Plan de recherche 2012
Questions d'entretien
1. Vous apparaissez dans vos archives comme un militant de l'anti-psychiatrie (un meneur). Et en 1981 vous écrivez un article (La naissance de l’instituions pour aliénés à Genève au XIX ième siècle et la problématique de l'internement.) dans une revue professionnelle les Cahiers médico-sociaux: comment vous définiriez-vous entre professionnel de la psychiatrie et militant anti-psychiatrique? Patricia
2. Dans votre article sur l'histoire de la naissance de l'institution psychiatrique, vous détaillez l'histoire de l'asile, mais vous n'avez pas évoqué la question des communautés thérapeutiques. Est-ce que aujourd'hui vous pourriez nous dire si votre pratique anti-psychiatrique a été influencée par d'autres expériences antérieures? Et si oui, lesquelles? Je vous pose effectivement cette question car en lisant Libres enfants de Summerhill, j'ai eu le sentiment que l'approche de Neil était proche des motivations énoncées par l'anti-psychiatrie et la mise en place des communautés thérapeutiques ou communautés d'enfants établies dans les années 60/70. En somme, l'anti-psychiatrie a-t-elle, selon vous, été motivée entre autres par des expériences et mouvements antérieurs à sa période de réalisation effective? Quelles étaient alors en général dans ces années-là vos lectures de référence? Cécilia
3. Le mouvement anti-psychiatrique donne une image de la maladie mentale comme étant un produit culturel ou social. Vous avez dû, dans les années 70-80, vous confronter aux anti anti-psychiatres qui défendent un point de vue organiste, naturaliste ou scientiste de la maladie mentale. Ces ardents défenseurs de la reconnaissance de la psychiatrie comme science critique et autonome se sentaient légitimés à être les garants de la guérison de leurs patients. Comment réagissiez vous aux critiques sur les communautés thérapeutiques qui produisaient, selon les anti anti-psychiatres, les mêmes effets qu'un internement ? Quelle est/était votre conception de la maladie mentale? Natalina
4. Dans les archives du fonds Riesen /Schuler il y a peu de signes concernant les famille, or dans la conception de la désinstitutionalisation, les parents ont une lourde responsabilité (en présence, financièrement, lourdeur du "cas": dans votre expérience quel a été le partenariat avec les familles et quel rôle les parents devaient jouer selon vous. Tatiana
5. Dans les archives de l'Adupsy et à la lecture du Journal TVB, j'ai appris qu'en 1976 s'est créé un réseau alternatif à la psychiatrie pour la Suisse romande, dont vous étiez l’un des membres actifs. Une commission formée aussi bien de psychiatrisés que de soignants s’est également formée, remettant en question le pouvoir des soignants et le pouvoir institutionnel. L'ADUPSY ainsi que l'Association des Médecins Progressiste ont déployé maints efforts pour alerter l'opinion publique sur les agissements soupçonneux de certaines cliniques. Les revendications de tous ces acteurs étaient les suivantes: que le patient ne soit plus manipulé, muselé, qu'il ne soit plus le cobaye, qu'il puisse choisir son mode de guérison, qu'il puisse être plus actif dans le processus de guérison. A quoi ce mouvement a-t-il abouti: quel bilan faites-vous aujourd'hui ? Sandra