les utiliser.

La consolidation

Nous pouvons tous remarquer cela: l'apprentissage se renforce avec le temps. Par exemple pour une formule mathématique à appliquer, il est plus utile de l'utiliser de nombreuses fois que d'essayer de l'apprendre telle quelle. Ce processus s'appelle la consolidation et est nécessaire dans le processus d'apprentissage à long terme. En réalité, nous n'emmagasinons premièrement une information que dans notre mémoire à court terme (pas immédiate). Sans processus de consolidation, l'information est peu à peu oubliée, "chassée" par les autres qui surviennent au fil du temps. Si toutefois elle est réutilisée, consolidée, elle s'imprègne de plus en plus dans notre mémoire (d'où la nécessité, pour l'apprentissage du vocabulaire d'allemand, de relire de temps en temps les leçons déjà apprises ^^).
Une seule consolidation ne suffit pas, un apprentissage doit être régulièrement reconsolidé pour s'inscrire de manière définitive dans la mémoire: plus il sera utilisé et donc "reconsolidé", plus il restera longtemps actif dans notre mémoire. Pensons aux danseurs par exemple: c'est en répétant inlassablement leurs figures que leur corps les apprend. Plus tard, ils se souviendront mieux d'une chorégraphie ancienne mais répétée longtemps qu'une effectuée la veille, mais une seule fois...

Le conditionnement

Le conditionnement est une technique d'apprentissage dans laquelle un stimulus neutre, induit un réponse chez un animal ou un être humain, ce qui n'est donc pas censé être le cas car ce stimulus est neutre. C'est le cas car l'animal ou l'être humain concerné va faire une association entre ce stimulus neutre et un autre stimulus qui n'est, lui, pas neutre. Dans certains cas, le stimulus neutre peut être une récompense ou une punition. La récompense et la punition sont tous deux des renforcements (positif ou négatif), c'est-à-dire des procédés augmentant la probabilité de répétition d'un comportement chez le sujet.

Pavlov

Ivan Petrovich Pavlov a réalisé une expérience sur la fonction gastrique du chien, pendant laquelle il mesurait et analysait la salive produite par des chiens à la vue d'un aliment. Ayant aperçu que cette réponse physiologique des chiens était intéressante, il a décidé de poursuivre ses recherches dans ce sens. En effet, avant de donner l'aliment au chien, il a fait sonner une cloche. Au bout d'un moment, le simple son de la cloche suffisait à déclencher le réflexe du chien qu'était de saliver devant un aliment, bien qu'aucun aliment n'était montré car le chien avait appris que le son de la cloche était lié avec la nourriture. C'est ainsi que Pavlov a découvert les réflexes conditionnels, c'est-à-dire les réflexes qu'on acquiert par l'apprentissage.

L'expérience de Pavlov et ce type de réflexes seront traités plus tard cette année dans la partie biologie du comportement.


Les émotions jouent-elles un rôle dans la mémorisation?

Effectivement, les émotions jouent un rôle majeur dans la mémorisation (pour preuve, on peut remarquer que les zones d'apprentissage du cerveau sont étroitement liées aux noyaux des émotions situés dans la zone des amygdales): Les souvenirs positifs, lumineux, riches en sensations agréables sont stockés plus facilement et de manière plus "accessible" que ceux impliquant des situations désagréables. Attention toutefois, ce phénomène est inversé chez les personnes souffrant de dépression!

Le contexte de l'émotion ressentie joue aussi un rôle dans la mémorisation: Lorsque l'on enregistre un souvenir dans un certain état émotionnel (lié à la situation dans laquelle on se trouve), on se souviendra plus facilement de l'information lorsqu'on se trouvera dans le même état émotionnel! La mémoire est ainsi intimement liée au contexte qui entoure l'information et à l'émotion ressentie sur le moment.

Que se passe-t-il lors d'une émotion trop forte?

