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LES DEBUTS «INSTITUTIONNELS» DE MONSIEUR ALAIN DUPONT
En 1966, à l’âge de 20 ans, Monsieur A. Dupont entre en stage dans l’institut de Serix-sur-Oron (VD). Un institut au passé lourd, qui a été créé en 1863 comme colonie agricole et professionnelle, comme centre de détention pour enfants et adolescents. Cet institut s’appelait jusqu’en 1911 Institut Romand d’Education, la fondation propose aujourd’hui un internat éducatif qui comporte une école spécialisée.
Au moment où Monsieur A. Dupont entre dans cet institut, il est logé à la même enseigne que les pensionnaires. Il dort dans une petite chambre, sous le toit, où il faisait parfois pas plus de 6 degrés en hiver.
Pour Monsieur A. Dupont, cet institut relève plutôt du champ d’éducation que du champ de formation : «il y avait des personnes qui sont venues “former“ les éducateurs, elles nous ont donné des techniques de punitions à employer à l’égard des pensionnaires, des conditions sous lesquelles, il fallait les mettre en isolement (cachot)». Il y avait beaucoup de violence physique et verbale entre les pensionnaires. Monsieur A. Dupont met cela sur le compte de l’enfermement, de l’isolement et de la violence institutionnelle, en somme, les conditions auxquelles ont été exposés les jeunes pensionnaires.
Il y avait alors un événement qui a changé profondément son regard. Il avait placé un adolescent, considéré par l’institut comme sujet difficile, chez un agriculteur de la région. Monsieur A. Dupont prend des nouvelles au bout de quelques mois auprès du paysan, à son étonnement, l’agriculteur considère l’adolescent comme exemplaire à tout point de vue : «il se comporte parfaitement bien à table, débarrasse la table après les repas, fait la vaisselle, il effectue les tâches qu’on lui demande à la perfection, il s’exprime poliment et joue avec les enfants de manière passionnée». Cet agriculteur n’avait pas la moindre critique à faire à l’égard de l’adolescent, mais avait bien au contraire exprimé toutes les manières d’appréciation de qualité envers ce jeune homme.
Probablement, motivé par cette expérience, Monsieur A. Dupont s’engage alors dans une formation d’éducateur de groupe et suit en parallèle une recherche sur l’enseignement et la formation professionnelle pour des personnes déficientes.
En 1970, à la création de Caritas (camps de vacances, colonies), Genève, il participe à la création d’un centre de formation spécialisée pour des enfants handicapés mentaux.
Diona Furrer