Groupe d'information sur les prisons. Intolérable (2013), présenté par Philippe Artières, Verticale.

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Quelques repères chronologiques

  • 5 février 1970: fermeture de la prison de mineurs de Rambouillet.
  • 24 juin 1971: la police expulse les jeunes du foyer des Epinettes. Ceux-ci et certains éducateurs prennent alors contact avec le GIP, estimant que l'éducation surveillée est passible des mêmes critiques que les prisons.
  • 5-13 décembre 1971: un mouvement de dévolte éclate à la centrale Ney de Toul contre le régime très dur imposé par le directeur Galiana: le 5, une première révolte éclate à 17h dans les quartiers des jeunes détenus; grève de travail, révolte, saccage des locaux. cultes suspendus, accès interdit aux aumôniers et à la psychiatre, maintien du directeur dans ses fonctions et nouvelle révolte durement réprimée. Le lendemain intervient le transfert des jeunes mutins de Toul vers Ecrouves.
  • 7 décembre 1971: René Pleven déclare à la télévision qu'il autorise les colis de Noël pour les détenues et les emprisonnés de moins de 18 ans.
  • 20 mai 1972: six jeunes détenus tentent de s'évader à Nîmes, en perçant un trou dans le plafond de leur cellule.
  • 24 mai 1972: dans le quartier no4 de la prison Saint-Michel de Toulouse réservé aux jeunes délinquants, un mouvement de révolte éclate dans la soirée.

Paroles de jeunes détenus

Ils ont mis plein d'éducateurs pour les jeunes. (...) Les éducateurs, quel bobard! A l'entrée, c'est l'éducateur qui fait ton estimation et qui te recommande à la commission de classement. Ils veulent tout savoir, et si tu leur racontes ta vie, ils t'ont à la bonne. Mais beaucoup refusent de parler. Au début je me méfiais du mien, finalement, il faisait le bon père, je me suis rendu compte qu'il n'était pas un mauvais bougre, il ne reprenait pas à son compte tout le système des prisons, il essayait de faire de son mieux, je crois que lui aussi aurait préféré être ailleurs. Dans l'ensemble, ce sont des types qui croient effectivement pouvoir faire quelque chose, l'activité qu'on leur demande, ils la critiquent, mais enfin ils ne la refusent pas: ils disent qu'ils voudraient t'aider, te réinsérer dans la vie sociale. (...) Et avec le casier, c'est encore plus dur. Mais qu'est-ce qu'ils peuvent faire, à part distribuer des bonnes paroles? Ca sert, c'est vrai, les bonnes paroles (...) Parfois ça te soutient le moral, de parler à quelqu'un qui qui ne te donne pas ordres comme un maton. Bien sûr, tu te fais bourrer le mou, mais ça aide quand même.A part ça, il y a des éducateurs qui ne se différencient absolument pas des surveillants. (...) Il y a des types qui refusent de parler à l'éducateur. Il laisse tomber assez vite. Il y en a d'autres qui ne jurent que par lui, qui lui demandent de voir leur famille, qui veulent le revoir après. La plupart sont comme moi ils prennent ce qu'on leur donne (...). De toute façon, une fois qu'on est en cellule, on ne le voit pas beaucoup.