Souvent, les personnes témoins d'un événement violent (tel une guerre) oublient cet épisode de leur vie: Le traumatisme ressenti bloque le système de mémorisation, soit sur le moment, soit plus tard lorsque le souvenir se fait trop douloureux. Ainsi les victimes de viols ou de coups dans leur enfance sont parfois très surprises de découvrir ce qu'elles avaient oublié... Mais attention à ne pas tirer de conclusions hâtives et d'estimer que tout le monde subit des violences dans son enfance puis les oublie (voir Le cas de Beth Rutherford [7.1.1]).

Parfois, à l'inverse, le souvenir ayant beau être traumatisant il est conservé dans la mémoire. La personne souffre alors d'hyperfixation mnésique qui la fait ressasser sans cesse les violences qu'elle a vues ou subies. Cela peut conduire à des cauchemars, à l'insomnie partielle ou totale, et bien sûr à la dépression... souvent même au suicide.
Nous ne savons pas encore pourquoi certains souvenirs violents sont effacés et d'autres non, la mémoire étant extrêmement difficile à cerner et analyser...


Existe-t-il une limite de mémoire?

  • La mémoire à long terme:

Qu'elle soit verbale ou opératoire, la mémoire a long terme possède une capacité illimitée. Elle n'est pas détruite par les processus qui interrompent temporairement l'activité électrique cérébrale, c'est-à-dire les synapses.

  • La mémoire à court terme: Dans le cas de la mémoire à court terme, mais plus précisément la mémoire immédiate,a une capacité limitée. Si on veut mémoriser une liste de mots,des chiffres, des lettres,cela dépend du temps qu'il faut pour réciter ce qu'on doit mémoriser et si on connaît déjà les lettres, ou mots qu'on veut mémoriser. Selon Miller (1956), le nombre des éléments qu'on peut retenir est sept mais cela dépend fortement des deux conditions citées dessus: si on veut mémoriser des mots qui ont sept lettres chacun, la limite de notre mémoire est déjà fortement baissée et on pourrait seulement mémoriser seulement quatre ou cinq d'entre eux. Alors la limite de la mémoire dépend des éléments qu'il faut mémoriser et aussi de la personne, par exemple il y a des personnes qui arrivent à mémoriser bien plus que sept éléments, et qui trouvent des moyens pour retenir n'importe quoi; mais cela nécessite une certaine quantité d'exercices. Néanmoins, Cowan (2001 a proposé que la mémoire immédiate à une capacité de quatre éléments chez les adolescents et un peu moins chez les enfants.

L'oubli

Bien que l'oubli n'ait pas encore fait sa preuve biologique, il semblerait qu'il soit nécessaire à notre santé psychiatrique. Notre cerveau n'est programmé uniquement pour retenir, mais également, dans certains cas de figure, pour oublier... En effet, les détails jugés "inutiles" sont tout bonnement effacés de notre mémoire, voire même simplement pas enregistrés. Cela permet de ne conserver que les informations essentielles sans qu'elles ne soient "parasitées". De même, lors d'un nouvel apprentissage, certaines informations devenues sans intérêt ne sont plus conservées. Le mécanisme de l'oubli n'est pas encore bien connu (par exemple, comment notre cerveau trie-t-il les informations utiles des autres), cependant il est facile de prouver son utilité: Les personnes atteintes de mémoire absolue (voire le chapitre Hypermnésie [6.2.3]) doivent supporter un réel handicap: tous les détails restent consignés dans leur mémoire, sans qu'il ne leur soit possible de les effacer! Cela devient un véritable obstacle à la conception d'un raisonnement ou d'un concept à propos d'une généralité... Ces personnes doivent donc, elles, s'efforcer d'oublier au lieu de retenir!

L'oubli momentané

L'oubli momentané est la conséquence d'un trou dans la mémoire et il est comparable à l'oubli du nom d'un professeur, l'oubli d'un mot (c'est quand on a un mot "au bout de la langue"), l'oubli d'où on a placé des objets (des clés par exemple), l'oubli du nom d'un film qu'on a pas vu depuis quelques mois. L'oubli momentané est aussi généralement de courte durée; on se souvient après une certaine période de temps (beaucoup plus vite si on voit, entendre, ou même sentir quelque chose qui nous rappel fortement de ce qu'on a oublié) et c'est totalement normal! Mais ce problème devient plus fréquent avec l'âge et n'est pas un problème grave à moins qu'il n'affecte les activités quotidiennes.

