L'institut en négation - Basaglia

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Pour en savoir plus sur l'auteur : Basaglia (voir vidéo)


Qui était Franco Basaglia ?

Franco Basaglia est né le 11 mars 1924 en Italie et est mort en 1980. Il était psychiatre et a beaucoup œuvré dans les années 60, à Trieste notamment, pour les droits des individus psychiatrisé. Par ailleurs, il est l’un des plus grands critiques de l’institution asilaire qu’il va dénoncer dans certains de ses ouvrages tel que « L’institut en négation ». Il faut savoir que son combat est à l’origine de la loi 180 visant la suppression des hôpitaux psychiatriques, en Italie, devenue définitive en 1999 et donne naissance au mouvement antipsychiatrie. Ce mouvement consiste en une théorie qui s’oppose à la psychiatrie classique. La maladie mentale est donc interprétée dans une perspective sociologique, voire spirituelle et non comme quelque chose qui défini l’individu.

En quoi consiste la loi 180 ?

Dans ces divers articles de loi, nous pouvons percevoir la véritable volonté de Basaglia de redonner « une nouvelle vie aux malades «  en leur accordant un statut social nouveau. Ceci représente une sorte de lutte contre la déshumanisation des « malades » et réfute l’étiquette psychiatrique qui enfermerait les individus dans quelque chose de trop réducteur et de péjoratif.

De quoi parle le livre ?

Dans cet ouvrage, on peut découvrir de nombreuses interviews des résidants qui raconte comment était l’institut de Gorizia avant la venue de Basaglia et de son équipe ainsi que des changements qui ont été opéré. On peut également y trouver des interviews de médecins, d’infirmiers ainsi que des extraits des réunions/assemblées qui se déroulaient à Gorizia entre les médecins et les patients.

Le livre se découpe ainsi :

  1. Une présentation de Franco Basaglia lui-même qui introduit le thème de l’asile
  2. Une introduction documentaire réalisée par Nino Vascon qui a contribué à l’écriture du livre
  3. Une présentation de l’assemblée générale du 17 mai 1967.
  4. Les institutions de la violence qui représente une critique face aux anciennes institutions.
  5. L’idéologie de la communauté thérapeutique
  6. Réunions d’équipe
  7. Mythe et réalité de l’autogouvernement par Antonio Slavich (l’un des médecins de Gorizia)
  8. La négation de l’hôpital psy traditionnel
  9. Renversement institutionnel et but commun

Ce qu’il faut retenir

L’asile psychiatrique de Gorizia n’est donc plus un espace fermé mais ouvert. Les patients peuvent librement en sortir et les proches peuvent venir les visiter à leur guise. De plus, de nombreuses réunions sont organisées dans la journée pour accorder plus de place aux patients. Ces dernières représentent donc un moteur pur faire évoluer la situation des « malades ». Durant ces assemblées, c’est l’occasion pour tous les membres de la communauté (patients, médecins, infirmiers) de s’affronter et de discuter. Cette communauté donne au « malade » un statut social nouveau, alors que la société, en règle générale, tente de la lui enlever. En effet, dans cet ouvrage, Basaglia décrit que « Le malade mental a été pendant longtemps, et continue d’être, celui que l’on peut opprimer brutalement, un citoyen frustré de ses droits, privé de sa liberté personnelle, de ses biens et de ses rapports humains » (Basaglia, p.211).

La négation de Basaglia vis-à-vis de l’institution asilaire concerne donc le manque de libertés qui étaient données aux patients et la prise en considération de ce dernier comme un être pensant à part entière et non comme un simple malade. Cet ouvrage nous permet de repenser la place de la folie et constitue une belle entrée pour réfléchir sur la thématique des droits de la personne.