Gavillet&Grandrieux, Laurence&Véronique (2006) Ne touche pas à tes vieux, regards sur la maltraitance familiale des personnes âgées. Genève: IES Editions

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Résumé: "Ne touche pas à tes vieux!"

Résumé de Ne touche pas à tes vieux de Véronique Gavillet et Laurence Grandrieux.

Introduction

Les 2 auteurs ont travaillés avec des personnes âgées et ont été confrontées aux difficultés et aux questions liées à la vieillesse. C’est sur le canton de Genève principalement que se basent leurs recherches. Un tabou subsiste encore au 20ème siècle : la maltraitance envers les personnes âgées. Dans les pays francophones c’est au milieu des années 80 que certains ont commencés à dénoncer cet état de fait et se sont vite faits rabrouer par les professionnels concernés en premier lieu. Parallèlement à cela, de nombreux témoignages sont venus soutenir cette réalité dénoncée. La presse s’est alors emparée de ce sujet très « tendance » pour en parler, puis plus rien. Pour les auteurs une des raisons de ce soudain silence après ces dénonciations, serait que les dénonciateurs-mêmes de ce problème se seraient rendus compte qu’ils perpétraient eux-mêmes des actes de maltraitances envers leurs aînés…le silence devenait stratégique. Si depuis les années 1990 les professionnels tentent d’en parler, ce sujet reste encore dans le silence entre honte et culpabilité.

La maltraitance familiale

Ce livre se concentre particulièrement sur la maltraitance au sein de la famille, ce qui présente un double tabou puisque la maltraitance se fait dans le cercle privé de la famille. Tout d'abord les auteurs nous proposent différentes définitions de la maltraitance, de la violence, des abus et des négligences. Les maltraitances les plus fréquentes sont (selon RIVFEL, 2002) matérielles et financières dans 50% des cas, psychologiques dans 30%, physiques dans 10% et d'ordre de la négligence dans 8% des cas. Cinq facteurs de cause de ces abus sont retenues: la psychopathologie chez l'agresseur, le comportement violent acquis d'une génération à l'autre, le stress provenant des situations extérieures, la dépendance de la personne âgée et l'isolement total. Très peu de chiffres existent car la maltraitance est un problème que l’on peut difficilement recenser. L’estimation faite par De Saussure en 1999, donnait le chiffre de 3% de personnes maltraitées dans leur famille. Plusieurs points sont cités dans ce livre pour tenter d’expliquer la construction de ce problème social. Par exemple, le fait que cette question est relativement récente. Cela ne fait pas extrêmement longtemps que nous pouvons vivre si vieux. Avant, les personnes dites âgées étaient sans doute moins dépendantes qu’aujourd’hui. De plus, dans les sociétés occidentales, il apparaît comme normal, naturel et même obligatoire que ce soit la famille la plus proche qui prenne en charge l’aîné. Hors, bien souvent ces familles ont d’autres obligations, des enfants dont il faut s’occuper, un travail, etc. Bien souvent, prendre en charge un parent âgé devient synonyme d’un poids supplémentaire à sa charge. Cela prend du temps, ceci est contraignant et pas toujours gratifiant, les projets familiaux sont remis en question (vacances, sorties, vie sociale, etc.)…tout change et si cela parait naturel, cela peut également devenir très vite une corvée, un poids. La famille joue donc un rôle d’accueil mais ceci est très pesant pour elle et il faut le souligner. A l’heure actuelle, alors que l’état souhaite faire des économies, le maintien à domicile ou dans la famille apparaît comme la solution privilégiée par nos politiciens car la plus économique tant pour les familles que pour l’état. Mais ceci sous-entend également une charge que l’on impose de manière implicite à la famille. D’autres explications sont également avancées et développées dans cet ouvrage.

Conclusion

La maltraitance familiale existe depuis extrêmement longtemps et nous en parlons un peu plus en ce moment. Mais ce sujet reste un tabou (la maltraitance FAMILIALE des personnes âgées) qui a pour conséquence 2 obstacles notoires : le manque de statistique fiable (puis que c’est un sujet où il est très difficile de récolter des témoignages et informations) et la difficulté de rencontrer des victimes. Un point important est souligné ; la crainte de briser une dynamique familiale lorsque l’on sépare par exemple la personne âgée de sa famille maltraitante. Il est très difficile d’intervenir au sein d’une famille puisque c’est vraiment le cercle privé et que celle-ci accepte relativement peu facilement qu’un professionnel vienne s’y immiscer. Un des moyens proposés pour lutter contre cette violence serait de faire mieux connaître aux professionnels du secteur médico-social les problématiques liées à la vieillesse. En effet, il y aura de plus en plus de personnes âgées et les représentations actuelles liées à la vieillesse ne favorisent pas toujours l’intérêt des professionnels. Enfin, il faut garder à l’esprit (et cette idées est présente tout au long du livre) que les familles ayant des parents âgés à charge sot souvent épuisées et dépassées par la relation d’aide. De plus, elles sont aussi peu soutenues et peu informées au niveau des structures de prise en charge existantes et pouvant leur apporter de l’aide et des moments de répit.