L'oubli définitif

Cela nous ramène aux pathologies de la mémoire...

Pourquoi ne nous souvenons-nous pas de tout?

En grandissant nous acquérons énormément de connaissances. Cependant, nous ne souvenons pas de tout dans les moindres détails. Notre cerveau fait une sorte de filtrage des informations qui ne sont pas très importantes, c'est-à-dire: le couleur des objets qui nous entourent, la forme, l'emplacement exact, etc.

Cas contraire: voir chez un autiste: Kim Peek

Kim Peek (né le 11 novembre 1951 à Salt Lake City, USA) est né avec une macrocéphale et est doté d'une mémoire éidétique. Grâce à ce type de mémoire, il a une grande faculté de se souvenir d'une grande quantité d'image, de sons, ou d'objets dans leurs moindres détails. Il est capable de se souvenir de 12'000 livres en entier, de lire une page en 10 secondes, retient le contenu d'un livre à 98% au mot près et est capable de lire 2 pages simultanément. Mais la mémoire eidétique n'est pas à confondre avec l'hypermnésie qui est une pathologie.

voir:

Les pathologies de la mémoire

Il existe toutes sortes de phénomènes pouvant induire des pathologies de la mémoire. Bien qu'il y a déjà un groupe qui traite des pathologies, nous avons choisi de vous parler d'une pathologie de la mémoire en particulier : l'amnésie.

Amnésies

Les amnésies, qui sont des pertes totales ou partielles de la mémoire, sont les troubles de la mémoire les plus fréquents. Ces troubles peuvent être temporaires ou permanents. Il s'agit ici de pertes plus grandes que le simple oubli, qui survient périodiquement dans la vie de tous les jours. Les amnésies peuvent avoir deux origines :

  • Certaines sont dû à des lésions cérébrales, on parle alors d'amnésies neurologiques. (Ex: Un accident touchant le cerveau)
  • Les autres viennent de causes psychologiques, on parle alors d'amnésies psychiatriques. (Ex : le surmenage, le stress, l'anxiété, une grande fatigue, les chocs émotionnels, les insomnies, la dépression)


Selon l'effet de l'amnésie, c'est-à-dire le type de souvenir qu'elle efface, on distingue 4 cas :

L'amnésie antérograde

Aussi appelées amnésies de fixation, l'amnésie antérograde ne permet plus au malade d'acquérir de nouvelles données. Par contre, les souvenirs sont conservés. Ce type d'amnésie est récurrent dans des cas d'alcoolisme chronique.

L'amnésie rétrograde

C'est le contraire de l'amnésie antérograde. Le malade ne peut plus évoquer de souvenir précédant sa maladie, par contre il peut en en acquérir de nouveaux. Cette amnésie peut être causée par une démence ou des troubles psychologiques.

L'amnésie lacunaire

L'amnésie lacunaire est un trou de mémoire mais qui ne concerne qu'une période bien déterminée : avant et après cette période, les souvenirs subsistent. Ces trous de mémoire momentanés peuvent subvenir après une perte de conscience, une crise d'épilepsie ou encore une crise psychiatrique. Le malade ne se souviendra de rien durant la période de ces crises.

L'amnésie globale

Cette amnésie touche aussi bien les souvenirs passés que les souvenirs futur : le malade ne peut pas se souvenir des événements passés et ne peut pas former de nouveaux souvenirs à partir des événements qu'il vit. Cette maladie, qui est la plus rare des amnésies, est notamment présente chez les patients atteints de démence.

Dans certains cas, on assiste à une récupération des souvenirs, qu'il s'agisse de ceux précédent ou suivant l'accident à l'origine de l'amnésie.
[3]

Paramnésies

La paramnésie est la source du sentiment de déjà vu ou du déjà vécu. En dehors de certaines maladies comme la schizophrénie, la paramnésie est très fréquemment dû à une erreur d'interprétation des événements ou d'un trouble de la perception souvent lié à la fatigue.

Hypermnésie

Ce trouble psychiatrique agit sur deux tableau : il altère la retenue des informations, même les plus petits éléments sont conservés chez un patient atteint d'hypermnésie, ainsi que leur interprétation. Les souvenirs occupent ainsi une place exagérée. Ces souvenirs empêchent le malade de concevoir des généralités et des réflexions et peuvent se transformer en obsession qui peut induire une démence.

Alzheimer

Contrairement aux maladies citées ci-dessus, l'Alzheimer touche directement le cerveau. Elle touche majoritairement les personnes âgées de plus de 65 ans. Elle induit d'abord une perte de la mémoire à court terme, ensuite une confusion mentale et, finalement, une détérioration physique et intellectuelle totale. Des recherches sont menés et la cause de cette maladie n'est à l'heure actuelle pas encore déterminée avec précision. Pour plus d'information, voir la page du groupe concerné, qui traite des pathologies du système nerveux Pathologies_08.


Il existe également toutes sortes maladies neurodégénératives touchant les facultés intellectuelles (et donc la mémoire et l'apprentissage), tel que le syndrome de Pick, la Chorée de Huntington ou encore la maladie de Steel-Richardson. Mais cela relève plutôt du domaine des pathologies du système nerveux (lien ci-dessus).


L'importance de l'âge dans la mémorisation

Dès le début de notre vie, nous sommes confrontés à un nouveau monde. Nous ne parlons pas, nous n'avons pas vraiment conscience où l'on se trouve, tout est nouveau autour de nous. Dès notre naissance, nous sommes obligés d'enregistrer un grand nombre d'informations et le processus de mémorisation est alors très actif. Notre capacité de mémorisation est très élevée car plus nous stimulons notre mémoire, plus les liens synaptiques s'établissent.

La période entre 15 et 30 ans est la plus riche en souvenirs conscients: Les émotions liées à nos choix professionnels et sentimentaux sont fortes et induisent donc une mémorisation plus intense. Cependant, à partir de 21 ans (généralement), notre capacité de mémorisation baisse. Cette baisse est causée par des difficultés de lier et de stocker les informations. La capacité de mémorisation dépend alors fortement de son activité et de notre âge.

Alors, le vieillissement affecte la mémoire parce qu'il change la façon dont nous stockons des informations et rend difficile l'accès à des information déjà stockées. Généralement, la mémoire à long terme et à court terme ne sont pas touchées par le vieillissement; par contre c'est la mémoire des faits récents qui est affectée, par exemple on peut oublier les noms des personnes rencontrées récemment.

Regardons de plus près l'activité synaptique ou électrique cérébrale car il est important de savoir que les synapses jouent un rôle important dans la mémorisation et l'apprentissage. Les synapses se font et se défont tout le temps. Cet plasticité synaptique est plus grande dans l'enfance car l'activité synaptique est plus importante. Au cours de notre jeunesse, il faut étudier, observer, apprendre, faire des liens avec nos connaissances se trouvant dans la mémoire à long terme, etc. Alors les synapses sont souvent utilisées et deviennent "facilitées", leurs neurotransmetteurs deviennent plus efficaces. En d'autres termes, les connections "se font mieux" et plus rapidement. En finissant les études (à 21ans en moyenne), les personnes travaillent moins leur mémoire et l'activité synaptique devient plus faible. Les synapses sont moins utilisées et peuvent devenir moins sensibles et même complètement disparaître. Les connections "se font moins bien." C'est pourquoi il faut entrainer notre mémoire pour garder/avoir une bonne mémoire jusqu'à.....!

La mémoire est-elle manipulable?

Comment tromper les souvenirs...

Les souvenirs ne sont pas, comme l'on peut le croire, absolus et "justes", ils sont non seulement le fruit de notre ressenti au moment même de l'événement, mais aussi et surtout transformés selon leur interprétation rétrospective de notre part... Ils sont dans leur essence même falsifiés, manipulés, bref aucun n'est totalement vrai! Ce phénomène est très marqué chez les enfants, particulièrement manipulables. Cette manipulation de la mémoire pose actuellement de gros problèmes pour le monde judiciaire: en effet, comment interroger un témoin sans l'influencer alors que le simple choix des mots modifiera son souvenir?

Le cas de Beth Rutherford

Beth, une jeune Américaine, va à 19 ans consulter une psychothérapeute pour des problèmes de stress. Au cours de séances nommées "mémoire retrouvée", elle se souvient avec horreur avoir été violée à répétition par son père, qui était même allé jusqu'à la forcer à avorter. Beth est convaincue que ces traumatismes avaient été enfouis par sa propre mémoire et accuse son père. Celui-ci est licencié et risque de passer devant les tribunaux, jusqu'à ce que des examens médicaux montrent que la jeune femme est en réalité encore vierge et que son père a subi une vasectomie bien avant les événements incriminés... Beth a été victime de ce que l'on appelle "le syndrome du faux souvenir", c'est-à-dire des souvenirs créés de toutes pièces par la mémoire elle-même (que ce soit sous suggestion ou non).

Quel(s) effet(s) les drogues ont-elles sur la mémoire ?

Les drogues, tels l'alcool ou le cannabis (ainsi que l'héroïne, l'opium ou d'autres moins connues telles que le peyotl), ont évidemment une action sur le cerveau, donc sur la mémoire. Le cannabis et l'alcool freinent le transfert de l'information. Toutefois cela ne dure, dans un premier temps, que durant le laps de temps pendant lequel le corps est "imbibé" de la drogue. Une fois celle-ci éliminée par l'organisme, le cerveau retrouve un fonctionnement apparemment normal. Mais sur la durée, certaines connexions synaptiques peuvent se détériorer jusqu'à ne plus se former, même sans consommation. Ainsi l'information ne passe plus et il est possible que la personne oublie certains de ses souvenirs... Nous ne savons toutefois pas si ce phénomène affecte une région précise du cerveau ou si cela se passe au hasard. Il semblerait que ce soit plutôt le premier cas, mais nous ne connaissons pas suffisamment bien le fonctionnement de la mémoire pour en être certains.

Pour preuve des effets néfastes des drogues, voyons ce qui se passe dans le cadre du cannabis:
D'après une étude menée par des universitaires américains, celui-ci perturberait le processus de mémorisation. En effet, il a été montré que le cannabis freine la formation de réseaux de neurones dans le développement du cerveau (c'est-à-dire la formation de synapses) et désorganise le fonctionnement électrique de l'hippocampe, des structures essentielles à l'apprentissage et donc à la mémorisation. Cette équipe de chercheurs a prouvé ces résultats en réussissant à mesurer les ondes parcourant le cerveau du rat et ainsi en montrant que l'activité cérébrale d'un rat ayant consommé une dose de cannabis comparable à celle consommée par des êtres humains était inférieure. Le cannabis agit donc comme un ralentisseur d'information, voilà pourquoi il est dangereux (par exemple si l'on conduit).

Conclusion

En étudiant la mémoire et les processus d'apprentissage, nous avons découvert sa complexité et sa diversité, le nombre d'éléments qui entrent en jeu pour un seul souvenir fugace... Le plus grand problème que pose la mémoire est que tout ce que nous avançons ne sont presque que des hypothèses. Étant intangible, la mémoire est difficile à étudier et son fonctionnement plus encore à prouver! Cependant les études menées paraissent logiques et satisfaisantes (nous sommes bien obligés de nous en contenter, de toute façon!), les contradictions sont très rares. Peut-être un jour le fonctionnement incroyable de notre mémoire sera-t-il vraiment découvert et prouvé...

Sources

Sites Internet

Livres

  • Le cerveau

Articles

  • Les dossiers de La Recherche - n°22 (février-avril 2006) - La Mémoire
  • Le Temps - 17 juillet 2008 - Hervé Morin - Eclairages: Mémoire, tous tes souvenirs sont faux! -

EmilieW 6 novembre 2008 à 14:14 (MET)
OluwaseyiO 6 novembre 2008 à 14:00 (MET)
SimonS 14 novembre 2008 à 11:07 (MET)
MagaliS 14 novembre 2008 à 11:11 (MET)